Les Pins
en Bonsaï
Cet arbre continue à vivre malgré le fort vent qui découvre ses racines
J'ai appelé ce Pin «shirasaginomatsu» (Pin héron) à cause de la blancheur de Vécorce et de la ligne régulière superbe de la forme générale
Pin higurashi (Pin du rêve éternel).
Pin pentaphylla du Mont Azuma avec trois troncs reliés par les racines (nezuranari).
C'est un arbre idéal à prendre comme modèle à tous points de vue. ligne du tronc et de la cime, longueur des branches, jin et shaki
Tronc principal du Pin HIGURASH1.
Les un naturels des branches sont fascinants et révèlent la patine du temps
I
PREFACE
Je suis très reconnaissant au Maître ABE Kurakichi car depuis maintenant douze années que j'ai le plaisir d'oeuvrer dans le monde du Bonsaï européen, je suis capable grâce à lui de transmettre beaucoup de notions importantes aux bonsaïstes européens, notions que j'ai appris du maître lui-même.
Ma rencontre avec ABE Kurakichi date de 1971. Alors que c'était notre première entrevue, le Maître m'expliqua avec beaucoup de patience les notions relatives au développement spontané du pin pentaphylla, les principes essentiels de la création dans le Bonsaï et en particulier la beauté de l'espace vide.
Je me souviens aujourd'hui encore du bon goût et de la chaleur de cette soupe de miso que m'avait offert sa douce épouse, par un matin glacial, soupe qui réchauffa avec bonheur mon corps transi de froid.
Je garde un vif souvenir de ce couple qui s'accordait vraiment bien et de la bonne impression de générosité et de chaleur humaine qui émanait de lui. Alors que je goûtais cette atmosphère cordiale, j'étais transporté par la joie de voir l'œuvre du Maître et pendant un instant il me sembla ne pas respirer tellement j'étais ému. C'était complètement différent de ce que j'avais vu à Omiya où tout était bien régulier et bien ordonné. Par rapport aux Bonsaï d'Omiya, qui pourraient être définis comme étant statiques, l'oeuvre du Maître représenterait le mouvement. , C'est ainsi que mes propres maximes, «Apprendre de la Nature» et «Le Bonsaï est une création», naissent de l'influence de Maître ABE. Ce qu'il m'a appris à travers son œuvre, ce sont ses convictions pour créer des Bonsaï d'une haute valeur artistique et la recherche assidue de la beauté, de l'espace et du vide.
Pour lui, rien n'est plus désagréable qu'un Bonsaï travaillé selon la vision citadine, issue d'un environnement sans beaucoup d'espace.
N'est-ce pas une indication importante le fait que dans le monde du Bonsaï moderne on n'exprime plus le principe: «Il faut éviter de donner une forme arrondie au Bonsaï».!
Les Pins pentaphylla, que nous voyons dans l'environnement froid du mont Azuma dans la province de Fukushima, obéissent à la dure loi naturelle; ils s'y soumettent mais dans le même temps ils se développent et se rebellent énergiquement contre l'hostilité de la Nature. Leur forme est complètement différente de celle arrondie des arbres de plaine ou de jardin. Dans ces Pins, il est possible de découvrir l'austère vieillesse et la fascination des grands espaces.
Le Maître partait souvent marcher au cœur de la montagne, à la recherche de graines de Pins pentaphylla aux aiguilles idéales pour Bonsaï, pour transmettre aux générations futures le véritable esprit de la Nature.
Les jeunes plants issus de ces semis ont permis au Maître de défendre dans tout le
Japon le Pin pentaphylla de Fukushima. Il fut en outre l'inventeur de la technique pour
produire des arbres au tronc massif et des Neagari de Pin pentaphylla.
Aujourd'hui les Bonsaï issus de son travail sont passés dans les mains du fils,
monsieur Kenichi, puis dans celles de son petit-fils, qui représente la troisième
génération.
Le titre de Vénérable Maître a été donné à Maître ABE pour ses nombreux mérites
et pour sa personnalité droite et exquise.
Ce livre est né de sa propre expérience, écrit dans une langue simple et
divertissante, avec de nombreux dessins qui en facilitent la compréhension et sont
basés sur le présupposé que le Bonsaï est une forme d'art.
je suis sûr que cette oeuvre contribuera au développement et à l'élévation du
niveau de l'art du Bonsaï, devenant un excellent guide pour tous les passionnés
du monde.
Hideo Suzuki (juin 2003)
Commentaire de l'auteur Kurakichi ABE
Voici presque quatorze ou quinze ans, alors que j'étais convalescent suite à une maladie, il m'est venu l'idée d'écrire quelque chose sur le Pin pentaphylla. Au début j'écrivais pour passer le temps, et puis j'ai pensé que je pourrais laisser ces écrits pour ma famille. C'est ainsi que j'ai pris l'habitude de noter sur un cahier tout ce qui me venait à l'esprit, au sujet de cette espèce de Pin, et j'ai fini par le montrer à mes voisins et à des passionnés de Bonsaï.
Un jour j'ai reçu la visite de Monsieur Miura Seishoen de Sendaï et de Monsieur Shimizu de la revue «Nature et Bonsaï». Ils m'ont demandé s'ils pouvaient examiner le cahier et moi, naturellement je le leur ai prêté. Quelques temps plus tard, le professeur Kitamura Takuzo, accompagné de messieurs Koide Shochikuen, Shimizu et du photographe Fukuzaki se sont présentés pour recueillir des informations sur le Pin Higurashi, étant donné que nous avions décidé de publier, dans la revue «Nature et Bonsaï», un numéro spécial sur le Pin pentaphylla.
Avec mon fils et quelques amis nous leur avons servi de guide. A peine arrivés à l'endroit où pousse /e Pin Higurashi, tous ces messieurs sont restés bouche-bée devant la majesté de cette œuvre de la Nature et tellement émerveillés par sa beauté qu'ils ne pouvaient plus en détacher leur regard; mais comme le temps devenait menaçant nous avons du, à contre-cœur, nous résoudre à redescendre.
Lorsque fut publié ce numéro spécial sur le Pin pentaphylla, il me parvint de toute part beaucoup de coups de fil et de lettres de remerciements. A partir de ce moment-là, pendant un an et demi à peu prés, en me basant sur mon cahier de notes, j'ai publié ponctuellement beaucoup d'articles dans cette revue. J'ai commencé en juin 1972 quand, dans le numéro 22 du magazine «Nature et Bonsaï», a été publié le premier article sur le Pin pentaphylla. J'ai reçu de nombreuses lettres d'encouragements et de félicitations de lecteurs de tout le Japon, avec des commentaires très élogieux: «Ce livre est facile à lire et à comprendre» ou «Il est facile de retenir vos leçons» ou encore «J'attends chaque numéro de la revue avec beaucoup de plaisir».
Une fois la série d'articles terminée, on m'écrivait encore et on me téléphonait en me demandant pourquoi je n'écrivais plus, privant les lecteurs d'un immense plaisir. On m'a demandé de publier un livre réunissant tous mes articles mais, à cause des devoirs quotidiens qu'exigent les Bonsaï, je n'avais pas encore pu accomplir ce projet jusqu'à ce jour. Quand je commence à écrire sur le Bonsaï, il me vient à l'esprit trop d'idées et je n'arrive pas à les exprimer facilementToutefois, puisque la voie du Bonsaï est perfectible à l'infini, il me reste encore beaucoup de choses à approfondir. J'espère que ce volume sera utile, au moins un peu, à tous ceux qui pratiquent le Bonsaï car j'ai cherché à exprimer toute ma connaissance des arbres, en perfectionnant le cahier et les articles précédents.
La majeure partie des bonsaïstes désirent, avant tout, connaître l'arrangement des arbres,
c'est pourquoi dans ce volume j'ai traité principalement la technique de la mise en place,
en m'appuyant sur de nombreux dessins pour en faciliter la compréhension. Malgré cela,
pour les débutants, des points resteront incompréhensibles mais il faudra essayer de
regarder plus attentivement et de relire, et avec le temps tout cela deviendra plus clair.
J'ai eu recours aux dessins plutôt qu'à des photos car il n'est pas toujours possible,
avec celles-ci, de mettre en évidence la forme du tronc, la disposition des branches et
leur ramification. Peut-être que des personnes penseront que j'ai dessiné des arbres
imaginaires. Mais tous ces dessins sont basés sur le souvenir d'arbres que j'ai travaillés
ou que j'ai pu observer dans les montagnes et la campagne tout autour.
Si vous avez sous la main des arbres semblables aux dessins que j'ai insérés dans
ce volume, je serais très heureux si vous pouviez modeler vos arbres en vous inspirant
de ceux-ci.
A travers le Bonsaï on doit seulement contempler la Nature, sans tenir compte de sa
valeur commerciale.
Les photographies de ce livre ont toutes été réalisées sur le Mont Azuma. Celles destinées
à expliquer une technique ont été prises pour mettre en évidence un aspect particulier,
aussi il faudra imaginer la forme de l'arbre avant d'être travaillé.
Comme je suis originaire de la campagne, au pied du Mont Azuma, j'utilise le dialecte de
mon pays même dans ces leçons. Aussi veuillez m'excuser si j'utilise certaines expressions
dialectales qui j'espère ne rendront pas la compréhension difficile.
Je serai de toute façon heureux si ces quelques écrits pouvaient servir à quelqu'un.
ABE Kurakichi (Décembre 1974)
HlGURASHINOMATSU
(le pin du rêve éternel)
(commentaire de la photo page 2)
Ce Pin Higurashi a poussé spontanément dans un vallon à l'extrémité ouest du mont Hiraishiyama, qui se trouve au nord-ouest de la route panoramique d'Azuma à la plaine de Jôdo. Selon le prof. Kobayashi Masaru (ancien professeur à l'université de Fukushima) on suppose qu'il a environ 800ans.
Le Pin pentaphylla pousse spontanément dans tout le Japon. Mais ce Pin Higurashi est un arbre si beau et fascinant, à la ligne si régulière modelée par la Nature, qu'il m'a semblé impossible d'en voir l'identique en d'autres lieux. Il y a 13 ans, alors que le défunt M. ABETadao (propriétaire du jardin ShôchO) ramassait des graines de Pin pentaphylla, il rencontra cet arbre et pendant un long moment il fut sous le charme de son exceptionnelle splendeur. Par la suite je suis parti avec mon fils et M. ABE qui nous conduisit pour admirer le plus beau Pin pentaphylla du Mont Azuma.
A peine arrivés sur les lieux, je regardais dans, la direction indiquée par M. ABE: «Regardes par-là, vois la tête comme elle est parfaite!» C'était tellement parfait que je fus assailli par le désir de m'en approcher sans délai, comme s'il semblait encore trop loin de moi; j'avançais impatiemment en fendant des buissons de bambous nains Chishima et de rhododendrons Shirayama. Quand j'arrivai sur place, je restai bouche-bée, encore plus émerveillé que M. ABE, je ne pouvais rien faire d'autre qu'être surpris par la découverte de cet arbre. Quand on voit une forme aussi parfaite, on pense aussitôt que quelqu'un l'a dessinée ou bien construite. Mais personne ne peut fabriquer ni imaginer cet arbre sans défauts, qui est une création de la Nature.
Impressionné par la grandeur et par la force de la Nature, je dis en plaisantant au propriétaire du jardin Matsutada: «Il ressemble à une forme construite selon mes conseils», à quoi mon ami ABE répondit en riant: «Non, non, il est impossible que cet arbre ait écouté nos conseils, car nous sommes nés un peu trop tard. Il s'est certainement formé avec la force de la Nature et avec celle qui existe en lui-même». Nous sommes restés là, à parler pendant un certain temps, et nous avons décidé de le baptiser «Pin Higurashi» car c'est un Pin qui fait perdre la notion du temps, celui qui le regarde ne s'apercevant plus du temps qui passe. En fait le mot higurashi signifie en japonais «le temps qui passe».
Et puis nous avons pensé que ce serait une véritable faute que de, ne pas faire connaître à d'autres personnes cette œuvre merveilleuse de la Nature. Le tenir caché aurait été également commettre une insulte à l'égard de ce Pin; c'est pourquoi nous décidâmes de le présenter aux passionnés de Bonsaï. Nous avons demandé la permission à l'Office des Forêts de tailler les buissons tout autour et nous avons préparé un espace à partir duquel il pouvait être observé commodément. A partir de ce moment, en commençant par les passionnés de Bonsaï de Azuma, il vint de toute part des visiteurs qui ont contribué à le rendre célèbre rapidement. L'Inspection d'Académie de la commune de Fukushima a fait poser un écriteau relatant toute l'histoire de l'arbre, le nom du découvreur et de celui qui l'avait baptisé (moi-même).
Au moment où fut installé cet écriteau, l'ami découvreur ABE Tadao se trouvait à l'hôpital et je fus très heureux d'aller lui annoncer la nouvelle; hélas, il était parti pour toujours, sans pouvoir lire la tablette sur laquelle était inscrit son nom. je suis sûr, de toute façon, qu'il est en paix sachant que, grâce à lui, beaucoup de personnes ont aujourd'hui la chance de pouvoir admirer un arbre aussi merveilleux. C'est de cette manière que notre Pin higurashi est devenu fameux et le maître Kitamura Takusô l'a rendu encore plus populaire, à l'échelle nationale, en le présentant dans la revue mensuelle «Shizen to Bonsaï» (Nature et Bonsaï) avec le numéro spécial sur le Pin pentaphylla. Depuis cette découverte, de toute part, on me demande de faire le guide jusqu'à cet endroit, mais la zone où il se trouve, y compris toute la plaine de Jôdo, est classée région très protégée.
C'est pour cela que je n'accompagne les visiteurs qu'à la condition qu'ils n'endommagent pas la flore de la zone. Par chance, on ne rencontre que des personnes sensibles montrant leur amour de la Nature: quelques-uns marchent avec précaution pour ne pas piétiner l'herbe.Tous les êtres humains devraient avoir ce sentiment envers la Nature, surtout si ce sont des créateurs d'iKEBANA. Mais la plupart sont sans cœur, ils sont comme des démons et des serpents, ils coupent sans aucun remords, pour des motifs commerciaux, les branches précieuses de cet arbre merveilleux. Quand je l'ai vu pour la première fois, il manquait déjà la plus longue branche (nagashieda) de la cime de l'arbre central et quelque temps plus tard j'ai été affligé de voir qu'il manquait la première branche du grand tronc, à la forme parfaite. Chaque fois que je vois l'arbre ou sa reproduction, je pense qu'il serait encore plus étonnant si ces branches n'avaient pas été coupées. J'éprouve du chagrin comme si j'avais perdu des fils et je nourris une profonde aversion pour les ignobles individus qui commettent des actes aussi barbares.
Ce Pin est un arbre ni trop haut ni trop court, l'apex est bien équilibré, la forme du tronc bien proportionnée, les: branches sont parfaites, tant du point de vue de la longueur que des entre-nœuds et sans oublier leur beau mouvement. Lécorce rugueuse est indescriptible on ne voit aucune fente sur les JlN ou les
Shari. La surface lisse et blanche formée pendant des centajnesd'années par le vent
et la neige est naturelle.
Il n'existe pas de meilleur modèle pour le Bonsaï que ce vieil arbre affirmant toute
la force d'un arbre séculaire.
Il est naturel que les conifères présentent ce genre de détails admirables; c'est pour
cela que j'insiste toujours, avec tout le monde, au sujet des Jin et Shari qui ne doivent
pas être considérés comme un défaut de l'arbre.
Observez bien cette photographie en couleur, surtout les Jin et les Shari. La majeure
partie des bonsaïstes ne s'en préoccupent pas et il arrive souvent qu'on les
S'il était transformé en Bonsaï, le Pin higurashi se présenterait ainsi |
supprime, abîmant ainsi un arbre plein d'une fascinante patine.
Avant de commencer le travail de Formation d'un Bonsaï:
Divertir toute la famille avec le Bonsaï................................................... pag. 13
Pour faire des Bonsaï choisir des arbres de qualité................................ pag. 13
Ne pas se laisser influencer par la mode ............................................. pag. 14
Histoire de la mode dans le Bonsaï depuis l'Ere Taishô........................ pag. 15
Organiser le Bonsaï selon les lois de la Nature ................................... pag. 16
Accorder le Bonsaï avec son environnement ....................................... pag. 17
Mettre en évidence le caractère de l'arbre,'.......... ■ ■ ■ ■................... pag. 17
Importance de la préparation initiale pour créer
un Bonsaï intéressant ................................................... . . ............... ■ pag. 18
Ne pas supprimer l'élément caractéristique............................................ pag. 18
Eviter les formes arrondies................................................................... pag. 19
Mettre en évidence la beauté de l'espace vide....................................... pag. 19
Importance du moment opportun.......................................................... pag. 22
Pour le Bonsaï l'excès est interdit ........................................................ pag. 22
Particularité du Pin pentaphylla ......................................................... pag. 23
Comment déterminer la face et l'arrière d'un Bonsaï ............................ pag. 24
Divertir toute la famille avec le Bonsaï
Un des faits les plus important pour avoir un bon résultat dans la création d'un Bonsaï est
d'impliquer sa femme dans cette passion.
C'est elle qui tient les cordons de la bourse, et quand elle sera impliquée les enfants aussi
commenceront à aimer le Bonsaï, cela deviendra ainsi une passion commune à toute
la famille. Il arrive parfois que le mari, trop occupé par son travail ou bien en déplacement,
ne puisse arroser les Bonsaï et dans ce cas c'est la femme qui y pensera. De toute façon,
si le mari en rentrant chez lui va pour contrôler le jardin et arrose les arbres insuffisamment
baignés, la femme pourrait s'offenser et dire: «Pourquoi arroser de nouveau les plantes, je les ai
déjà baignées! Il est inutile que je le fasse, j'ai perdu seulement du temps et déjà-que j'en ai peu!
je ne les arroserai plus jamais!»
Quand j'entends ces commentaires venant des femmes, je dis toujours: «Mesdames, vous êtes
dans l'erreur. Quand votre mari revient à la maison, après l'avoir bien accueilli, vous devriez même
l'inviter à contrôler si les arbres ont été bien arrosés». Autrement il pourrait s'ensuivre que les
précieux bonsaï sèchent et meurent. Très souvent les femmes ou les enfants qui arrosent
les Bonsaï pour rendre service en oublient quelques-uns, ou bien ils arrosent seulement
devant en oubliant d'arroser l'arrière. Pour que cet inconvénient n'arrive pas il serait idéal que
les femmes deviennent elles-même des passionnées, de sorte qu'elles fassent concurrence à
leur mari en achetant leurs propres Bonsaï.
Elles réussiraient ensuite à créer de beaux Bonsaï et, en les vendant, pourraient en tirer un
bon prix pour ensuite pouvoir acheter de beaux vêtements! Je cherche toujours à convaincre
les dames que faire des Bonsaï est d'un bon rapport, mais elles ne me croient pas et ne
permettent pas à leur mari d'acheter des arbres par peur de se ruiner
Mais si, avec l'argent économisé sur les cigarettes et l'alcool, le mari achetait des Bonsaï et des
pots pour la modique somme de 200 ou 300 yens sans rien dépenser dans d'autres vices,
et s'il les revendait après les avoir travaillés pour 10.000 ou 20.000 yens et qu'avec le
montant du bénéfice il achetait quelque cadeau pour sa femme, elle aussi elle commencerait
à aimer le Bonsaï et elle finirait par dire: «Achète donc quelques Bonsaï avec mes propres
économies».
Une dernière règle importante lorsqu'on désire acquérir un Bonsaï est de rester dans sa
catégorie de moyens financiers et ne pas acheter un arbre de peu de prix. Il vaut mieux
acheter un bon Bonsaï par an et commencer modestement, plutôt que plusieurs médiocres.
Pour faire des bonsaï il faut choisir des arbres de qualité
Entre un Bonsaï banal et un Bonsaï exceptionnel il n'existe pas beaucoup de différence car la valeur peut simplement dépendre d'une seule branche ou d'une seule jeune pousse. Si on l'éliminait, un exemplaire de quelques millions finirait par perdre presque complètement sa valeur
En imaginant le Bonsaï comme un visage, on peut dire que très souvent les bonsaïstes incompétents éliminent les yeux, le nez et les sourcils laissant les parties inutiles ou bien taillent la barbe cachant le cou long et maigre, la laissant sur les joues ou éliment les cheveux tout autour des tempes, rendant ainsi l'arbre défiguré.
Il m'arrive parfois de voir un arbre plein de branches inutiles alors qu'il manque le rameau qui
aurait du devenir la cime ou celui indispensable pour faire la Kuitsukieda, (première branche
très courte qui est prés du tronc).
Dans ce cas je m'étonne encore que ces bonsaïstes maladroits aient pu laisser en place
des branches inutiles, après avoir taillé les plus importantes.
Ces personnes pensent probablement que pour créer un Bonsaï il suffit de tailler des
branches sans avoir une idée claire de la forme que l'arbre devrait prendre après la taille.
Cette manière d'agir est comparable à celle d'un suicidé qui ne pense qu'à sa propre
souffrance, convaincu de se libérer en s'enlevant la vie, sans considérer les dégâts que
subiront ses proches après sa mort.
Donc il est très important de bien réfléchir avant de couper les branches.
Si on laisse en place par erreur des branches inutiles elles peuvent parfois gêner la croissance
de celles qui sont utiles.
Quant on voit que les branches ou le tronc ne se développent pas comme ils
devraient, il faut éliminer les éléments superflus, et l'on verra que peu après l'arbre
devient meilleur
Une autre chose à considérer pour mettre en forme le Bonsaï est de ne pas donner trop
d'importance à l'aspect commercial: il est impossible d'obtenir un bon Bonsaï en pensant
seulement à l'appât du gain.
On réussit à créer beaucoup de beaux Bonsaï si on travaille continuellement les arbres en
s'engageant fortement et, par-dessus tout, en les aimant vraiment.
Il est clair que si l'on ne trouve ni le temps pour arroser et soigner les Bonsaï, ni la bonne
place où les disposer c'est qu'on ne les aime pas vraiment.
Il suffit d'arroser les Bonsaï une fois par jour pour, éviter qu'ils ne sèchent. Ils meurent
souvent au printemps à cause d'un mauvais arrosage en hiver. Pendant la saison froide
les racines ne pourrissent pas. même si la température est basse. Les arbres se
dessécheront en hiver s'ils manquent d'eau mais, s'ils'sont arrosés, ils ne sécheront pas
même quand il gèlera.
Ne pas se laisser influencer par la mode
Il m'arrive parfois de voir que lorsque le chokkan (droit formel) est à la mode il y a des
personnes qui s'amusent à construire des formes chokkan sans considérer la nature du sujet,
utilisant du gros fil pour redresser des branches et des troncs sinueux.
Toute chose, quand elle est à la mode, semble belle mais quand est passée la,nouveauté elle
perd son intérêt si elle n'est pas valable; il est donc très important de ne pas se laisser trop
influencer par les goûts du moment. Il faut seulement donner la forme et le style à l'arbre en
exploitant au mieux sa propre nature.
Il est difficile d'être insensible à la mode mais il est important de ne pas se laisser entraîner
inconsidérément.
Quand vous avez trouvé un arbre qui vous plaît, il est nécessaire d'observer toutes ses
particularités pour éventuellement découvrir des défauts avant de considérer son prix;
c'est ainsi qu'opèrent les professionnels qui, avant d'acheter un arbre, calculent combien ils
pourront éventuellement perdre ou gagner en le revendant.
La mode dans le Bonsaï a partir de l'ère Taishô
J'ai cherché à ordonner chronologiquement les tendances de la mode pendant cette période. En partant de la 6ème et 7èrne année de l'Ere taishô je me suis basé sur mon expérience et mes souvenirs pour montrer les variations de styles influencés par les changements de mode.
6ème et 7ème année de TAISHO (1918 - 1919)
I ) Petits Bonsaï
La majeure partie des bonsaïstes se faisait la guerre pour créer des Bonsaï les plus petits possible. Leur hauteur n'était que de quelques centimètres. La plupart provenait de collecte dans la nature.
2) Bonsaï moyens et grands
Quand on n'a plus trouvé de sujets minuscules dans les montagnes parce qu'ils avaient été tous récoltés, la mode se porta vers les grands Bonsaï.
3) Jingare (cime desséchée)
Dés qu'il devint difficile de se procurer le matériel adapté pour de grands Bonsaï, vint alors la tendance à créer des Bonsaï jingare, en éliminant la cime d'un grand arbre. Puis vint la mode de faire des Bonsaï jingare en écorchant la cime vivante de l'arbre, même si le Bonsaï était parfait.
4)
Yamayori (arbres groupés, poussant à partir du même point)
5)
Nozoki (shakan = tronc incliné)
Pendant cette période, beaucoup cherchèrent à créer des Bonsaï inclinés. Les arbres d'autres formes, comme le CHOKKAN, étaient souvent transformés en Nozoki, en les positionnant sur une pierre pour leur donner l'inclinaison, comme s'ils étaient vus par-dessous.
6) Kengai (accroché à la paroi - en cascade)
Grand engouement pour cette forme.Tout le monde se précipite pour créer un Kengai avec n'importe quel arbre en le forçant à descendre.
Début de l'ère Shôwa (1920)
7)
Itokengai (en forme de fil tordu - avec
plusieurs troncs), takikengai- (en
chute d'eau) Auparavant les troncs fins et longs étaient
appréciés pour les formes à Troncs multiples et Battu par les vents. Mais dés qu'arriva cette mode beaucoup transformèrent
leur Bonsaï en Ito ou Taki. Il
suffisait de suggérer
ces formes à un
amateur lassé par
le Bonsaï pour que la passion renaisse
brusquement en lui.
8)
kabudachi (troncs multiples)
Quand la mode du kabudachi est arrivée, tout le monde transformait itokengai en kabudachi, redressant les ramures et les troncs.Tous les arbres étaient traités dans cette forme et il semblait qu'un bonsaï avec un seul tronc ne puisse plus être un Bonsaï.
9) Kyoku (recourbé)
Après cela vint la grande mode du tronc tordu. Il fallait même plier un bel arbre parfait de forme chokkan. Les gros troncs, qu'on ne pouvait pas plier avec du fil, étaient fortement courbés à l'aide d'une attelle et d'une barre de fer Plus il y avait de courbes, plus la valeur commerciale était élevée. Il existe divers types de courbes: inazuma (en zigzag), nejire (enroulé), hiji (comme un coude) etc. Mais pendant cette période tous les genres étaient recherchés et un Bonsaï qui en était privé
n'était pas considéré comme tel; aussi, pour pouvoir vendre et travailler, nous étions toujours obligés de créer des courbes. Aujourd'hui par contre, un Bonsaï trop tordu est considéré comme forcé et non naturel.
10) Ikada (en radeau)
On couchait des arbres qui pouvaient être appréciés d'une autre manière. S'il n'y avait pas de branche basse prés de la racine, on en forçait une à revenir vers le départ du tronc.
11 ) Netsuranari (racine rampante)
Comme pour le CHOKKAN de nos jours, vint la mode du netsuranari. Puisque, à cette époque, les Bonsaï de ce type étaient vendus à un prix élevé, nous produisions tous ce genre de Bonsaï et nous vendions même des jimuguri, un arbre qui se transforme en cépée à partir d'une certaine hauteur Le netsuranari est un phénomène qu'on peut voir lorsque, sur une branche basse touchant le sol et recouverte de terre et de feuilles, il se développe des racines. On ne trouve pas cette forme sur le Mont Azuma mais il y en avait en abondance sur le Mont Shiobara.
12) Neagari (racines découvertes).
Tous les genres de neagari étaient très répandus. Même si ce n'était pas la forme véritable, dés qu'une racine sortait un peu plus haut que la base on disait que l'arbre était travaillé dans cette forme.
13) Nishikimatsu (pin nishiki - écorce comme des écailles ou du brocart)
On ne recherchait que des pins nishiki chez les vendeurs. Ceux qui réussissaient à s'en procurer faisaient de bonnes affaires. Beaucoup d'amateurs venaient de Tokyo jusqu'à Shikoku pour chercher cette variété.
14ème et 15ème années de la période Shôwa
14) Ibomiki (tronc boursouflé)
Ces arbres étaient très recherchés et certains en avaient produit une grande quantité au moyen de greffes, mais après la guerre ils passèrent de mode.
15) Hagawari haniri (aiguilles multicolores ou tachetées)
Je me souviens d'un certain M. Sato, passionné par ce genre de feuilles, qui achetait sans compter ce type d'arbre.
16) Yatsufusa (avec huit branches en étoile)
Au début de l'ère Shôwa nous utilisions beaucoup de matériel de semis. Pendant cette période on trouvait du yatsufusa en abondance mais cela n'intéressait personne; moi seul j'en ai gardé et maintenant me voilà riche!
Organiser le Bonsaï en lui donnant
une forme naturelle, selon les lois de la nature
Pour créer un Bonsaï la première chose dont il faut se souvenir est de bien observer l'arbre pour comprendre au mieux la beauté de la nature, de manière à la mettre en évidence par le travail. Si vous possédez un bel arbre qui pourrait devenir un joli Bonsaï en corrigeant seulement quelques branches, vous ne devez pas le travailler dans le but de le transformer à tout prix, sous peine de tuer sa beauté. On a tort de vouloir imposer la forme qu'on souhaite à un arbre, en ignorant sa nature.
On ne doit pas bouleverser les lois de la Nature. Pour être considéré comme un beau Bonsaï
l'arbre doit subir; de la part de l'homme, une intervention quasiment invisible.
Un Bonsaï travaillé artificiellement ne procure pas de sensation paisible à celui qui le regarde.
Toutefois, il existe des arbres pour lesquels il est nécessaire d'intervenir fortement pour les
améliorer; dans ces cas on cherchera à cacher, avec des branches ou du feuillage, la partie
excessivement travaillée. Si l'on arrive à «tromper sans mentir», c'est à dire à bien cacher son
travail, on considère que ce défaut invisible n'est pas trop négatif.
Un autre facteur à éviter est de tailler inconsidérément l'arbre pour le rendre compact.
Le Bonsaï doit être une reproduction d'un arbre qui pousse librement dans la Nature,
donc un Bonsaï qui ne transmet pas cet aspect naturel ne peut être considéré comme
un bon sujet.
Cependant, il est correct de réduire un arbre qui a une forme trop étirée. Un bon matériel
pour Bonsaï doit avoir des branches longues et d'autres courtes, car les unes mettront en
évidence les caractéristiques des autres. Comme au théâtre où il existe des tragédies et des
comédies, dans le Bonsaï il faut des petites et des longues branches pour bien marquer un
certain contraste interne. Les autres erreurs à éviter pour juger un Bonsai sont: considérer
la valeur commerciale comme le facteur le plus important et être influencé par la mode du
moment. Le Bonsaï est comme le miroir du monde, quand on voit un arbre on doit voir un
homme. Si l'on ne pense qu'à l'argent on ne peut pas créer de beaux Bonsaï: car chaque fois
qu'il faut couper une branche, on a l'impression de se ruiner!
Il est nécessaire de donner la forme adéquate et les caractéristiques de chaque arbre selon
les lois de la nature.
Accorder le bonsaï avec son environnement
Puisque les formes des arbres qui poussent dans la Nature varient selon l'environnement dans lequel ils se développent, il est important d'en tenir compte pour créer des Bonsaï. Il est donc nécessaire de bien connaître les conditions environnementales, en les observant quotidiennement, pour comprendre quelles différences existent entre, par exemple, un bosquet de haute montagne et un de plaine, entre le pin qui pousse sur une pente et le solitaire au milieu d'un plateau, entre les racines (neagari) d'un arbre sur la berge d'une rivière et sur un pic rocheux. Un pin naît sur un versant exposé au vent ou bien abrité, le jin et le shari d'un arbre planté dans la cour d'un temple ou sur une île déserte, l'arbre vit au fond d'une vallée profonde ou bien dans une prairie ou, à l'inverse, un pin dans une zone rude et sèche et un autre vivant aux environs de marécages, ils sont tous différents entre eux.
Accentuer le caractère de l'arbre
Pour créer un Bonsaï il est important de connaître le caractère (physiologique) et les points typiques de chaque sujet pour pouvoir intervenir en l'améliorant.
Par exemple, pour le Pin pentaphylla qui aime beaucoup ta lumière, il est nécessaire de couper les branches qui en recouvrent d'autres, de manière à ce que toutes puissent recevoir leur ration de soleil. En fait, dans le cas de deux branches superposées, celle de dessus prendra de la vigueur alors que l'autre deviendra toujours plus faible et finira
par mourir S'il s'agit d'un rameau inutile ce ne sera pas un problème mais dans le cas d'un
rameau essentiel, cela finira par ruiner définitivement l'équilibre d'un bel arbre.
Dans le cas de ['IKEBANA il est suffisant que la composition soit belle pour une brève période.
Par contre le Bonsaï doit vivre pendant des années, au cours desquelles on doit l'améliorer
jour après jour; en suivant sa nature vers la mise en évidence de sa beauté.
Si on force l'arbre, si l'on insiste à lui faire prendre une forme qui ne soit pas en accord
avec sa nature, il pourrait mourir. C'est pourquoi même avec un arbre apte à travailler,
si l'intervention est trop pesante, en le taillant ou en le tordant, le résultat sera négatif.
Il est difficile d'effacer les traces laissées par trop de contraintes.
Pour avoir du succès dans le Bonsaï, il faut continuellement réfléchir aux erreurs que l'on
commet et apprendre à les corriger II est juste, de la part d'un bonsaïste, de se préoccuper
de l'avenir de ses Bonsaï.
Importance de la préparation initiale pour creer un bonsaï interessant
Comme pour les enfants, l'éducation est aussi très importante pour les Bonsaï. Les même semis et les même plants donnent des résultats différents selon la personne qui les a cultivés et il suffit de voir un arbre pour reconnaître la main qui l'a formé. Il est nécessaire d'éduquer un plant dés le départ car la bonne croissance d'un arbre dépend de comment il a été traité pendant les premières années de sa vie. Spécialement lorsqu'on travaille sur un arbre obtenu par semis.
Comme on le dit si justement, ce qui_ s'apprend petit ne s'oubliera pas. L'esprit de l'enfant de trois ans continuera jusqu'à cent ans. Dans le cas du Bonsaï il est essentiel de bien former le nebari dans les trois ou quatre premières années; ensuite il n'est plus possible de le corriger lorsque l'arbre s'est développé. Après avoir semé une quantité de graines et obtenu beaucoup de plants, si vous désirez qu'ils deviennent de beaux Bonsaï vous devez vouloir leur bien comme s'ils étaient vos propres enfants.
Si vous ne trouvez aucun acquéreur ne les donnez pas, mais éduquez-les de manière correcte jusqu'à ce qu'ils deviennent des Bonsaï complets. Cependant, pour faire que les arbres soient éduqués de manière adéquate, il faudrait que tous les bonsaïstes deviennent d'abord de bons maîtres!
Ne pas supprimer l'élément caractéristique
La nourriture sucrée est sucrée. La nourriture salée est salée. Ce qui est amer est amer.
Le goût caractéristique, c'est cela. Il n'est pas besoin de faire cuire trop longtemps un plat
pour lui donner un meilleur goût.
Celui qui mange en utilisant trop de condiments ou en salant le poisson ou la viande un
peu trop, ne sent pas la vraie saveur de ces plats, Il est important d'assaisonner à la
juste mesure.
Pour rendre vivante la nature de chaque chose, il est important d'en conserver l'authenticité.
Un japonais doit se comporter comme tel car s'il imitait les étrangers, cela n'aurait de ce fait
aucun sens d'être naît au Japon; étant donné que lé Japon se distingue par ses propres
particularités, il est nécessaire de les respecter et de les mettre en évidence.
Les cheveux d'une japonaise sont raides, noirs et lisses comme les plumes du corbeau.
Les femmes qui se teignent les cheveux ou les frisent gaspillent leur argent et commettent
une erreur On ne peut considérer comme totalement japonaise une femme qui prend plaisir
à tuer sa nature profonde.
Ainsi, dans le cas des arbres, il est important de conserver toutes les particularités de leur
nature pour réaliser des Bonsaï véritables.
Un autre aspect important est la compatibilité des divers éléments entre eux.
Les plats s'apprécient mieux s'ils sont bien accordés. Si l'on se trompe dans l'assortiment,
non seulement la saveur est perdue mais parfois cela peut devenir franchement mauvais.
Avec les Bonsaï on peut également détruire ou améliorer leur aspect selon la concordance
des plantes entre elles.
Par exemple, si l'on veut reproduire un paysage de montagne, on fera une erreur
en accompagnant un Pin pentaphylla qui pousse en haute montagne avec un arbre
poussant plus bas, comme le Chaenomeles japonica lindl ou avec autre chose poussant
dans une plaine.
Avec le Pin pentaphylla, serait bien le Vaccinium Vitis-ldaea, le Gankoran, la Spiréa japonica aux
feuilles arrondies etc., et toutes les essences qui vivent en haute montagne.
Eviter les formes arrondies
Les éléments importants qu'un Bonsaï doive posséder sont: l'allure, l'espace et la profondeur.
Un Bonsaï de forme arrondie, sans mouvement, serait trop monotone. Il est nécessaire
de soigner branche après branche et mettre en évidence la valeur de chaque arbre afin qu'il
puisse être admiré correctement. Si on travaille toutes les branches de manière uniforme,
on ne réussira pas à créer un Bonsaï valable.
Dans une forêt il est indispensable qu'il y ait une différence de densité entre les arbres,
car dans une forêt naturelle on trouve des zones très denses et d'autres où les arbres ne le
sont pas du tout. En outre les branches ne doivent pas s'entrecroiser, autrement on perdrait
la sensation de profondeur dans la forêt.
Enfin, l'espace entre les arbres ne doit pas être régulier; sinon cela ressemblerait à une forêt
artificielle, cultivée, au lieu d'être naturelle.
Mettre en évidence la beauté de l'espace vide
Il existe un élément qui ne doit pas être négligé dans l'organisation du Bonsaï: la beauté de l'espace vide. Dans l'espace vide se situe la beauté. ï Cette parole montre combien il est important de considérer l'espace vide créé à travers les branches, entre les troncs et entre l'arbre et le pot, pour chercher à faire surgir le maximum de beauté. Parfois on voit des Bonsaï qui ont la cime bourrée de feuilles denses, comme si c'étaient des arbres de jardin bien taillés, sans mouvement ni élan.
En eux ne se distingue ni le contour du tronc ni le mouvement des branches. Ils ressemblent
aux haies des jardins ou des champs où on cultive le thé.
Quand on observe ces arbres on se rend compte combien est important la présence
de l'espace vide pour le Bonsaï.
J'ai illustré chacun des cas dans lesquels n'était pas exploitée la beauté de l'espace vide.
En forme de toiture:
on voit souvent des kabudachi ou yoseue travaillés de cette manière. Ces formes doivent être modelées de façon que l'apex de chaque arbre se distingue nettement. Une montagne ou une forêt de ce type ne peut être considérée comme un beau paysage, même dans la Nature
Pin en forme d'arbre cultivé:
ceci est un aspect qui est souvent donné au Picea jeozensis (Ezomatsu). Le Picea jëozensis de ce type, s'il n'est pas travaillé rapidement dans sa forme traditionnelle, pourrait voir ses branches intérieures sécher, laissant la périphérie seule vivante avant de la voir s'abîmer totalement. Naturellement, ceci vaut aussi pour les pins.
|
Cinq troncs sans relief:
il est impossible d'admirer un Bonsaï de ce type, dans lequel on ne peut distinguer la silhouette d'un seul individu, sauf les troncs
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Chokkan en forme d'ombrelle à moitié ouverte:
cet arbre semble avoir été taillé selon une ligne
tracée par une corde tendue de la cime
à la pointe des branches basses.
Dans cet exemple il est impossible de voir
la forme des branches et la ligne du tronc
|
Pin en forme de minokake (pin couvert d'un imperméable de paille*):
sur le côté droit on ne distingue pas les branches et il semble qu'il est recouvert d'un imperméable. Cet arbre pourrait avoir une belle forme si on créait les espaces adéquats
*A une époque les citadins se protégeaient de la pluie avec une sorte de manteau de paille qu'ils portaient sur le dos et qui descendait droit vers le sol
Importance du moment opportun
En toute chose, pour faire des affaires comme quand il s'agit de déguster un bon plat, dans la vie il est très important d'agir au bon moment. Gomme l'OHAGl (gâteau de riz ) est meilleur s'il est mangé chaud et les filles sont plus belles à dix-huit ans, les Bonsaï sont aussi plus attirants quand tout le monde les désire. En me basant sur ma propre expérience, je peux dire que les exemplaires que je n'ai pas vendus, alors que j'en avais la possibilité, ont presque toujours fini par s'abîmer, soit en séchant par endroits, soit en étant volés, soit en étant passés de mode. C'est pour cela qu'il est très important de ne pas manquer le moment opportun.
Peu de temps après avoir écrit ce passage, j'ai fait mourir plusieurs yatsufusa (pin à 8 branches) de la meilleure qualité à cause du gel...
Je voudrai essayer maintenant de faire la liste de chacun des moments importants pour le Bonsaï:
- admirer
- soigner
- arroser
- bouturer
- abandonner
- pincer
- ligaturer
- greffer
- acheter
- nourrir
- traiter contre les
maladies
- marcotter
- planter
- sevrer les marcottes
- rempoter
Pour le Bonsaï l'excès est interdit
Après avoir éclairci l'importance de l'action adéquate, nous parlerons maintenant de l'excès. Pour nos enfants on essaye d'agir avec discernement et si on leur donnait trop de nourriture on pourrait provoquer des indigestions, ou bien s'ils étaient trop protégés par peur des maladies ils deviendraient fragiles.
Ceci vaut également pour le Bonsaï; si on le baigne et si on l'engraisse trop, les racines risquent pourrir, les feuilles devenir jaunes et, petit à petit, l'arbre perdra sa vitalité. Si l'arbre s'affaiblit et si les feuilles se fanent, c'est que l'on arrose trop ou pas assez. L'eau et l'engrais doivent être donnés de manière adéquate.
Pour la consommation du Pin pentaphylla, il est suffisant de donner seulement un peu de tourteau (résidu de graines oléagineuses comme soja, tournesol, arachides etc..) car, pour cette espèce, il est seulement important que les aiguilles restent d'un vert intense et non de faire de belles fleurs ou fruits.
On peut citer quelques exemples d'excès relatifs au Bonsaï:
- trop travailler
- trop plier fortement
- trop laisser pousser
- trop densifier
- trop tailler
- trop hésiter à tailler
- trop arroser
- ne
pas assez arroser
- trop nourrir
- ne
pas assez nourrir
- trop anticiper ou
- trop retarder les soins
saisonniers
En toutes ces actions, il faut éviter les excès.
Particularité du Pin pentaphylla
Le Pin pentaphylla pousse communément en haute montagne, où l'air est pur L'espèce Hime
pentaphylla (appelée himekomatsu) se développe dans les montagnes basses, dans des forêts
mixtes, avec le Pin rouge (Pinus densiflora). En outre, le Pin pentaphylla aime les espaces bien
ensoleillés, secs et aérés, tout en fuyant l'ombre et l'humidité.
Bien qu'il aime l'air pur sa culture est extrêmement difficile dans les régions où souffle un vent
froid et sur les côtes battues par les vents marins.
Il aime les sols constitués de terre propre et rouge, mais non fertile. C'est une espèce qui ne
supporte pas un sol infecté; dans les terrains trop riches les feuilles pourraient jaunir et l'arbre
s'affaiblir et sécher
Il n'arrive rien de grave si l'on plie les branches, mais les racines sont délicates aussi il faut faire
très attention lorsqu'on le transplante ou si l'on crée un ishizuki.
Non seulement le Pin pentaphylla, mais toutes les espèces de pins aiment les rayons de soleil,
c'est pourquoi plus ils deviennent vieux plus ils se chargent d'aiguilles et plus les branches
s'abaissent sous le poids.
Plus les aiguilles deviennent denses moins la lumière arrive jusqu'aux branches inférieures;
avec le temps qui passe, celles-ci sécheront et à la fin ne resteront plus que les branches
ensoleillées. C'est pour cela que sur les Pins centenaires demeurent peu de branches;
cela devient pratiquement une sélection naturelle.
Si l'on admet combien le Pin pentaphylla aime la lumière du soleil, on comprend que cette
espèce sèche ou s'affaiblisse quand elle se développe dans un lieu où la lumière n'est pas
assez abondante.
Une autre caractéristique des Pins est de perdre de la résine aux points où l'arbre à été
blessé, taillé ou incisé. Naturellement cette substance favorise la cicatrisation.
Le Pin pentaphylla possède des caractéristiques particulières et il est important de le traiter
en s'en souvenant tout le temps; ainsi en les respectant, chacun réussira à le cultiver dans
toutes les régions.
Comment trouver la face et l'arriére d'un Bonsaï
Lorsqu'on veut structurer un Bonsaï i! faut d'abord savoir désigner (a face et l'arrière de
l'arbre; sinon on ne saura même pas de quel côté regarder un arbre qui est déjàrempoté.
Si au moment de le travailler on en vient à se tromper dans le choix de la face, même si le
matériel est valable, on finira par l'abîmer
Comprendre où sont la face et l'arrière d'un arbre est important comme sont importants
le nez, les yeux etc. dans le visage d'une personne. L'élément essentiel pour faire un choix
est l'ancrage au sol, appelé nebari et tachiagari (le collet), qui est la partie inférieure
du tronc.
Le point où le tronc sort de la terre a une partie convexe et une concave. Dans la partie
qui s'avance le nebari est généralement mauvais, alors que la partie concave est plus belle;
ceci doit devenir la face.
Toutefois ce n'est pas l'unique élément dont il faut tenir compte, car si la partie convexe se
trouve dans la zone supérieure du tronc il ne serait pas correct de retenir cette face.
Alors que si c'était une belle courbe naturelle (appelée courbe 'en retour') cela pourrait être
utilisé comme face.
L'idéal est un arbre sinueux des racines jusqu'au sommet, avec des courbes qui ne doivent pas
être trop accentuées.
Ces critères valent pour tous les genres de plantes. On trouvera des explications plus
détaillées avec les dessins.
La partie bombée ne peut être la face |
On choisit la face sur la. partie où se situe la concavité |
Vu de ce point le départ du tronc tend à fuir en arrière
La partie bombée doit être placée sur l'arrière-ou sur le côté
Partie en gorge de pigeon |
Bien que ce point de la base du tronc soit concave, il présente un renflement |
La
partie concave indique la face
La partie bombée voisine des racines est à l'arrière
La partie convexe ne peut être la face |
Point faisant un ventre
Face
|
Il est préférable que l'attache
de la branche principale soit concave
La branche sort vers l'avant
Le départ de la branche est mauvais. Il est trop arrondi
lier - Comment cultiver
LE MATERIEL POUR BONSAÏ
1 - Semis............................................................................................... pag. 27
2 - Pleine terre....................................................................................
.pag. 33
3 - Boutures......................................................................................... pag. 40
4 - Greffes........................................................................................... pag. 48
5 - Marcottes...................................................................................... .-pag. 71
I. Bonsai a partir de semis
1.1 - Conservation des graines
Les graines récoltées, ou achetées, sont à conserver de manière adéquate, au plus tard
de la fin novembre jusqu'à la fin du printemps suivant, avant de les semer
La meilleure manière de les conserver est la suivante:
Avant tout, il faut préparer un peu de sable propre avec des grains fins (entre I et 3 mm),
car avant de pratiquer le semis au printemps, il sera facile de séparer les graines du sable avec
un tamis de 3mm.
Mélanger les graines avec le sable (dans un rapport de 1/3 pour éviter que les graines
ne se touchent entre e\\es et risquent de moisir), puis mettre \e tout dans une boite ou
dans un pot et recouvrir d'une couche de sable fin d'une épaisseur de 5 cm.
De cette façon les graines ne risquent pas d'être soulevées par le vent; mais dans les
régions où la température hivernale est très basse il vaudrait mieux ajouter par-dessus
un peu de paille.
En outre, il est nécessaire de les protéger des souris en recouvrant la boîte ou le pot avec
un grillage.
Le meilleur endroit pour la conservation est à l'extérieur, où tombent la pluie et la rosée
du matin car il est important que le sable ne sèche pas. Dés que la surface devient blanche
détrempez-le rapidement. S'il n'est pas possible de contrôler souvent l'arrosage, il vaudrait
mieux dans ce cas enterrer la boîte.
|
Filet métallique |
Paille (en région froide) |
5 cm de sable |
rapport graines/sable = IB |
Comment conserver les semis
1.2. Le semis
L'époque
Pour nous à Fukushima, la meilleure saison pour semer le Pin pentaphylla est vers la mi-avril,
mais selon la région la période peut aller de mars à mi-avril. *
Le moment le plus adapté pour semer est quand le germe pointe à peine hors de la graine;
alors il faut semer très vite et la levée se fera certainement.
*NdT: en France, si l'on considère que la température de référence est celle du Bassin Parisien, on
avancera les travaux de 3 semaines pour les,régions méditerranéennes et de 15 jours pour les
régions océaniques; on les retardera de une semaine pour les régions du Nord et de 15 jours pour
les régions de l'Est; de 3 semaines à I mois pour les zones de montagne (> 500 m).
Pour la région de référence, la meilleure période se situe fin mars (3ème semaine) c'est à dire
3 semaines avant le moment indiqué par l'auteur pour sa région, qui est une zone montagneuse.
Evidemment on pratiquera dans les mêmes limites en automne, mais inversement.
Où et comment semer
Le semis se pratique également dans une caisse ou une poterie. La terre utilisée pour semer
doit être un sable propre (si la racine qui sort tout juste de la graine est salie par des
impuretés, elle risque pourrir ), qui draine bien l'eau.
Disposez au fond de la caisse du gravier et par-dessus mettez du sable lavé (entre I et
3 mm), d'une épaisseur de 5 cm en tout.
|
Epaisseur égale à trois fois la hauteur de la graine |
Avant de semer, arrosez abondamment et compactez le sable en appuyant avec force sur la
surface au moyen d'une plaque de bois; de cette manière la racine centrale ne s'allongera pas
à l'excès et des radicelles latérales sortiront en grand nombre.
Au printemps, de mars en avril, prenez les graines mises de côté et après les avoir séparées
du sable, mettez-les dans l'eau pendant deux jours.
Ensuite, installez les graines sur le sable à intervalle de 2cm, en les recouvrant d'une couche
de sable fin haute d'une épaisseur égale à trois fois la hauteur des graines. Après avoir arrosé
abondamment encore une fois, déposez la caisse dans un lieu bien aéré et ensoleillé car si on
la mettait dans un endroit à l'ombre, les jeunes pousses seraient trop faibles.
1.3. Entretien après le semis
'Prévention des maladies
'Deux semaines après la germination et jusqu'aux grandes chaleurs, il est fréquent de voir l'apparition d'une maladie appelée Fonte des semis (tachikare), qui détruit parfois complètement la culture.
.Pour prévenir cette maladie il est indispensable d'administrer des fongicides comme: Prévicur Tongaride ou Dericlor (NdT), avant ou après la levée selon les indications du fabricant. L'administration du produit s'effectue un jour ensoleillé, en évitant les journées trop chaudes, l'heure idéale se situant entre lé et 17 heures. On verse abondamment le produit sur le sol sec, de manière à le répandre parfaitement. Pour connaître la dose exacte, tire attentivement le mode d'emploi.
Engrais
Pendant la première année il suffit que l'engrais soit administré en automne, quand les
chaleurs sont passées, avec un peu de son de graines pressées (céréales, soja, arachides...),
appelé tourteaux.
Pendant la seconde année, donnez un peu de résidu de tourteaux une fois au mois de mars,
avril, août et septembre. S'il en reste sur les feuilles, faire tomber avec la main ou un balai dans
le cas d'une culture en plein champ avec beaucoup de plantes. Il n'est pas conseillé de donner
du sulfate d'ammoniaque ou un autre engrais chimique car on pourrait endommager
les jeunes plants.
Protection
Au cours du premier hiver, il est nécessaire de protéger les jeunes plants du gel avec
de la paille ou un voile de protection.
Vers la mi-mars on peut retirer cette couverture. Pour éviter que les plants ne se dessèchent,
ne pas oublier d'arroser tous les deux jours.
Au cours de la seconde année, la protection contre le gel ne sera pas utile.
Transplantation
La première transplantation a lieu dans la 3 ème année.
1.4 . Semis en pleine terre
Si vous avez une grande quantité de graines, le mieux est de les semer en pleine terre. Préparez le terrain en formant de petites planches comme illustré sur le dessin.
Préparation du sol pour plantation en pleine terre
Avant de semer; bien tasser la partie supérieure du sol pour éviter que le pivot s'allonge trop
et pour aider la croissance des radicelles latérales, cje façon à obtenir un meilleur nebari.
Après avoir préparé le terrain pour le semis, répartissez les graines de manière homogène
puis marchez par-dessus après avoir chaussé une paire de sandales munie de semelles douces
et lisses; cela permettra aux graines de mieux pénétrer dans le sol. Ne mettez pas de
chaussures avec des semelles dures car cela pourrait abîmer les graines.
L'idéal serait de passer sur le sol un rouleau, mais ce n'est pas indispensable.
En faisant pénétrer les graines dans le sol on évite qu'elles soient balayées par le vent et la
pluie, ainsi qu'une dessiccation due au soleil. Une fois que les semis sont bien enterrés,
versez par-dessus de la terre tamisée et récupérée dans les sillons, mais seulement la partie la
plus grossière. La couche de terre doit être trois fois plus épaisse que la hauteur des graines.
Après les avoir recouvertes, marchez encore une fois par-dessus tout ça.
Si on les recouvre trop ou si on les sème trop denses, la racine poussera mal, s'allongera et
s'affaiblira. Pour faire pousser des plants courts et robustes, il faut répandre régulièrement les
graines sans les recouvrir de trop de terre.
Pour les semis en plein champ il n'est pas obligatoire d'arroser tout de suite, par contre on
doit faire attention à ce que les oiseaux ne les mangent pas et en outre, en prévision du gel,
dans les régions froides il faudra couvrir avec de la paille.
La paille doit être enlevée avant la germination, autrement la racine risquerait de s'allonger,
d'être fine et anémiée.
Pour les semis effectués en pleine terre, l'entretien après la germination est identique à ceux
en caisse.
1.5. Préparation des courbes proches du pied de l'arbre, sans utiliser de fil
Les graines ont émis des racines
Il existe plusieurs manières pour donner une courbe au pied
d'un arbre. Pour les semis en caisse, la manière de pratiquer est
identique. Attendre que la racine ait poussé jusqu'à 3cm.
S'il arrive que l'on casse la racine pendant la.plantation, inutile de
s'inquiéter pour la reprise.
Au contraire, dans ce cas, cela pourrait former une courbe
encore plus intéressante. Mais l'incident le plus fréquent est de
faire sécher les racines, surtout lorsqu'on sème de la manière
décrite une grande quantité de graines; je conseille alors de les
vaporiser régulièrement avec de l'eau.
Cette méthode n'est pas applicable quand les feuilles sont déjà
sorties de la graine, car elles risqueraient pourrir dans la terre.
Si les feuilles sont déjà sorties avant que la graine ne soit enterrée, placez ces plants un par un avec précaution dans le; sol. Les graines avec les racines pousseront en tournant leur bourgeon en direction du soleil, formant une courbe naturelle et intéressante.
Si on enterre une graine ayant développé une racine, il se forme à la base une courbe naturelle
Une autre méthode pour créer une courbure intéressante se présente quand les feuilles peinent à sortir de la terre et qu'il est nécessaire de les aider, autrement elles risquent mourir
Le plant ne meurt pas si une partie des aiguilles sort de terre |
\ Alors que les aiguilles
sont sous terre, il peut arriver
que la tige qui est sortie
finisse par se durcir
Stsmâ partie des feuilles est hors déterre, le plant peut vivre. Bien que les feuilles restées sous la terre meurent, celles qui sont sorties continueront à vivre. Mais dans ce cas le plant poussera difficilement.
Quand la tige sort de terre en premier puis se durcit, on ne doit pas forcer en tirant sur les feuilles pour les soulever; sinon on pourrait la casser Par conséquent il faut creuser la terre qui entoure les aiguilles et attendre que la pousse sorte spontanément vers le soleil et forme une courbe intéressante.
|
La tige se casse à cet endroit étant donné qu'elle est déjà endurcie |
Quand la tige découverte est dure, on la casse si l'on tente de la redresser fortement; il faut chercher plutôt à découvrir les aiguilles en éliminant la terre qui les recouvre
|
La courbure du pied se forme naturellement, sans utiliser le fil
2. Bonsaï en pleine terre
2.1. Méthode pour obtenir la courbe en zigzag inazuma (éclair)
Il est possible de cultiver en pleine terre des arbres de forme chokkan mais aussi plein d'autres formes diverses. Pour créer un arbre avec une forme en zigzag, il faut choisir un plant courbé dans la partie du pied parmi ceux obtenus par semis.et éliminer l'apex tous les ans, comme le montre le dessin.
Première méthode pour construire la forme en zigzag
De cette manière, on obtiendra la courbure désirée {courbe forte, en zigzag). Il existe un autre système pour réaliser la courbe inazumâ, qui est de placer du fil sur un arbre de 3 ou 4 ans et plier le tronc prés des racines de manière à former une courbe avant de le transplanter Dans ce cas il est nécessaire d'enlever le fil assez vite.
Pour produire du 'matériel' pour Bonsaï avec un gros tronc, on ne doit pas le plier trop fortement sinon, quand celui-ci grossira, cela produira une bosse; en outre, lorsqu'on plie, on doit laisser un espace suffisant pour la croissance.
Dans le cas d'un Bonsaï au tronc mince, il ne se formera pas de bosse, toutefois les courbes ne doivent pas être seulement disposées latéralement mais aussi vers l'avant et l'arrière et, par-dessus tout, elles doivent avoir la forme la plus naturelle possible. Pour cultiver des arbres avec les caractéristiques de ceux qui poussent dans la Nature, on doit uniquement supprimer les branches vraiment laides. Ensuite on laissera pousser les branches librement en conservant les branches fines et délicates et, pour que le tronc devienne gros et court, on raccourcira le plus possible la pousse de la cime. Si on transplante en pleine terre le jeune plant en ne laissant que les branches principales, celles-ci deviendront trop grosses par rapport au tronc et il faudra les supprimer
|
Deuxième méthode pour construire les courbes en zigzag |
Quand le tronc s'épaissit, à ces endroits il se forme une grosse bosse. Mauvaise pliure |
Bonsaï avec des courbes en zigzag |
Mauvaise pliure |
Un arbre avec peu de branches fortes est difficile à modeler Même si on réussissait à plier les branches on n'obtiendrait pas un Bonsaï élégant.
Un autre point essentiel est d'observer attentivement la forme du tronc proche du collet. Pour obtenir le matériel pour un petit Bonsaï, il faut le transplanter chaque année et raccourcir le plus possible la pousse terminale, en laissant beaucoup de branches, pour qu'elle ne prenne pas le dessus.
2.2. Méthode pour réaliser en pleine terre un bon nebari (ancrage avec des racines rayonnantes)
Les points importants pour un Bonsaï sont, avant tout, l'ancrage au sol, puis le tronc et enfin
la position qu'occupent les branches.
Le nebari équivaut aux fondations d'une maison et au cœur d'une personne.:
C'est pourquoi un Bonsaï qui n'a pas de nebari bien formé manquera de stabilité.
Si on met en terre des plants sans porter l'attention qui est leur est due aux racines,
pendant la période de culture il sera.impossible de former de bons nebari; c'est pourquoi
il est nécessaire de les mettre en place dés la 4ème ou 5ème année.
Après avoir creusé un trou dans le sol, faire un tas de terre bien tassée au centre,
puis répartir les racines dans tous les sens en les installant solidement avant de les recouvrir
Comment préparer le nebari |
De cette façon on obtiendra un 'matériel' avec un ancrage excellent, même en pleine terre.
2.3. Méthode pour faire grossir le tronc en pleine terre
Il n'est pas juste de penser que pour faire un Bonsaï, seul un arbre avec un tronc épais serait adapté. Il existe des formes comme le bunjin, et d'autres aussi, qui gagnent à être réalisées avec des arbres fins et élancés qui donnent la sensation de légèreté.Toutefois les débutants et les amateurs préfèrent les arbres courts et gros donnant une impression de stabilité et de majesté. Ils ne comprennent pas bien la valeur accordée à la forme du lettré. Je pense que les Bonsaï avec de gros troncs sont plus populaires car ils nous rappellent la puissance des arbres centenaires qui poussent dans nos forêts; mais il n'est pas facile d'obtenir, en peu de temps, un arbre de ce type et plus spécialement un Bonsaï cultivé dans le faible volume d'un pot. En général on cherche à le développer en modifiant le tronc de diverses manières (en scarifiant, incisant, martelant etc.), mais l'arbre élevé avec ces expédients n'a pas une forme naturelle et manque de puissance. La meilleure façon, pour faire grossir le tronc naturellement et rapidement, est de le cultiver en pleine terre, en choisissant parmi les jeunes plants les plus prometteurs.
Culture en pleine terre pour faire grossir le tronc (production de l'auteur)
Le terrain doit se situer dans un lieu bien ensoleillé du matin au soin bien aéré et bien drainé. La terre doit être très fertile mais non amendée avec des composts de détritus, sous peine de risquer des maladies. Dans le cas d'un champ trop humide, il est nécessaire de cultiver les plants après avoir élaboré des plate-bandes surélevées (moritsuchi).
Naturalmente, duOn conseille de laisser beaucoup d'espace entre deux arbres (selon leur taille respective), sachant que l'idéal est de situer un arbre pour 2m2 environ (I ken= 1,80 m2).
Naturellement il est indispensable de bien étaler les racines pendant la transplantation. Une fois les plants en terre, engraissez les abondamment pour que les feuilles et les branches se développent rapidement; la conséquence sera une formation et un développement des racines, et ensuite du tronc.
Mais attention: toutes les branches ne doivent pas pousser librement sinon ces plants ne seraient pas différents des arbres de jardin et seraient inaptes en tant que Bonsaï. Pour produire un matériel au tronc robuste, il faut faire bien pousser les branches inférieures. Pour cela abaissez-les en utilisant du fil ou un piquet, comme indiqué sur le dessin, pour que les rayons du soleil atteignent bien les aiguilles.
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Quand on veut raccourcir la branche longue, on laissera quelques branches secondaires pour que le tronc n'en souffre pas • |
Quand on a besoin de branches de remplacement (kuitsuki) on doit couper les branches qui tes gênent. |
A cet endroit, si l'on réalise une marcotte, on obtiendra un groupe avec des troncs fins
Méthode pour faire grossir le tronc en pleine terre
La branche basse et longue (hashirieda) sera éliminée quand le tronc aura suffisamment grossi. On doit toujours choisir une branche qui sort de côté ou sur l'arrière, pour éviter de voir la cicatrice quand elle sera éliminée.
Un autre point à respecter est la forme du tronc, qui ne doit pas être cylindrique mais conique. Puisque le tronc grossit seulement jusqu'au point d'ancrage de la branche
à sacrifier (hashiri), pour le faire épaissir régulièrement il est nécessaire de procéder en plusieurs étapes: une fois développée la première partie, éliminez la première branche à sacrifier, ensuite sélectionnez-en une autre au-dessus. Laissez-la croître jusqu'à ce que la partie suivante du tronc se soit épaissie jusqu'au point désiré. Répétez l'opération jusqu'à obtenir un tronc, avec une base large, qui s'affine au fur et à mesure que l'on monte vers la cime. Pendant cette opération la chose la plus importante à avoir à l'esprit est de ne pas laisser trop pousser la branche à sacrifier; car si la taille laissait une trace visible cela diminuerait la valeur esthétique du tronc. Lorsqu'on procède à l'opération ci-dessus, pour ne pas endommager le tronc, on ne doit pas raccourcir la branche en une seule fois en taillant au ras du tronc, mais on doit le faire en deux ou trois étapes: d'abord tailler la pointe, ensuite une autre petite partie et enfin la section la plus proche du tronc. Plutôt que de tout supprimer; laissez un moignon qui, trois ans plus tard, deviendra un jin. Supprimer une grosse branche en une seule fois est une opération risquée. Pour obtenir un bon résultat il faut du temps, la hâte est toujours dangereuse.
A ce propos, au Japon tout le monde connaît l'histoire des trois seigneurs ayant contribués à l'unification du pays au I6ème siècle. On traduit la réaction de ces trois personnalités, face à un événement identique, de cette manière:
Oda Nobunaga: Rossignol, si tu ne chantes pas, je te tuerais.
Toyotomo Hideyoshi: Rossignol, si tu ne chantes pas, je te ferai chanter.
Yeyasu Tokugawa: Rossignol, si tu ne chantes pas, j'attendrai que tu chantes.
A mon avis ce serait mieux d'attendre, comme Yeyasu, plutôt que de forcer les choses,
S'il existe de petits rameaux sur la branche à sacrifier situés prés de son attache au tronc,
éliminez-les rapidement car ils pourraient gêner les branches de remplacement
La branche à éliminer peut être réutilisée, en pratiquant une marcotte, après sa séparation
du tronc; par exemple elle convient pour construire.un kabudachi (cépée), un sôkan
(double tronc), un sankan (3 troncs), un gokan (5 troncs), etc.
Naturellement, en laissant pousser les branches
|
du bas, celles de la partie supérieure sont faibles
car les éléments nutritifs ne leur arrivent pas;
toutefois il est conseillé d'éliminer rapidement
les branches défectueuses comme celles
en étoile (kuruma-eda) et celles opposées
(kannuki-eda), qui avec le temps pourraient
produire des nœuds difformes à l'attache
de la branche.
Au départ, si on laisse uniquement les branches
qui sont bien placées, elles finiront par trop
grossir. Aussi il faut laisser le plus de branches
possibles pour pouvoir choisir les meilleures et
structurer l'arbre comme on veut.
Quand la distance entre les arbres se réduit
à cause de l'allongement de branches, il .est
NEMAWASHI |
nécessaire de transplanter pour éviter qu'ils ne
se touchent. Généralement la transplantation
38
se fait tous les 3ans mais, dans le cas où les branches n'auraient pas poussé jusqu'à se toucher, il n'est pas nécessaire de refaire l'opération. On conseille alors de cerner (nemawashi), c'est à dire raccourcir les racines longues avec une pelle tranchante (louchet), de manière que naissent des radicelles qui faciliteront la mise en pot. La longueur des racines à laisser devrait être de trois fois le diamètre du tronc. Les racines qui sortent de ce cercle doivent être éliminées (voir le dessin). Pendant l'opération, si l'on oublie de tailler une seule de ces racines, celle-ci grossira démesurément et freinera le développement des plus petites. En conséquence, non seulement cela rendra le rempotage plus difficile, mais cela produira un mauvais NEBARi.
C'est pourquoi il est important de cerner le mieux possible. Cette taille (nemawashi) doit être réalisée environ 6 mois avant la transplantation. Par exemple, si vous voulez transplanter au mois de septembre, il faut tailler les racines au mois de mars. A l'inverse, une taille en automne entraînera une action au printemps suivant.
Parfois on doit transplanter tous les plants, parfois on a besoin de n'en transplanter qu'une partie pour créer plus d'espace entre eux. En répétant tous les 3 ans ces interventions on verra qu'après une dizaine d'années les branches seront bien établies et les racines seront devenues solides. A ce moment là, transplanter en ne gardant que les racines en surface, pour que les rayons du soleil y arrivent à travers les branches.
Un arbre de dix ans doit avoir un chevelu racinaire bien développé du moment que la taille des racines a été faite plusieurs fois, c'est pourquoi quand on le prélèvera il retiendra solidement la terre. Il reste ensuite à le déposer tel quel sur le tas de substrat préparé à l'avance, en arrangeant les racines.
Bonsaï obtenu par semis en 20 ans - en pot depuis 3 ans
La branche conservée pour faire grossir le tronc a été supprimée au moment du rempotage
Ce mode de rempotage est appelé takaue. Quand le plant est assez grand, tailler les branches inutiles et l'année suivante rempoter Mais tout d'abord il faut enlever la branche qui a servi à faire grossir le tronc (chikara-eda). Supprimez aussi les branches trop longues (hashiri-eda), en ne laissant seulement que les plus petites. Tranchez également les longues racines (nemawashi), afin qu'il en sorte de plus fines. Les meilleures périodes pour la transplantation sont avril et septembre *(NdT: mars et août dans la partie sud de la France).
Si l'on choisit de rempoter en automne, on ne doit pas intervenir après l'équinoxe, quand la température est déjà basse, car l'arbre ne réussirait pas à émettre de nouvelles racines dans l'année.
Au cours du rempotage on utilise généralement de I'akadama ou du sable kiryu; mais comme il existe partout des montagnes et des rivières, vous pouvez utiliser des substrats qui se trouvent dans votre région pourvu qu'ils drainent bien l'eau.. On dit que la terre proche des montagnes est meilleure car le grain est dur et grossier alors que celle des régions proches de l'embouchure d'un fleuve est fine et n'a pas de bonne capacité de drainage.
Méthode pour faire grossir le tronc en pot ou en caisse
Même si l'on ne possède pas de terrain pour cultiver des arbres, il est possible d'obtenir
du matériel avec de gros troncs en utilisant des pots ou des caisses. Pour cela, la chose la
plus importante est de créer un bon drainage.
Pour l'obtenir, placez du grillage au fond du pot et utilisez des terres avec une grosse
granulométrie. Comme pour la culture en pleine terre, conservez les plants dans un lieu bien
ensoleillé et aéré, où le soleil soit présent du matin au soir En pot, pour obtenir des arbres au
tronc robuste, il faudra nourrir abondamment. La taille des branches et autres interventions
sont identiques à celles décrites pour la pleine terre.
3. Bonsaï a partir de bouture
3.1. Bouture pour shohin (mini Bonsai)
J'ai inventé cette manière de pratiquer il;y a 14 ans: alors que je coupais de l'herbe dans un champ j'ai vu, par hasard, une jeune pousse de.pin pentaphylla qui avait été coupée et sur laquelle des racines sortaient sous les aiguilles naissantes.
J'ai essayé de la planter rapidement en terre et j'ai découvert que si on le faisait tout de suite après que les aiguilles étaient sorties de l'enveloppe (vers le mois de mai, car au mois de juin
il est trop tard) elle émettait des racines jute au-dessous des aiguilles. Cette façon de faire des boutures est extrêmement simple. Après avoir sectionné la tige d'une jeune pousse (si on la pince avec
les doigts on formera un nebari plus
intéressant) comme le montre le croquis, plantez dans du sable propre et lavé (identique à celui pour semer).
On peut tailler Tailler '' encore plus court Comment préparer les boutures |
Si la tige est trop courte pour être bien ancrée dans le sable, fixez avec un fil de fer pour éviter qu'elle soit déplacée par le vent ou par l'arrosage.
|
Caisse de boutures |
Crochet |
1
Boutures plantées dans du sable
2
Si la tige est courte, fixez-la avec
un crochet
3
Immédiatement après la germination,
au niveau de la taille juste sous les aiguilles, les racines naissent dans
toutes les directions en formant un bon ancrage.
Ainsi cette bouture sera bien adaptée pour créer un mini Bonsaï
4 Bouture de 4 ans obtenue par semis
Le matériel, obtenu de cette façon en donnant un bon nebari, est idéal pour les
Bonsaï SHOHIN.
Placez les plants dans un endroit bien ensoleillé et aéré, et non à l'ombre de façon à éviter
la pourriture au niveau de la section. Pendant le premier mois il est obligatoire d'arroser
deux fois par jour, matin et soir, en évitant que le sable de surface devienne blanc.
Engraissez légèrement une fois, pendant le mois d'août, avec un peu d'engrais liquide ou
un peu de tourteaux (aburakasu).
Quant à la protection au froid, je vous conseille de couvrir avec une feuille de plastic ou
de mettre en serre froide.
|
Mini Bonsaï de 12 ans obtenu par bouture après semis
La racine commence à cet endroit. |
S'il ne pousse qu'une ou deux racines,
il est possible de préparer l'arbre
dans la forme neagari (racines découvertes)
3.2. Bouture pour obtenir un porte greffe
Les plants défectueux, à cause des aiguilles ou pour autre chose, peuvent être utilisés comme
portes-greffe avec de bons résultats.
Pour effectuer la greffe il faut avoir un arbre avec un excellent NEBARl, précédemment obtenu
par bouture. La méthode pour l'obtenir est presque semblable à celle utilisée pour les plants
de semis et ne diffère que par le point de section de la tige.
|
Comme le montre le dessin, on doit raccourcir la tige en laissant un petit
morceau de racine. Il est facile de la reconnaître à sa couleur rougeâtre
alors que la tige est verdâtre. La raison pour laquelle on laisse un petit
morceau de racine est que, de celui-ci, naîtront plus facilement d'autres
racines, ce qui fait que la tige s'allongera régulièrement. Mais dans ce cas
il faudra plus de temps pour que le tronc grossisse.
La greffe sur ce type de bouture ne pose pas de problème puisque
le tronc au-dessous, de la première branche est long, ce qui permet
d'effectuer les greffes sur cette partie.
Un porte-greffe doit être robuste et avoir un bon enracinement
en étoile.
Comment préparer une bouture pour faire porte-greffe
3.3. Bouture de deux ans
On peut bouturer un plant de deux ans après le semis quand on veut obtenir un arbre au nebari intéressant avec un tronc court dans la partie allant des racines à la première branche.
Période
Dans l'année du semis, l'arbre émettra une pousse au bout de laquelle il en sortira une autre qui s'allongera dans le printemps de l'année suivante. On récolte une bouture dans le mois de juillet, quand la pousse est complètement développée.
Comment obtenir une bouture avec la jeune pousse
Pour une bouture de ce type, on utilise la pousse de la seconde année, en la taillant à l'endroit
où elle sort, comme illustré dans le dessin.
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MAUVAIS |
CORRECT |
Faire une marcotte * à ce point après 5 ou 6 ans |
Bouture de deux ans d'un arbre de semis
On ne doit pas tailler la bouture sous les vieilles aiguilles comme c'est le cas avec les plants à peine nés.
Préparer une caisse ou un pot et le remplir de sable bien drainant, ensuite pratiquer des trous au moyen d'une baguette et déposez les boutures dans le sable.Terminer cette opération, arroser abondamment et placer dans un endroit bien ensoleillé et aéré.
Après avoir taillé la pousse
Les plants dont on a supprimé la cime pour faire des boutures doivent être destinés à d'autres usages, car de la pointe il naîtra plusieurs bourgeons et, après 5 ou 6 ans, il sera possible de créer un kabudachi, en faisant une marcotte au point où poussent les ramures, comme indiqué sur le dessin de la page précédente.
3.4. Bouture à partir de branches d'un vieil arbre
C'est une méthode pour se procurer du matériel au moyen de boutures de branches d'un arbre adulte. Il faut observer attentivement l'arbre, avant de choisir les branches utilisées pour les boutures, car les racines seront émises plus ou moins facilement selon le type de branche sélectionnée. Si le choix est bon, pendant la saison humide (mai -juin au Japon) les racines sortiront du tronc ou des branches proches de la terre.
Période
Le meilleur moment pour faire ce type de boutures est de mars au début d'avril, avant que ne s'allongent les chandelles, ou bien en été pendant la grosse chaleur quand les nouvelles aiguilles sont bien formées et que les vieilles vont bientôt tomber
Bouture d'une chandelle développée
L'arbre, à partir duquel on prélève les brindilles à bouturer, peut être n'importe lequel, car elles émettront facilement des racines. La pointe des branches est toujours jeune, même si l'arbre est vieux, et c'est pourquoi cette partie est toujours à utiliser
Bouture de printemps Bouture d'été
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Rameau de deux ans |
Branche de l'année Rameau de l'année ^ Rameau de l'année précédente Rameau de deux ans en cours précédente |
La branche à utiliser comme bouture de printemps doit être jeune, un à deux ans, alors que pour le bouturage d'été la branche idéale est celle qui a poussé dans l'année ou l'année précédente. Si l'on a l'intention de créer un Bonsaï à double, triple tronc ou kabudachi, taillez la branche dans la zone d'où partent plusieurs rameaux, car de ce point les racines se développeront facilement.
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Entretien
Les boutures réalisées avec cette méthode, à la différence de celles obtenues de plants de semis, doivent être conservées dans un endroit sans soleil direct ou dans lequel le rayonnement solaire parvient filtré. N'arrosez pas excessivement car il y a risque de pourriture au point de section, mais arrosez comme si c'était un arbre normal, sans faire sécher La manière la plus simple est de mettre le pot dans un sac en plastic, après l'avoir bien arrosé. Ensuite fermez le hermétiquement, en évitant de l'exposer directement aux rayons du soleil car les plants mourraient à cause de l'augmentation soudaine de la température.
Entretien après le bouturage de branches d'arbre adulte
Transplantation
Environ deux mois plus tard, de ces boutures naîtront des racines mais parfois il ne se
formera rien si ce n'est un cal. Si les aiguilles sont toujours d'un vert intense, on peut les
laisser dans le sable dans l'espoir que des racines sortent l'année suivante. Ne touchez pas
les plants au moins pendant deux ans, sinon ils pourraient mourir; leur transplantation doit se
faire la troisième année.
La bouture de rameau possédant plusieurs ramifications produira facilement des racines dans
toutes les directions; celle faite avec une seule tige n'en mettra généralement qu'une ou deux.
Dans ce cas les racines se dirigeront dans des directions diverses et leur première partie,
avec le passage du temps, pourra se transformer en un tronc aux courbes intéressantes.
|
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Premier exemple = construire un double tronc à partir de bouture
Deuxième exemple = racine unique
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Point où commence la racine |
Racine |
Racine |
Troisième exemple = dans le cas où deux racines auraient poussé dans des directions
opposées sans possibilité déformer un bon ancrage, l'une d'elles peut être
transformée en jin et
l'autre utilisée comme tronc
46
Quatrième exemple = racine unique
|
Point où commence a racine |
Point où commence la racine -^^^ |
Cinquième exemple =
racine unique.
On a créé un neagari
(racine découverte) en déroulant
la racine qui s'était étirée
au fond du pot.
Après quelques années de
culture elle se transformera en
un tronc intéressant.
Quand l'arbre produit des
racines de ce type, si ï on met
soudainement en plein soleil
la partie racinaire qui était
sous la terre, celle-ci brûlera
très vite.
Au départ il vaut mieux
la protéger avec de la sphaigne
(ou de la mousse) et
la découvrir progressivement
4. Bonsaï obtenu par greffe
4.1. Le Pin pentaphylla doite être greffé sur Pin pentaphylla
On voit généralement des greffes réalisées sur Pin noir, or un Bonsaï de ce type ne sera jamais très valable car, même après une centaine d'années, on verra toujours la marque de la greffe. Ces Bonsaï sont appelés tsugimono (greffé) ou tsukurimono (artificiel). Les écorces du Pin pentaphylla et du Pin noir ne seront jamais identiques. Si l'on observe les racines, on voit que celles du Pin noir sont fines et très différentes de celles du Pin pentaphylla. Il est possible de faire une marcotte après la greffe sur pin noir; mais il n'y a aucune certitude que tous les arbres réussissent à émettre des racines. Ces interventions peuvent être risquées pour assurer la survie de l'arbre.
Si on souhaite vraiment greffer sur pin noir il faut chercher à le faire le plus prés possible des racines. La marque de la greffe s'estompera avec le temps.
On entend dire parfois que «l'arbre greffé sur un autre de même genre ne sera pas plus vigoureux» ou bien que «si l'on greffe sur un arbre qui porte de médiocres aiguilles, l'arbre greffé en mettra de laides.» Mais selon moi cette opinion ne correspond pas à la réalité. J'ai toujours greffé sur des arbres qui n'avaient pas de belles aiguilles, mais je ne me suis jamais rendu compte que le porte-greffe avait transmis ses défauts à l'autre arbre. En outre, le fait que le porte-greffe soit très vigoureux ne semble pas positif car dans ce cas les aiguilles s'allongeraient trop et il perdrait rapidement sa forme. Auparavant on disait qu'il ne fallait pas nourrir les pins parce qu'un arbre trop nourri a des aiguilles trop longues et des branches qui grossissent tellement qu'il ne peut même plus être travaillé comme bonsaï. La jointure entre deux pins pentaphylla greffés disparaît avec le temps, alors que celles sur Pin noir ont plusieurs inconvénients, comme l'illustrent les croquis ci-dessous. Parfois la base du Pin greffé ne se développe pas comme le porte-greffe, se boursouflant à la soudure, ou il peut arriver que, après plus de dix ans, la greffe se détache.
Différence entre les greffes
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Pin pentaphylla Pin noir |
Pin pentaphylla |
Pin pentaphylla |
Le porte-greffe de pin pentaphylla possède ^&oj\ ■ une belle base -^fH |
Pin noir |
Greffe
en
hauteur-
(tenzugi)
Après dix ans il peut arriver que la partie greffée se détache complètement
4.2. Greffe d'une pousse sur le collet (mototsugi)
Epoque
La meilleure période pour la greffe va de février à mars ou bien pendant le mois d'août. Il est possible de la pratiquer pendant la saison froide mais alors il faut assurer une protection en plaçant rapidement à l'abri.
Greffe de la pointe
Comment préparer le rameau à greffer |
Pour ce genre de greffe, il faut utiliser la pointe du rameau de l'année ou de la précédente. Cette greffe prend particulièrement bien. Comme indiqué sur le dessin ci-contre, il faut trancher en oblique et reprendre légèrement sur le côté opposé.
Porte-greffe ■
Choisir le porte-greffe selon le diamètre du greffon, toutefois un arbre de 4 ans environ est
excellent.
Pratique
Après avoir courbé le tronc, incisez-le attentivement jusqu'à la moitié avec un rasoir si c'est
possible au point le plus proche de l'enracinement. On recommande de pratiquer
cette opération avec délicatesse tant il est facile de tailler trop profond ou même de trancher
complètement.
Comment exécuter la greffe sur le pied de l'arbre
Après l'avoir incisé, ouvrez ta coupe en pliant le tronc, insérez le petit rameau en faisant
bien coïncider les canaux de sève (mizusui), laissez le tronc se redresser de manière
que le rameau soit pincé dans la fente et liez avec du fil de nylon.
Le succès de la greffe dépend de la force avec laquelle le greffon est retenu dans la taille;
trop serrer pourrait l'abîmer ou même le rejeter Ligaturez avec la même force que pour
bander un doigt blessé.
Si l'on greffe sur une espèce commune, on peut le faire en un point assez haut mais,
pour des espèces comme le yatsufusa (Pin 'aux huit plateaux') ou pour celles dont
les branches ont tendance à épaissir facilement, on doit greffer prés des racines autrement,
avec le temps, le tronc pourrait devenir plus gros que la souche elle-même.
Quand on greffe un double ou triple tronc, entourez les rameaux avec le fil en le passant sur l'un et l'autre de façon à ce qu'ils ne bougent pas |
En
ligaturant, on peut plier vers le bas une partie du
greffon, ce qui l'empêche de se détacher
Comment ligaturer le greffon
Entretien après le greffage
Un bon entretien est un facteur essentiel pour la réussite de l'opération. Il est important
d'éviter que l'arbre, après la greffe, se dessèche en étant exposé au soleil ou au vent.
Pour éviter que le greffon sèche, au cas où la greffe se situe dans la partie haute du tronc,
il faudra recouvrir la jointure avec de la sphaigne humidifiée.
Parfois, dans cette mousse humide, il est possible que des racines sortent du rameau greffé.
Si l'on greffe peut d'arbres à la fois on peut les conserver dans un sac de plastic et, lorsque
l'air devient sec, il faut les vaporiser en évitant l'exposition au soleil direct.
|
Replier |
Sachet de nylon |
Pot renversé |
Côté à ouvrir
Réserve d'eau
Entretien après le greffage
Ouvrez le sac lorsque vous êtes sûr que la greffe est prise et habituez-la graduellement aux rayons du soleil. Evitez de trop l'exposer à la pluie sinon il y a des risques de pourriture.
Taille du porte-greffe
Lorsque le greffon est bien attaché, il n'est pas prudent de supprimer toutes les branches
inutiles du porte-greffe en même temps, mais au contraire peu à la fois.
Si cela arrivait, l'équilibre entre les feuilles et les racines serait rompu brutalement avec des
risques de pourriture racinaire.
Pour éviter cet inconvénient, les branches et le tronc à éliminer doivent être coupés
graduellement, au fur et à mesure que le greffon se développe.
Il est possible de couper des branches dans le cas où le greffon, bien que vigoureux, ne se
développe pas et qu'il devient nécessaire de freiner la croissance du porte-greffe.
Après une année, quand on est sûr que la greffe est pleinement réussie, on peut abaisser les
branches du porte-greffe, comme indiqué sur le dessin ci-contre.
Quand le greffon aura bien poussé au bout d'environ trois ans, on pourra éliminer le
porte-greffe. La taille du vieux tronc ne doit pas être réalisée trop prés de la soudure: on doit
laisser un moignon qui séchera en 5 ou 10 ans.
Presque tout le monde taille le vieux tronc au point de soudure. Alors, la cicatrice ne
disparaîtra plus jamais.
En laissant au contraire une petite partie, avec la croissance du greffon, la vieille taille
disparaîtra en intégrant naturellement le nouveau tronc.
La partie du vieux tronc qui a été laissée ne séchera pas en un ou deux ans comme une
simple branche, ce qui est normal car c'était auparavant le tronc principal.
|
Tailler en dernier les branches inférieures |
Supprimer en premier les branches qui gênent le greffon; ensuite la cime |
Méthode pour supprimer les branches du porte-greffe
52
Lorsque le greffon ne se développe
pas, il est nécessaire de freiner le développement du
porte-greffe en le couchant
Maîtriser la croissance du porte-greffe après la soudure du greffon
|
|
|
Le porte-greffe ne doit pas être taillé trop prés de la greffe |
Le porte-greffe doit être taillé assez long pour le laisser sécher naturellement |
S'il reste une partie d'écorce décollée prés de la greffe, la blessure ne se cicatrisera pas facilement et cela sera à supprimer
Si la greffe est effectuée au-dessus
du sol, la taille du porte-greffe
paraît évidente
Si la greffe a été effectuée sur le pied, cette partie restera sous la terre et la soudure ne se verra plus
Comment éliminer le porte-greffe
53
Quand le tronc grossira jusqu'au pointillé, la cicatrice du porte-greffe sera englobée dans le tronc et disparaîtra |
La partie superflue
du porte-greffe peut être
conservée comme un iin
|
|
Si on élimine au ras le porte-greffe la cicatrice sera toujours visible |
Si on élimine le moignon du porte-greffe, il se formera un creux qui se refermera au fur et à mesure de la croissance du tronc
Comment préparer le porte-greffe
4.3. Diverses manières de greffer une pousse
A) Ces manières sont les mêmes que celles décrites au chapitre précédent, applicables non seulement pour l'exécution de greffes sur racine, mais aussi sur les branches et sur la partie supérieure du tronc.
|
Greffons
Porte-greffe
Méthode A pour la greffe d'une pousse
Porte-greffe |
Si on laisse comme cela, le greffon ne pénètre pas complètement |
Greffons
Méthode "B" pour la greffe de jeune pousse
B) Cette méthode est la mieux adaptée pour greffer sur les branches et la partie supérieure du tronc. La pointe du greffon est jeune mais la base doit être vieille. Avec ce type de greffe la cicatrice disparaît après quelques années. La branche greffée avec la méthode «A» peut se rompre à la soudure lorsqu'on tente de l'abaisser, même lorsque la greffe est prise.
C) Cette méthode est employée pour substituer le feuillage par celui d'une autre espèce, mais cela reste très difficile de faire coïncider les canaux de sève de la branche avec ceux du porte-greffe. On prépare le greffon comme dans le cas «A» mais pour le porte-greffe c'est un peu particulier
Au point souhaité pour la greffe, il faut faire une incision légèrement plus large que le diamètre du greffon et décoller l'écorce du bois, en créant une poche où l'on insère le petit rameau.
Il n'est pas utile de le ligaturer car il sera bien encastré entre l'écorce et le bois
Méthode "C" pour greffe d! une pousse
4.4. Greffe par approche (yobi)
Ce type de greffe est utilisé surtout pour les arbres
récoltés en montagne, quand l'apex est trop éloigné ou
que les branches inférieures sont absentes, ou bien
quand l'intervalle entre une branche et une autre est
excessif. Dans tous ces cas, pour créer l'apex ou
les branches nécessaires, on emploie cette greffe en
utilisant une branche poussant à partir du même tronc.
Le rameau à greffer est appliqué au point choisi
du tronc, tout en étant toujours nourri par ses racines,
Greffe par approche |
en attendant que la greffe prenne; c'est pourquoi on ne
risque pas de voir le greffon sécher ni se détacher et,
en outre, il est possible de greffer une branche
assez robuste.
Lorsqu'on souhaite préparer un araki (arbre prélevé en montagne et qui n'a jamais
été travaillé) on applique cette méthode selon diverses manières.
Epoque
L'idéal est d'entreprendre ce type de greffe vers les mois de mars et avril ou bien en
automne, dans le mois de septembre, jusqu'en octobre mais en situant à l'abri.
Pratique
Puisqu'on utilise une des propres branches de l'arbre, il faut bien étudier la meilleure manière
de la rapprocher du point que l'on veut greffer. Le rameau à greffer; écorcé sur une partie,
vient s'insérer dans le sillon découpé au greffoir sur le tronc, de façon à ne pas créer de
bosse visible.
Après cette opération ligaturez la branche avec du raphia ou tout autre matériel en serrant
au point de greffe, sans qu'il soit nécessaire d'appliquer un mastic cicatrisant.
Quand la branche se soude, on porte plus d'attention à la partie inférieure
Elimination de la partie superflue
Dans le meilleur des cas, le rameau se soude en une année mais
on ne doit enlever le raphia que lorsque la soudure est parfaite.
Il ne faut pas le laisser ligaturé plus de deux, trois ans car le raphia
pourrait laisser des traces sur l'écorce; l'idéal est de le supprimer
juste avant qu'il n'étrangle.
Quand la partie située au-dessus du point de greffe pousse plus
vite que celle au-dessous, qui sera supprimée, cela signifie que le
rameau est bien attaché.
Lorsque la greffe tient solidement il faut éliminer la partie de la
branche qui ne sert plus, en conservant prés de l'attache un petit
moignon qui par la suite deviendra un jin.
Pour vérifier que le rameau est bien soudé, examiner le
greffon depuis la partie à supprimer en entaillant partiellement
l'écorce.
4.5. Divers modes d'exécution de la greffe par approche
|
Premier exemple
Avec du matériel privé de ramifications il est possible
de pratiquer la greffe par approche.
Dans cet exemple, alors que deux branches sortent à
la même hauteur, on pratique la greffe par approche
pour à la fois éliminer un rameau superflu et pour
obtenir la ramification qui manquait sur la branche
Premier exemple |
|
au-dessous.
Deuxième exemple
Deuxième exemple |
Quand l'intervalle entre deux branches est excessif il est nécessaire de créer des branches dans cet espace, au moyen de la greffe par approche, en abaissant la branche supérieure.
Troisème exemple |
Troisième exemple
Ce cas est semblable au second exemple. L'intervalle
est trop long mais puisque la branche supérieure est
courte, on réalisera la greffe en haussant la branche
inférieure.
57
Quatrième exemple
Substitution de la cime.
Pour obtenir un arbre court et
robuste, pratiquer la greffe en insérant
un petit rameau dans la partie du
tronc où se forme une courbe.
|
Quatrième exemple
Cinquième exemple
Raccourcir un arbre trop long.
La greffe illustrée par le dessin ci-contre peut être
employée dans le cas d'un arbre privé de branches
|
Sixième exemple |
Cinquième exemple |
basses, comme on voit souvent dans le kabudachi.
Sixième exemple
Greffe par approche sur une racine flottante (tobine). En greffant une branche sur une racine découverte, comme indiqué sur le dessin, on obtient un double tronc (sokan). Une fois que la branche est greffée, on peut éliminer la racine.
Septième exemple |
Septième exemple
On greffe sur le pied pour créer un petit tronc
|
supplémentaire.
Huitième exemple
Huitième exemple |
Identique au cas précédent sauf que la branche est tournée différemment, et l'angle entre les deux troncs est plus fermé.
Neuvième exemple |
Neuvième exemple
Préparation d'un ARAKl.
Ce sont des arbres non travaillés,
araki, spécialement ceux récoltés
en montagne, qui manquent de
branches ou dont l'apex est trop
long.
Dans ces cas il est possible de les
rendre plus réguliers en réalisant
des greffes comme indiqué sur le
dessin.
|
Dixième exemple «a» La hauteur de l'arbre (issu de semis voici 45 ans) de Monsieur Suzuki Fumio est de 85 cm. Comme on le voit sur la photographie, les deux troncs de droite étaient auparavant des branches inférieures; elles ont été transformées en troncs selon la méthode décrite dans le septième exemple. Comme sont nées des racines dans la partie recouverte par la terre, on l'assimile à un netsuranari. La base du tronc est un peu défectueuse car trop grosse mais, puisque les troncs principaux et secondaires sont unis solidement, ce défaut disparaîtra avec le temps.
Si l'on considère cette position comme étant la face, on améliorerait l'arbre en rapprochant le plus petit tronc du principal et en éloignant le second dans la direction opposée.
|
Dixième exemple «b» Le même arbre vu du côté arrière gauche.
Si l'on place la face dans cette position, l'aspect général. sera amélioré en rapprochant la base de l'arbre du centre, plus petite, de celle de l'arbre principal. Cet arbre n'a pas été travaillé depuis longtemps, les branches se dirigent vers le haut.
Quand on néglige un arbre pendant plusieurs années, les branches qui ont été ligaturées poussent librement et deviennent disproportionnées, parfois même plus grosses que le tronc. Pour éviter cela, il faut chercher à abaisser la branche la plus vigoureuse étant donné que celle-ci, quand elle pousse vers le bas, perd de la force.
4.6 Méthode pour effectuer la greffe
de racines (takatori)
Quand on souhaite améliorer l'enracinement (nebari) d'un arbre ne possédant des racines que d'un seul côté ou quand on pratique une marcotte sur un type d'arbre en émettant difficilement, il existe la possibilité de pratiquer la greffe de racines d'arbres jeunes. Dans ce chapitre on ne traitera que de la greffe de racines takatori (greffer en un point élevé du tronc).
Période
Le meilleur moment pour mettre en pratique cette technique va de mars à début avril,
quand l'arbre est en pleine activité et que commence à couler la sève.
Comment préparer l'arbre à greffer pour créer un nouveau nebari
Méthode pour inciser le porte-greffe
Greffe des racines
On utilise les racines prises sur les arbres à greffer
Comme dans les autres cas, cette greffe est aussi faite sur
Pin pentaphylla.
C'est pour cela également que les racines à greffer doivent
être de la même espèce, autrement la marque de la greffe
resterait toujours visible, gâtant l'esthétique de l'arbre.
En outre l'arbre à greffer devrait être issu de boutures
de semis, qui n'ont pas de belles feuilles mais un gros tronc,
idéal pour ce genre de greffe, et aussi parce que la première
branche pousse prés des racines, ce qui facilite la soudure si
l'on ne la supprime pas.
Exécution de la greffe
Incisez l'écorce du porte-greffe au point où vous pensez
greffer les racines.
On doit effectuer une incision pour chaque greffe à accomplir;
mais pour obtenir un bon nebari il est nécessaire de préparer
plus de quatre greffes sur le même tronc.
Après avoir effectué l'incision, glissez-y les racines et fixez avec
un lien pour éviter qu'elles ne bougent. Ensuite attachez
au-dessous de la greffe une boîte ou un pot coupé en deux,
enveloppez les racines greffées de mousse, remplissez
de terre pour éviter qu'elles ne sèchent et refermez les deux
parties de la boîte ou du vase en attachant le tout.
Séparation
Une année plus tard, quand on est sûr que les racines sont bien soudées, tailler la branche laissée sur l'arbre. En outre pour éviter que les racines de l'arbre n'alimentent la partie marcottée, écorcer le tronc sous la marcotte ou ligaturer
61
Greffe des racines |
Lier avec du fi Quand les racines seront soudées, écorcer cette partie ou serrer avec du fil |
Enveloppez de sphaigne
en étranglant fortement avec un gros fil. Après avoir laissé l'arbre ainsi jusqu'au second printemps ou jusqu'en septembre, sevrez-le du porte-greffe.
4.7. Remplacement des aiguilles (koromogae)
On appelle koromogae le remplacement des mauvaises aiguilles par des plus belles, en greffant des branches ou des pousses d'un arbre en possédant d'excellentes, sur un arbre avec un tronc intéressant mais avec des feuilles laides.
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Pin pentaphylla |
Pin rouge |
Un exemple de koromogae (remplavement des aiguilles)
On a déjà parlé de la greffe
d'un pin pentaphylla sur porte-greffe
de Pin noir ou Pin rouge.
Cette dernière, en comparaison de celle
de Pin noir, ne dure pas longtemps,
les deux espèces n'étant pas
compatibles.
J'ai récemment entendu dire que dans la zone du kansai (ouest), quelqu'un avait fait un koromogae en greffant Pin noir sur Pin rouge. Mais il est évident qu'un arbre, avec le fût et les grosses branches du Pin rouge contre les petites branches et les aiguilles du Pin noir, ne pourra jamais être un Bonsaï de prix.
Si l'on greffe sur un kaki nain un kaki commun, les racines deviendront faibles mais cela ne créera aucun problème, car cette opération n'est faite que pour avoir des fruits. Si l'on veut greffer des pastèques sur des courges ou des liserons sur des patates douces, dans ce cas l'objectif est de produire des fruits ou des fleurs, et c'est pourquoi le porte-greffe n'a pas le même but qu'en Bonsaï, qui est d'être admiré pendant de longues années des racines jusqu'à la cime.
Un Bonsaï construit avec le tronc d'un arbre d'une espèce différente que celle des branches et feuilles ne sera certainement pas très beau à voir. On dit même, en utilisant le Pin noir comme porte-greffe, que la dépense est moindre et le résultat meilleur ou que les feuilles sont plus belles, mais c'est à déconseiller car l'œuvre achevée ne sera jamais parfaite. Dans tous les cas on doit greffer le Pin rouge sur Pin noir, le Pin noir sur Pin noir et le Pin pentaphylla sur pentaphylla. De toute façon, quand on veut appliquer le koromogae sur un Pin pentaphylla commun, on doit éviter de greffer des branches de pentaphylla d'une espèce qui grossit facilement comme le yatsufusa (à 8 plateaux) ou SEKKA, car les branches greffées pourraient devenir plus grosses que le tronc. Chaque intervention doit être effectuée en tenant compte de ce qui pourra se passer dans le futur
Yatsufusa (Huit plateaux) |
Branche principale |
Petites branches greffées
Pin pentaphylla commun
Si l'on greffe sur une espèce commune le yatsufusa celui-ci deviendra plus gros que le tronc ou les branches du porte-greffe
63
|
Rameau trop développé
Même sur les arbres de montagne, des branches se développent excessivement par
rapport aux autres à cause de trop de rameaux couverts d'aiguilles
Si l'on greffe à une certaine hauteur des branches de yatsufusa dans une cépée, la partie greffée grossira davantage que la partie du porte-greffe, formant des troncs mal assortis avec des têtes plus grosses que le pied
Pour remplacer les aiguilles d'un arbre au tronc élancé, si l'on greffe une espèce qui se développe facilement, les branches deviendront épaisses et cela détruira l'équilibre avec le tronc ; de plus, la partie supérieure deviendra plus grosse, le rendant semblable à une batte de base-bail
4.8. Exemples pratiques de greffes
Quelque fois je remarque des greffes effectuées dans des endroits les plus étranges et les plus impensables; on doit les pratiquer en des points les plus naturels possibles. Avec le temps, les branches greffées doivent sembler naturelles et spontanées: comme la vérité naît du mensonge.
Premier exemple
Greffe d'une pousse courbée vers le haut:
|
CORRECT |
MAUVAIS |
La greffe d'un rameau peut être effectué de deux manières: en retournant la pointe vers le haut ou vers le bas. Dans le premier cas on doit préparer la pousse comme sur le dessin a. Si l'on insère le greffon comme dans le dessin b, on pourrait croire que celui-ci se détache du tronc ou qu'il se courbe d'une manière non naturelle
|
CORRECT |
MAUVAIS |
CORRECT |
Second exemple
Greffe d'une pousse tournée
vers le bas
Pour que le greffon soit orienté
vers le bas, il doit être positionné
de manière que la pointe
se plie vers le haut comme
le montre le dessin
Troisième exemple
Transformer en sôkan (double tronc) en greffant un rameau à la base du tronc.
|
|
MAUVAIS |
CORRECT
Dans le cas
d'un arbre dépourvu de branches inférieures ou sans branche d'un côté, on peut greffer à la base du tronc un sujet de la
même espèce pour le transformer en sôkan.
La greffe doit être pratiquée
de manière que le rameau greffe pousse selon le mouvement du plus grand, comme
sur le dessin a. Le dessin b indique
une position erronée
|
|
Double tronc construit avec une greffe de même espèce
Après quelques années l'arbre
s'est développé et on ne voit
plus le point de greff
MAUVAIS |
CORRECT |
MAUVAIS |
CORRECT |
Quatrième exemple Facteurs importants à respecter dans l'exécution de la greffe d'une pousse sur une branche.
La greffe doit être réalisée sur le côté de la branche, comme indiqué sur le dessin a.
Si, pour quelque raison majeure, on est amené à greffer sur la partie supérieure, il faut positionner le greffon de façon à ce qu'il suive la direction de la branche, comme sur le dessin b.
Lorsqu'on souhaite remplacer la branche existante, on doit positionner les greffons sur l'attache de la branche, mais vers la partie frontale de l'arbre. Voir dessin c.
Si l'on souhaite greffer quelques rameaux sur une branche dégarnie, la première greffe doit être faite sur l'arrière, pour éviter que, en poussant, elle ne cache la base de la branche; la deuxième se fera sur l'avant, comme sur le dessin d.
Cinquième exemple
5^^ |
&r
Greffe de pousses sur racine pour créer un netsuranari
Sixième exemple
Greffe de jeune pousse |
Greffe de jeune pousse |
Greffes sur un arbre privé de branches basses
Septième exemple
Greffe sur un arbre privé d'apex (tentsugi)
Quand une cime ne peut se développer sur un arbre, on peut en construire une autre au
moyen de la greffe. Cette intervention est appelée tentsugi (greffe de la tête).
Inciser verticalement la cime de l'arbre pour y insérer le greffon. L'insertion doit être faite de
manière que les veines des deux parties correspondent; on termine l'opération en liant le
greffon avec du raphia pour le fixer fermement.
|
Fendre jusqu'au niveau de la dernière branche
Cette méthode n'est pas adaptée pour les gros arbres
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Sac en plastique |
Sphaigne |
Comme on le fait pour d'autres greffes, on recouvre la soudure avec un peu de sphaigne,
on enveloppe le tout dans un sac en plastique et on place à l'abri du soleil.
Quand on greffe en grande quantité, il convient de situer sous un tunnel en plastique
pour éviter le dessèchement.
Si l'on a préparé plusieurs greffes sur le même arbre, il vaut mieux enfermer le tout à
l'intérieur d'un grand sac en plastique et le fermer correctement.
Huitième exemple
Greffe pour remplacer une cime trop vigoureuse
|
|
a - Pour raccourcir une cime trop longue, on peut
faire intervenir la greffe. Si on
souhaite pratiquer en été, il faut commencer la préparation une année
auparavant ou bien dans le printemps
précédent, en pliant l'apex au point où la greffe est prévue, pour
freiner la croissance
b - On ne doit pas ligaturer le greffon après V opération car il pourrait se casser ou se détache
Neuvième exemple
Greffe pour obtenir un arbre court et robuste
|
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Effectuer la greffe d'une pousse |
Lorsqu'on possède un arbre robuste, avec un tronc courbé
dans la partie proche du sol, on peut le transformer en un Bonsaï au tronc gros
et court. Il suffit de greffer une jeune pousse au point de la courbe. La partie supérieure du tronc, qui n'est plus
utile, doit être éliminée progressivement en trois ou quatre années, pendant
que le greffon se développe. Si l'ancien
apex était supprimé en une seule fois, la partie du tronc correspondante
sécherait, comme indiqué sur le dessin a. L'apex et les branches à éliminer doivent être taillées en laissant
un moignon qui sera transformé en jin, comme
sur le dessin b
5 - Bonsaï issu de marcottage
On peut obtenir du bon matériel pour créer des Bonsaï à partir de marcottes faites sur des arbres au nebari et au tachiagari défectueux, privés de branches basses ou bien lorsqu'on souhaite créer un kabudachi (cépée).
Période
La période la plus adéquate est de fin mars-début avril jusqu'en mai ou après les chaleurs
de l'été, quand les feuilles deviennent d'un vert intense.
5.1. Comment réaliser une marcotte
Il existe deux systèmes pour créer une marcotte sur Pin pentaphylla:
- en écorçant une partie du tronc
- en enroulant du fil autour
du tronc.
Dans le premier cas on enlève une partie de l'écorce, comme sur le dessin I
|
écorcez sur 2 cm environ |
partie ligneuse |
Dessin 1 |
En découpant un anneau d'écorce sur la partie à marcotter, de manière qu'à ce point naissent des racines, on interrompt le flux de sève élaborée par la partie supérieure. Après avoir choisi le meilleur endroit où faire la marcotte, il faut découper au greffoir l'écorce selon deux cercles distants d'environ 2 ou 3 cm, en fonction du diamètre du tronc. Les racines naîtront à partir de l'incision supérieure, grâce aux éléments accumulés par la sève en cet endroit.
|
Dessin 2 |
Si on fait le marcottage sur peu d'arbres, il faut découper
la partie supérieure selon une ligne en zigzag,
comme sur le dessin. On obtiendra ainsi des racines non
linéaires. Au contraire, si l'on doit faire beaucoup
de marcottes, il n'est pas nécessaire d'écorcer en zigzag tous
les arbres car les racines sortiront aussi au-dessus
de la coupe
Cette opération requiert beaucoup d'attention. Si l'on devait faire par erreur une entaille trop
profonde dans le bois, le tronc risquerait pourrir car l'eau entrerait par cette fente.
La hauteur de l'anneau d'écorce à enlever, si le diamètre du fût est d'à peu près 5cm, doit être
d'environ 3 cm; mais sur presque tous les troncs, même les plus élancés, cela devrait être de
plus ou moins 2 cm.
Ensuite, détacher l'écorce qui s'enlèvera facilement, surtout dans la période qui va de fin mars
à mai, quand la sève commence à circuler
Recouvrir la partie écorcée avec de la sphaigne en formant une boule; la quantité dépend
de la grosseur de l'arbre mais, en général, un volume que l'on peut tenir avec les deux
mains suffit.
Après l'avoir appliquée, on doit enfermer le tout avec du plastique, comme sur le dessin 3.
|
|
Dessin 3
Couvrir avec un film de plastique
Dans le cas a, le lien qui ferme l'enveloppe doit être lâche pour que l'eau superflue qui
pénètre à l'intérieur puisse s'écouler
Dans le cas b, le lien vient serrer fermement dessus et dessous pour éviter l'évaporation.
Je pratique toujours la première méthode et j'arrose seulement les arbres en pot. Pour les
autres en plein champ, l'eau de pluie est suffisante.
Quand les racines se développent, elles commencent à absorber l'eau retenue par
la sphaigne; à ce moment là, il faut détacher la marcotte de son support car elle pourrait
sécher par manque d'eau.
Méthode pour séparer la marcotte de la plante-mère
Le meilleur moment pour séparer la marcotte de l'arbre-mère est à la fin de l'été, jusqu'en
fin septembre, quand les racines se sont bien développées.
Les marcottes qui n'ont pas suffisamment de racines seront séparées de l'arbre-mère
l'année suivante.
Dans ce cas, la marcotte effectuée sur un arbre en pot doit être placée à l'abri pendant l'hiver,
alors que celles faites en pleine terre passeront l'hiver en plein air même si, dans quelques cas,
elles peuvent sécher à cause du gel. Pour obtenir une marcotte avec.un gros arbre il faut,
en général, compter deux ans.
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Dessin 4a |
Dessin 4b |
Sphaigne Dessin 5 |
Les racines reprennent leur croissance à la fin de l'été,
c'est pourquoi on obtient un meilleur résultat en
séparant la marcotte au cours de cette saison.
S'il s'agit d'un arbre jeune, de 5 ou 6 ans, on peut
séparer la marcotte de l'arbre-mère seulement si les
racines se présentent comme sur le dessin 4-a.
Dans le cas d'une marcotte créée sur un arbre de plus
de 12 ou 13 ans, il est préférable d'attendre jusqu'au
développement d'un chevelu plus fin, comme sur le
dessin 4-b, sinon il y a risque de dépérissement.
Après avoir séparé la marcotte de l'arbre mère, mettre
en pot et couvrir le sol avec de la sphaigne qui sera
éliminée lors du rempotage définitif c'est à dire quand
les racines se seront renforcées.
L'arbre ainsi obtenu en été doit être placé à mi-ombre,
quand le soleil est fort, jusqu'à ce que les racines soient
stabilisées.
En fait, le peu de racines sorties ne sont pas en mesure
d'absorber suffisamment d'eau pour maintenir en
vie l'arbre.
Marcotte avec du fil de fer
Pour faire une marcotte en utilisant cette méthode
(dessin 5) il suffit d'enrouler étroitement le tronc de
plusieurs tours de fil de fer de manière que la sève
élaborée ne puisse plus circuler vers le bas.
Après quelque temps, quand la partie enroulée
gonflera, il faudra recouvrir avec de la sphaigne et on
verra les racines surgir immédiatement.
Les opérations successives sont identiques à celles
expliquées pour la méthode précédente.
5.2. Comment obtenir un Bonsaï kabudachi au moyen d'une marcotte
On peut obtenir un Bonsaï kabudachi en effectuant une marcotte sur un tronc duquel partent plus de deux branches. Il est judicieux d'effectuer ce type de marcotte sur un arbre-mère qui possède des branches superflues à exploiter. Cela doit être exécuté avant tout sur des branches en excès; il serait absurde d'abîmer un beau Bonsaï pour obtenir un KABUDACHI. Pour faire en sorte que tous les troncs partent de la base du tronc principal et non d'une certaine hauteur, il faut écorcer jusqu'au point d'attache des branches, comme indiqué sur le dessin 6.
|
Dessin 6 |
Pour obtenir un kabudachi avec un arbre du type représenté sur le dessin 7-a, on peut effectuer la marcotte de deux manières.
1) On peut exploiter les
branches ayant poussé sur la gauche du tronc, en écorçant
horizontalement sous l'attache, comme indiqué en dessin
7-b.
Quand les racines sortiront, les branches de droite pourront être éliminées pour donner une forme comme sur le dessin 7-c ou bien on pourra les conserver en tant que branches du tronc principal.
2) Si, au contraire, on veut utiliser toutes
les branches en tant que troncs, le tronc principal
doit être écorcé selon une ligne qui va du point d'attache des branches de gauche
à celles de droite, comme on peut le voir sur le dessin 7-d.
Quand les racines seront sorties, l'arbre doit être rempoté dans une position inclinée, comme sur le dessin 7-e ou 7-f, obtenant ainsi une forme kabudachi.
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Dessin 7 |
Marcotte pour préparer un arbre
Lorsqu'on prépare un araki, il est possible de traiter par marcottage les branches inutiles d'un arbre qui a de belles aiguilles. Même si l'on ne devait pas avoir de réussite, de toute façon il aurait fallu les supprimer
On a marcotté les branches qui ont servi à faire grossir les troncs en pleine terre. On en voit encore en pot de culture
Bosquet de pins de semis - hauteur 63 cm
Quatre années après le semis en pleine terre, j'ai rassemblé des jeunes arbres et je les ai laissés dans un coin sans les mettre en pot. Dix-huit années plus tard, comme on peut le voir aujourd'hui, les troncs sont fins, à la différence de ceux laissés en terre, qui ont une circonférence de prés de 15 cm. Il est divertissant de construire un bosquet comme celui-ci avec du matériel de semis. Pour améliorer le groupe il faudrait éclaircir la face et tailler les branches par-dessous, pour créer de la profondeur
Hème -Techniques fondamentales
POUR METTRE EN FORME LES BONSAÏ
1 - Constance et patience pour créer des Bonsaï................................ pag. 79
2 -Transplantation et organisation des
racines .................................. pag. 80
3 - Application du fil ....................................................................... pag. 86
4 - Choix des branches
(branches adéquates et branches défectueuses) ........................ pag. 96
5 -Taille des branches....................................................................... pag. 105
6 - Pincement des bourgeons ........................................................... pag.
I 14
7 - Shari et Jim............................................................................... pag. I 17
I.Constance et patience pour créer un Bonsaï
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Bonsaï issu de semis âgé de 44 ans |
Un arbre exceptionnel se forme, dans la Nature, pendant des centaines d'années, sans intervention humaine, comme c'est le cas pour le Pin higurashi (Pin du rêve éternel) que je vous ai présenté sur les photographies des premières pages. C'est ainsi que pour former de véritables Bonsaï, il est indispensable de les travailler de génération en génération, en leur consacrant tout le temps nécessaire et en pensant seulement à leur futur Le Bonsaï est une forme d'art vivante et non pas un produit à terminer en un temps plus ou moins bref comme une peinture ou une sculpture. Il n'est pas suffisant de le modeler une fois ou deux, mais il est indispensable d'intervenir continuellement, en fonction de sa croissance, sans jamais le négliger pendant des dizaines et des centaines d'années. Il faut aimer travailler ce que l'on a devant soi. Pour autant qu'un Bonsaï soit parfait, si on l'abandonne après l'avoir travaillé une fois ou deux, à la longue il pourrait se détériorer et finir comme un Bonsaï banal. Les branches fortes prennent le dessus et les faibles meurent, la différence entre tronc et branches disparaît et la forme générale est perdue. C'est pour cela qu'il est très important de le soigner avec constance. Les soins les plus importants pour assurer une longue vie au Bonsaï sont: l'arrosage et la nourriture adéquate. Le plus grave pour un Bonsaï est le manque d'eau; celui qui oublie d'arroser n'est pas fait pour pratiquer cet art. Il y a beaucoup de personnes qui ont commencé à s'intéresser au Bonsaï en pensant faire de bonnes affaires sans effort, mais pas mal d'entre elles ont fini par les faire mourir en peu de temps à cause du manque de passion. Une autre situation, dans laquelle des Bonsaï de valeur périclitent, survient lors du décès de leur propriétaire sans que ses enfants soient passionnés. Pour créer de véritables Bonsaï de valeur il faut deux ou trois générations: on voit combien il est indispensable que toute la famille partage cet intérêt.
2.Transplantation et arrangement des racines
2.1. Rempotage
Période
Les meilleurs moments pour effectuer le rempotage sont:
- celui qui suit l'équinoxe de printemps, pendant le mois d'avril, surtout quand la température commence à être tiède,
- après la
canicule, jusqu'à l'équinoxe d'automne.
Si l'on rempote après la baisse des températures, l'arbre pourrait mourir pendant l'hiver car de nouvelles racines ne peuvent pas pousser pendant la saison froide. Ces dates correspondent à la région de la province de Fukushima, elles varient selon la zone de culture, (voir la Note Chap. 1-1.2).
Substrat
J'utilise du sable kiryu, bien qu'on puisse employer celui qu'on trouve dans les montagnes
proches de chez soi; mais le plus important c'est que le drainage de l'eau soit bien assuré par
le sable.
Beaucoup de bonsaïstes japonais se procurent du sable dans les montagnes voisines de leur
habitat. Latgrosseur des grains du sable doit varier selon la dimension de l'arbre à rempoter
Pour les mini et mame-Bonsaï il vaut mieux mélanger au sable un peu de tourbe pulvérisée.
S'il s'agit au contraire d'un arbre "au tronc plus robuste, on doit remplir le fond du vase avec
du sable à gros grains, alors que pour les Bonsaï moyens et petits on doit employer du sable à
grains fins. Celui qui n'a pas la possibilité d'arroser souvent peut employer du sable très fin.
Méthode d'exécution du rempotage
Il est nécessaire avant tout de laisser sécher la terre du pot à rempoter Pour cela on doit interrompre l'arrosage quelques jours avant la transplantation et, si c'est possible, maintenir le Bonsaï dans un endroit abrité. Après avoir extrait l'arbre du pot, éliminer la vieille terre autour des racines; dans le cas du Pin pentaphylla seulement, laissez la terre attachée au centre de la masse racinaire (nemoto).
|
fil métallique |
Supprimer les racines abîmées pendant l'opération de nettoyage. L'outil employé pour la taille des racines doit être particulièrement bien affûté. Verser dans le pot en premier le sable à gros grains, puis les grains moyens, ensuite placer l'arbre en contrôlant sa position. Il est recommandé de le fixer solidement à la poterie avec du fil passé auparavant dans les trous de drainage.
Fixer l'arbre avec du fil métallique que l'on passe à travers les trous de drainag |
Une fois l'arbre bien fixé au pot, faire pénétrer le substrat entre les racines avec les doigts pendant qu'avec l'autre main on verse la terre dans le pot de façon à bien la répartir
Les racines du Pin pentaphylla étant les plus délicates des conifères, on ne doit pas utiliser de baguettes pour cette opération. On risque non seulement d'endommager les racines mais de surcroît le sable fin de la surface descendrait au fond du pot, alors que le plus gros remonterait. On conseille l'usage de baguettes pour rempoter le Pin pentaphylla en particulier quand il n'y a plus de vieille terre entre les racines. Lorsqu'on rempote un arbre dont les racines sont emmêlées par manque d'entretien ou dont le chevelu racinaire a disparu, il est capital de redoubler d'attention.
Maintenance
Une fois le rempotage terminé, on doit arroser correctement la nouvelle terre en versant de l'eau jusqu'à ce qu'elle sorte propre par les trous de drainage. Attendre que la terre soit devenue complètement sèche avant d'arroser une seconde fois. Il est absolument déconseillé de déplacer l'arbre dans le pot après l'arrosage, même si l'on s'aperçoit que l'arbre est mal placé ou que la face du pot est abîmée. Il est indispensable de tout contrôler attentivement avant la mise en pot; s'il est vraiment nécessaire de refaire l'opération, agir seulement une fois que la terre se sera complètement desséchée. Il est interdit d'engraisser avant que 15 à 20 jours se soient passés.
2.2. Recommandations pour les pots
Il est important de choisir la coupe adaptée avant de transplanter un arbre,. S'il s'agit
d'un arbre en travail le choix du pot n'est pas très important mais pour un Bonsaï élaboré on
doit choisir le pot juste.
Une essence au tronc gros, par exemple, convient avec une poterie au bord lourd; celui
de forme literati, au tronc élancé, s'accorde avec un pot léger et plat; une essence originale
s'harmonisera avec un vase de forme extravagante. En ce qui concerne les essences à fleurs
ou à fruits, il vaut mieux choisir un pot émaillé avec des couleurs.
Parmi toutes les poteries, les pots koban (ovales) sont les mieux adaptés pour presque
tous les arbres.
Les poteries de mauvaise qualité (faible cuisson) avec des bords rentrants, cassent pendant
l'hiver car; lorsqu'il gèle, le bloc de racines ne peut pas sortir par le haut de la poterie.
De même lors du rempotage, si on peine à extraire les racines et si l'on force trop,
on court le risque de casser le pot, ce qui arrive souvent.
Comme les racines ont tendance à se développer en repoussant l'arbre vers le haut,
on ne doit pas choisir un pot avec un rebord trop rentrant ou une ouverture étroite.
Non seulement la poterie ne cassera pas mais le rempotage pourra se faire sans risque.
C'est une bonne raison pour que dans les régions froides comme celles du Nord et de l'Est,
on n'utilise pas des pots ventrus qui éclatent lorsqu'il gèle.
* Pendant le rempotage, bien
choisir la position pour ensuite ne plus avoir à dire «ce serait mieux si l'on mettait l'arbre tourné d'un
autre côté».
* Contrôler que
l'eau s'écoule sans difficulté à travers les trous de
drainage.
* Contrôler que
le pot ne soit pas fendu, ébréché ou tordu (kyô).
* Faire attention aux
variations des couleurs occasionnées par la cuisson.
* Dans l'éventualité où les deux côtés sont fissurés, dedans comme à l'extérieur, choisir le moins abîmé comme
face.
* Faire attention que la
grille placée au fond du pot ne se déplace
pas.
* Laver le pot pour éliminer éventuellement les traces de boue ou de poussière.
2.3. Transplantation des jeunes plants cultivés en plein champ
Saison adaptée à la transplantation
La meilleure période pour la transplantation des jeunes plants se situe de mars jusqu'à
la mi-avril.
A ce moment-là l'hygrométrie est élevée, la terre des champs est humide, le soleil n'est pas
très fort et les nouveaux bourgeons ne sont pas encore sortis. La période de transplantation
varie selon les régions (voir note Chap. I - 1.2).
Aux alentours du Mont Azuma, par exemple, qui est la patrie du Pin pentaphylla par
excellence, quand on sait qu'il neige pendant le mois de mars et que la terre est gelée,
transplanter serait préjudiciable pour les arbres.
La transplantation des plants issus de semis doit être réalisée au moment où l'on est sûr qu'il
ne gèlera plus (après l'équinoxe de printemps).
Technique de transplantation
Quand on arrache les plants en pleine terre, il vaut mieux enfoncer la bêche profondément
dans le sol de manière à ne pas abîmer les racines.
Pendant cette opération, s'assurer que la terre attachée aux racines ne tombe pas et déposer
ensuite les plants dans une poterie quelconque pour éviter le dessèchement des racines.
Pendant le rempotage il faut arranger les racines en les étalant avec précaution, car pour
la qualité des Bonsaï le nebari est fondamental.
Ne pas être trop sévère avec les plants ayant peu de chevelu, sinon ils sécheront facilement.
Les arbres entre 2 et 5 ans doivent être plantés profondément pour protéger les racines
du soleil estival, alors que ceux de 7-8 ans seront plantés avec le pied découvert.
Les arbres de plus de 10 ans sont à planter sur un petit tas de terre, préparé afin
que les rayons du soleil arrivent sur les racines découvertes situées sous les branches
basses.
Il faut laisser un intervalle suffisant entre deux arbres pour que les branches ne se
chevauchent pas lors de leur croissance.
Comme c'est long et difficile d'avoir à transplanter les plants tous les ans, l'idéal serait de ne
le faire qu'une fois tous les deux ans.
Maintenance après la transplantation
Le travail principal est d'éliminer les mauvaises herbes.
Quand on les laisse croître autour des plants de Pin, cela peut créer des problèmes sanitaires
s'il pleut beaucoup alors que si le soleil est trop fort, les aiguilles cuisent au milieu
des herbes qui restent humides.
Il est nécessaire par conséquent d'éliminer les herbes pendant qu'elles sont jeunes.
Bien que cette opération soit assez éprouvante, on déconseille catégoriquement l'usage de
désherbants. Un produit qui fait mourir les herbes exercera évidemment le même effet sur
les jeunes plants de Pin.
On doit intervenir dés le départ, car par la suite les problèmes seront plus difficiles à
résoudre et cela pourrait endommager les plants.
2.4. Comment intervenir sur un Bonsaï souffrant de pourriture des racines
Pour éviter que les racines pourrissent, il est important de doser judicieusement l'eau,
l'engrais et les produits phytosanitaires qui sont à administrer pendant les périodes
appropriées. Malgré toutes ces précautions il peut arriver que les racines pourrissent.
Quand cela advient, il est très important d'intervenir rapidement si l'on veut sauver l'arbre.
Pour découvrir à temps ce problème, il faut bien observer les arbres pendant les arrosages.
Lorsqu'on en voit un qui absorbe moins d'eau, il faut chercher à le sortir de la poterie.
La partie morte des racines est noire et spongieuse, alors que la partie saine est claire à la
pointe et marron sur la partie ancienne.
En outre, quand les racines sont pourries, les feuilles deviennent molles, jaunissantes et enfin
elles sèchent.
Quand on découvre que les racines sont mortes, on doit les laver rapidement avec de l'eau
pour enlever l'engrais et la terre.
Pendant le lavage, il faut faire attention à ne pas abîmer les parties saines. Quand la terre s'en
va facilement, il suffit de les laver à grande eau, mais si les racines sont emmêlées, il faut les
immerger dans l'eau et enlever celles qui sont mortes, en les déplaçant délicatement avec
les mains, sans endommager les saines.
Après le lavage, envelopper avec précaution les racines restantes dans de la sphaigne, et
planter dans du sable kiryu à gros grains. S'il n'a pas été possible d'enlever toute la terre des
racines, enterrer en couvrant avec de la terre à grains grossiers. Pour éviter que l'arbre ne
bouge, fixer avec un fil métallique. Après le rempotage, si c'est au printemps, placer dans un
endroit tempéré, à l'abri du vent et vaporiser avec de l'eau de temps en temps.
Laissez le reprendre de cette façon pendant presque deux ans avant d'effectuer le prochain
rempotage.
Quand les racines d'un arbre se développent excessivement et pourrissent à cause d'un
mauvais drainage, séparer l'arbre de la poterie et, avant de le repositionner; remplir le fond
du pot de cailloux ou de tessons. Une autre méthode consiste à séparer l'arbre du pot,
à retourner celui-ci dans un plus grand et à s'appuyer dessus.
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Racines normale
Racines pourries
2.5. Mise en place des racines
Pivot (racine centrale) |
Découper
et envelopper de sphaigne
Tailler le pivot
Dessin 1
S'il n'est pas possible de mettre en pot à cause du pivot trop long ou de racines latérales trop développées, il vaut mieux ne pas les raccourcir brutalement au moment du rempotage sinon l'arbre pourrait mourir. Dans ce cas, raccourcir les racines, un an avant d'effectuer le rempotage et remettre en terre pour faire pousser du chevelu. On peut également découper l'écorce des racines trop grosses ou trop longues et ensuite les entourer de sphaigne à ce niveau pour faire sortir des radicelles.
Dessin 2a
Racine à conserver •
Dessin 2b
Mettre
la sphaigne ici
Attelle pour tenir la racine en place
Pour corriger la racine du dessin 2a, travailler avec précaution de manière à ne pas l'endommager, étant donné que les racines du Pin pentaphylla sont extrêmement délicates. Si la racine déplacée à tendance à revenir dans sa position initiale, fixez-la avec une attelle comme illustré sur le dessin 2b.
En cas d'arbre sans racines rayonnantes mais avec seulement un pivot, on doit en soulever la moitié après l'avoir fendu dans la longueur pour obtenir un bon nebari. La division doit être faite de manière que la partie ligneuse de la racine soit séparée en deux parts égales. Ce type d'opération est extrêmement difficile, c'est pourquoi on ne doit la pratiquer qu'avec précaution et en restant très concentré. C'est de la chirurgie difficile.
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Dessin 3 |
Après avoir fendu en deux le pivot, soulever une partie |
Nettoyer l'espace entre les racines pour les positionner correctemen |
Bien que l'appareil racinaire de l'arbre illustré dans le Dessin 4 se soit fortement développé, il ne correspond absolument pas aux critères esthétiques du Bonsaï.
Ce genre de nebari doit être nécessairement corrigé quand l'arbre est encore jeune (4 ou 5 ans), autrement par la suite il sera trop tard.
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Dessin 4 |
CORRECT |
MAUVAIS |
3 -Application du fila ligaturer
3.1. Mise en forme au moyen de fil métallique
je m'occupe de Bonsaï depuis 1935 mais je ne ligature plus pour des gens qui n'interviennent pas ensuite pour empêcher une détérioration de leur arbre. Ils maltraitent leurs Bonsaï comme, probablement, les pieds de leur femme...
Je n'ai pas l'impression d'abîmer un arbre avec du fil qui, normalement, ne doit servir qu'à seulement l'améliorer On doit faire attention que le fil n'étrangle pas trop le tronc et qu'il ne laisse pas de traces sur les branches. Il vaut mieux pour cela l'enlever assez rapidement, dés que l'arbre est fixé et, quand il commence à perdre sa forme, appliquer le fil de nouveau. Certains bonsaïstes ne s'intéressent qu'aux arbres à la mode ou à ceux qui coûtent cher; mais c'est un comportement injuste par rapport aux autres Bonsaï. On doit vouloir le bien de tous les arbres, comme on veut le bien de la même façon pour tous les enfants. Quand on travaille un Bonsaï pour la première fois, il faut bien faire attention aux défauts comme aux qualités avant d'intervenir en quoi que ce soit: la face, la branche principale, les troncs à mettre en relief s'il s'agit d'une cépée et imaginer la forme future de l'arbre. Si l'on pense pouvoir réaliser une forme rien qu'en ligaturant, il est très possible que des branches meurent ou s'épaississent à l'endroit de la pliure.
Un autre point dont il faut parler maintenant est celui concernant le nombre d'arbres dans une cépée ou une forêt. Beaucoup pensent qu'un groupe d'arbres doit être composé d'un nombre impair de troncs. Or dans la Nature il existe des bosquets avec des arbres en nombre pair et selon moi le plus important est l'harmonie qui se dégage, indépendamment du nombre.
3.2. Cuisson du fil de cuivre
Le fil, avant d'être appliqué sur l'arbre, doit être cuit. Ce procédé est indispensable pour que le fil de cuivre devienne plus souple, et que par conséquent, on puisse le plier plus facilement. Par la suite il durcira dans la position ainsi obtenue sans risque de retour dans la position antérieure. En outre, avec du fil plus mou, on court moins le risque d'endommager l'écorce pendant le ligaturage. Il est très fatigant d'utiliser du fil sans l'avoir cuit et même quand on y arrive, on remarque qu'il a toujours tendance à se redresser, sans compter que sa rigidité risque d'abîmer l'écorce. Même un expert n'est pas en mesure de travailler avec un fil de cuivre brut.
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Barre en fer ou en bois |
Bobine de fil |
Brique ou pierre |
Dessin 1
Cuisson du fil de cuivre
Paille
■Pour le cuire, il
faut disposer deux blocs de pierre (ou deux parpaings) à une
distance •suffisante l'un de l'autre, comme sur le Dessin I. Deux barres de fer (ou deux bâtons)
■'sont placées en travers pour pouvoir y étaler
une couche de paille et poser par-dessus lia bobine de gros fil. Ensuite on étend une autre couche de paille sur laquelle on mettra i une bobine d'un
diamètre inférieur au précédent.
Cette opération est répétée jusqu'à ce que I le fil fin, utilisé pour les jeunes pousses, soit installé en
dernier Ensuite on allume le feu. I Les bobines de fil de cuivre doivent être préparées avant la cuisson pour éviter qu'il ne | redevienne rigide par la suite. Voilà
pourquoi il est préférable de les enrouler
comme [ indiqué sur le Dessin 2.
Comment enrouler le fil fin
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Dessin 2 enroulement correct
Dessin 3 enroulement incorrect
Dessin 4 enroulement correct
L'enroulement du fil est une opération importante, au cours de laquelle on doit éviter de former des spirales car, s'il fallait le redresser au moment de l'utiliser, il redeviendrait rigide. On s'appliquera à former des rouleaux, comme indiqué dans le Dessin 5.
Comment enrouler le gros fil
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Dessin 6 enroulement incorrect |
Dessin 5 enroulement correct
S'il arrive que le fil soit emmêlé, il faut le dérouler avant la cuisson. Le combustible le mieux adapté est la paille. Si l'on emploie du charbon, du bambou ou du bois, la température peut trop s'élever, le fil perdre son élasticité ou bien fondre. On emploiera donc de la paille, en évitant de la brûler rapidement, mais en l'ajoutant peu à peu et sans toucher au fil tant que la flamme est bleue, car cela signifie qu'il n'est pas encore cuit. Le fil fin est tiré du feu quand il commence à devenir rouge, sinon il risque devenir fragile et cassant.
Le fil brûlant peut être refroidi en l'immergeant dans de l'eau ou en le laissant de côté un certain temps. Il vaut mieux ne pas laisser du fil recuit dans une ambiance humide pour éviter qu'il ne durcisse ou qu'il ne s'oxyde.
Il vaut mieux cuire de petites quantités de fil, surtout si l'on en a un usage limité, sinon au fil du temps il perdra sa souplesse et redeviendra rigide.
3.3 Méthode pour appliquer le fil
Après avoir examiné attentivement l'arbre, définir la face et l'arrière, éliminer les branches
et les troncs superflus s'il y a lieu, définir la forme idéale à construire et enfin commencer
à appliquer le fil.
Pour la bonne réussite de cette opération il faut, avant tout, se procurer tous les différents
diamètres de fil disponibles. Il est important de faire varier la section du fil selon la grosseur
de la branche ou du tronc à plier
Eviter de faire et refaire les pliures des branches car cela pourrait provoquer l'épaississement
au point plié. Pour mettre en forme un arbre massif il faut préparer du fil de grosse, moyenne
et petite section.
Beaucoup de personnes n'aiment pas employer du fil déjà utilisé, car la longueur n'est
pas toujours adaptée pour le nouveau travail, mais moi j'en utilise très volontiers car il est plus
moelleux après l'avoir détordu et recuit. De plus, étant donné que je l'ai déjà divisé selon
la grosseur et la longueur, je peux choisir très vite ce qui convient le mieux pour travailler
Mais pour faire rapidement le choix du fil adapté à chaque branche, il faut une grande
expérience.
Le ligaturage doit être exécuté selon un ordre précis, en commençant par les plus grosses
branches puis en passant aux branches plus fines. Ne pas changer de diamètre de fil tant que
toutes les branches de même grosseur n'ont pas été ligaturées. Jusqu'à la fin du ligaturage il
convient de tenir en permanence les pinces à portée de main.
Il vaut mieux couper le fil lorsqu'on a terminé la ligature, bien que soit plutôt peu commode
de travailler ainsi, car si on le coupe trop court on devra refaire le ligaturage ou si c'est trop
long on en gaspillera.
Comment couper le fil
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Si l'on coupe en oblique cela peut-être dangereux car on peut se piquer les doigts quand on l'enlève de l'arbre
ERREUR
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Je vous conseille de couper perpendiculairement
CORRECT
Il faut toujours commencer à partir de la base, comme lorsqu'on construit une maison,
tandis qu'à l'inverse la finition débute par la cime en allant vers le bas. En effet, les pousses
et les aiguilles taillées se déposant sur les branches inférieures, on en profite pour nettoyer
l'ensemble en mettant la touche finale. Cela évite d'avoir à nettoyer de nouveau les branches
une fois le travail terminé.
Quand on travaille un groupe il est important de commencer par les arbres du centre,
en passant petit à petit à ceux de l'extérieur, pour ne pas déranger ceux qui sont déjà
travaillés.
Il'vaut mieux, dés le départ, s'astreindre à ligaturer de la manière correcte car il est très
difficile de corriger une mauvaise habitude acquise.
La direction de l'enroulement dépend du côté vers lequel on veut plier la branche ou
le tronc: quand on doit plier vers la droite, la ligature se place dans le sens de rotation des
aiguilles et si c'est vers la gauche, dans le sens contraire.
Mais quand on arrive dans la partie où le tronc doit être plié dans une direction opposée à la
précédente, l'astuce consiste accrocher le fil à une branche ou bien à l'extrémité du fil
précédemment appliqué pour pouvoir inverser les spires.
Le gros fil à appliquer sur le tronc doit être ancré solidement dans le sol pour assurer la prise,
mais au moment de l'enfoncer il faut faire attention à ne pas abîmer les racines et le nebari.
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Dessin 1 : ^ dans le cas où l'on devrait plier le tronc d'abord •SKs^jjji dans une direction et ensuite dans celle opposée, changer la direction des spires en passant le fil autour d'une branche |
Dessin 2:
quand il n'y a pas de branche dans la partie où V on doit changer
la direction du fil, couper un des deux fils placés sur la première
partie du tronc et changer les spires en accrochant un fil à l'autr
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Dessin 3:
l'extrémité du fil, avant de l'enrouler au tronc, doit être enfoncée dans le sol à l'arrière de l'arbre pour pouvoir mieux voir le pied et les racines, comme indiqué sur le dessin a, alors que le dessin b montre la mauvaise méthode. L extrémité du fil doit être enfoncée dans le sol profondément pour avoir une bonne prise. Au cours de cette opération, faire attention à ne pas abîmer les racines
Trou laissé par le fil |
Dessin 4:
si l'air est très pollué, le chevelu peut mourir car de l'eau sale s'infiltre dans le trou laissé par le fil
Enfoncer à l'arrière du tronc l'extrémité du fil afin qu'il ne coupe pas le nebari et le départ du
tronc. Quand on retire le fil, on doit boucher le trou dans la terre car de
l'eau polluée ou de la poussière, en
s'infiltrant, pourrait faire pourrir le chevelu. Un arbre privé de chevelu peut mourir au moment du rempotage.
Dessin 5:
quand on veut plier le tronc au collet, après le ligaturage,
entourer de raphia pour tenir fermement le fil.
Le raphia sera enlevé dés que le tronc tiendra dans
la position désirée
|
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Dessin 6:
a - enrouler trop de fil est antiéconomique tant du point de vue du matériel que du temps,
et c'est aussi moins efficace pour plier le tronc.
Le fil se durcit en perdant son élasticité à cause d'un excès de manipulation. b - le fil doit être enroulé avec un espace plus grand entre les spires et sans trop serrer
|
Dessin 8: quand on veut fortement abaisser une branche, ligaturer comme sur le dessin pour éviter qu' elle ne se fende |
Dessin 7:
le fil doit passer
par le point
où il faudra plier
Dessin 9a:
ceci est une autre manière d'abaisser
une branche.
Le fil doit être posé seul sur
la branche à baisser
quand il n'en existe pas
d'autres dans le voisinage.
Quand on veut abaisser fortement,
il faut placer le fil au-dessus de la branche
en bloquant F extrémité par plusieurs spirales.
A l'inverse, si l'on souhaite baisser légèrement,
on peut situer l'extrémité du fil sur l'arrière
de la branche, pour des raisons esthétiques
Dessin 9b:
s'il existe une prise située au-dessous, on peut placer un hauban
|
Dessin 10:
quand on passe le fil d'une branche à l'autre, on ne doit pas faire comme sur le dessin b, car en pliant une branche on déplace l'autre à cause de l'ancrage qui n'est pas bon. Pour obtenir un meilleur résultat, il faut passer le fil comme dans l'exemple a
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Ligaturage mauvais (trop lâche) |
Application correcte |
Dessin 11 :
pour obtenir un bon résultat, il est nécessaire de poser le fil de manière correcte.
Par exemple, si l'on veut plier une branche vers la droite, on posera le fil dans le sens
des aiguilles d'une montre, sinon la pliure se relâchera.
Si on enroule le fil trop étroitement, tandis qu'on plie la branche il peut arriver
qu'elle soit étranglée, obligeant à l'enlever rapidement. Il vaut mieux ligaturer doucement,
sans trop serrer, mais sans être non plus trop relâché au point de ne pas adhérer à la branche.
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Epaississement à cet endroit |
Dessin 12 a:
si l'on plie plusieurs fois au même endroit,
il pourrait se former un epaississement des tissus
Dessin 12 b: le fil est trop gros.
Comme on l'a déjà souligné, il est primordial d'utiliser
un diamètre de fil en relation avec la dimension
de la branche ou du tronc.
Si l'on place un fil trop fin sur une branche trop grosse,
on ne réussira pas à plier en une fois et il faudra
répéter souvent cette action.
Ceci pourrait provoquer un renflement causé par
le décollement de l'écorce.
Il est particulièrement souhaitable d'appliquer
du gros fil sur un arbre qui est travaillé pour
la première fois, de manière à pouvoir terminer
la mise en forme en une ou deux fois
|
Epaississement ici |
Dessin 12 c:
placer un fil trop gros sur un rameau
faible est non seulement
inesthétique mais cela pourrait aussi
endommager la branche.
Plier et manipuler de façon continuelle
entraîne le grossissement de la partie
qui subit trop de sollicitations
Dessin 13:
même si l'on ne laisse pas longtemps
le fil sur l'arbre, il faut ligaturer de
manière esthétique et penser à faciliter
le déligaturage.
Pour cela, on peut laisser l'extrémité
du fil un peu plus longue, mais surtout
on ne doit pas le serrer plus
que nécessaire, car s'il s'incrustait,
le découper prendrait trop de temps.
Une autre règle importante à connaître
est de ne pas croiser les fils,
comme sur le dessin a.
S'il faut placer un autre fil, on doit
le faire passer le long du précédent,
comme sur le dessin b
Sollevamento délie gemme
|
Dessin 14 a :
lorsqu'on ligature les branches, laisser une partie à l'extrémité sans serrer pour pouvoir la détacher facilement. Redresser les aiguilles de la pointe en retournant en boucle le fil pour éviter qu'il ne s'incruste
Dessin 14 b:
éviter d'aligner banalement les aiguilles comme si c'étaient
des fleurs artificielles, mais chercher plutôt à créer
une forme naturelle en éliminant les rameaux mal placés
et en formant des plateaux avec les branches.
Ne pas relever les pointes des branches comme sur le dessin,
en les pliant à 90°. Lorsqu'on cherchera à modifier
leur position, elles pourraient se rompre à l'endroit plié
3.4. Méthode pour corriger
sans dommages
la courbure du tronc
Un Bonsaï de forme strictement verticale doit avoir une allure simple, équilibrée et sans artifices; sans ces caractéristiques ce ne serait pas un exemplaire acceptable. D'un certain point de vue, il s'agit d'une des formes les plus difficiles à réaliser. On remarque bien la forme simple du tronc, mais il est très difficile d'en obtenir de parfaites. Pour redresser un tronc tordu au collet, on utilisera une barre de fer attachée sur un côté, comme illustré par le dessin I, mais il faut être très prudent avec ces méthodes car l'écorce peut être facilement endommagée.
Le lien crée une marque sur l'écorce
Avec le temps, écorce est écrasée |
L'écorce risque s'abîmer
Dessin 1 : avec cette méthode on risque endommager l'écorce
|
La meilleure méthode est de mettre un hauban en faisant passer le fil par-dessous le pot, comme illustré sur le dessin 2.
Dessin 2: méthode pour redresser le tronc
|
Protéger l'écorce avec un morceau de cuir ou de caoutchouc
Dessin 3:
accrocher le fil du hauban
à la ligature
Dessin 4:
Pour mieux équilibrer les forces lorsqu'on redresse
le tronc, il faut enrouler le hauban autour
du tronc avant de l'ancrer à la ligature de la cime
|
Dessin 5: méthode pour plier le tronc en employant les deux techniques ci-dessus |
4. CHOIX DES BRANCHES (branches adéquates et branches défectueuses)
4.1. Différents types de branches incorrectes et méthode pour les corriger
kuruma-eda (branches en rayons de roue)
Il s'agit de branches qui partent du même point du tronc,
comme si c'était les rayons d'une roue de machine.
Si on ne les élimine pas à temps, le tronc,
dans la partie où elles s'y rattachent,
grossira excessivement et perdra toute valeur esthétique
zainin-eda (Branche du criminel)
On appelle criminelle cette branche qui sort vers l'avant
et se dirige vers l'arrière de l'arbre.
Ce n'est pas une branche esthétique car elle ressemble
à un criminel avec des menottes
SEPPUKU-EDA (branche hara kiri) Ce type de branche est également défectueux car, bien que sortant sur le côté, elle passe devant le tronc comme un bras qui se taille le ventre
mikikiri-eda (branche qui croise le tronc)
C est presque la même que la précédente, à la différence
que celle-ci sort sur la face avant du tronc
|
Couper ces branches
tachi-eda (1) (branches poussant vers le haut) Quand une branche secondaire pousse en se tournant vers le haut, il vaut mieux V éliminer plutôt que de chercher à l'abaisser avec du fil, car elle se repositionnerait rapidement. On s'attachera à occuper l'espace ainsi ouvert en utilisant des branches secondaires et en supprimant les rameaux inutile
TACHI-EDA (2)
(branches poussant vers le haut) Il est préférable de tailler rapidement une branche de ce type car, étant donné le flux de sève drainé, elle empêche la croissance de la branche principale. S'il n'y a pas de branche voisine pour la remplacer, on peut la plier et l'orienter dans cette position
oyafukô-eda (branche indépendante ou branche ingrate) Il s'agit d'une branche qui pousse plus vite que le tronc. Il est nécessaire de freiner sa croissance trop vigoureuse en réduisant le nombre d'aiguilles ou de branches secondaires, sinon V apex pourrait s'affaiblir. La nourriture étant presque entièrement captée par cette branche, elle peut devenir plus grosse que le tronc
futamata-eda (branche fourchue) Quand deux branches de la même grosseur se séparent en formant un Y, il faut tailler la plus raide et n'en laisser qu'une seule
kannuki-eda (1) (branches en verrou) On appelle par ce nom les branches qui poussent en opposition et rappellent le verrou d'un portail. Celles-ci également provoquent ï' épaississement du tronc au point d'où elles sortent ou bien affaiblissent les autres branches, endommageant la forme générale de l'arbre
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KANNUKi-EDA (2) (branches opposées)
Quand, sur une branche primaire, deux branches opposées sortent proches du tronc,
il faut tailler celle qui vient cacher l'attache de la branche principale au tronc
KANNUKI-EDA (3)
(branches en verrou) Il faut tailler les branches secondaires en kannuki. Après la taille, pour occuper l'espace, il faudra rapprocher de la première Branche les branches secondaires conservées, et plier vers l'extérieur la pointe
KANNUKI-EDA (4)
(branches en verrou) S'il manque une branche arrière, on peut utiliser une branche en opposition en la pliant à l'attache et en la positionnant vers l'arrière. Il ri est pas possible de faire cette opération vers l'avant
kannuki-eda (5) (branches en verrou) Lorsqu'il y a peu de branches secondaires, on peut occuper l'espace en conservant au centre une des branches kannuki sans la tailler
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TARE-EDA (branches plongeantes) Les branches chutent comme de l'eau ruisselante, sans puissance ni vigueur. Ces branches ne sont pas adaptées pour les Bonsaï |
MATOMARI-EDA
(plusieurs branches sortent du même point) Toutes les branches sont éliminées, sauf une seule que l'on conserve
tamatsukuri-eda (branches en forme de boule) Ces formes régulières rappellent les arbustes taillés dans les jardins. Ces branches doivent être taillées et éclaircies pour leur donner plus d'élan et de naturel
SENSU-EDA - UCHIWA-EDA
(branches en éventail) Ces deux formes sont incorrectes. Elles doivent être équilibrées en raccourcissant les branches secondaires et en laissant plus long V axe principal
kasanari-eda (branches superposées) Les branches qui poussent l'une au-dessus de l'autre, outre le fait d'être inesthétiques, provoquent V affaiblissement de celles du bas car elles empêchent la lumière d'atteindre les branches basses
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SH1TAMUK1-EDA
(branches secondaires sortant par-dessous la primaire) Certaines de ces branches se tournent vers le haut et d'autres vers le bas
Sashichigai-eda (branches entrecroisées)
Il faut éviter l'utilisation de branches intérieures
qui s'entrecroisent et travailler à perfectionner
les branches extérieures.
On ne doit pas laisser des branches s'entrecroiser
comme si elles se combattaient
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Branches incorrectes pour une cepee (1) Pour un groupe sur souche, il ne faut pas chercher à utiliser les branches internes
Branches incorrectes pour une cepee (2) C est une erreur défaire sortir vers l'avant les branches de l'arbre placé à l'arrière du groupe, comme sur le dessin. Ces branches-là devraient être situées vers l'arrière du tronc pour créer la profondeur. Ce dessin est, en fait, une vue de côté
Extérieur . Intérieur Extérieur |
Branches incorrectes pour une cepee (3) Les branches du tronc central d'une cépée [ de ce type qui sont à utiliser sont celles vers l'avant
et vers l'arrière.
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Les cercles indiquent les branches avant et arrière utile |
Les branches des troncs extérieurs à utiliser sont celles vers l'avant et vers l'arrière ainsi que celles des côtés. Toutefois celles qui perturbent l'arbre central doivent être taillées
Branches incorrectes pour une cepee (4)
On doit éviter a" utiliser les deux branches de
l'arbre central qui entourent le plus petit.
Dans cette situation, on conservera une seule branche
du milieu vers l'avant ou l'arrière
Branche retournée vers l'arrière |
Branche
courbe
Branches
qui s'entrecroisent
Branche sortant sur la face, fortement pliée vers le côté
Autres branches incorrectes
4.2. Méthode pour corriger une branche sur laquelle les rameaux secondaires ont poussé d'un seul côté
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Dessin 2 |
Dessin 1
On peut utiliser ce genre de branches à condition d'en déplacer quelques-unes unes vers l'autre côté de l'axe central, comme illustré sur le dessin /.Toutefois cette technique ne peut être employée pour des branches avec des entre-nœuds très courts ou sur une grosse branche difficile à plier
Dessin 2: En ce qui concerne la branche de droite, on doit ligaturer avec du fil dans le sens de la flèche jusqu'à la première branche secondaire pour pouvoir la plier vers l'extérieur Quant à la branche de gauche, ligaturer jusqu'à la 2ème branche secondaire dans le sens de la flèche et plier vers l'extérieur
Ne pas serrer trop fortement le fil sinon, au moment de la torsion, l'écorce pourrait être endommagée. Une fois le ligaturage terminé, il faut tordre la branche dans la direction indiquée par la flèche. Au cours de cette opération, on ne doit pas seulement forcer la petite branche à se placer mais il faut chercher à tordre toute la partie de l'entre-nceuds.
Dessin 3 |
Dans ce cas (dessin 3) le sens du ligaturage est opposé à celui indiqué dans le dessin 2, pour pouvoir positionner la seconde branche vers l'intérieur
L'enroulement du fil, dans un sens ou dans l'autre, varie selon l'orientation que l'on désire donner aux branches. Pour changer le sens de la ligature, il faut passer le fil autour de la branche qui précède celle à tourner
4.3. Implantation correcte des branches au départ du tronc
Lorsqu'une branche est couverte de feuilles, elle a tendance à s'abaisser alors que la pointe cherche à remonter. La forme correcte est celle où la branche pousse vers le haut de manière naturelle.
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Branches poussant vers le haut
4.4. Forme des branches au départ du tronc
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Courbes inadéquates |
Bon |
Mauvais |
Bon |
Mauvais |
4.5. Courbes inadéquates du tronc
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Courbes en
S: on voit souvent ce type de tronc avec
les Bonsaï d'Azalée, mais ce n'est pas conseillé
Courbes correctes: les courbes Courbe en arc,
correctes doivent être à peine incorrecte
accentuées et irrégulières
Courbes du tronc inadéquates
|
Courbes justes |
Pour donner une forme naturelle à l'arbre, il faut utiliser les branches qui partent de
l'extérieur des courbes, en éliminant celles qui sortent vers l'intérieur.
Il y a un lien entre la qualité des courbes et la position des branches sur le tronc.
|
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Courbes du tronc
Bon
Mauvais
5.Taille des branches
5.1. Comment tailler les branches inutiles
Quand on coupe une branche superflue on doit laisser en place un moignon car; quelques temps plus tard, il deviendra couleur caramel à cause de la résine qui le protège et il pourra à ce moment-là être transformé en jin (voir le chapitre shari et jin). Cela prend un peu de temps mais améliore grandement l'apparence de l'arbre.
Une coupe directe au ras du tronc sera toujours visible et laissera sur l'écorce une grosse cicatrice permanente.
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Coupe incorrecte
Taille effectuée à l'attache de la branche.
Avec le temps, la cicatrisation se fera en formant un renflement
visible, comme un nombril qui déborde.
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La partie sectionnée a été creusée pour éviter la formation d'une boursouflure, mais même quand le creux sera refermé, l'écorce ne se reformera pas complètement.
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Après la cicatrisation, l'écorce n'est pas identique à celle du tronc.
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Ce dessin représente un jin construit tout de suite après avoir
été taillé.
Après quelque temps, la cicatrisation formera tout autour un
bourrelet, créant ainsi un aspect peu naturel.
Un jin, construit avant que le moignon laissé en place ne soit sec,
se détériore et, au bout d'un certain temps, finit par disparaître en
laissant une cicatrice disgracieuse.
Dans le cas de la taille d'une petite branche, on peut opérer de la manière suivante de façon à supprimer toute marque visible :
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-
attendre que le tronc se développe jusqu'à la dimension indiquée par les lignes en pointillé (dessin
a).
- creuser (dessin b) ou
laisser le moignon se faire recouvrir par l'écorce (dessin
c).
La petite partie de la branche sectionnée sera, avec le temps, recouverte par V écorce
Lorsqu'on raccourcit une branche robuste, il faut éviter de la traiter comme sur le Dessin I, mais plutôt laisser un petit bout comme sur le Dessin 2 pour construire un jin. La présence d'un jin à l'extérieur d'une courbe rappelle l'existence d'une partie disparue, rendant ainsi l'aspect de la branche plus naturel. Ceci vaut également pour le tronc, c'est à dire que les jin doivent être créés à l'extérieur des courbes, comme sur le Dessin 3
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MAUVAIS 1
CORRECT
2
CORRECT
3
MAUVAIS
4
5.2. Remplacement de la cime
Quand l'apex d'un arbre est trop haut, il est avantageux de le remplacer par une branche latérale. On voit souvent des constructions du type de celles représentées sur les dessins, mais il vaut mieux ne pas opérer de cette manière car l'apex pourrait ne pas se redresser complètement ou bien la taille pourrait ne pas se refermer
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Pour éviter ces inconvénients, quand on effectue la substitution de la cime, il faut laisser une partie relativement longue que l'on abaisse au moyen d'un hauban, après avoir ligaturé comme indiqué sur le dessin ci-contre.
Dés que le nouvel apex sera robuste, on éliminera le précédent. Mais au lieu de le supprimer entièrement, ce serait mieux d'en laisser un petit bout pour créer un jin.
Dans le cas d'une cime avec trois départs (a), il convient:
- de remplacer l'apex avec
un rameau latéral en éliminant un des trois pour
éviter la formation de branches opposées (kannuki);
- d'abaisser le rameau
conservé pour le transformer en branche, et plier en arrière et
vers le bas le bout de la cime précédente,
(b) et (c).
Le dessin I montre un exemple de mauvaise construction faite sur un arbre grand et robuste;
cette manière de pratiquer ne donne pas une forme naturelle à l'arbre.
Pour remédier à cet inconvénient, il vaut mieux laisser un petit jin comme sur le dessin 2,
Toutefois, l'arbre serait encore plus intéressant en construisant un jin en forme d'ancre
(ikari jin), en pliant la branche vers le bas comme sur le dessin 3.
De même, dans le cas de l'arbre du dessin 4, il est bon de laisser un petit jin où était l'apex
précédent. Mais, sans jin, comme la forme du tronc n'est pas très naturelle, il serait opportun
de le rempoter comme sur le dessin 5, avec un mouvement plus spontané et la possibilité de
cacher la taille avec une Branche ou en la situant à l'arrière.
Les dessins ci-dessus illustrent des manières erronées de remplacement de cime. Le fait d'abaisser l'ancien apex sans le tailler ne l'empêche pas de pousser, ce qui freine le développement du nouveau. Il convient d'effectuer le remplacement comme indiqué sur le dessin ci-dessous et d'attendre que la cime pousse.
5.3. Comment raccourcir une longue branche
Tous les pins aiment énormément le soleil et s'ils devaient être situés longtemps à l'ombre,
ils finiraient par mourir
Pour cette raison, les arbres qui poussent dans la Nature ne conservent que les branches sur
lesquelles les rayons solaires parviennent, alors que celles de l'intérieur meurent.
Inversement, comme il faut absolument conserver ces branches intérieures sur les Bonsaï,
on cherchera à les renforcer en pinçant les pousses de la cime. Cette opération est appelée
«oikomi» des branches. Si on les laisse croître librement sans faire oikomi, les pousses internes
finiront par mourir
Il arrive souvent qu'il faille raccourcir la branche bien que I'oikomi ait été pratiqué; dans ce cas
il est important de tailler sans qu'elle perde son allure naturelle.
La méthode pour raccourcir une branche trop longue est identique à celle pour remplacer
la cime.
Eviter de tailler comme sur le dessin I, car cela donnerait une branche difforme. Il vaut mieux opérer comme sur les dessins 2 et 3, en laissant une partie de la branche principale pour la plier vers le bas et amener ainsi à sa place la branche secondaire qui formera le nouvel axe.
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Les dessins ci-dessous montrent des exemples de mauvaises constructions de branches.
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1 |
Pour raccourcir une branche du type dessin a, on doit opérer comme le montre le dessin b. Pour utiliser comme axe principal la branche secondaire de la face (dessin c), plier la branche raccourcie vers l'arrière comme sur le dessin d.
Pour organiser un Bonsaï, le plus important est de le travailler en l'imaginant dans le futur; car
avec le temps il s'améliorera. Même si, juste après le travail de mise en forme, il n'est pas très
attrayant, on pourra mieux l'apprécier au fur et à mesure que le temps passe.
Le dessin I illustre une autre manière de réduire la longueur d'une branche. Dans ce cas il est
indispensable de laisser un jin à l'extérieur de la courbe.
Le dessin 2 met en évidence le profil d'une branche qui a été pliée et organisée pour la
rendre plus compacte.
Pour occuper l'espace vide avec une branche du type du dessin 3, il faut éviter de faire
comme sur le dessin 4. Il vaut mieux combler l'espace comme sur le dessin 5, en repliant
uniquement la branche frontale vers l'arrière.
5.4. Eclaircissement correct des branches
Les explications seront faites à partir de la forme strictement verticale (chokkan), mais les règles fondamentales qui suivent valent pour toutes les formes classiques:
- ne
pas laisser des branches superposées,
- laisser des branches en
alternance à gauche et à droite,
- la grosseur ne doit pas être uniforme
- ne pas forcer pour combler
les vides, mais chercher à trouver la meilleure
solution en modifiant l'architecture des branches.
Lorsqu'on éclaircit un arbre qui n'a jamais été travaillé, il faut éviter d'enlever tout de suite
l'ensemble des branches inutiles. Il vaut toujours mieux en laisser quelques-unes unes en
réserve, de façon à faire face aux problèmes d'architecture qui peuvent se poser lors de la
mise en forme.
Certains pensent que les branches situées vers la base doivent être plus longues que celles
de la cime, mais cette règle est sans objet si un arbre travaillé selon ces critères doit manquer
d'élan et de mouvement
Le dessin b illustre l'architecture définitive de l'arbre du dessin a: de cette manière le Pin
présente une forme caractéristique propre.
Sur un vieil arbre, on doit organiser les branches de manière à créer un espace entre elles.
La forme du tronc et l'attache des premières branches doit être visible.
Les branches courtes mettent en relief les longues et vice-versa. C'est seulement ainsi qu'il
est possible de réaliser la beauté globale de l'arbre.
On voit très souvent des arbres de forme géométrique, extrêmement réguliers mais qui,
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b - si la branche de droite est longue, la suivante de gauche doit être courte |
selon moi, ne sont ni naturels ni intéressants.
5.5. Branches masquant un défaut
Pour les personnes comme pour les arbres, l'allure est importante et la forme significative.
Un tronc ventru, trop rond ou qui s'incline vers l'avant n'a pas belle allure. Ces défauts
doivent être corrigés par une mise en forme adéquate et un rempotage adapté.
Toutefois, quand un arbre à une forme anormale, il peut être bon de la conserver dans le but
d'obtenir un Bonsaï original.
Les troncs représentés sur les dessins I, 2, 3 peuvent être travaillés comme sur le dessin 4,
en utilisant les aiguilles pour cacher les défauts.
S'il manque du feuillage au bon endroit, on peut camoufler en utilisant une branche latérale.
La ligne naturelle d'un tronc doit être mise en évidence, mais il peut être utile de la couvrir
parfois avec des branches ou des aiguilles. Le dessin 4 est un exemple de branche qui
recouvre un défaut.
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Le gros défaut de ce type d'arbre appelé «pattes de grenouille» est caché par la branche qui revient vers la base |
Exemples de camouflage de courbes artificielles. Pour les débutants, il est difficile de voir rapidement les bonnes et les mauvaises courbes, mais avec V expérience et après avoir observé de nombreux Bonsaï, on se rend bien compte des erreurs à éviter
6. Pincement des bourgeons
6.1. Pincement des chandelles
Le pincement des nouveaux bourgeons (chandelles) est extrêmement important. Quand l'arbre a trop de vitalité, il faut éviter qu'il ne se forme des entre-nœuds trop longs, un des pires défauts pour un Bonsaï. Le bon moment pour le pincement des chandelles se situe lorsque les aiguilles qui naissent ont, à peu prés, de I à 2 mm (entre fin avril et début mai pour les régions froides). La chandelle ne doit pas être entièrement enlevée: il faut pincer en laissant seulement 3-4 aiguilles. Si on coupe sous les aiguilles, aucun bourgeon ne sortira. A la base de chaque aiguille il se forme un nouveau bourgeon. Avec ces pousses, on formera la pointe et les branches. Cette opération doit être effectuée avant que la chandelle ne s'allonge sinon, après que la chandelle ait poussé, on ne pourrait plus la pincer avec les doigts. Il faudrait à ce moment-là utiliser un ciseau.
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Pincer quand les aiguilles ont poussé de I à 2 mm
Avec une longue
chandelle
de forme allongée,
pincer le plus possible
en ne laissant que
3 - 4 aiguilles.
Quand 7 ou 8 chandelles
sortent, éliminer les plus
vigoureuses et laisser
les 3 ou 4 plus faible
Dessin 1
Dessin 2
Dans le cas d'un pincement tardif, la pointe de la chandelle taillée avec des ciseaux brunira, seules les aiguilles non abîmées resteront vertes, et les nouvelles pousses sortiront comme sur le dessin 3. En dehors du fait que ce n'est pas beau, les bourgeons ne sortiront pas au niveau de la taille. La coupe ne cicatrisera pas et restera plate, l'énergie s'en allant vers les aiguilles et vers les bourgeons latéraux qui sortiront à l'horizontale.
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Dessin 3 |
Pincement exécuté trop tard, en utilisant un ciseau
Pincement exécuté
au bon moment.
La pointe n'est pas taillée net,
et du bout de la tige
des bourgeons sortent
rapidemen
j6.2. Méthode pour raccourcir une cime trop longue ï (pincement des chandelles en été )
:l) Les bourgeons des arbres qui vivent en montagne ne poussent pas pendant l'été, à la différence de ceux qui, en plaine, rejettent une seconde fois.
Cela arrive quand la température est très élevée, au moment où s'ouvrent les aiguilles sur les chandelles du printemps. Ces bourgeons, une fois développés, formeront des branches avec des entre-nœuds terriblement longs.
2) Il existe aussi des essences qui mettent, au printemps, des pousses avec des entre-nœuds longs, comme ceux de l'été. Il semble que l'on trouve ce type d'arbre plus au Sud qu'au Nord (Pin pentaphylla). Ce type d'arbre n'est pas fait pour la forme chokkan à cause de la difficulté à redresser l'apex. Dans ce cas, il ne faut pas tailler tout de suite mais laisser pousser jusqu'à fin avril - mi mai de l'année suivante, puis plier et tailler au point d'où sont sorties les chandelles. Après la taille, de nouveaux bourgeons sortiront que l'on sélectionnera pour reformer l'apex. En ce qui concerne les plants de 2 ou 3 ans, on peut laisser pousser librement les chandelles d'été sachant qu'on pourra remplacer l'apex avec une branche latérale.
Comment raccourcir une pointe trop longue
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Dessin 1 |
Dessin 2 |
Si l'on supprime toutes les pousses, la tête ressemblera au dessin 2.
Pour éviter que ceci n'arrive, tailler la pointe et plier vers le bas; ensuite remplacer
l'apex avec une petite pousse du côté, comme sur le dessin 1
Parmi les différents types de Pins, ceux dont on a coupé l'apex deviendront difficilement des Bonsaï de haut niveau, étant donné que les chandelles auront tendance à s'allonger facilement.
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Pousse longue
Pousse en étoile (bon)
Dessin 4
Dessin 3
En conséquence, lorsqu'on choisit du matériel pour Bonsaï, il faut chercher un arbre qui possède des pousses courtes et remplies d'aiguilles, comme sur le dessin 4. Si l'apex s'allonge trop, on peut le remplacer en employant la même méthode que pour les chandelles d'été.
6.3. Opérations à éviter lors de la taille des chandelles et de l'élimination des aiguilles
La taille des pousses du Pin pentaphylla se pratique au même moment que le pincement, dans le but de faire surgir des bourgeons pour la seconde fois dans l'année. Toutefois, il est préférable de ne pas intervenir sur cette essence de la même façon que pour le Pin noir, car il arrive souvent que les bourgeons ne sortent pas ou qu'ils sortent de façon désordonnée, en de mauvais endroits.
Il vaut mieux aussi éviter la défoliation au même moment car, en éliminant les aiguilles à l'intérieur de la branche, on finirait par seulement développer la pointe et causer l'affaiblissement des bourgeons en amont. Il est préférable de pincer la pousse de la cime pour stimuler les bourgeons en arrière sur la branche et éviter qu'ils ne meurent.
Trop de pousses font grossir la branche excessivement. Il suffit qu'il n'y ait que 3 ou 4 bourgeons par branche |
Il peut arriver qu'il n'y ait pas de bourgeon au point indiqué |
Dessin 1
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Après |
Avan
Dessin 2
L'apex de la branche se présentera comme ceci
Défoliation
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Dessin 3 |
Ces bourgeons vont mourir
Si on laisse ainsi tous ces départs, on ne pourra plus former l'apex de la branche et il sera difficile de ligaturer
Défoliation des nouvelles pousses:
Quand on effectue la défoliation des nouvelles pousses, on doit détacher les aiguilles de leur
gaine quand elles se sont bien développées, dans le mois de juin.
On ne doit pas laisser d'aiguilles sur les rameaux sinon les nouveaux bourgeons ne
sortiraient pas. On laisse attaché les vieilles aiguilles en enlevant par contre toutes les
nouvelles, ne laissant que la tige.
Dans l'année il ne se passe rien, mais l'année qui suit l'opération des bourgeons sortent
en désordre sur la tige.
7. Shari et jin
On appelle sharimiki, sabamiki, un tronc écorcé et sec, l'écorce ayant été détruite à cause du vent, de la pluie, de la neige et du soleil. On appelle jin des branches mortes. Il est naturel que, sur les Pins, les branches mortes restent en place sur l'arbre. Cela vient du fait que, lorsqu'une branche casse à cause du vent, de la neige ou de la chute d'un rocher, la partie la plus tendre pourrisse et il ne reste plus que le morceau protégé par la résine (au contraire, les branches du Cryptomeria ou des caducs tombent entièrement).
7.1. Comment construire un jin
Le jin construit à partir d'une branche vivante se détériorera en peu de temps, alors que celui
réalisé à partir d'une branche coupée depuis un ou deux ans ne pourrira pas facilement,
étant donné que le bois a séché en s'imprégnant de résine.
Pour construire un jin et simuler une cassure naturelle, il faut déchirer la partie supérieure de
la branche au moyen d'un outil adéquat (quand une branche casse naturellement, elle ne se
rompt pas par en dessous). Cela ne donne rien de naturel que de travailler avec un couteau,
de polir ou de lisser le bois.
Quand on construit un shari, il faut tenir compte que la partie du nœud où se concentre la
résine doit être plus importante.
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Eviter de tailler une branche au ras du tronc, mais laisser un petit bout sans l'écorcer tout de suite. La résine sera ainsi absorbée par le bois |
Après un an ou deux, on discerne la limite entre la partie morte de la branche coupée et la partie vivante |
Le jin doit être déchiré avec une pince pour ressembler à une branche cassée naturellement
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Les JIN formés par les branches d'un arbre dans la nature augmentent l'aspect séculaire de l'arbre, en montrant son exposition aux intempéries pendant de longues années
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Un JIN construit avec une branche sèche Ceci est un exemple de jm raté:
n'est pas différent d'un jin naturel il a été écorcé alors que la branche
n'était pas complètement sèche
7.2, Raisons d'être des shari sur le tronc et la base de l'arbre
Sur le tronc des Pins pentaphylla que l'on trouve en haute montagne, il se forme souvent
des shari à cause de leur exposition aux diverses intempéries tout au long de l'année.
C'est ainsi que des branches meurent à cause du vent glacé ou bien cassent sous le poids
de la neige et que des racines, mises à nu par l'érosion, meurent.
Dans le cas des Bonsaï, il est possible de tirer un avantage esthétique des conditions de vie
difficiles qui provoquent des dommages aux conifères dans la Nature.
Les explications suivantes concernent les facteurs qui provoquent le sharimiki (tronc avec
un shari) et le kusaremiki (tronc pourri).
Sous un fort soleil, si l'arbre manque d'eau, l'écorce finira par sécher
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Soleil |
L'écorce a été abîmée au pied Le tronc est en train de pourrir
de l'arbre
Quand l'écorce subit le plein soleil
L'écorce du Pin pentaphylla brûle, sèche et se rompt quand il manque d'eau ou s'il est exposé
au vent violent; dans ces conditions les aiguilles jaunissent aussi. C'est pourquoi l'arrosage est
d'une importance capitale durant l'été.
Beaucoup de personnes sont convaincues qu'il est dangereux d'arroser un arbre en plein
soleil, mais quand la terre est sèche il faut l'arroser immédiatement avec abondance, même s'il
est exposé au soleil brûlant.
On doit arroser de haut pour qu'en même temps cela serve à laver les aiguilles pleines de
poussière, spécialement dans les grandes villes.
Quand l'arbre est jeune, si l'on voit soudain que l'écorce sèche (elle devient terne et
marron) il faut éliminer rapidement la partie morte et situer l'arbre au soleil pour que le bois
sèche et cicatrise au lieu de pourrir Si l'on maintient l'écorce morte sur le tronc, elle gardera
de l'humidité chaque fois qu'on arrosera et le bois sera détruit.
Après avoir taillé le haut de l'arbre
L'écorce peut mourir sur les côtés du tronc complètement dégarnis de branches.
Pour éviter cet inconvénient, il suffit de laisser des branches de tous les côtés, même si
certaines étaient à sacrifier; au moment où on le taille.
Il faudra plus tard affiner la forme définitive lorsque les canaux de sève se seront reformés
surtout le tronc.
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On doit tailler l'apex en laissant des branches de ce côté, sinon l'écorce en séchant détruira la partie hachurée du tronc |
La mort d'une partie du tronc peut être également causée par la suppression d'une grosse branche.
Remplacer l'apex avec cette branche. |
Même si cette
branche est à
sacrifier par
la suite, il faut la conserver pour maintenir en vie ce côté du tronc
La branche haute de gauche doit être conservée pendant deux ou trois ans, même si elle
est à sacrifier Quand on prépare le matériel pour Bonsaï, on doit le tailler progressivement
pendant ces deux années jusqu'à ce que les branches au-dessous se soient renforcées et que
les aiguilles soient bien en rapport avec le tronc.
Après la taille, il faut laisser le tronc sécher et élaborer le shari de manière qu'il semble avoir
été formé naturellement, sans laisser voir les traces du travail.
Pour cela, il faut attendre que la partie au-dessous de la branche meure, et l'on verra bien sur
le Pin la limite entre la zone vivante et la zone morte. On ne doit pas toucher le tronc tant
qu'il est encore vivant.
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CORRECT |
MAUVAIS |
^À*") |
Taille correcte:
du chevelu a été conservé
Mauvaise taille: même le chevelu a été supprimé. La partie hachurée du tronc va mourir
Comment effectuer la taille d'une grosse racine
Quand une grosse racine meurt en provoquant un shari
Au cours d'un rempotage ou d'une récolte en montagne, il arrive qu'il soit nécessaire de
supprimer une grosse racine avec le risque de voir l'arbre dépérir En le mettant dans un pot,
si la partie taillée reste à l'air libre ou si l'arbre n'a pas assez de force vitale, les jeunes racines
ou le chevelu ne sortiront pas.
En conséquence, la racine entière séchera en causant la mort des tissus qu'elle alimente et de
toute l'écorce qui les recouvre.
Le même phénomène se vérifie quand, pour d'autres raisons, une grosse racine pourrit.
Pour prévenir la mort par sécheresse d'une grosse racine taillée, il faut l'enterrer profondément après l'avoir enveloppée avec de la sphaigne.
Lorsqu'on réduit une grosse racine, on en laissera toujours un tronçon supplémentaire en s'assurant qu'il existe des petites racines ou du chevelu. On finit souvent par tailler trop court afin de pouvoir rempoter sans problèmes, mais si l'on exagère, on risque abîmer l'arbre. Une grosse racine pourra toujours être taillée dans un second temps, lorsque de nouvelles radicelles seront sorties.
Exposition brutale au soleil d'une racine enterrée
Niveau du sol précédent |
Ne
pas exposer d'un seul coup au soleil direct une racine taillée
Sphaigne
L'écorce d'une racine restée longtemps en terre et exposée brutalement au soleil séchera, parce qu'elle est très tendre.
Quand on fait apparaître une racine enterrée, au début il faut l'envelopper de mousse fine et la découvrir petit à petit.
Exemples de jin et de shari |
Quand les branches ou la cime meurent naturellement, il se forme des jin étant donné que
seule la partie centrale ne pourrira pas, car elle est imprégnée de résine.
Par conséquent, il est important que les jin artificiels aient aussi cette forme naturelle.
Si on laisse des JIN trop gros le tronc paraîtra faible, aussi il vaut mieux réduire
Vépaisseur du bois mort pour des raisons d'équilibre
Une partie de l'écorce est morte, Le shari est réalisé sur le tronc après
ainsi que le tronc de droite. Il serait que celui de droite sera devenu
dommage de supprimer tout le tronc mort. complètement sec, en mettant en évidence
Il vaut
mieux le transformer, avec la veine vivante
la partie morte de l'autre, en un shari
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Dessin 1 |
Un tronc plié comme sur le dessin 1 est mal équilibré.
Il vaut mieux le positionner comme sur le dessin 2 en changeant
V inclinaison au moment du rempotage
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Dessin 2 |
e - Classification
DES DIFFERENTES FORMES
1 - CHOKKAN (droit formel) ....................................... pag. 127
2 -TACHIKI (droit
informel) ................................... pag. 132
3 - MOYÔGI (presque vertical) .................................. pag. 140
4 - SHAKAN (incliné) ............................................... pag. 145
5 - SÔKAN (tronc double)
..................................... pag. 151
6 - SANKAN (tronc
triple) ......................................... pag. 160
7 - BUNJINGI (literati)
............................................... pag. 164
8 - NEAGARI (racines découvertes) .......................... pag. 168
9 -TAKANMONO (multitroncs)
.......................... .'............ pag. 173
10 - FUKINAGASHI (battu par les vents) ........................... pag. 188
I I - KENGAI (cascade) ............................................... pag. 191
12
- ISHIZUKI (sur roche)............................................. pag. 194
13
- KAWARIGATA (forme extravagante) .......................... pag. 199
14
-
KOMONO BONSAÏ (petits
Bonsaï) ................................... pag. 212
I.Chokkan (droit formel)
1.1. Différents types de chokkan
Comme l'exprime son nom, un arbre droit formel est caractérisé par son tronc droit poussant vers le haut et situé dans un environnement paisible, à l'abri du vent. Les arbres de type chokkan ont un enracinement (nebari) bien distribué dans toutes les directions, mais aussi des branches ayant une longueur inégale qui partent de tous les côtés. Sur les Dessins 1,2,3, 4,5, 6, sont illustrées les diverses sortes de chokkan qui existent, mais à l'exception de la forme naturelle, les autres ne sont pas à prendre en considération.
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1 - Droit naturel
2 - En forme de flamme
3 - En arrête de poisson
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4 - En pousse de bambous
5 - En boule
6 - En forme de carotte
chokkan poussant sur une pente
Les arbres au tronc vertical sans espaces vides (voir page 20-21) comme les arbres de jardin (dessin 2 et 5) sont de mauvais exemples. Autrefois on n'aimait pas la forme en bambous (dessin 4), mais depuis peu on apprécie ce type de tronc épais qui se rétrécie vers la base, de même que la forme en carotte (dessin 6) avec un tronc rendu artificiellement conique.
Je trouve que ce ne sont pas des formes très naturelles, même si des personnes sont fières d'avoir obtenu un tel résultat. Si le tronc est plus étroit à la base, il vaudrait mieux dans ce cas enterrer la partie rétrécie. Un CHOKKAN avec un tronc élancé, d'allure naturelle, est plus intéressant qu'un gros tronc d'allure artificielle. Il peut exister toutefois un chokkan au tronc courbé dans la partie inférieure car, lorsqu'un arbre pousse sur une pente comme sur le dessin, il s'oriente pour pousser vers le soleil en déviant dans la première partie du tronc.
Lorsqu'on voit un CHOKKAN avec ce défaut, il faut imaginer l'arbre dans cette situation.
1.2. Comment organiser la forme chokkan
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Hauteur cm 75
Premier exemple
Hauteur de l'arbre 75 cm. Quand j'ai structuré et mis en pot cet arbre, il avait 15 à 18 cm de haut. Après l'avoir rempoté en le plaçant dans une grande poterie, il a beaucoup évolué tout en conservant ses proportions: la cime n'a pas de longs entrenœuds mais des courts, la forme du tronc est bonne, le nebari est parfait et les pousses sont bien fournies (Les branches correctes sont celles d'où sortent de nouvelles aiguilles proches des vieilles, sans un espace entre elles). Sauf dans quelques cas heureux, un arbre de forme chokkan a tendance à s'allonger d'année en année.
Après une dizaine d'années il pourrait devenir énorme, mais pour être un Bonsaï il faut que la longueur atteigne au maximum 50 à 60 cm. Pour éviter cet inconvénient, on doit effectuer le remplacement de la cime à l'aide de branches secondaires selon les instructions fournies au chapitre 5.2. S'il s'agit d'un vieux Pin, il faut freiner la croissance de l'apex tout en formant une cime épaisse. La tête d'un vieil arbre doit être imposante et conforme à son allure globale La forme chokkan est la plus difficile à créer parce qu'elle ne se prête à aucune tricherie, c'est pourquoi pour en conserver l'équilibre il faut faire très attention. L'être humain, en prenant de l'âge, perd ses cheveux, mais au contraire la tête d'un Pin devient de plus en plus dense avec l'âge. Si on laisse l'arbre se transformer il sera trop tard pour intervenir correctement par la suite, et ce sera fini pour le chokkan.
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Deuxième exemple
Photo a: chokkan dans la Nature
La photographie illustre un chokkan dans la Nature
que j'ai découvert sur le Mont Azuma, dans la plaine
de Karasu.
A la différence des autres arbres de cette
montagne, celui-ci est situé dans un endroit protégé
du vent. De même que tous ceux qui poussent
autour sont de forme chokkan.
Photo a - chokkan dans la Nature
avant |
b - Ce dessin reproduit V arbre de la photo a |
J'ai fait ce dessin en imaginant la transformation en Bonsaï de l'arbre de la photo a. Il est impossible cependant de produire un Bonsaï en copiant exactement la forme d'un arbre qui se trouve en pleine Nature.
|
après |
Sur les arbres poussant dans la Nature,
les branches incorrectes et inutiles sont
nombreuses. Aussi, pour reproduire leur forme
en Bonsaï, il est indispensable d'apporter des
corrections.
La partie basse est imaginaire car il était
impossible de se rapprocher de l'arbre pour
bien l'observer
Le défaut de l'arbre en question est que
les branches I et 2 sont aussi longues que
les 3 et 4 et, en plus, ces deux paires sortent
dans la moitié supérieure du tronc, rendant
monotone cette partie de l'arbre.
En raccourcissant les branches I et 4 on
donne à l'arbre un peu plus de mouvement
(dessin ci-contre).
Troisième exemple
Pour créer un Bonsaï identique on doit,
au printemps, quand la sève commence à
circuler, inciser l'écorce au point où on veut
construire le SHARl.
Avec le temps la partie de l'écorce découpée va
mourir, le bois s'imprégnera de résine et l'on
pourra travailler le shari. Celui-ci devra être fin
dans la partie inter-nodale et plus gros à la
hauteur des nœuds pour donner une apparence
plus naturelle.
CHOKKAN avec SHARl
Quatrième exemple
Lorsqu'un arbre est privé de branches dans
la partie basse, alors qu'il existe des branches
opposées (kannuki) situées plus haut, il est
possible d'occuper l'espace vide en pliant une
des branches pour simuler les conséquences
du poids de la neige.
On pourra, par ce moyen, conserver un arbre
avec ce genre de défaut.
Branche cassée par la neige (yukiore-eda)
Cinquième exemple
Comme je l'ai déjà dit, il existe diverses formes
de chokkan, mais selon moi un arbre construit
selon une forme triangulaire stricte, comme
s'il était dessiné avec une règle, n'est en rien
artistique.
L'idéal est obtenu quand on a des branches
longues et courtes en alternance.
Dans la Nature il n'y a aucun arbre régulier
et bien organisé.
Même si on construit une forme triangulaire,
l'extrémité de certaines branches doit sortir de
ce triangle.
L'aspect naturel est le plus important: il faut que
l'arbre soit libre, et vous devez l'aider dans sa
demande.
2.TACHIKI (VERTICAL INFORMEL)
On définit un tachiki comme étant un arbre avec un tronc vertical. Celui-ci n'est pas rigoureusement droit comme un chokkan, il n'est pas non plus sinueux comme un moyôgi mais il est légèrement ondulé.
2.1. Comment structurer la forme tachiki
Premier exemple
a)
A première vue il semble que cet arbre ait un aspect
quelque peu naturel mais, en l'observant attentivement, on découvre que vers la moitié du tronc deux ou trois
branches ont la même longueur: il n'est donc pas possible d'en
remarquer une plus qu'une autre.
b)
Il est indispensable, naturellement, d'éliminer
les branches superflues.
a: Plier la tête vers la gauche e: Supprimer
b: Supprimer f: Supprimer
c: Supprimer g: Placer légèrement vers l'arrière
d: Le départ de la branche est mauvais h: Supprimer
132
Celui qui pense seulement à vendre un arbre laisse souvent le plus de branches possibles, par crainte de diminuer sa valeur commerciale en réduisant à l'excès sa ramification. Cependant le facteur le plus important pour bien structurer un Bonsaï est d'avoir toujours à l'esprit que la forme des branches est plus importante que leur volume ou leur nombre.
Il est déconseillé d'autre part de forcer une branche à sortir de sa trajectoire naturelle pour la positionner dans un espace vide. Il vaut mieux dans ce cas trouver une autre solution, en structurant l'arbre de manière différente.
Après la taille des branches
Deuxième exemple
Comme la première branche était trop longue, on a cherché à la raccourcir en la pliant deux fois. En même temps, la pointe a été redressée comme une deuxième cime pour couvrir l'espace vide du côté droit, d'où sortent peu de branches.
Si on coupe cette longue branche,
la valeur de l'arbre est perdue à cause
du grand vide sur le côté droit.
Troisième exemple
c) La première branche de cet arbre sort directement du bas du tronc, alors que les branches arrières 2,3 et 4 appartiennent à une branche qui sort prés de la branche principale 6 (kiki-eda). Cette branche arrière, divisée en trois paliers, a été cassée et couchée par la neige.
Cette méthode est utilisée dans le cas d'arbres privés de branches basses. La ramification de la partie supérieure s'est fortement développée avec le temps, c'est pourquoi il convient d'éliminer la branche 7 ou de la raccourcir pour la rendre plus légère.
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Hauteur de l'arbre: 90 cm. Ce Bonsaï est âgé de plus de 50 ans et a été structuré cinq fois. |
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d) La photographie présente la face arrière de l'arbre commenté sur la page précédente; on voit bien que la branche arrière tombe vers la base. Vu de droite, les branches I et 2 se situent à la même hauteur et semblent être des branches opposées (kannukiI); en réduisant celle de gauche on mettra en valeur l'ensemble. La branche principale 6 semble former une autre opposition avec la 7, mais en éclaircissant les aiguilles et les rameaux, l'arbre gagnera en personnalité.
A cause des chutes de neige de l'hiver, les branches et les troncs du Pin pentaphylla se brisent fréquemment sous leur poids. Cela peut-être souvent utilisé pour justifier l'abaissement des branches ou les pliures du tronc.
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Quatrième exemple
Les branches d'un vieux Pin se ploient avec le temps sous le poids des aiguilles et de la neige, exprimant ainsi leur histoire ancienne.'Mais le dessin montre qu'un Pin peut être considéré comme un bon sujet même quand les branches ne tombent pas.
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Cinquième exemple
HOKl DACHI (forme en balai)
En fait cette forme ne devrait pas appartenir à cette
catégorie, mais je l'ai inclus dans ce chapitre car ses
branches s'étendent vers le haut.
C'est une forme plus insolite que celle examinée dans
l'exemple précédent, et comme elle ressemble à un balai
renversé on l'appelle HOKl DACHI (en balai).
C'est une forme rarissime pour un Pin pentaphylla,
on ne peut en trouver qu'un sur quelques dizaines
de milliers.
Pour cette forme, outre le Pin pentaphylla, on peut
employer le Pin rouge ou le Cryptomeria, et je n'ai jamais
vu un HOKl dachi de Pin noir
Sixième exemple
La branche «mordante» (kuitsuki), au bas de l'arbre, a été greffée par approche en pliant une branche souple et longue puis en replaçant la pointe prés du tronc, comme on peut le voir sur le dessin. Avec la greffe d'un bourgeon il faudrait 4 à 5 ans pour créer une branche semblable, alors qu'avec cette méthode on en réalise une en une ou deux années. Dans la partie supérieure de l'arbre il existe des branches semblables sur les côtés et l'on peut réaliser une forme bunjin fu (un type de bunjin) en créant des mouvements avec les branches courtes et longues correctement taillées. Une autre intervention à accomplir sur cet arbre est de freiner la croissance des grosses branches et des aiguilles, pour que la sève irrigue l'apex.
Hauteur de l'arbre: 80 cm
Septième exemple
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avant |
après |
Grosse branche
La première branche s'est exagérément développée et ne permet pas à la sève de circuler librement vers les autres parties de l'arbre. On appelle cette branche oyafuko-eda (Branche ingrate). C'est comme une personne qui ne considère pas les autres mais uniquement son propre intérêt. Pour gagner davantage elle écrase les autres, sans voir que ce genre de comportement entraîne sa propre destruction. De même pour la «branche ingrate», si on la laisse sans contrôle, la tête de l'arbre sera perdue et le Bonsaï n'aura plus de valeur. Pour remédier à cet inconvénient, on peut abaisser cette branche à partir de l'attache et l'utiliser comme branche arrière en la divisant en trois plateaux.
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Huitième exemple
a) Ceci est un arbre acheté par un de mes clients voici 15 ou 16 ans, mais le propriétaire précédent a taillé inconsidérément les branches, comme le font souvent les dilettantes.
A cette époque on n'avait pas l'habitude de greffer des pousses sur les branches (koromogae), c'est pourquoi on a utilisé la greffe par approche en laissant l'arbre en pleine terre pendant quelques années. La greffe a été pratiquée en un endroit uniquement, car l'arbre à ce moment-là était trop faible.
a - Hauteur de V arbre 85 cm, face arrière
Quel que soit le type de greffe pratiqué, pour réussir on doit obligatoirement attendre que l'arbre soit à son maximum de vigueur
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b) Ensuite le nouveau propriétaire a effectué des greffes en quatre points.
Les branches de I à 4 sur le Dessin I de la page suivante, ont été greffées. Les points de greffe se voient encore, mais une fois que l'écorce sera devenue plus rugueuse, les cicatrices disparaîtront. Actuellement la photo b montre la face, mais l'arbre n'est pas mal non plus vu de l'arrière (photo a).
b - Vue de la face avant
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c) La photo montre le détail des points de greffes de branches déjà cités précédemment.
Comme on peut le voir, les quatre branches basses ont été greffées. Si, malgré le travail du temps, ces cicatrices ne disparaissaient pas complètement ou restaient trop visibles, il faudrait les cacher avec du feuillage.
Il futuro albero
Dessin 1
a: Pour donner de l'élan à la branche 6 on a taillé la branche 8
b: On a créé la branche 2 en déplaçant cette branche
c: Les branches 3 et 5 ont été greffée
d: Il faut supprimer la branche 9 car elle est en opposition avec la 1
d) D'ici quelques années, le Pin de la photo devrait avoir la taille de celui du Dessin I. Les branches ont été sélectionnées et taillées à la bonne longueur pour créer du mouvement et de l'harmonie.
3.MOYÔGI (PRESQUE VERTICAL)
3.1. Comment structurer la forme moyogi
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Premier exemple
Cet arbre, obtenu par semis, a 44 ans. La première branche a été cassée par la neige et, l'apex étant mort, la tête a été remplacée par une Branche secondaire.
Hauteur de l'arbre: 57 cm
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Cette photo est prise du côté gauche de l'arbre. Le défaut du collet de ce côté est évident, en plus il manque la profondeur étant donné que la partie arrière est privée de branches.
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Cette photo présente le côté droit de l'arbre; la première branche coupe le tronc.
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Ce côté pourrait aussi être la face, mais la première branche est mieux mise en valeur sur la photo I.
La tête est trop dense. Après la taille des branches inutiles il faudra programmer une nouvelle mise en forme.
Après la mort de
l'apex,
la petite branche conservée a
été fortement pliée vers l'arrière,
sans pour cela être une Branche
«criminelle» (zainin).
C'est une manière d'obtenir
une branche arrière lorsqu'il en
manque une
Ancien apex
|
Ceci est un agrandissement du point particulier où la première branche a été cassée. La déchirure causée par la neige s'est cicatrisée. C'est un exemple qui montre l'utilité d'une branche cassée au point d'attache.
Parfois ces déchirures peuvent donner des résultats intéressants, aussi il sera judicieux de les protéger en les couvrant de sphaigne prise dans une toile, ou de les entourer d'un bandage après les avoir couvertes avec une pâte de protection afin qu'elles ne sèchent pas.
Une branche reste vivante tant qu'il y a un bout d'écorce attaché au tronc. Quand une
branche cède il ne faut pas tenter de la soulever sinon en la remettant à sa place on briserait
complètement la circulation de sève.
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Au-dessous de la cicatrice on voit un
petit JIM créé avec l'apex après qu'il
sera mort. Ces petits JIM, créés quand
l'arbre est jeune sont, avec le temps,
absorbés par l'écorce.
Ces branches ont été cassées par la
neige. Les branches faibles, qui étaient
couvertes, ont repris de la vitalité
grâce à la lumière qu'elles reçoivent
depuis la disparition des autres
branches. Les cicatrices témoignent
du cycle naturel du renouvellement
des branches.
Arbre central de la page 6 (Pin Higurashi)
Branche tombante |
Deuxième exemple
ochi-eda (Branche tombante)
Comme le précédent, cet arbre
est construit en utilisant une
branche tombante
Branche verticale |
Troisième exemple
Tachi-eda (Branche verticale)
Ceci est un moyôgi avec tachu sôkan
(double tronc sortant vers le milieu)
travaillé en utilisant la branche
verticale.
C'est une des manières de se servir
d'une branche sortant directement
vers le haut.
Quatrième exemple
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MOYÔGI avec SHARiMIKI
(tronc avec shari)
Ceci est un dessin inspiré d'un Pin vu sur le Mont Azuma. Le shari qui s'avance sur la gauche (A) était à l'origine la cime de l'arbre. Cette partie est morte et l'arbre a évolué en formant une nouvelle tête avec la branche de droite. Un bourrelet s'est formé à la base du
SHARI.
Cette partie, même si elle est morte
en donnant un shari avec deux
étages, contribue à augmenter l'aspect
majestueux d'un arbre centenaire.
En réalité, du point B sortait la
branche arrière, mais je l'ai supprimé
sur le dessin.
L'apex se situait auparavant au point C, mais quand celui-ci est mort il a été remplacé par la
branche arrière. La cime du véritable arbre s'est allongé horizontalement alors je l'ai modifié,
l'imaginant comme sur le dessin.
Il est utile et intéressant de prendre comme modèle pour les Bonsaï des arbres dans la
Nature, en leur apportant des modifications. De cette manière on peut avoir de nombreux
modèles en tête et s'en inspirer
4. SHAKAN (INCLINE)
Dans le dialecte de Fukushima on dit nozoki (guetter) parce que l'arbre semble, dans cette
position, se pencher vers le bas pour guetter la plaine, le lac ou la mer
Pour la mise en forme des branches, on a souvent tendance à suivre des règles comme:
- la première branche doit être longue;
- la branche sur la face
avant doit s'allonger vers la droite;
- l'idéal est
que la branche basse soit d'une longueur égale au tiers de la
hauteur du tronc;
- pour rendre l'aspect d'un
grand arbre, il ne doit pas y avoir de branches basses. Cependant, l'harmonie
et l'équilibre étant essentiels pour le Bonsaï, si
l'arbre possède cette harmonie, c'est parfait. Si on respecte
des règles trop strictes on ne peut pas créer des arbres de caractère.
En se fixant sur l'idée que les branches ont toujours la même forme, on oublie les situations particulières et le résultat n'est pas intéressant.
Chaque arbre possédant sa propre personnalité, il est impensable d'avoir des règles valables pour toutes les essences et tous les arbres.
Dans la plaine de Usagi sur le Mont Azuma, à la lisière d'un bois de tsuga, des arbres jeunes ont poussé dans la forme shakan comme s'ils voulaient regarder le marais tout proche
4.1. Comment structurer la forme shakan
Premier exemple
Il n'y a aucune raison pour qu'un arbre travaillé dans la forme shakan soit obligatoirement incliné vers la droite ou la gauche, ce qui est important c'est qu'il y ait une bonne harmonie entre le NEBARl (enracinement) et la forme du collet, harmonie qui générera un aspect très
naturel.
Pour mettre en valeur cette branche, il faut éliminer celle du dessu |
Apres |
Redresser
l'apex pour rendre
l'arbre plus harmonieux
Ces branches doivent être éliminées car elles sont à l'ombre de la branche supérieure
Avant
Deuxième exemple
|
|
Soleil |
Sur un arbre incliné, les bourgeons ne peuvent pas sortir sur le côté intérieur car les rayons du soleil n'y arrivent pas. En ligaturant le tronc, il
faut faire attention à ne pas couvrir la zone où l'on
souhaite voir sortir des bourgeons.
Pour faire sortir des pousses sur le côté privé de branches, incliner le tronc dans la direction opposée au soleil, de sorte que les rayons portent sur la partie vide, et engraisser abondamment. Si l'arbre n'est pas trop vieux et l'écorce encore tendre, les bourgeons sortiront.
Troisième exemple
Le mieux est de supprimer la branche 2 sur le Dessin ci-contre, car elle mourra ou s'affaiblira naturellement en étant couverte par les branches supérieures. D'autre part, en gardant cette longue branche, cela perturberait les branches 1, 3 et 5 en donnant à l'arbre la forme d'un triangle équilatéral, sans raffinement. L'élimination de la branche 2 augmente la sensation de mouvement tout en améliorant l'aspect des autres branches. La branche 3 a été abaissée pour l'éloigner de la 4, évitant ainsi qu'elles ne se trouvent à la même hauteur
Quatrième exemple
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espace |
espace |
MlNOKAKEMATSU
(Pin couvert d'un imperméable)
Cette silhouette rappelle un arbre sur
lequel on a posé un imperméable de
paille ou une natte.
Il se présente avec un feuillage épais
comme un arbre de jardin, sans élan ni
mouvement.
Les caractéristiques de cet arbre ne sont
pas mises en valeur. Pour un Bonsaï,
il vaut mieux rechercher la qualité du
feuillage plutôt que la quantité.
Pour mettre en valeur cet arbre, on a taillé quelques branches, créant ainsi des espaces, et on en a raccourci d'autres pour donner du mouvement.
|
Dessin 1 |
Cinquième exemple (A)
La qualité future de cet arbre dépend de la
branche A.
Si on la plie vers le bas, la partie attachée
au tronc pourrait être endommagée,
étant donné sa croissance verticale.
Si, sur un arbre incliné, on laisse pousser trop
librement la branche A, elle deviendra
verticale et trop robuste (oyafuko-eda).
C'est pourquoi il est obligatoire d'éclaircir
régulièrement les rameaux.
Dessin 2 |
Dessin 3 |
Cinquième exemple (è)
La branche A du Dessin I doit être rapprochée du tronc comme sur le Dessin 2, bien que cela ne soit pas encore suffisant car la tête de l'arbre semble envahie par la branche A.
C'est comme une mère qui porte son enfant sur le dos: si la tête reste dans cette position, la mère semble souffrir ou manquer d'amour pour son enfant.
Cinquième exemple (Q
Le Dessin 3 représente la forme correcte. Un arbre cherche naturellement à redresser la cime vers le soleil, même s'il est fortement incliné.
Un arbre avec la tête tournée vers le bas semblerait vraiment sans vie. Mais ici la mère regarde en arrière en surveillant si l'enfant va bien.
Sixième exemple (A)
Cet arbre n'est pas beau parce que les
aiguilles sont devenues trop longues à cause
d'un excès d'engrais.
Pour améliorer ce type de Pin au tronc
faible, on devrait peu l'engraisser pour que
les aiguilles redeviennent petites et l'écorce
plus rugueuse.
Un autre défaut de cet arbre est la branche
kuitsuki (mordante), qui est la première
branche, trop proche et mêlée à l'autre.
Photo 1 - Mini shakan - Hauteur: 22cm
Sixième exemple (B)
Sur la Photo 2 on voit que j'ai éliminé la seconde branche pour faire ressortir la kuitsuki et en plus la tête est allégée. Ce Bonsaï aura la forme authentique de cette espèce quand on réussira à réduire la longueur des aiguilles.
Photo 2
|
Septième exemple
Vers l'année 1931 cet arbre était gros comme une baguette pour manger et après la guerre il était d'une hauteur de 99 cm. Tout de suite après, à cause de la mode des petits Bonsaï, je l'avais réduit en ne laissant que la branche du bas.
Planté en pleine terre il a repris de la vigueur; alors j'ai pensé à l'utiliser comme arbre de jardin en le laissant pousser librement.
Le tronc a beaucoup grossi, mais entretemps j'ai changé d'idée et je l'ai rempoté en raccourcissant la branche longue (hashiri), ne laissant à sa place qu'un gros JIN. Cette photographie a été prise quatre ans plus tard, après deux mises en forme.
SHAKAN - Hauteur: 65 cm
5. SÔKAN (DOUBLE TRONC)
5.1. Comment choisir la face d'un sOkan
On appelle ainsi des arbres qui se divisent en deux troncs à partir des racines.
Pour être un sôkan idéal les deux troncs ne doivent pas être égaux, ni en longueur ni
en grosseur
Naturellement le tronc le plus gros doit être le plus long et le plus court le plus mince.
|
Comme dans le dessin 1, si le petit tronc sort avec un mauvais angle, on choisit la face de manière à cacher cet angle.
De même pour le dessin 2, choisir comme face la position dans laquelle le tronc secondaire naît à l'arrière du tronc principal
Dessin 1
Dessin 2
|
Dessin 3 |
Dessin 4
Lorsque deux troncs se séparent en formant un angle correct, il vaut mieux choisir la face de façon que le 2ème tronc soit vertical, pour donner de la profondeur
Un sôkan de ce type est appelé «Tronc double en forme de pattes de grenouille». C'est, généralement, un arbre peu exploité par les bonsaïstes mais, s'il est bien mis en forme, il peut être mieux apprécié
Pour modifier un sôkan de ce type, on peut opérer de la manière suivante:
-
mettre en pleine terre l'arbre incliné vers la droite
(dessin I).
- redresser
en premier le tronc principal et, plus tard, le secondaire (dessin 2).
|
Dessin 2 |
Dessin 1 |
|
Cette photographie met en évidence
le défaut de l'arbre.
C est une mauvaise position pour
être choisie comme face.
Pour corriger un angle trop important
entre deux troncs, on peut redresser
le gros tronc en rempotant
l'arbre incliné vers la droite,
comme sur le dessin 1
C'est une photo prise de la gauche,
par rapport à la précédente.
En plaçant à l'arrière le tronc
secondaire, outre le fait de créer
la perspective, l'espace entre
les deux troncs est moins évident.
Il faut redresser d'abord le plus
grand des troncs et relever
le plus petit légèrement,
pour obtenir un angle à la base
proche du dessin 2
5.2. Comment structurer la forme sôkan
Premier exemple
|
Quand des branches sortent à la même hauteur sur les deux troncs, l'aspect général n'est pas esthétique.
S'il existe une branche sur l'un des troncs, située au-dessus de celles en opposition, il faut l'utiliser en éliminant celle qui est au-dessous.
S'il est impossible d'éliminer l'une ou l'autre branche opposée, abaisser fortement celle du petit tronc.
Second exemple
Si l'on souhaite redresser le tronc secondaire, il faut éliminer les branches intérieures pour donner de l'espace à la tête du petit tronc, sinon il reprendra sa position initiale pour aller chercher la lumière.
Troisième exemple
Les deux troncs ont poussé très prés l'un de l'autre, et dans cette situation il faut travailler les branches comme si c'était un tronc unique. Si la tête du plus petit était couverte par les branches du plus grand, elle finirait par mourir par manque de lumière. La cime étant un élément essentiel pour un arbre, il faut être très attentif afin qu'elle ne se détériore pas.
Comme dans un couple, si la femme est dominée par l'homme elle finit par perdre tout éclat. Pour éviter cette situation, le mari doit aider sa femme à se mettre en valeur. Pour l'être humain, les arbres et les fleurs, la tête est très importante. C'est la tête qui définit la qualité de l'arbre.
Quatrième exemple
Double tronc avec un grand arbre au tronc fin et un plus petit avec un gros tronc.
a) Dans le cas d'un double tronc de ce genre, il est important de freiner la croissance du plus petit en éliminant des branches et des aiguilles. On doit, par contre, laisser toutes les branches et les aiguilles sur le grand tronc fin jusqu'à ce qu'il soit assez gros. A ce moment-là, on pourra éliminer les branches inutiles et mal formées.
b) Une autre façon de corriger un SÔKAN de ce type est de raccourcir le tronc haut et fin pour ie transformer en tronc secondaire.
Cinquième exemple
Dans cet exemple, la longue branche du tronc principal ne permet pas aux rayons de soleil d'arriver sur le tronc secondaire, causant ainsi son dépérissement.
Pour mettre en relief ce dernier; la deuxième branche (à partir du bas) du tronc principal doit être éliminée et la partie haute doit être rapprochée du principal.
La cime du tronc secondaire se détériorera car cette branche ne laisse pas passer la lumière |
Il vaut mieux supprimer cette branche pour faire ressortir le 2èmetronc,
SÔKAN accouplé
Sixième exemple
Les branches basses du tronc principal doivent être travaillées de façon à ce qu'elles ne perturbent pas le petit tronc. Le soleil arrivera sans problèmes sur lui si la branche qui le recouvre est éliminée.
On doit supprimer cette branche car; si le petit tronc s'allonge, elle deviendra une gêne pour sa croissance
Au-dessous de ce point, on ne doit laisser aucun rameau
SÔKAN père et fils
sôkan mère et fils |
Septième exemple
Ceci est un SÔKAN qui fait penser à un enfant qui rend visite à sa mère. En général ce type de SÔKAN n'est pas accepté à cause du petit coupant le grand tronc, mais dans certaines formes naturelles spécifiques, cela prend un aspect agréable.
Huitième exemple (A)
Un SÔKAN comme celui-ci, avec une position forcée, est anti-esthétique.
Huitième exemple (B)
Plutôt que de redresser en forçant le tronc couché, il vaut mieux conserver sa position naturelle. Cette sorte de SÔKAN, avec un tronc secondaire poussant horizontalement, est appelé «SÔKAN qui nage» ou «SÔKAN qui saute».
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tronc qui nage |
sôkan qui nage
Neuvième exemple (A)
Cette branche doit être éliminée ou raccourcie pour ne pas perturber le petit tronc |
Cette branche, tournée vers le côté alors qu'elle vient de la face, n'est pas très naturelle. Il vaut mieux la transformer enjiN |
Cette tête inclinée est à éliminer
On peut conserver cette branche longue |
Une fois la tête supprimée, cette branche la remplacera
Il faut raccourcir celle-ci pour mettre en relief le tronc secondaire.
Avant
Neuvième exemple (B>)
|
Apres |
Voici comment se présente l'arbre après les interventions décrites précédemment. |
|
I Dixième exemple (A)
| Initialement la face de cet arbre était [l'actuel côté droit, mais comme le point
de séparation des troncs était trop
défectueux, j'ai préféré choisir ce côté
comme face.
La branche longue du haut (branche [volante) est mise en valeur et le
tronc secondaire sur la droite crée la [profondeur. En plus, le défaut de l'angle
d'attache est couvert par le tronc
principal
Hauteur de Varbre: 55 cm
|
Dixième exemple (B)
La branche qui recouvrait la cime de l'arbre secondaire a été taillée pour créer de l'espace entre les deux troncs. Quand la face était sur le côté droit, cette branche n'était pas gênante car elle faisait fonction de branche latérale. Comme on peut le comprendre avec cet exemple, il arrive souvent que la beauté d'un arbre ne dépende que d'une seule branche.
6. Sankan (tronc triple)
Comme son nom l'indique, cette forme est constituée de trois troncs qui, naturellement, ne doivent pas être égaux ni en hauteur ni en grosseur
En dehors des arbres à trois troncs, il existe aussi des formes à 5 et 7 troncs qui seront décrites dans le chapitre sur le takanmono (forme multitroncs).
6.1. Comment structurer la forme sankan
Premier exemple
La face d'un triple tronc doit généralement être choisie de manière que le plus petit arbre du centre occupe l'arrière.
Deuxième exemple
Cet arrangement est appelé ainsi à cause de la position
du petit tronc qui est proche du plus gros ou du second
tronc.
Il est très important que la distance entre les trois troncs
soit inégale.
Triple tronc entourant le fils
Troisième exemple
Les trois troncs sont alignés sans profondeur et sans différences dans les écarts. Il est possible d'améliorer ce Bonsaï en changeant la face et de le transformer de plusieurs façons comme dans les exemples suivants.
Exemple d'un mauvais triple tronc
Dans ce cas, les trois troncs ont été utilisés en variant la forme et la position de chacun d'eux. Celui de gauche a été incliné et celui de droite a été rapproché de l'arbre central pour créer des écarts différents entre eux.
Il existe la possibilité de transformation en double tronc.
Le tronc de gauche a été supprimé et celui de droite rapproché du principal.
Dans ce cas également l'arbre a été transformé en double tronc, mais à la différence du précédent, le tronc supprimé est celui de droite. Quant à celui de gauche, il peut être laissé tel quel ou bien, ce qui est encore mieux, on peut l'abaisser pour créer un mouvement plus ample.
Quatrième exemple
Tout de suite après la Seconde guerre, quand j'ai acheté ce triple-tronc, la cime du plus grand des trois avait l'épaisseur d'un crayon. Je l'ai mis en pleine terre après l'avoir ligaturé dans la forme souhaitée.
Comme l'apex original n'était pas bon, je l'ai remplacé par une branche latérale.
Hauteur de l'arbre: 83 cm |
Quelqu'un m'a dit qu'il aurait mieux valu éliminer le petit tronc devant, mais je trouve qu'il s'agit d'un jugement d'aveugle car ce deuxième tronc sert à améliorer la perception de la profondeur en contrastant avec celui qui est à l'arrière.
Pour obtenir une perspective ce tronc a été incliné vers la droite et, pour survivre sans être gêné par la croissance des deux autres, il s'est spontanément allongé en se tordant vers un espace libre à la recherche des rayons du soleil.
Les deux petits troncs compensent l'absence de branches du plus grand, l'un en sortant vers la droite et l'autre vers l'arrière, comme des enfants au secours de leur père. Les principes d'harmonie et de solidarité sont au centre de la construction d'un Bonsaï.
Voici la photographie d'un arbre cultivé pendant 5 ou 6 ans après son prélèvement en montagne, prise au moment de la première mise en forme,
Cinquième exemple
Il s'agit d'un moyôgi avec trois troncs. Auparavant le tronc principal, fin, long et sans sinuosité, a été supprimé. Il s'étirait vers le haut en partant d'un point très proche des racines, mais sans s'harmoniser avec les autres troncs.
C'est une chose très désagréable que de couper une branche déjà formée, mais c'était la seule possibilité valable dans ce cas. Ensuite on a dissimulé la cicatrice en la recouvrant de terre et en structurant le groupe de cette façon.
Hauteur de l'arbre: 70 cm
|
Pour bien organiser l'architecture d'un Pin, il est inévitable de tailler le tronc ou de couper des branches,
Il peut aussi arriver qu'elles meurent après une transplantation.
Pour remercier l'esprit des Pins sacrifiés, une fois par an vers le mois de mars, on célèbre une cérémonie avec l'aide d'un prêtre shinto.
MATSU KUYO (cérémonie religieuse shinto pour ï esprit des branches de Pin taillées)
7. Bunjingi (lettre-literati)
7.1. Comment structurer la forme literati (du Lettré)
Premier exemple
|
A cet endroit le tronc est mort |
La pointe de la branche est morte pour la seconde fois |
Pour la troisième fois, la pointe de la branche est morte. Dans la forme literati il vaut mieux mettre en place la branche sans la faire pousser |
Branche verticale |
L'apex de la branche est mort à cet endroit |
Cet arbre a été structuré en mettant en évidence la forme verticale de la branche sur la face. Puisque cette branche verticale pousse accolée au tronc principal, on peut la mettre en forme de cette manière. La caractéristique de cet arbre se situe dans le fait que les branches hautes sont assez tourmentées, à cause de la mort répétée de la pointe.
Second exemple
S'il s'agit d'un arbre au tronc très fin, il faut prendre garde à ne pas faire grossir les branches volantes (tobi-eda) et longues (hashiri-eda).
La branche hashiri de cet arbre doit être éclaircie le plus possible au cours de l'année, sinon elle pourrait grossir plus vite que le tronc (oyafuko-eda).
Troisième exemple
|
Branche volante (tobi-eda) Branche «mordante» (kuitsuki-edai) |
Nezuranari komochi sôkan (double tronc avec le fils relié par la racine) Ce double tronc serait parfait si le fils était plus proche du grand. Mais puisque les deux arbres sont éloignés, on peut les travailler pour que l'arbre principal (la mère) semble surveiller tranquillement le petit qui s'amuse à une certaine distance d'elle.
|
Tronc long et mince
Quatrième exemple
Un arbre long et fin comme celui-ci peut être cultivé en plein champ ou en caisse, en plaçant beaucoup de jeunes plants suffisamment serrés, sans tailler la cime pour la laisser croître librement.
Aucune branche ne peut être modifiée, car cet arbre tient sa beauté de la branche longue (hashiri) du haut et de la répartition des branches courtes (kuitsuki) situées au-dessous.
Cinquième exemple
Cet arbre droit est du type Lettré (bunjin). Cependant, comme les deux branches mordantes (kuitsuki) de droite et la branche tombante (ochi-eda) se trouvent au même niveau, aucune d'elles n'est mise en valeur
|
Pour mettre en relief chaque branche, il suffit de redresser la longue branche tombante.
Sixième exemple (A)
L'arbre secondaire ne semble pas intéressant car sa tête et le feuillage de la première branche du tronc principal se superposent en ayant une forme semblable. D'autre part la cime et la branche longue (hashiri) de l'arbre principal sont trop denses et monotones.
Sixième exemple (B)
Ce dessin est le résultat obtenu à partir de l'arbre précédent: la première branche du grand tronc aurait pu également être éliminée, car
elle perturbe la ligne du petit tronc.
Mais pour éviter de tailler la branche basse, on a seulement conservé la partie arrière en transformant en jin la partie vers l'avant.
L'apex du deuxième tronc se divise en deux paliers de même forme. On a abaissé la branche de gauche pour construire la tête avec celle de droite.
Ensuite on a plié le tronc de manière à ce que l'apex se redresse sans toucher la première branche du tronc principal.
La tête et la branche longue (hashiri) du grand arbre ont été retouchées pour donner du mouvement et de la légèreté à l'ensemble.
8. Neagari (racines découvertes)
8.1. Comment se forme un neagari dans la Nature
On trouve surtout ce phénomène sur les pentes des montagnes qui s'éboulent chaque! fois qu'il pleut, sur les versants d'une vallée où souffle un vent violent ou encore sur les! berges d'un fleuve.
Les arbres qui poussent sur les berges d'un fleuve prennent la forme NEAGARI lorsque les racines sont découvertes par l'eau qui emporte le sable et la terre
Berge d'une rivière
La terre ayant été emportée par la pluieS et les éboulements, les racines sont découvertes sur une certaine longueur. L'arbre s'est renversé tout en se maintenant en vie dans la forme neagarij Quant aux arbres qui poussent au bord des rivières ou sur des pentes, on les transforme souvent en radeau, en cépé
NEAGARI OU en NETSURANARI.
Cet arbre s'est renversé en découvrant ses racines à cause du glissement du terrain et du vent violent. Ne pouvant pas pousser vers le haut, les branches et les aiguilles rampent sur le sol comme cela arrive parfois aux Pins du Mont Azuma
8.2. Comment obtenir un neagari
Lorsqu'on souhaite construire un neagari, il faut examiner attentivement la nature de l'arbre
à former. Un arbre au tronc et aux racines sans courbes n'est pas adapté à la création
de cette forme.
Il existe des Bonsaï neagari formés avec des racines réparties régulièrement dans les quatre
directions. Mais si l'on observe les arbres qui, dans la Nature, poussent dans des endroits
soumis à des éboulements et aux vents violents, il est impossible que leur base soit aussi bien
arrangée. Un arbre avec des racines irrégulières n'est pas intéressant pour mettre en forme
un tachiki (vertical libre), alors qu'il sera très apprécié pour un neagari.
Pour obtenir un arbre à travailler dans cette forme, il est conseillé de ligaturer un plant long et
fin lorsqu'il a 2 ou 3 ans. Ensuite il sera possible de créer des racines aux formes valables pour
le neagari en les repliant dans le sol lors du premier rempotage.
Les jeunes plants doivent être cultivés en pleine terre, sans découvrir les racines dés le
départ. Une fois qu'elles auront pris une forme sinueuse, les plants seront transplantés
en recouvrant les racines d'une butte de terre. C'est seulement lorsqu'ils se seront bien
développés et bien enracinés que la terre sera éliminée peu à peu, en commençant
par le collet.
Quand le tas de terre aura disparu, l'arbre devra être rempoté selon la même méthode.
En répétant plusieurs fois cette opération les racines s'allongeront avec des formes originales.
Un autre facteur important dont il faut tenir compte est le volume de l'ensemble des racines.
Si l'on en conserve en trop grand nombre, il sera difficile de leur donner des formes
intéressantes.Voilà pourquoi il ne faut conserver que les meilleures, en éliminant toutes celles
qui semblent superflues.
Quand on veut préparer en caisse ou en pot (pour faire des mini Bonsaï) des jeunes plants
destinés à créer des neagari, on peut utiliser des boites de conserve ou des cannes de
bambous. Ces contenants, remplis de sable, seront posés sur une caisse ou une poterie.
Mais, naturellement, les racines des arbres développées avec ce système ne seront pas très
originales puisqu'elles pousseront toutes droites, sans former de torsions extravagantes.
Enterrer les racines en les maintenant réunies avec du fil après leur avoir donné une forme sinueuse. Le fil, appliqué au printemps, doit être enlevé pendant l'été de la même année, avant qu'il ne laisse des marques sur les racines |
Après quelques années, l'arbre aura poussé ainsi. Lorsqu'on cultive en pleine terre, il est nécessaire de couvrir les racines au-dessus du sol avec de la mousse (sphaigne) pour éviter qu'elles ne sèchent en plein soleil |
Pour réaliser un neagari,
il vaut mieux choisir un arbre fin de 2 ou 3 an
Lorsqu'on
cultive en
pleine terre des plants pour'
créer des neagari,
il faut chercher à plier les •
racines irrégulièrement
au moment de la transplantation.
Culture en plein champ de matériel pour neagari
|
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Un neagari de ce type n'est pas vraiment apprécié, du fait que la racine-tronc est sans mouvement |
Le même arbre, travaillé avec un peu de mouvement, est complètement transformé. |
Il est intéressant déjouer avec la chute de la racine-tronc, comme dans cet exemple |
Si l'on souhaite donner-une forme proche de ce dessin, il
faut faire une petite fente sur la racine-tronc, du côté intérieur, pour faciliter la pliure. U important est d'obtenir un
angle aigu à ce niveau.
La racine repliée que Y on voit sur la face est un détail qui rend cet arbre intéressant. On transformera en SHARl toutes les autres racines en ne laissant se développer rapidement que celle-ci.
En ce qui concerne le tronc, il est nécessaire d'effectuer fréquemment le remplacement de la cime, sinon on riobtiendrait pas déforme harmonieuse correspondant à la forme neagari
|
On peut créer de grands Bonsaï, de petits Bonsaï ainsi que des miniatures (shohin) avec ces petits arbres, en les cultivant en plein champ ou en pot. Ces exemplaires ont été sélectionnés parmi les plants obtenus par semis, à cause des nombreux défauts dans la disposition des racines. En ce qui concerne les aiguilles, elles pourront être remplacées en utilisant plusieurs types de greffe
Les racines droites de cet arbre ne sont pas caractéristiques d'unNEAGARI |
La forme neagari doit représenter un arbre qui exprime les conditions difficiles dans lesquelles il survit. L'arbre est régulièrement déraciné par les glissements de terrain et la force du vent, mais chaque fois il tente de se redresser pour survivre
La forme très tourmentée du tronc est une conséquence de la violence du vent qui souffle en haute montagne et qui emporte tout sur son passage, y compris les graviers.
Un NEAGARI remarquable doit transmettre la sensation d'une lutte permanente contre les éléments. Quand on contemple cette forme, on doit entendre le bruit du vent et des glissements de terrain
On a essayé d'amplifier la courbe de la partie supérieure de ce shohin
|
Le Bonsaï précédent peut-être situé dans cette position, à condition d'arranger les branches différemment. |
Le neagari peut prendre une forme fantaisiste selon la nature de l'arbre. Une seule racine peut faire fonction de tronc. S'il n'y en a qu'une déforme intéressante, on peut la travailler pour donner au Bonsaï un tronc sinueux, en éliminant les autres
9. Takanmono (Bonsaï multitroncs)
9.1. Conseils pour structurer un Bonsaï multitroncs
Il est très important d'observer attentivement la face et l'arrière de l'arbre avant de former un multitroncs composé de plus de deux arbres. La position de l'ensemble doit être définie en tenant compte de la profondeur à créer; et pour cela il faut situer un arbre en avant et plusieurs arbres à l'arrière.
Un autre point important est de positionner tous les troncs pour que la tête de chacun d'eux
puisse recevoir les rayons solaires. Pour cela il faut éviter que les troncs contigus ou leurs
branches fassent obstacle à la lumière.
L'apex est un élément essentiel de l'esthétique d'un Bonsaï.
Contrairement à la tête d'une personne qui devient chauve avec les années, la cime d'un pin
se densifie au fur et à mesure que le temps passe.
C'est pourquoi un conifère avec une cime trop clairsemée manquera de majesté.
D'autre part, un Bonsaï vivant se développe constamment et l'on doit toujours contrôler
la longueur de ses branches tout au long de sa vie.
9.2. Comment sont créés les formes kabudachi (cépée) et netsuranari (racine rampante)
Les formes KABUDACHI, NETSURANARI et IKADABUKI (en radeau) ne se développent pas naturellement au moment de la croissance du jeune plant.
Elles dépendent de l'environnement et de la situation de l'arbre. C'est pourquoi il est possible de les façonner par la suite de plusieurs manières, selon la nature de l'arbre.
Quand les pousses sortent de la graine, elles ont toutes cet aspect. Mais chaque arbre prendra sa propre forme selon l'ambiance et le climat dans lequel il vit
Après la germination, le Pin pentaphylla émet généralement des aiguilles au-dessus de la pousse, comme sur le Dessin la. Mais il y en a certains qui rejettent sur les côtés comme sur le dessin Ib.
Avec le temps, des aiguilles, des feuilles et du terreau transportés par le vent se déposent au milieu des branches, créant des conditions favorables à la naissance de racines. Quand elles sortiront au-dessous du nœud d'où partent les branches, cet arbre deviendra une cépée (kabudachi).
A) Les
rameaux ont poussé à
partir de l'endroit où était
la tête du jeune plant.
Il faut faire sortir des racines ici
B) Des aiguilles, des feuilles
mortes et du terreau recouvrent
la base du groupe
Lorsque les branches sont recouvertes et que des racines sortent de celles-ci, les rameaux se redressent et deviennent des troncs, formant ainsi un netsuranari (racines rampantes).
Cépée et netsuranari se forment également à cause d'autres phénomènes naturels. Le dessin représente un cas de formation de cépée, résultant de l'affaissement d'un arbre à cause d'un éboulement, du vent ou de la neige. Des racines sont sorties de la partie des branches ensevelie. En haute montagne, l'humidité maintenue par le brouillard facilite la formation de cépée et de netsuranari.
Plusieurs bourgeons sont sortis de la pointe du jeune plant Au-dessous de ce point se situe la racine d'origine |
Ce dessin représente un netsuranari formé en bosquet, sous un grand arbre. Les aiguilles mortes ont recouvert les branches, favorisant la formation des racines.
9.3. Comment se produit dans la Nature la forme ikadabuki (en radeau)
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En haute montagne un tronc a été renversé Après une dizaine d'années cet arbre par le vent ou la neige et, avec le temps, des deviendra un radeau imposant (ikadabuki), feuilles mortes et de la terre l'ont recouvert, comme sur le dessin. Les branches ont poussé verticalement pendant que des racines sortaient au-dessous d'elles.
Ce radeau a été créé par un arbre vertical qui s'est couché à cause des intempéries. On peut voir les racines découvertes rappelant qu'il a été déraciné.
9.4. Comment se produit dans la Nature la forme yamayori (plusieurs arbres se développent à partir d'un groupe de graines tombées au même endroit)
La forme yamayori est une sorte de cépée créée par une pigne mature, tombée avant que les
graines n'aient été expulsées. Plusieurs arbres ont ainsi pu se développer les uns à côté des
autres (la pigne du Pin pentaphylla, par exemple, contient environ 30 graines).
Avec le temps les plants faibles meurent et il ne reste que les plus robustes. Les racines
s'unissent au fur et à mesure de leur croissance, se transformant en un groupe unique.
Bien que nés de la même origine les arbres présentent des types d'aiguilles différents,
à la différence de la cépée classique.
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En outre, quand les plants sont jeunes, ils portent la marque
de l'attache des premières feuilles sous lesquelles aucune
branche ne sortira. Une cépée normale présente une ride
horizontale au point où les troncs se divisent.
Certaines pignes qui tombent ne contenant que 2 ou 3
graines, elles formeront des yamayori avec deux ou trois
troncs, avec des positions caractéristiques.
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Exemple de yamayori jeune |
Après quelques années de culture et de travail de mise en forme |
Il existe une autre sorte multitroncs appelée yosegi, formée de quelques arbres mis en terre avec leurs racines regroupées ensemble. Dans ce cas, on distingue facilement les racines qui sont placées différemment.
9.5. Comment créer la forme korabuki (carapace de tortue)
La forme korabuki ressemble à une cépée (kabudachi), mais les racines sont beaucoup plus imposantes et rappellent la carapace d'une tortue.
Ce genre de multitroncs se construit avec un plant de deux ans qui a beaucoup de pousses au niveau de la cime.
Quand la base de ces pousses est recouverte de feuilles mortes et de terreau, elle produit des racines. Au fur et à mesure de la croissance des troncs le nœud deviendra énorme, semblable à une carapace de tortue.
Dessin 1
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Tailler ici par la suite Dans le cas d'une culture en plein champ, la carapace de tortue grossira plus vite si on laisse pousser des n. troncs en surnombre. |
Un korabuki représenté sur le Dessin 2 pourrait être structuré comme sur le dessin ci-dessous, ressemblant à un ishizuki (sur roche). Lorsqu'on cultive en pleine terre, il convient de laisser pousser tous les troncs inutiles pour que la carapace se développe rapidement. Ceux-ci seront éliminés au moment de la mise en forme définitive.
9.6. Comment se présente dans la Nature un groupe
de forme mushadachi (plusieurs Samouraï à pied - avec mille troncs)
La forme mushadachi est aussi un multitroncs, mais elle se présente avec beaucoup d'arbres qui sortent d'une même souche, sans qu'on puisse les compter Ils forment un groupe dense, comme une troupe de guerriers prêts au combat (NdT : «Mille - des milliers» signifie: beaucoup, énormément).
Type de cépée formé avec d'un grand nombre de troncs.
9.7. Comment se présente dans la Nature un groupe de forme tachiagarikabu (cépée soulevée)
Un arbre comme celui du dessin peut-être travaillé en forme de radeau ou de cépée. Mais si on ne le transforme pas complètement pendant la mise en forme, il ne pourra pas devenir un bel exemplaire de Bonsaï.
Après la mise en forme
Le tronc s'est soulevé et toutes les branches partent du même point
Pour rendre intéressant ce type d'arbre, il est possible de le mettre en forme comme sur le dessin. On ligature vers le bas la branche principale et on replie une branche plus courte que l'on greffe par approche au niveau des racines. Ainsi le vide entre les racines et le premier tronc est occupé agréablement.
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Parmi les plants obtenus par semis et ceux cultivés en pleine terre, on trouve souvent des arbres qui poussent avec cette forme. Parfois on peut les travailler en tant que Bonsaï avec un tronc unique, en éliminant les branches. Mais il serait plus judicieux de créer un groupe, un radeau ou bien une cépée en cascade qui serait le résultat des caractéristiques de l'arbre.
Il est assez facile d'obtenir un Bonsaï de ce type en partant d'un arbre avec un nebari défectueux.
9.8. Comment créer la forme nezuranari (racines rampantes)
Les netsuranari (racines rampantes) sont cultivés en plein champ avec des arbres qui émettent facilement des racines.
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Fixer avec des crochets |
On étalera sur le sol les branches, en les fixant ça et là avec des crochets, et on les couvrira de terre en attendant que des racines en sortent. Lorsqu'on travaille avec une essence qui produit facilement des racines, cette préparation sera suffisante sinon, pour aider l'enracinement, il vaudrait mieux inciser l'écorce comme pour faire une marcotte. On doit effectuer cette préparation au printemps, au moment où l'on effectue le rempotage.
Il faut travailler la mise en forme en faisant très attention aux espaces vides. La présence de racines visibles au pied de chaque groupe est essentielle.
9.9. Comment créer la forme ikadabuki (en radeau)
Pour plier le tronc couché, utiliser des cales en bois entre les groupes d'arbres |
Un
KABUDACHi.est formé
d'un tronc que l'on couche sur la terre et dont on redresse les branches pour les transformer
en troncs. Pour donner du mouvement, il est
nécessaire de créer une
sinuosité à l'arbre de base en l'attachant
fermement avec des cales en bois placées dans les parties libres du
tronc. Le
dessin illustre la manière de procéder
9.10. Comment structurer les formes multitroncs
Premier exemple
Tout autour d'un groupe kabudachi, on conserve des petits arbres pour créer la profondeur Lorsqu'ils sont trop inclinés, il est nécessaire de les redresser pour l'harmonie générale. Les branches qui ont poussé vers le haut sont prisonnières à l'intérieur du groupe. Pour éviter cela, il faut ligaturer sans serrer en tordant le tronc pour orienter les branches vers l'arrière ou les côtés. Il faut tordre l'ensemble du tronc sinon l'écorce risque de se déchirer localement.
Ce type d'intervention n'est pas adapté pour un gros tronc. Cette opération peut-être également effectuée en ligaturant fermement les troncs longs et fins, mais il faudra alors tourner dans le sens inverse de la ligature pour que le fil ne marque pas.
Deuxième exemple
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L'angle formé par le tronc principal et l'ensemble des autres troncs secondaires est trop important.
Troisième exemple
Il est possible d'améliorer l'ensemble en redressant le tronc principal.
Plutôt que de redresser le tronc principal, on peut modifier les troncs secondaires. Mais si le plus grand est mal orienté, il vaut mieux l'éliminer et enterrer la coupe. On doit toujours faire attention, lorsqu'on élimine le tronc principal, à ne pas rendre monotone l'ensemble du groupe.
Cette disposition est
mauvaise car tous les troncs sont de même dimension, et chacun
d'eux prend une direction différente. Dans une famille,
tous les membres doivent vivre ensemble
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mais chacun à sa place. Dans ce groupe il n'y a pas d'enfant, tout le monde se dispute la première place en étant fier de lui-même et chacun fait des choses de son côté sans harmonie.
Puisqu'il est impossible dans l'immédiat de changer le diamètre des troncs, on améliorera cet arrangement en redressant les trois arbres de droite pour les rapprocher des deux autres, sur la gauche.
Cinquième exemple (a)
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Cépée de 5 troncs. Que penser d'un groupe symétrique de ce type ?
Si l'on élimine les deux petits des côtés, on retombe dans la même symétrie.
On a conservé l'arbre central et les deux petits de chaque côté, mais c'est aussi un mauvais choix.
Il faut un peu de courage pour couper les deux arbres, mais cela semble être la meilleure solution.
Cinquième exemple (b)
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Au départ ce Bonsaï était une cépée sans intérêt, mais
il a été transformé en netsuranari il y a quelques
années au moyen de la greffe en rappel (yobitsugi -
ex. n° 7, chap. 4.5). Ce type de greffe consiste à baisser
des branches le long du tronc de manière à ce qu'elles
adhèrent à sa base, puis à les couvrir de terre pour que
des racines puisse en sortir
Cette photographie est prise à partir du côté gauche
du groupe: vu depuis la face (côté droit), le petit tronc
placé à droite couvre le pied du tronc principal.
On voit souvent des cépées construites avec des petits
troncs entourant l'arbre principal placé au centre.
On dans un groupe, il est très important que le tronc
Cépée avec 7 troncs. Hauteur: 85 cm |
principal soit entièrement visible et qu'on puisse voir
aussi bien l'intérieur du groupe que l'extérieur, si l'on
veut reproduire une forêt.
On juge l'apparence du tronc principal en premier lieu, comme dans une famille les parents
sont responsables de la tenue des enfants. Quand, voici dix ans, j'ai travaillé ce Bonsaï, le tronc
placé à droite était insignifiant mais il faudra le supprimer lors de la prochaine intervention.
Cet arbre, obtenu par semis, a maintenant 45 ans.
Sixième exemple
Kabudachi avec 5 troncs
Les petits arbres, situés à l'arrière du groupe, ne créeront une profondeur que si l'on réserve un espace vide sur la face du groupe. Il est impossible de réaliser une perspective dans un paysage si l'on ne peut voir à l'intérieur de celui-ci. Si l'on place le tronc principal au centre, non seulement il couvrira ceux de l'arrière mais il les privera de soleil, provoquant leur affaiblissement et leur mort.
Septième exemple
Groupe avec 5 troncs
Ce dessin représente une cépée qui pousse dans un endroit très venté.
Il pourrait être travaillé en exploitant seulement les branches poussant sur le côté droit ou bien en déplaçant les branches de gauche vers la droite. Généralement on évite que des branches croisent les troncs, mais dans ce cas elles sont indispensables pour exprimer la force du vent.
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Huitième exemple |
Hauteur 47 cm |
Dessin a
Dessin b
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J'ai fait l'acquisition de cet arbre il y a 24 ans, à cause de la beauté de ses aiguilles. A cette époque-là c'était un groupe qu'on avait construit en ayant couché un tronc fin. Quand on couche un tronc, les branches se transforment d'elles-mêmes en troncs comme le montre le dessin a. En le laissant en pleine terre pendant quelques années, il a produit des racines aux endroits voulus (Dessin b) et j'ai pu le mettre en pot pour le structurer. Je l'ai planté sur une pierre plate au début de la saison des pluies (juin). Sur la photo on ne voit pas bien la ramification ni la base, car il y trop d'aiguilles qui cachent les espaces vides.
Neuvième exemple
Kabudachi (cépée)
Le tronc de gauche étant trop long et trop mince pour l'harmoniser avec les autres, on peut le transformer en jin en forme d'ancre (ikarijin) en le pliant vers l'arrière.
185
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Dixième exemple
Netsuranari
Dans le cas d'un netsuranari ou d'un radeau avec des racines alignées, il est opportun que les troncs soient inclinés vers l'avant ou l'arrière pour donner du mouvement et rendre l'ensemble plus naturel.
Onzième exemple
Cépée anormale
Une cépée est habituellement travaillée avec des troncs verticaux, mais on peut l'organiser en couchant quelques-uns d'entre eux, comme sur le dessin. On voit souvent en haute montagne des groupes avec cette forme.
Douzième exemple
Netsuranari
Le cyprès grandit en cachant son corps avec son feuillage. Au contraire, la plupart du temps on aperçoit clairement les troncs des Pins entre leurs branches. Le Pin pentaphylla, qui aime particulièrement le soleil, se tourne vers la lumière en se penchant pour éviter les autres arbres.
Treizième exemple
Netsuranari
On voit très vite que cet exemple est privé d'harmonie, car les troncs partent dans la direction opposée à celle de la pierre, comme sils ne s'entendaient pas bien.
186
Dans cette situation, la pierre et les troncs vont dans la même direction.
Il semble que les arbres sont en train de parler avec la pierre.
Quatorzième exemple
Netsuranari avec 7 troncs
Ces arbres ont vécu dans une ambiance extrêmement dure, affrontant des intempéries qui ont provoqué des jingare (mort de l'apex) à plusieurs reprises. C'est un exemplaire qui a bien vécu, dans la joie et l'adversité, ce qui fait tout son charme.
Quinzième exemple
Netsuranari
Un point important, dont il faut tenir compte dans le cas du netsuranari, est de ne pas laisser se développer trop fortement les racines des petits troncs, sinon elles pourraient affaiblir celles du tronc mère.
Seizième exemple
Ikadabuchi (radeau) avec 9 troncs
A l'origine, la face de ce radeau était l'arrière d'un Bonsaï constitué de trois troncs. Les sept arbres de gauche ont été créés à partir des branches d'un tronc que j'ai couché. Si on souhaitait le modifier en un véritable netsuranari, il faudrait greffer des racines au-dessous des troncs, mais ce n'est pas nécessaire.
Dix-septième exemple
Ikadabuki avec 9 troncs
Dans les compositions de multitroncs, il est important de se souvenir que les arbres proches ne doivent pas avoir de branches à la même hauteur, pour éviter qu'elles n'interfèrent pas entre-elles.
10. FUKINAGASHI (BATTU PAR LESVENTS)
10.1. Comment structurer la forme fukinagashi
Premier exemple
Ce Bonsaï a été travaillé pour faire ressortir la force du
vent. Il est essentiel que les branches soient placées
de manière à suggérer la violence du vent.
Les têtes de chaque arbre doivent se tourner vers
le haut selon la direction du vent et exprimer la force
de la Nature.
Une autre caractéristique du fukinagashi réside dans
le fait que les branches s'étendent sur un seul côté
du tronc.
Deuxième exemple
Pin avec des branches d'un seul côté
Cet arbre au tronc fin, battu par les vents, est dans le type Literati (bunjin). Un arbre prend cet aspect lorsqu'il pousse dans une région où le vent souffle tout le temps dans la même direction. Les branches ne se développent pas du côté exposé au vent et si cela arrivait, elles se dessécheraient aussitôt.
La cime est à peu prés droite pour montrer que l'élan vital ne se plie pas facilement à la dureté des conditions naturelles. Un arbre de ce type est souvent considéré comme difforme et mutilé, mais ces caractéristiques sont indispensables pour réaliser certaines formes.
Troisième exemple
sakaeda (Branches retournées)
Voici également un arbre qui a poussé dans un endroit très exposé au vent: les branches sont pliées vers un seul côté. C'est pour cela qu'on le nomme sakaeda (Branches retournées).Toute la ramure s'étale horizontalement, selon la direction particulière du vent. C'est ainsi que dans la forme fukinagashi on ne peut diriger les branches ni vers le haut ni trop vers le bas.
Quatrième exemple
Ce fukinagashi a des branches A, B, C et D bien séparées les unes des autres, mais toutes ont des formes presque identiques et plates. Il en résulte un arbre quelque peu monotone.
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Dessin 4a |
Si l'on apporte quelques modifications au dessin 4a, on obtient cet aspect.
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Dessin 4b |
(En se référant au dessin 4a)
Le tronc 2 est situé entre les troncs let 5, la distance entre ces troncs est trop grande,
l'espace a été mal calculé.
Si l'on agrandit l'espace entre les troncs 2 et 5 et si l'on rapproche le 2 du I, le tronc 5 ainsi
corrigé prendra un meilleur aspect.
D'autre part les 3 et 4, très tassés l'un sur l'autre, occupent le centre de l'espace créé par
les troncs 2 et 5, ce qui alourdit la composition. Pour créer du mouvement dans cette zone,
on doit déplacer le 3 vers le 2 et situer le 4 au centre de l'espace formé par le 3 et le 5.
Dans cet exemple le mouvement des branches se dirige vers la gauche. On laissera pousser
librement les branches dans ce sens, en éliminant ou en contrôlant celles qui se développent
vers la droite.
Dans la partie supérieure du tronc I, la branche côté droit sera transformée en jirst et l'apex
sera construit en haussant la branche centrale. Ensuite il faudra incliner légèrement la branche
située à gauche et la laisser s'allonger librement dans cette direction.
Le déplacement du tronc 2 vers le tronc I perturbe la vision de celui-ci, ce qui entraîne
des modifications nécessaires.
La deuxième branche, située à droite, sur le tronc I est trop développée; elle doit être
raccourcie.
En ce qui concerne le tronc 2, l'apex se divise en deux parties semblables. Celle de droite,
qui touche le tronc I, sera redressée et raccourcie pour devenir la cime. Puis on abaissera
la branche gauche.
Pour améliorer l'élan du tronc 5, on doit abaisser la pointe du tronc en mettant en relief
la branche la plus longue et remplacer l'apex par la branche située au centre.
Mont Azuma.
En haute montagne le vent
est fort et constant.
Les branches ont tendance
à se déplacer pour chercher
à se redresser
II. Kengai (en cascade)
11.1. Comment structurer la forme kengai
Premier exemple
Le matériel, pour un kengai dans le type représenté sur le dessin, est obtenu en laissant
pousser librement la branche basse d'un arbre de semis et cultivé en pleine terre.
Etant donné qu'aujourd'hui toutes les forêts de Pins pentaphylla sont protégées, il n'y a
pas d'autre choix que de semer le matériel pour le Bonsaï.
Pour préparer le matériel adapté à cette forme, il faut choisir un jeune plant élancé avec
des aiguilles courtes et le faire pousser en longueur; cependant il faut abaisser rapidement
la branche proche de la base, pendant qu'elle est encore jeune.
Si on la laisse pousser librement l'apex ne se développera pas car la nutrition sera accaparée
par cette branche.
Dés que le plant aura poussé jusqu'à la longueur voulue, il est possible de rempoter
et de structurer l'arbre.
Branche à abaisser |
Lorsqu'on veut former une cascade directement en pot, il faut se souvenir qu'une branche pousse mieux si on la dirige vers le haut plutôt que vers le bas, ce qu'on peut obtenir en inclinant la poterie. Il n'est jamais mauvais d'avoir un arbre de ce type dans un jardin de Bonsaï.
Deuxième exemple
Pour former un kengai comme celui-ci, à partir d'un arbre de semis, il est nécessaire de remplacer la tête de l'arbre plusieurs fois. On obtiendra un résultat
de ce type après 14-15 ans de travail et il faudra prés de 40 ans pour avoir une écorce de cette qualité.
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Pour la mise en forme de l'arbre, 20 minutes seulement sont nécessaires. La base deviendra massive si on laisse pousser librement les branches et quand la taille du tronc sera suffisante, tout ce qui est superflu sera supprimé, en laissant des parties pour construire des jin. Quant aux courbes, celles qui ont un angle aigu ont un aspect plus naturel, comme sur le dessin. Cet arbre était trop haut, alors je l'ai taillé en remplaçant la cime par une branche plus basse et j'ai transformé en jin la pointe une fois sèche.
Troisième exemple
Kabu Kengai (groupe en cascade)
A première vue cette forme de cascade semble peu naturelle, pourtant elle est très intéressante. Au début de l'ère shôwa, une grande quantité de matériel de ce type a été récolté en montagne.
On peut voir souvent des arbres avec cet aspect sur les pentes des montagnes ou sur les plateaux venteux où ils poussent en rampant sur le sol.
Il est aussi possible d'obtenir du matériel de ce type en cultivant avec peu d'engrais des plants choisis parmi les mieux adaptés.
Quatrième exemple
Han kengai (semi cascade)
Il existe différentes espèces de cascade. Cet exemple reproduit un arbre qui vit sur un versant très venté; c'est pour cela que le tronc est resté petit Mais en compensation la première branche s'est étendue dans la direction où il n'existait pas d'obstacle, en suivant le rocher ou en rampant sur le sol.
Pour structurer une cascade, il est très important de choisir un arbre dont la nature correspond bien à cette forme, et surtout il est essentiel que le tronc et la première branche possèdent de bonnes sinuosités.
Cinquième exemple
Neagari kengai (cascade avec racines exposées)
Pour préparer en pleine terre le matériel qui permet de construire cette forme il faut, 3 ou 4 ans après la levée, plier le tronc vers le bas en laissant pousser librement toutes les branches pour le faire grossir
On ne doit pas supprimer les racines mortes tournées vers le haut car elles sont un élément essentiel dans la mise en valeur des caractéristiques de l'arbre.
12. Ishizuki (arbre sur roche)
12.1. Comment améliorer la roche et comment associer
l'arbre
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Il est nécessaire de sculpter une pierre, si celle-ci le permet, pour améliorer une forme sans relief (en pointillé). Sur le dessin,, marquée par le trait plein, on voit quelle est la forme idéale de la pierre pour créer un ishizuki. Il est conseillé de placer l'arbre en utilisant la cavité à condition qu'il ne s'agisse pas d'un trou profond sinon les racines, en se développant trop fortement à l'intérieur, pourraient causer la rupture de la roche.
Le rocher représenté sur le dessin précédent peut être retourné.
Ce dessin représente un exemple de roche rectangulaire sculptée pour créer un ishizuki.
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12.2. Comment créer la forme ishizuki
Premier exemple
Avant de construire un ishizuki il est important de choisir l'arbre adapté à la roche qui le recevra.
Quand les formes de l'arbre et du rocher ne sont pas en harmonie, il peut être difficile de fixer correctement les racines. Lorsqu'on déplace l'arbre plusieurs fois à la recherche de la bonne place, les racines peuvent être endommagées. C'est pourquoi il est conseillé de bien réfléchir avant le travail. Plusieurs formes d'arbres conviennent pour créer un ishizuki mais on conseille les troncs double, triple etc.
Plutôt que de placer un tronc unique isolé, il vaut mieux le situer prés d'un autre ou d'un tronc double.
Sur l'arrière de la roche on peut placer des Pins et quelques plantes ou herbes. Cependant on voit des ishizuki avec des plantes d'accompagnement trop développées, ce qui nuit à la composition principale. Il faut faire attention à choisir comme plantes secondaires des variétés naines ou basses.
Deuxième exemple
Un ishizuki devrait représenter un arbre qui a poussé dans un creux de rocher, à l'endroit où s'est déposé un peu de terre. Dans cet exemple, au contraire, l'arbre est situé sur la cime de la roche. Non seulement cela manque de naturel mais cela supprime aussi la majesté de la pierre, alors que c'est un élément essentiel dans la création de cette forme.
En déplaçant l'arbre, on met en valeur le
sommet de la pierre.
Cette composition représente un paysage
de montagne où des graines de pins,
tombées dans une cavité, ont pu germer et
se développer
On peut presque percevoir le bruit de l'eau
qui court dans le torrent au-dessous.
Troisième exemple
La situation au milieu de la cavité d'un rocher, comme ici, détruit à la fois la particularité de l'arbre et celle de la roche.
Quatrième exemple
Lorsqu'une partie de la pierre est plate, on peut y placer un bosquet, comme sur le dessin..
Il est important d'observer sous divers angles la roche avant de positionner l'arbre.
Cinquième exemple
Ishizuki de ezomatsu yatsufusa (épicéa de Ezo à 8 branches)
|
Les épicéas de Ezo à 8 branches, mais aussi tous les Pins à 8 branches, ont généralement une forme arrondie. Cette espèce, lorsqu'elle est miniaturisée, se prête bien à la représentation d'arbres imposants et doit être travaillée en fonction de cette caractéristique.
Sixième exemple ISHIZUKI de EZOMATSU
(épicéa de Ezo)
L'épicéa de Ezo se forme moins facilement que le Pin pentaphylla, c'est pourquoi il est nécessaire de répéter plusieurs fois le ligaturage.
Si l'on n'intervient pas les branches intérieures mourront. Aussi il faut éliminer toutes les branches superflues pour créer des espaces et mettre en forme de façon qu'il prenne l'aspect d'un grand arbre, même si en réalité il reste très petit.
Parfois on ne veut pas tailler les branches avant qu'elles n'aient suffisamment poussé, pour pouvoir les utiliser comme boutures. Ceci n'est pas conseillé car, au cours de la croissance, l'arbre pourrait prendre une forme impossible à corriger par la suite.
Septième exemple
EZOMATSU ISHIZUKI
Avec une roche aux formes verticales comme celle-ci, les arbres de type chokkan (droit formel) s'accordent parfaitement sans perturber l'harmonie recherchée entre les deux éléments. Avant de créer un ishizuki, on commence par préparer tous les arbres en contrôlant attentivement les dimensions, la hauteur, la disposition des racines et éventuellement les fissures de la roche. On forme successivement les groupes d'arbres à placer ensemble, en utilisant ceux qui ont des racines développées d'un côté et sans les faire sécher. On doit tenir compte du fait que les sous-plantations ou les herbes doivent appartenir aux zones d'habitat des arbres principaux.
13. Formes sortant des figures classiques
Ce rameau a la même dimension que la longue branche du haut. , Si on le supprime cela fera ressortir la branche allongée (hashiri) de la cime |
13.1. .1. Troncs fins et légers
Premier exemple
La première branche de cet arbre, sans ramification dans le bas du tronc, a été fortement abaissée pour combler le vide, en la déchirant légèrement à l'attache.
Cette longue branche augmente l'élan de l'arbre |
Deuxième exemple
Lorsque deux branches sont d'égale longueur, l'une d'elles peut être abaissée pour obtenir un bon résultat.
Quand un arbre a deux longues branches sans posséder de branche courte (kuitsuki), il est possible d'abaisser celle qui est au-dessous et d'utiliser celle de dessus en tant que branche volante (tobieda) pour rompre la monotonie et donner plus d'élan.
Troisième exemple
Cela peut être intéressant de former un double tronc (sôkan) de cette manière.
Cette partie du tronc est dénudée pour ne pas priver de soleil celui qui est situé au-dessous
Cette branche doit être supprimée car elle se situe au-même niveau que l'apex du second tronc |
Quatrième exemple
Cinquième exemple
Ce rameau court (kuitsuki) ne doit pas être touché car sans lui, la partie inférieure du tronc serait trop vide |
Cette
partie du tronc est laissée nue pour faire ressortir le tronc secondaire
Sixième exemple
13.2. Kawarigi (arbre extravagant)
La forme trop lourde et compacte d'un arbre ne présente pas beaucoup d'intérêt Un arbre d'aspect ' chic', 'présomptueux', 'spirituel', 'grotesque', 'comique' ou 'niais' est toujours plus appréciable qu'un arbre monotone et banal.
Septième exemple
13.3. Hamayumi (arc 'de bon augure')
On a baptisé de ce nom un arbre qui a la forme de l'arc placé sur le toit d'un édifice, pendant la cérémonie au cours de laquelle on célèbre l'achèvement des travaux de la maison. Quand deux troncs sont reliés mais qu'ils prennent des directions opposées, comme dans ce cas, la mise en pot est difficile. On a positionné le Bonsaï sur une pierre en le formant de façon que les deux troncs, bien qu'éloignés l'un de l'autre, suivent la même direction.
Souvent un double tronc qui se divise avec un angle excessivement ouvert n'est pas très apprécié, étant donné qu'il est difficile à mettre en forme. Cependant on peut réussir à créer un Bonsaï d'un bon niveau en exploitant certains points négatifs du sujet. On conseille pour cela, avant de l'écarter, de bien l'examiner sous tous les angles.
Huitième exemple
13.4. Kawarigatasôkan (tronc double de forme extravagante)
La branche A est attachée au tronc à ce point. Elle a été déplacée vers le bas pour combler le vid |
A cause du vent ou de la neige la cime du tronc s'est cassée et, avec le temps, il s'est formé un jin. Ensuite la plus haute branche s'est développée pour devenir un nouvel apex.
Pour réaliser artificiellement le changement de la cime comme cela arrive dans la Nature, il conviendra d'attendre que la branche de remplacement soit suffisamment développée.
Neuvième exemple
13.5a. Ikarijin (jin en forme d'ancre)
Un arbre avec la tête morte et possédant une seule branche vivante peut devenir un Bonsaï intéressant si l'on réussit à bien exploiter la forme et la courbe du tronc.
Dixième exemple
13.5b. Ikarijin (jin en forme d'ancre)
On voit souvent des Pins comme celui-ci,
abandonnés et oubliés au fond d'un
jardin ou sous d'autres arbres.
Un sujet semblable peut très bien être
valorisé avec une mise en forme de ce
type qui met en évidence le shari du
tronc.
Onzième exemple
13.6. Sharimiki (shari du tronc)
Un arbre avec la cime abîmée ou avec peu de branches, peut être amélioré en transformant une partie du tronc en shari. Pour créer cet effet,
|
Cet arbre a été écorcé à trois reprises |
il est nécessaire avant tout d'écorcer la partie à travailler en shari mais, sachant qu'avec le temps l'écorce a tendance à se reconstituer il est inévitable d'intervenir plusieurs fois au moment où l'arbre commence à
repousser c'est à dire début avril (voir note Chap.1.2).
Un shari comme celui-ci confère un intérêt certain à un arbre banal
Intervention: A - Première B - Deuxième C - Troisième |
quelle que soit sa taille, grande ou petite.
Les espèces qui se prêtent bien à de telles opérations sont:
les Pins, les épicéas, les genévriers de chine et les genévriers piquants,
var rigida, communis ou pungens.
Douzième exemple
13.7. Nejiremiki ( tronc contordu)
Ce tronc s'est torsadé spontanément après la mort de l'apex original et de plusieurs branches, dont on voit les restes sous forme de JIN. Cela est du au dessèchement des veines de sève qui les irriguaient et la partie vivante de l'écorce, en se reconstituant, a recouvert le shari. Il en résulte un shari entortillé, ce qui provient du fait que les canaux de sève étaient naturellement enroulés autour du tronc.
Treizième exemple
13.8. Comment créer artificiellement un tronc contordu
Pour réaliser artificiellement un tronc comme dans l'exemple précédent, il faut appliquer sur l'arbre trois fils de cuivre n° 6 et les laisser en place jusqu'à ce qu'ils aient pénétré dans l'écorce. On ne les enlèvera que lorsque l'écorce sera morte sous le fil.
On doit supprimer complètement l'écorce sèche. Au cours du temps, la zone découverte se réduira car l'écorce vivante a tendance à envahir l'espace vide. C'est pourquoi il sera nécessaire de rogner de temps en temps la partie vivante.
Sur ce dessin, représentant le travail achevé, les branches frontales n'ont pas été dessinées afin de montrer la forme que prend l'arbre. Il vaut mieux cependant en laisser quelques-unes unes pour couvrir partiellement le tronc. Il vaudrait mieux également laisser plus d'espace entre les spirales de l'écorce en bas du tronc.
Quatorzième exemple
13.9. Katayaburi (forme anormale)
Celui qui ne comprend pas l'art du Bonsaï ne prêtera aucune attention à un exemplaire tel que celui-ci avant sa mise en forme.
Cet arbre a été travaillé pour mettre en évidence ses propres caractéristiques: en exploitant les JIN et la forme particulière du tronc, on a réalisé un arbre divertissant et agréable.
Quinzième exemple
13.10. Nemokkaeri (racine retournée)
A l'origine cet arbre était un sôkan vertical. Pendant la guerre, alors que je ne pouvais pas
m'occuper des Bonsaï, le tronc principal, placé dans un pot de culture sans soin, est mort
tandis que le petit réussissait à survivre par miracle.
Dés qu'il eut repris des
|
forces je l'ai rempoté en
retournant le shari vers la
base, et après la guerre j'ai
travaillé pour imiter les
shari naturels qu'on voie
en montagne.
Photo A: hauteur 50 cm
|
Celui-ci a survécu grâce à cette racine |
Ce dessin décrit l'histoire de l'arbre représenté sur les photos A et B
La photographie B présente l'arrière de l'arbre. Il est plus intéressant de voir l'arrière de la base morte mais le mouvement du tronc est moins en valeur. Je pense que la face s'améliorera encore si on couvre une partie du tronc en laissant pousser la branche centrale. Comme on le voit, aucun signe de taille du collet n'apparaît sur le shari de la base. Il est évident que pour créer un shari à l'aspect naturel, il est très important d'observer ceux qui sont crées spontanément en montagne.
|
Les facteurs essentiels pour élaborer shari et jin sont:
1)
éviter de tailler ou de dégrossir
avec un outil tranchant
2)
travailler en brisant, déchirant ou arrachant. Dans
la pratique du Bonsaï on doit respecter jusqu'au bout la Nature;
quelles que soient les interventions elles doivent être
faites en suivant ses lois.
Photo B
Seizième exemple
13.11. Takarabune (bateau chargé de trésors)
Il est difficile de distinguer où est le tronc et où sont les branches. A l'aide des deux dessins qui suivent on va voir l'histoire de cet arbre.
Point
où a été coupée la branche
qui a marcotté
Aux environs de 1905
Je ne sais pas en réalité quelle forme avait l'arbre d'où est issu ce Bonsaï car je ne l'ai pas vu. Il semble que c'était au départ la première branche d'un gros tronc. La branche a survécu grâce aux racines qui sont sorties par-dessous, mais l'arbre mère est mort
------ Ici était le point d'attache de la branche au tronc mèr |
Aux
environs de 1935.
A ce moment là
la face était l'arrière actue
Cette racine a été taillée avant que l'arbre ne participe à l'exposition Kokufu
A l'origine cet arbre était la branche d'un tronc robuste prélevé en montagne, d'où sont sorties spontanément des racines. Le gros arbre n'a pas survécu car ses racines n'étaient pas assez développées.
On a seulement pu sauver cette branche grâce au marcottage.
Par la suite, mon Maître l'a travaillé pour participer à la première Exposition Kokufu, éliminant une racine à gauche pour donner plus d'élan. Une fois coupée la racine de soutien, la tête de gauche semble être suspendue dans l'air
Dix-septième exemple
13.12. Chidori (pluvier)
Cet arbre a été baptisé ainsi car sa forme rappelle un pluvier qui vole sur l'eau avec les ailes déployées.
La forme précédente de cet arbre était kengai (en cascade), mais comme la branche tombante était cassée par la neige, je l'ai repositionné en le transformant de cette façon. Depuis lors, .20 années ont passé, les propriétaires se sont succédés et il est difficile de reconnaître la forme d'un pluvier aujourd'hui. Spiegazione del disegno.
A) Comme il faisait partie
d'un netsuranari (groupe aux
racines reliées) la racine qui le reliait à l'arbre
mère a été coupée ici.
B)
Ceci est une racine sortie de la branche.
C) Aujourd'hui ceci fait
fonction de tronc mais auparavant cette partie était une
racine.
D) J'ai eu l'intention de
couper cette racine pour faire ressortir le collet du vieux tronc.
Forme originelle de l'arbre
J'ai attaché un fil de fer |
La branche tombante était cassée aussi, pour éviter qu'elle ne se détache complètement je l'ai relié au moyen d'un fil à la partie supérieure. Mais à force de chercher à redresser la position initiale, elle a fini par mourir Quand on casse une branche, il faut éviter de faire cette erreur autrement on détruira la dernière veine de sève qui lui permet de survivre. Dans ce cas, il vaut mieux placer de la pâte cicatrisante sur la cassure ou enrouler un ruban isolant de manière à protéger la déchirure.
Quand la branche en cascade a été rompue, j'ai rempoté le Bonsaï et l'ai placé sur une pierre plate.
Voici l'aspect actuel
Dix-huitième exemple
Dessin A |
Dessin B |
Hauteur 59 cm
La racine de cet arbre de 35 ans se divise en deux. Comme sur le dessin A, c'était un kengai de type neagari (racines découvertes). Il a été mis en terre en pratiquant la greffe par approche (yobi), comme sur le dessin 8. Comme les branches basses étaient très raides, je les ai coupées après la greffe.
14. Komono Bonsaï (petits bonsaï)
14.1. Comment former des shoin ou des mame Bonsaï
Il est essentiel de bien choisir le matériel de départ pour construire des petits Bonsaï
(shohin) et des mini (mame) que l'on peut tenir dans la paume de la main. Les sujets les plus
adaptés sont ceux avec des aiguilles courtes et produisant beaucoup de bourgeons.
Ceux qui ont des aiguilles longues mais vigoureuses et ceux aux troncs fins et élégants sont
aussi des sujets convenables.
Pour les mame Bonsaï les variétés naines et les arbustes sont conseillés, mais de toute façon
l'important est de travailler de manière équilibrée, en créant une harmonie entre le pot,
le tronc, les branches et les aiguilles.
Parfois on rencontre des Bonsaï d'une certaine dimension placés dans de petites poteries,
mais ce n'est pas recommandé. C'est une erreur comme l'est pour un adulte de porter des
chaussures d'enfant
Pour les petits Bonsaï il est très important de conserver un bon équilibre et de bonnes
proportions.
14.2. Caractéristiques des petits Bonsaï
Par rapport aux Bonsaï de taille moyenne et grande, les petits Bonsaï offrent les avantages
suivants:
I ) Ils deviennent de véritables Bonsaï en peu de temps...
Les plants tirés de semis, de bouture ou de marcotte prennent l'aspect de Bonsaï en peu
d'années.
2) Ils ne prennent pas beaucoup de place...
Il est fort possible de pratiquer l'Art du Bonsaï dans un appartement sans jardin, en installant les arbres sur la terrasse, l'appui des fenêtres etc.
3) Ils sont faciles à transporter...
A cause de leur légèreté, les déplacer n'est pas fatigant, même pour les personnes âgées.
4) Ils sont économiques à tous les points de vue...
a)
Faciles à rempoter, ils ont besoin de peu de terre, d'eau,
d'engrais et de fil pour les ligaturer
b)
On passe peu de temps à les mettre en forme et il
est possible d'en travailler prés de 40 dans une journée.
c)
Le travail qu'ils demandent est aussi léger
qu'eux.
d)
Toutes les interventions, comme le pincement des bourgeons par exemple,
sont plus simples à exécuter
5) Il est possible de les conserver toujours avec soi...
Si c'est nécessaire, on peut les emporter en voyage pour quelques jours sans problèmes.
6) Le matériel de départ est économique...
En général le matériel pour les petits Bonsaï est extrêmement économique, spécialement celui de semis qu'on trouve facilement à peu de frais. En plus, ceux qui sont capables de pratiquer la greffe de jeunes pousses (metsugi) peuvent obtenir un véritable Bonsaï en seulement 3 ou 4 ans. Il est très satisfaisant de créer un joli Bonsaï avec un plant bon marché en le formant dés le départ.
14.3. Mise en forme des petits Bonsaï
On entend souvent dire que les arbres aux grandes feuilles ne sont pas adaptés pour faire
des Bonsaï mais cette règle n'est pas toujours juste. En fait ces arbres doivent être formés en
mettant en valeur leurs meilleures caractéristiques, et ils doivent être appréciés en fonction
de ces particularités.
Par conséquent un arbre avec de grandes feuilles doit être jugé sur la base des critères relatifs
aux arbres de cette espèce.
Cette règle vaut aussi pour juger les Bonsaï de Pin pentaphylla.
Il existe des aiguilles fines, tordues etc., mais il ne faut pas trop se préoccuper de comment
sont faites les aiguilles car c'est selon la qualité de la mise en forme que l'arbre prendra ou
perdra de la valeur
Une autre manière erronée de juger un Bonsaï est de se laisser influencer par la mode du
moment.
Comme le Pin pentaphylla est très flexible par rapport aux autres conifères, il est plus facile à
travailler pour réaliser des formes spécifiques. En plus cette espèce abonde de branches assez
fournies, avec des formes élégantes et des aiguilles fines et courtes, ce qui en fait un matériel
idéal pour créer de petits Bonsaï.
Un autre avantage important de cette espèce est sa longévité.
Les petits Bonsaï peuvent être créés à partir de matériel tiré de semis, au moyen de greffe,
de bouture et par marcottage.
Arrosage
Un élément important dont il faut tenir compte dans l'entretien est l'arrosage.
Spécialement pendant l'été, il est nécessaire d'arroser les mini Bonsaï 2 ou 3 fois par jour
Si, pour quelque motif cela s'avérait impossible, on conseille d'enterrer les pots dans du sable
humide conservé dans une caisse adéquate.
Lorsqu'on les laisse sur une étagère normale, il faut arroser à deux ou trois reprises car en
une seule fois on ne réussit pas à apporter de l'eau jusqu'au fond du pot. Si on les place dans
le sable, il faut prendre garde à ce que les racines ne sortent pas par les trous de drainage.
Si cela arrivait, on doit les tailler rapidement sinon celles à l'intérieur du pot disparaîtraient
causant de graves dommages à l'arbre.
Lorsqu'on a peu de mini Bonsaï il est possible de les immerger dans l'eau une fois par jour
selon les besoins.
Pendant la période de croissance des bourgeons, arroser moins souvent pour freiner le
développement.
Terreau
Pour obtenir un bon matériel de départ, il est nécessaire de cultiver le jeune plant dans
un pot de petite taille et non en pleine terre. Sinon la croissance sera trop importante,
avec des entre-nœuds longs et des branches fortes.
On doit éviter l'emploi de terreau grossier; qui sèche facilement, à cause de la dimension
réduite du pot. Il vaut mieux utiliser un mélange fin avec de la poussière de tourbe.
Pour le Pin pentaphylla, I'akadama mélangé avec un peu de kiryu convient parfaitement.
On utilise communément un mélange composé de 7 parts d'AKADAMA et de 3 parts de kiryu,
mais on peut faire varier ces proportions selon les exigences du climat.
Engrais
En ce qui concerne la fertilisation, on conseille d'engraisser les petits Bonsaï le moins possible pour éviter qu'ils ne deviennent trop massifs. Il suffit de donner seulement un peu d'engrais à base de tourteaux (aburakasu).
Mise en forme
La manière de structurer un Bonsaï est toujours la même, que ce soit pour un grand ou un
petit Bonsaï. Toutefois, étant donné qu'un Bonsaï doit rappeler un arbre qui pousse dans un
milieu naturel, même petit il doit avoir la forme d'un arbre ancien.
Il ne suffit pas de mettre un petit arbre dans un petit pot La difficulté réside dans le fait de
construire un vieil arbre.
Il est difficile de maintenir compact pendant longtemps ce genre de Bonsaï, mais si l'on veut
freiner la croissance, on doit conserver toujours le même pot en réduisant de temps en
temps les branches et les aiguilles.
Pour obtenir un tronc court et gros on laisse pousser librement les branches. Elles seront
supprimées quand il aura atteint la taille souhaitée. Ou bien on laisse pousser l'apex sans
pincer jusqu'à ce que le tronc soit assez gros. Dans ce cas il est nécessaire d'effectuer
la suppression de la cime avec beaucoup de précautions pour que la section ne soit pas trop
mise en évidence.
Il est bon de rappeler que, dans la construction d'un Bonsaï, on doit s'inspirer de l'œuvre de
mère Nature. C'est pourquoi il faut éviter toute opération qui, dans le futur; pourrait mettre
en évidence les interventions artificielles.
Ce qui reste fondamental dans le Bonsaï, c'est montrer la beauté naturelle sans laisser voir
le travail de l'homme.
Mini Bonsaï
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lVème - Le Pin pentaphylla
1. Types de Pin pentaphylla
Au Japon le Pin pentaphylla pousse spontanément dans plusieurs régions. Cette espèce d'arbre a été beaucoup étudiée par les botanistes et ceux-ci l'ont divisé en plusieurs catégories. Selon moi les variétés de Pins pentaphylla peuvent être regroupées, grosso modo, en trois familles au sein desquelles il existe plusieurs différences, à cause des zones de croissance ou pour d'autres raisons.
Tachisho (croissance verticale)
Le Pin pentaphylla commun pousse verticalement, une de ses caractéristiques étant la dureté de son bois.
Haishô (Rampant)
Cette catégorie correspond aux arbres qui poussent dans les régions neigeuses: pour se protéger du froid les veines du bois sont extrêmement étirées, l'écorce est très épaisse et sous la surface on peut noter des veines transversales semblables à un étranglement. Les branches de ce pin sont assez flexibles pour que la neige ne puisse les casser Les autres particularités sont: les graines qui n'ont pas de poils, les aiguilles et les petits rameaux qui sont plus gros que l'espèce commune et enfin la pointe du bourgeon est blanchâtre. Cette variété est facilement reconnaissable à l'odeur forte de sa résine. Il existe plusieurs autres variétés, comme han haishô (semi-rampant), chu haishô (moyennement rampant) et shô haishô (peu rampant). L'écorce du Pin pentaphylla rampant est finement rugueuse.
HlMESHÔ
Cette variété pousse au milieu des pins rouges, dans les zones habitées ou sur les collines mais pas en haute montagne. Les aiguilles sont plus fines et douces, sans tâches blanches et d'aspect peu vigoureux.
1.1. Différents types d'aiguilles
Récemment la tendance à classer de manière systématique la qualité des aiguilles s'est développée, mais selon moi il est plus important de les évaluer selon les caractéristiques de chaque variété plutôt que de codifier avec des règles trop rigides.
Il est possible que j'exagère mais je peux affirmer qu'il n'y a pas deux Pins avec des aiguilles parfaitement égales et de toute façon, j'ai cherché à les classer selon ma méthode.
- Hariba (aiguilles parfaites)
Les aiguilles sont bien droites et pointues.
- Haiyo (aiguilles en forme de coupe)
Vu de côté, les touffes d'aiguilles nouvelles ont une forme semblable à une coupe, avec le centre vide.
- Futsuba (aiguilles normales)
Ce type d'aiguilles n'est ni parfaitement droit, ni trop déformé.
- Yoreba (aiguilles ondulées)
J'ai donné ce nom aux aiguilles ondulées et tordues.
- Tsukamiba (aiguilles qui accrochent)
Ce sont des touffes d'aiguilles neuves qui se resserrent vers la pointe comme si elles attrapaient quelque chose.
- Atsumariba o matomeba (aiguilles rassemblées)
Ce sont cinq aiguilles réunies en groupe comme si ce n'était qu'une seule. Selon moi il n'y a pas de doute que c'est dans leur nature mais il y a probablement une cause externe.
- Orizuruba (aiguilles comme un oiseau d'Origami)
J'ai baptisé ainsi les touffes qui portent des aiguilles courtes et irrégulières,, avec une partie qui pousse vers le haut et l'autre vers le bas.
- Oniba (aiguilles diaboliques)
Les aiguilles de ce type sont grosses et longues. On les trouve souvent sur des Pins de forme rampante.
- Akamatsuba (aiguilles du type Pin rouge)
Comme le nom l'indique, ces aiguilles sont presque identiques à celles du Pin rouge. En particulier la couleur est complètement différente de celle du Pin pentaphylla commun.
- Shimofuriakame (aiguilles claires et bourgeon rouge)
Ce sont des aiguilles idéales pour créer des Bonsaï car leur couleur est très vive. Elles sont vraiment belles car au bout des aiguilles de l'année précédente les nouveaux bourgeons sortent rouges.
- Kataba (aiguilles rigides)
C'est un type d'aiguilles qui tombe facilement seulement en touchant, mais ce n'est pas mauvais comme aspect.
- Yawarakaiha (aiguilles fortes)
Ce sont des aiguilles extrêmement résistantes.
- Ogonsei (aiguilles dorées) ,
Ce sont celles qui restent de couleur jaunâtre toute l'année. Certaines variétés deviennent vertes par la suite.
- Nochiaze (aiguilles changeantes)
Ces aiguilles sont pâles quand elles sortent, mais elles prennent de la couleur en automne. Certaines naissent toutes blanc jaunâtre mais elles sèchent facilement.
- Haniriba (aiguilles tachées)
Il existe différents types de tâches.
- Janome (œil de serpent)
Aiguilles avec des taches blanches et jaunes souvent situées en trois points.
Les meilleures sont celles qui sont vertes au bout car si la pointe est blanche ou jaune,
elle brunira facilement
- Nakajiro (centre blanc)
Dans cette variété la tache claire se trouve au milieu de l'aiguille alors que la pointe est verte.
- Sokoshiro (base blanche)
La zone blanche se situe à l'attache de l'aiguille.
- Shinjiro (apex blanc)
Aiguilles avec une trace blanche sur la pointe. Brunit facilement.
- Junpaku (blanc pur)
Les aiguilles sont complètement blanches et sont très délicates.
- 0 (jaune)
Les aiguilles sont complètement jaunes et sont très délicates;
- Shimahaniri (striée)
L'aiguille est rayée de blanc et jaune, irrégulièrement dans le sens de la longueur
- Gomahaniri (sésame)
C'est une aiguille avec des taches blanches et jaunes qui rappellent les grains de sésame.
- Higawari (changement quotidien)
C'est une variété qui change de couleur de façon temporaire à cause du soleil
excessivement fort.
On doit faire attention au moment de l'acquisition- car il est facile de se tromper
Outre ces divers types, on peut trouver des aiguilles avec d'autres particularités dont l'aspect est du à l'emploi de pesticides ou de désherbants.
1.2. Divers types d'écorce
Ecorce noire
Ce type d'écorce se trouve fréquemment dans les zones de moyenne montagne.
Ecorce rouge
Le Pin pentaphylla avec l'écorce rougeâtre se trouve en haute montagne et sur le mont
Azuma, surtout dans la partie intérieure de la région.
Ecorce blanche
Celle-ci semble avoir été comme poudrée. On la trouve souvent dans les zones très
venteuses et c'est pourquoi je pense qu'elle devient blanche à cause du vent.
Ecorce diabolique (onikawa)
Est extrêmement rugueuse.
Ecorce fine
Elle a une peau fine, quelque fois elle rappelle une peau de serpent.
Ecorce tendre
Elle est lisse et fine comme une feuille de papier et elle casse dés qu'on la touche.
Ecorce rugueuse
Elle devient déjà rugueuse dés l'âge de deux ou trois ans.
Ecorce rocheuse
Se souvenir de la surface d'une roche.
Ecorce en peau de python (nishikise)
Elle est semblable à l'écorce du Pin noir dure avec des crevasses profondes.
Corteccia nishiki
Ecorce en peau de python sur les branches (edanishiki)
Il existe deux types appartenant à cette espèce: dans le premier type l'écorce du tronc n'est
pas plus rugueuse que celle des branches, comme si elle avait été incisée par un couteau.
On trouve souvent l'autre type dans les variétés naines ou de pépinière: l'écorce devient
rugueuse ça et là, en différents points des branches,
Ecorce en peau de serpent fendue (mishirazunishiki)
Les branches avec une ecorce de ce type meurent souvent car les canaux de sève s'abîment
facilement. On peut considérer cela comme étant une maladie causée par une mauvaise
nutrition, c'est pourquoi si l'on rencontre ce genre de problème il est nécessaire de le
résoudre par un apport abondant d'engrais.
Ecorce en carapace de tortue
Elle se casse en prenant l'aspect d'une carapace de tortue.
Ecorce avec des verrues
A cette catégorie appartiennent celles qui se forment de plusieurs dimensions, tendres
et dures.
Ecorce avec des verrues à fleur
Dans ce cas, sur la pointe de la verrue apparaît une couleur mauve pâle.
Ecorce gommeuse
Elle a des caractéristiques semblables à celle du Pin rampant car elle se forme dans le même
milieu. On peut relever sa couleur blanchâtre et son épaisseur; elle est faite de matière
élastique qui rappelle la gomme.
Tant le tronc que les branches peuvent être pliées facilement avec du fil de fer mais à peine
a-t-on enlevé le fil que tout reprend la forme originale. Ce type d'arbre a toujours besoin
de fil.
1.3. Autres éléments caractéristiques
Variété riche en résine
Sur les Pins riches en résine, il se forme presque toujours des espèces de verrues aux points
où celle-ci s'accumule. Quand le bois contient de la résine en abondance, shari et jin ne
pourrissent pas facilement.
Variété à bois dur
C'est une espèce d'arbre au bois très dur; difficile à plier et à redresser
Variété fragile
Le bois manque d'élasticité et les branches pliées cassent facilement. Il ne convient pas
d'arroser l'arbre pendant la période de mise en forme. Il vaut mieux ligaturer quand la terre
est légèrement sèche.
Variété qui grossit vite
Si l'on nourrit normalement, cette variété pousse beaucoup plus vite que les autres.
Variété qui ne pousse pas
C'est le type d'arbre qui ne grossit pas, indépendamment de la nourriture. Il convient
pour être travaillé dans la forme itokengai (cascade en forme de fil) ou en hosomikimono
(Bonsaï au tronc fin).
Variété qui s'enracine facilement (du tronc et des branches)
C'est un matériel très exploitable en Bonsaï. Par exemple un arbre qui possède de
belles aiguilles peut être greffé sur Pin noir pour accélérer sa croissance et ensuite on
peut marcotter pour créer un kabudachi, mikimono (multitroncs), ikadabuki (radeau)
ou nezuranari etc. On peut aussi obtenir un bon résultat facilement en bouturant.
Variété qui met peu de racines
Quelle que soit la technique employée, aucune racine n'est émise. Il ne reste qu'à effectuer
des greffes de racine pour le multiplier
Variété aux branches pendantes
Il est parfois dans la nature de l'arbre d'avoir des branches qui pendent. On cherche à les
redresser avec du fil mais, dés qu'on a dé ligaturé, elles reviennent à leur position initiale.
Variété dont les branches poussent verticalement
Les nombreuses petites branches de cette espèce s'allongent vers le haut avec la forme du
Zelkova serrata. On peut trouver un Pin sur des dizaines de millier avec ces caractéristiques.
Il serait antiesthétique d'abaisser fortement les branches qui se tournent vers le haut et
il serait mieux, si possible, de mettre en évidence leur nature.
Variété au tronc fin et long courant sur la terre
Cela rappelle une plante rampante. C'est un genre qui était apprécié au début de l'ère
SHÔWA ( 1926-1988); c'était parfait pour former des cascades filiformes (itokengai).
Variété au tronc droit
Autant les branches que le tronc poussent en tenant naturellement la position droite,
dans la forme chokkan, sans avoir à intervenir avec le fil.
Variété où // est impossible de distinguer tronc et branches
Il est difficile de mettre en évidence le tronc avec un arbre dont la ramification copieuse
démarre de la base.
Ce type d'arbre est difficile à travailler en Bonsaï car les branches deviennent souvent plus
grosses que le tronc. La seule manière de le travailler est de garder une seule branche et de
lui donner une forme extravagante.
Variété au tronc contordu
Le tronc est tordu comme celui du grenadier
Variété qui pousse en serpentant
Il pousse en formant naturellement des courbes mais sans se tordre. Même les branches sont
sinueuses et les bourgeons sortent dans plusieurs directions.
Variété avec des entre-nœuds distants
Il n'y a pas d'aiguilles entre les vieilles et les nouvelles, ce qui crée une zone vide malvenue car
impossible à combler
Variétés sur lesquelles il est possible de greffer
des jeunes pousses et variétés sur lesquelles c'est
|
impossible
Il existe des variétés qui acceptent facilement la
greffe et d'autres qui ne l'acceptent pas.
Ces dernières ne pourront donc pas être retenues
pour employer cette méthode, y compris comme
porte-greffe.
J'ai également cherché à classer les Pins pentaphylla
selon leur nature, car c'est un autre critère à ne pas
oublier
Observons le Dessin de la pigne de Pin pentaphylla:
les graines contenues dans la partie hachurée n'ont
pas suffisamment de force, c'est pour cela que les
arbres nés de celles-ci pousseront mal et seront
faibles.
Tous les jeunes plants conviennent, toutefois,
comme matériel pour name Bonsaï, shohin, neagari
ou pour bunjinchô au tronc fin.
Pigne de Pin pentaphylla
2. Pin pentaphylla du Monte Azuma
Dans le monde du Bonsaï on considère que les meilleurs Pins pentaphylla viennent de l'île de Shikoku et de la région de Nasu. Pourtant, m'étant souvent rendu sur le Mont Azuma, j'ai observé, semé et fais pousser les Pins pentaphylla que j'ai vu pousser de plusieurs façons. J'ai surtout trouvé des Pins de hauteur moyenne, de forme originale et je me suis rendu compte que dans cette région poussent des exemplaires aussi beaux que ceux qui se trouvent sur l'île de Shikoku. Il arrive probablement la même chose dans d'autres régions du territoire japonais. Cela revient à dire qu'un Pin avec de bonnes caractéristiques peut être trouvé dans toutes les régions et pas exclusivement à Shikoku ou Nasu. J'ai eu l'occasion de travailler un Pin pentaphylla du Mont Azuma, très beau, qui avait été vendu comme Pin de Shikoku... alors qu'il est possible de trouver des Pins de Shikoku avec de mauvaises aiguilles qu'on prend pour des Pins du Mt Azuma.
Celui qui agit dans le monde du Bonsaï ne devrait pas avoir de préjugés mais devrait évaluer les choses de manière correcte, selon des critères justes.
2.1. Particularité du Pin pentaphylla du Mont Azuma
Il n'est pas possible de définir en
peu de mots les caractéristiques
du Pin pentaphylla du Mt Azuma
car de nombreuses variétés
appartiennent à cette espèce.
Malgré les études qui ont été
réalisées à ce sujet, on ne se
prononce pas sur ses caractéri
stiques particulières.
Dans la liste suivante, j'ai essayé
Croissance spontanée de Pins pentaphylla de classer les particularités que
avec de belles aiguilles j>aj notées en les observant
attentivement.
1)
On remarque sur les aiguilles de belles taches blanches et le revers se présente souvent de couleur argentée.
2)
Le tronc se développe rapidement car les bourgeons sortent en
abondance.
3)
L'écorce devient rugueuse assez vite.
4)
Les aiguilles sont grosses, dures et robustes.
5)
La greffe prend facilement
6)
Il existe beaucoup de variétés
d'aiguilles
7)
C'est une espèce riche en variétés d'écorce.
2.2. Types d'aiguilles et de bois variables selon les zones de croissance
Comme je l'ai indiqué dans le dessin, la chaîne des Monts Azuma est composée de plusieurs montagnes et les particularités des aiguilles des Pins que j'y ai vu pousser varient de l'une à l'autre.
Parfois on trouve des arbres aux aiguilles très belles au milieu d'autres qui en ont de fort laides. Les jeunes plants nés de la même pigne ne sont pas égaux entre eux: des graines d'un bel arbre ne naissent pas toujours de beaux sujets, même si c'est généralement la règle. A une époque on trouvait beaucoup de matériel excellent pour Bonsaï mais aujourd'hui, avec l'interdiction de prélever des arbres sauvages, il n'y a pas d'autres possibilités que de pratiquer le semis. Dans la partie située à l'extérieur de la ligne pointillée, on ne trouve pas de bonnes graines. Si l'on souhaite s'en procurer de valables, il est nécessaire d'aller vers l'intérieur des montagnes.
A une époque, lorsqu'il n'existait pas de route goudronnée, il était pénible de marcher à la recherche de graines jusqu'au fin fond des montagnes.
Beaucoup se sont contentés de récolter des graines dans les zones faciles à pénétrer, provoquant ainsi la dégradation de la qualité du Pin de Fukushima. Par chance, après la construction de la route, des graines de meilleure qualité ont pu être récoltées.
|
Pigne s récoltées sur le Mont Azuma. Les meilleures graines viendront de la pigne ronde |
Carte du Mont Azuma 1 - Route panoramique 2 - Higurashinomatsu 3 - Mont Hiraïshi |
Les graines peuvent être ramassées seulement par les personnes possédant l'autorisation de l'Office des Forêts, pour une période donnée et une quantité définie. Pour la région ouest de la commune de Fukushima, on arrive à semer prés de 50 à 60 millions de Pins pentaphylla chaque année.
2.3. YatsufusashO (Pin à huit branches)
Les Pins pentaphylla de cette espèce poussent en abondance sur le Mont Azuma: ils sont
appelés ainsi car du même point sortent de nombreux bourgeons.
Avant tout, pour être un bon sujet, le yatsufusa doit avoir de nombreuses pousses avec des
aiguilles courtes fines et un bois dur et compact.
C'est une espèce idéale pour shohin (petit Bonsaï) à cause de la qualité des aiguilles.
Quand le tronc mesure plus de 30 cm, l'arbre perd son naturel et sa puissance à cause
des aiguilles trop courtes et fines qui ne sont pas en rapport avec la grosseur et la hauteur
du tronc.
Lorsqu'on laisse l'arbre se développer librement, tant en hauteur qu'en grosseur on finit par
perdre la caractéristique du yatsufusa. Depuis peu, beaucoup de bonsaïstes ont tendance à
les faire grossir rapidement pour pouvoir les vendre à meilleur prix mais il est plus important,
pour faire un Bonsaï, de maintenir l'arbre dans une dimension réduite pendant 5 ou 10 ans,
ce qui est indispensable pour lui faire prendre un aspect ancien et majestueux.
Un arbre qui a poussé rapidement conserve un aspect toujours jeune, tant dans l'écorce que
dans la forme.
Tous les pins ayant beaucoup de bourgeons ne font pas partie de cette catégorie: même si
dans les cas suivants beaucoup de pousses se développent, ceux-ci ne sont pas considérés
comme yatsufusa.
1)
En remplacement des pousses du printemps brûlées par un gel tardif, de nouveaux bourgeons sortent en abondance. Ce phénomène arrive aux arbres de montagne.
2)
Quand des arbres faibles ou prélevés en
montagne reprennent de la vigueur ils rejettent un grand nombre de bourgeons de
manière désordonnée, sur la cime et les branches.
3)
Après le traitement d'un arbre attaqué par des insectes,
celui-ci reprend de la vigueur et rejette régulièrement beaucoup de bourgeons.
4)
Lorsque la deuxième pousse est endommagée par le
vent froid, les aiguilles ressemblent généralement
à celles de yatsufusa.
5)
Quand, vers le mois de mai, les pousses de printemps sont coupées, de nouveaux bourgeons naissent de façon désordonnée et sont appelés «hanuki
yatsufusa».
6)
Après que les pousses de printemps aient été éliminées, de nouvelles sortent en abondance mais irrégulièrement. Celles-ci sont appelées metsubushi yatsufusa, ce qui signifie «yatsufusa naît de
bourgeons détruits». Cette
pratique n'est pas conseillée à
cause du
risque de ne voir aucun bourgeon repousser
7)
Lorsque les pousses sont mangées par des chenilles au
cours de la culture en pleine terre, il naît par la
suite des bourgeons très rapprochés qui ressemblent à ceux du yatsufusa
|
Il y a plus de dix ans, alors que c'était la mode du YATSUFUSA, on disait que celui qui vendait un arbre de deux ans avait réussi à gagner suffisamment d'argent pour acheter deux litres de graines de Pin pentaphylla. A cette période, on entendait des discours absurdes et incroyables, du style: «On a vendu un yatsufusa un million de yens alors qu'il n'en valait même pas vingt ou trente mille».
yatsufusa anormal, avec des repousses directement sur la base
Aiguilles de bonne qualité
2.4. Méthode correcte pour alléger les branches
du YATSUFUSA
Il est nécessaire de tailler à temps les branches de yatsufusa, car de nombreuses branches naissent d'un même point en formant un nœud sur le tronc, comme indiqué sur le Dessin.
Si on laisse pousser librement un yatsufusa, beaucoup de branches sortent du même endroit avec des entre-nœuds vides, ce qui fait grossir le tronc de manière irrégulière. C'est pourquoi il est nécessaire de tailler à temps. Lorsqu'on élimine le branches superposées, on doit en conserver certaines longues et d'autres courtes, de façon à répartir la nutrition en fonction des déformations du tronc. Il faut éliminer toutes les branches superflues en faisant attention à en garder alternativement des courtes et des longues, sans qu'elles soient superposées.
Mon vieux Maître SAITA Kinsaku
Mon maître était un homme avare de paroles.
Il y a un proverbe qui dit : «Il n'y a pas de grand Maître chez les bavards». Même un grand
sculpteur comme Maître Hidari jingoro ne parlait pas, mais pourtant était très drôle, je pense
que mon maître appartient à cette catégorie de personnes taciturnes. Il m'a enseigné que le
Bonsaï ne doit pas être trop artificiel, car c'est une œuvre miniature naturelle, et qu'il ne doit
pas avoir une forme arrondie sous peine de manquer de relief et de mouvement.
Tout le monde est capable de tailler des branches et des feuilles de manière ordinaire,
mais pour créer un Bonsaï il ne suffit pas d'enlever scrupuleusement les feuilles avec les
ciseaux. Le secret réside dans l'élan donné à la forme, comme si on devait réaliser un dessin
de l'arbre lui-même.
Le meokoshi (relever les pointes des branches) que pratiquait mon Maître n'était pas
bien régulier, il se préoccupait davantage de l'équilibre général que des détails. Il me disait:
«On ne réussit pas à obtenir de bons résultats si l'on travaille sans résolution. Si tu te
préoccupes plus de la valeur de l'arbre que des travaux à faire, alors tu ne pourras ni tailler ni
plier les branches».
Mais moi qui était timide, je ne réussissais pas à vaincre ma peur d'abîmer ou de faire mourir
un arbre. En plus, un jour que mon Maître m'aidait à plier des branches avec force et que je
sentais un bruit de déchirure, je lui dis: «Maître, ce serait mieux d'attendre, si ça casse ce sera
une faute». Mais lui continua à plier jusqu'à ce que la branche prenne sa place. Cet épisode
m'a fortement marqué et je m'en souviens toujours.
Mon Maître était vraiment très bon pour choisir la face d'un arbre et il m'a donné beaucoup
de conseils utiles et importants.
Il me disait:
- «il est
essentiel de bien choisir la face, en identifiant les meilleurs aspects de
l'arbre à
formen>.
- «il ne faut
pas masquer la note caractéristique de l'arbre»;
- «Bien
observer le pied et le départ du tronc (tachiagari)»;
- «Contrôler la
profondeur»;
- «Corriger
chaque ramification défectueuse».
Les défauts d'un arbre sont immédiatement découverts par le regard d'un Martre tel que lui,
mais pour les débutants il n'est pas facile de les identifier comme cela arrive aussi pour ceux
qui pratiquent le Bonsaï de temps en temps, en ne s'engageant pas avec sérieux.
Il est très important de savoir apprécier à sa juste valeur le matériel de base, non seulement
pour le Bonsaï mais aussi pour tous les genres de travail: comme il est important pour
un médecin de faire un diagnostic juste, pour un bonsaïste il est nécessaire d'apprécier
correctement l'arbre, un mauvais diagnostic pouvant entraîner la ruine de l'arbre
pour toujours.
Pour cela aussi mon Maître était tellement réputé qu'on le considérait comme étant le
meilleur de tout le Japon.
Dans les Dessins suivants, j'ai représenté un épicéa de Ezo: le premier dessin le montre
travaillé selon mon point de vue, alors que je venais juste d'entrer chez le Maître; le second
est le même arbre travaillé selon ses conseils. En les observant bien, on peut certainement
comprendre la différence entre mon idée et la sienne.
Une fois je me suis rendu avec lui à Kori Yama pour un travail. Une personne du nom de Nami Iri lui avait demandé de mettre en forme un épicéa de Ezo (voir dessin), pour avoir une œuvre du meilleur maître du Japon. On l'a travaillé ensemble et je me rappelle que les honoraires étaient de trente yens pour lui et dix pour moi. A cette époque, le salaire d'un employé était de trente, quarante yens par mois, c'est pourquoi je dis au maître que je ne pouvais accepter ce salaire car le client aurait du payer une somme correspondant à un mois de travail alors que je n'avais travaillé qu'une journée. Non seulement le maître me donna quarante yens mais il en ajouta cinq en supplément car je n'avais pas eu le temps de m'arrêter pour manger
Les voisins de la maison du client disaient que s'il pouvait se permettre le meilleur bonsaïste du japon c'était grâce à sa femme qui travaillait aussi. Autrefois la valeur de l'argent était meilleure. Aujourd'hui je pense qu'il serait impossible de trouver un client qui paye une somme pareille pour mettre en forme un Bonsaï. Je pense que mon maître était bien te meilleur du Japon, mais je crois que le client l'était également.
Aujourd'hui je peux enseigner beaucoup de choses grâce au Maître Saïta Kinsaku qui m'a transmis tous les secrets sur ce métier
|
|
Voici le dessin que j'ai fait avant Ceci est le dessin de l'arbre réalisé avec
de travailler l'arbre, les indications du Maître.
en imaginant l'œuvre finie II a exécuté la pliure du tronc avec beaucoup
d'audace. Penser réussir le pliage d'un tel tronc comme il voulait, jusqu'à lui donner la forme désirée, me paraissait incroyable. Le Maître a laissé beaucoup de chef-d'œuvres
ABE Kurakichi
|
Il naît le 8 septembre 1908 dans la commune de Fukushima.
Déjà passionné de Bonsaï dés l'école élémentaire, il poursuit l'étude de cet art à la fin de sa scolarité, alors qu'il s'occupe de travaux agricoles. A l'âge de 25 ans, il confie le soin de ses Bonsaï à son frère aîné et il part pour Tokyo où il entre comme apprenti dans le jardin de M.Saïta 'Hojûen', à Sugamo. Avec son Maître il se rend dans plusieurs régions du japon, Kobe à l'ouest, Yamagata et Sendaï au nord pour y travailler des Bonsaï pour des clients.
Après la guerre il se consacre exclusivement à l'étude de la technique Bonsaï. Il soigne les Bonsaï de la Cour Impériale à partir de 1955 pendant quatre ans. On lui reconnaît le mérite d'avoir contribué à la divulgation et au grand développement du Bonsaï, grâce à ses longues années d'étude sur le terrain et à sa recherche sur la culture et la protection des arbres et des plantes sauvages. Les honneurs suivants lui ont été attribués :
- 19 novembre 1966 : Prix du
Conseil Provincial, Azuma, province de Fukushima.
- 30 septembre 1968 : Prix du maire de la ville de Azuma, Satô Yoshikachi.
- 3 mai 1971 : Prix du préfet de la province de Fukushima, Kimura Morie.
- 2 novembre 1972 : Prix du
Conseil provincial de Fukushima.
- 28 mai 1975 : Prix du
premier ministre (Kishi Shinsuke), Président de l'Association
Japonaise de Bonsaï.
I 6 mars 1975 : Cérémonie inaugurale du monument construit en son honneur
- I er avril 1980 : Prix du maire de la ville de Fukushima, Kawarada Minoru.
Adresse actuelle: Fukuyashiki, Furuyashiki Ariniwazaka Aba Fukushima-shi.
Glossaire des termes japonais
ABURAKASU Engrais
AKADAMA -Terre japonaise
AZUMAKOFUJI - Mont de la région de Azuma
ARAKI - Arbre sauvage qui n'a jamais été travaillé
BUNJINGI Lettré (Literati)
CHIDORI - Pluvier
CHIKARAEDA - Branche pour faire grossir le tronc
CHISHIMA Bambou
CHOKKAN - Droit formel
EZOMATSU - Epicéa de Ezo
FUTAMATAEDA - Branche fourchue
FUKINAGASHI - Battu par les vents
FUKUSHIMA - Nom de la ville et de la province
GANKORAN - Nom d'une essence
GOKAN - 5 troncs
GOSHIKI - 5 couleurs
HAGAWARI HANIRI -Aiguilles multicolores et tachées
HAISHÔ - Rampante
HAMAKIU - Chasse-démon (de bon augure)
HAN KENGAI Semi-cascade
HASHIRI-A sacrifier
HASHIRI EDA - Branche longue à supprimer
HIGURASHI - Le temps qu'on ne voit pas passer
HIJI Coudé
HIMEKOMATSU - Pin pentaphylla
HIMESHÔ - En plaine
HIRAISHIYAMA - Nom d'une montagne
HOSOMIKIMONO - Bonsaï au tronc fin
IBO MIKI -Tronc avec des cicatrices
IKADA - Radeau
IKADABUKI - Forme en radeau
IKARIJN - Jin en forme d'ancre
IKEBANA - Composition florale
IN AZUMA - Eclair en zigzag
ISHIZUKI - Arbre sur roche (forme rupestre)
ITO KENGAI - Cascade en forme de fil, à plusieurs troncs
JIDAKE - Bambou
JIMUGURI - Groupe soulevé
JIN - Jin, partie morte conservée
JINGARE - Qui porte des jin
JODO - Nom de la plaine au pied des monts Azuma
KABUDACHI - Groupe d'arbres soudés, cépée
KANNUKI EDA - Branches opposées
KANSAI - Région Ouest, Kyoto-Osaka
KASANARI EDA - Branches superposées
KATAYABURI - Forme extravagante
KAWARIGI -Arbre irrégulier
KEN - Unité de mesure (1,80 m2)
KENGAI Cascade
KIO - Fond bombé, non plat, d'un vase
KYRIU Sable
KIKI EDA - Branche principale
KOBAN - Monnaie ancienne
KOKUFU - Exposition ayant lieu en février àTokyo
KOMONO BONSAÏ Petits Bonsaï
KORABUKI - Carapace de tortue
KOROMOGAE - Remplacement des aiguilles
KUITSUKI EDA - Branche courte, mordante
KURUMA EDA - Branches en rayons de roue
KYOKU Courbe
M AME - Mini Bonsaï
MAMENKI - Mamenki
MATOMARI EDA - Plusieurs branches sortant du même point
MATSUTADA - Nom d'un jardin
METSUGI Greffe
MEOKOSHI - Soulever les pointes des branches
MIKIKIRI EDA - Branche qui coupe le tronc
MIKIMONO - Multitroncs
MINO KAKE - Recouvert d'un imperméable de paille
MIZUSUI - Canaux de sève
MIZUGOKE Mousse
MORITSUGI Tas de terre
MOTOTSUGI - Greffe de pousse sur racine
MOYÔGI - Presque vertical
MUSHADACHI - Groupe de Samuraïs
NAGASHIEDA - Branche à laisser croître
NEAGARI - Racines découvertes
NEBARI -Ancrage des racines
NEJIRE Contordu
NEJIREMIKI -Tronc contordu
NEMAWASHI -Taille des longues racines
NEMOTO - Centre de l'appareil racinaire
NEMOKAERI - Racine retournée
NETSURANARI - Racines reliées
NISHIKIMATSU - Pin avec des écailles
NOZOKI - Qui regarde en se cachant
OCHI EDA - Branche pendante
OHAGI - Nom d'un gâteau japonais
OMIYA -Ville de la banlieue de Tokyo
OYAFUKO EDA - Branche ingrate
SANKAN -Tronc triple
SASHIKI - Bouture
SEKKAI Craie
SHAKAN - Incliné
SENSU EDA - Branche en éventail
SEPPUKU EDA - Branche suicidaire
SHARI - Partie écorcée du tronc
SHIOBARA - Nom d'une montagne
SHIRAYAMA - Rhododendron
SHOHIN BONSAÏ Petits Bonsaï
SÔKAN -Tronc double
TACHIAGARI Collet
TACHIKI - Droit informel
TACHI EDA - Branche poussant vers le haut
TACHISHO - Croissance verticale
TAISHÔ - Nom d'une ère historique
TAKANMONO - Bonsaï multitroncs
TAKARABUNE - Navire chargé de trésors
TAKATORI - Marcotte
TAKIKARE - Pourriture des racines
TAKI KENGAI - Cascade en chute d'eau
TAMATSUKURI EDA - Branches en forme de plateaux
TARE EDA - Branche plongeante
TATSU - Dragon
TENJIN - Jin de la cime
TENTSUGI - Greffe de la cime
TOBI EDA - Branche volante
TOBINE - Racine aérienne
TOCHUSÔKAN - Double tronc à partir du milieu du fut
TOSHO - Genévrier rigide
TSUGIMONO - Ce qui est greffé
TSUGIKI -Arbre greffé
TSUKIRIMONO Artificiel
UCHIWAEDA - Branches en éventail
USAGI - Lapin
YAMAYORI - Arbres groupés à partir du semis
YATSUFUSA - A huit branches
YOBITSUGI - Greffe par approche
YOSEUE - Forêt
YOSHIZU - Protection en bambou
ZAININ EDA - Branche criminelle
SOM MAI RE
Photos ............................................................................................. pag. I
Préface ............................................................................................... pag. 5
Commentaire de l'auteur ABE Kurakichi ............................................... pag. 7
Higurashinomatsu (le pin du rêve éternel) .......................................... pag. 9
AVANT DE COMMENCER LE TRAVAIL DE FORMATION DU BONSAÏ
Divertir toute la famille avec le Bonsaï ................................................ pag. I 3
Si on veut créer un Bonsaï il faut choisir un arbre de qualité ................ pag. I 3
Ne vous laissez pas conditionner par la mode .................................... pag. 14
En suivant les tendances du Bonsaï de l'èreTaishô ............................ pag. 15
Organiser le Bonsaï en suivant l'école de la Nature................................ pag. 16
Mettre en forme le Bonsaï en l'harmonisant avec l'environnement .......... pag. 17
Marquer le caractère et l'individualité de l'arbre .................................. pag. 17
Importance de la mise en forme initiale pour créer
un Bonsaï remarquable......................................................................... pag. 18
Ne pas supprimer l'élément caractérisant l'arbre ................................. pag. 18
Ne pas donner une forme arrondie au Bonsaï....................... .'................ pag. 19
Mettre en évidence la beauté de l'espace vide ................................... pag. 19
Importance du moment opportun ....................................................... pag. 22
Pour le Bonsaï l'excès est interdit ........................................................ pag. 22
Particularité du Pin pentaphylla ......................................................... pag. 23
Comment identifier la face et l'arrière d'un bonsaï ? ............................ pag, 24
I - COMMENT CULTIVER LE MATIEREL POUR FAIRE DES BONSAÏ ?
1. Bonsaï de semis .................................................................. pag, 27
I. I. Conservation des graines ...................................................... pag. 27
1.2.
Semis....................................................................................... pag. 28
1.3.
Maintenance après le semis .................................................. pag. 29
1.4.
Culture
en plein champ .......................................................... pag. 30
1.5.
Courber
le pied de l'arbre sans utiliser du fil.............................. pag. 3 I
2. Bonsaï en pleine terre ........................................................... pag. 33
2.1. Méthode pour obtenir une courbe en
zigzag inazuma (éclair) ......................................................... pag. 33
2.2.
Méthode pour réaliser un bon nebari
(racines rayonnantes) . . . pag. 35
2.3.
Méthode pour faire grossir le tronc en
pleine terre .................. pag. 36
3. Bonsaï à partir de bouture .................................................. pag. 40
3.1.
Bouture
pour shohin Bonsaï (mini Bonsaï)
........................... pag. 40
3.2.
Bouture
pour créer le
porte-greffe .......................................... pag. 43
3.3.
Bouture
de deux ans d'une plante de semis ............................. pag. 43
3.4.
Bouture
de branche d'un vieil arbre ....................................... pag. 44
4 Bonsaï à partir de greffe........................................................ pag. 48
4.1.
Le
Pin pentaphylla doit être
greffé sur
Pin pentaphylla............... pag. 48
4.2.
Greffe
d'un bourgeon (œil)
sur racine (mototsugi) ............... pag. 49
4.3.
Diverses
manières de
greffer un bourgeon ............................ pag. 54
4.4.
Greffe
par approche (yobi) ................................................... pag. 56
4.5.
Divers
modes d'exécution
de la greffe par approche .............. pag. 57
4.6.
Méthode pour effectuer la greffe de racine (takatori)
.......... pag. 61
4.7.
Renouvellement des aiguilles (Koromogae) ........................ pag. 62
4.8.
Exemples pratiques de greffes .............................................. pag. 65
5. Bonsaï à partir de marcotte ................................................. pag. 71
5.1. Comment pratiquer une marcotte.............................................. pag. 71
5.2, Comment obtenir un Bonsaï kabudachi avec une marcotte . . . pag. 74
Il -TECHNIQUES FONDAMENTALES POUR METTRE EN FORME LE BONSAÏ
1.
Constance et
patience pour créer un Bonsaï ....................... pag. 79
2.
Transplantation et
arrangement des racines ........................ pag. 80
2.1.
Rempotage .......................................................................... pag. 80
2.2.
Recommandations
pour les pots ........................................... pag. 81
2.3.
Transplantation des plantes cultivées
en plein champ................ pag. 82
2.4.
Comment
intervenir sur un Bonsaï
affecté
d'une pourriture des racines .................................................... pag. 83
2.5. Mise en place des racines .................................................... pag. 84
3. Application du fil .................................................................. pag. 86
3.1.
Mettre
en forme grâce à l'application de fil métallique
............. pag. 86
3.2.
Cuisson
du fil de cuivre ........................................................ pag. 86
3.3.
Méthode pour appliquer le fil ................................................. pag. 88
3.4.
Méthode pour corriger la courbure d'un
tronc ......................... pag. 94
4. Choix des branches
(branches adéquates et branches défectueuses) .................. pag. 96
4.1. Différents types de branches incorrectes et méthodes
pour les corriger ..................................................................... pag. 96
4.2. Méthode pour corriger une branche sur laquelle des
rameaux secondaires ont poussé d'un seul côté........................ pag. 102
4.3.
Implantation
correcte des branches au départ du tronc ........... pag. 103
4.4.
Forme
des branches au départ
du tronc ................................ pag. 103
4.5.
Courbes
inadéquates
du tronc ................................................ pag. 104
5. Taille des branches .............................................................. pag. 105
5.1.
Comment
tailler des branches inutiles .................................... pag. 105
5.2.
Remplacement
de la cime ....................................................... pag. 107
5.3.
Comment
raccourcir une branche longue ................................ pag. 109
5.4.
Eclaircissement correct des branches .................................... pag. I 12
5.5.
Branches masquant un défaut ............................................... pag. I 13
6. Pincement des bourgeons .................................................... pag. I 14
6.1.
Pincement des chandelles
..................................................... pag. I 14
6.2.
Méthode pour raccourcir une cime trop
longue ....................... pag. I 15
6.3.
Opérations à éviter lors de la taille des chandelles et de
l'élimination des aiguilles.......................................................... pag. I I 6
7. Shari et jin ...................................................................... pag. I 17
7.1.
Comment
créer un jin ........................................................... pag. I 18
7.2.
Raison
d'être
des shari sur le tronc et la base
de l'arbre ....... pag. I 19
III - CLASSIFICATION DES DIFFERENTES FORMES
1. Chokkan (droit formel) .................................................... pag. 127
I. I. Divers types de chokkan..................................................... pag. 127
1.2. Comment organiser la forme chokkan ................................. pag. 128
2. Tachiki (droit informel)...................................................... pag. 132
2.1. Comment structurer la forme tachiki ................................... pag. 132
3. MoyOgi (presque vertical)................................................... pag. 140
3.1 Comment structurer la forme moyôgi .................................... pag. 140
4. Shakan (incliné) ................................................................ pag. 145
4.1 Comment structurer la forme shakan...................................... pag. 146
5. Sôkan (tronc double).............................................................. pag. 15 I
5.1.
Comment
choisir la face d'un sôkan .................................... pag. 15 I
5.2.
Comment
structurer la forme sôkan ..................................... pag. 153
6. Sankan (tronc triple)........................................................... pag. 160
6.1. Comment structurer la forme sankan .................................. pag. I 60
7. Bunjingi (lettré) ................................................................. pag. 164
7.1. Comment structurer la forme bunjingi ................................. pag. 164
8. Neagari (racines découvertes) ........................................ pag. 168
8.1.
Comment
naît un neagari...................................................... pag. I 68
8.2.
Comment
obtenir un neagari ............................................. pag. 169
9. Takanmono (Bonsaï multitroncs) ................................... pag. 173
9.1.
Conseils
pour créer des
Bonsaï
multitroncs ............................ pag.
173
9.2.
Comment
créer les
formes kabudachi (cépée) et
netsuranari (racine rampante) .......................................... pag. 174
9.3. Comment se produit dans la Nature la forme
ikadabuki (radeau) ............................................................. pag. 176
9.4. Comment
se produit dans la Nature la forme yamayori
. (plusieurs arbres se développent à
partir d'un groupe
de graines tombées au même endroit) ................................... pag. 177
9.5. Comment se présente dans la Nature la forme korabuki
(carapace de tortue) .............................................................. pag. 178
9.6. Comment se créé dans la Nature un groupe de forme
mushadachi (plusieurs Samouraï à pied - avec mille troncs) .... pag. 178
9.7. Comment se présente dans la Nature le groupe
de forme tachiagari............................................................. pag. 179
9.8. Comment créer la forme netsuranari
(racine rampante) .................................................................... pag. 180
9.9.
Comment
créer la
forme ikadabuki (radeau) ........................ pag. 181
9.10.
Comment
structurer les formes multitroncs............................... pag. 181
10. Fukinagashi (battu par les vents) ................................. pag. 188
10.1. Comment structurer la forme fukinagashi ............................ pag. 188
11. Kengai (cascade) ............................................................. pag. 191
I I. I. Comment structurer la forme kengai ..................................... pag. 191
12. Ishizuki (sur roche).......................................................... pag. 194
12.1. Comment sculpter la roche et comment
positionner l'arbre.................................................................... pag. 194
12.2. Comment créer la forme ishizuki ........................................... pag. 196
13. Formes qui sortent des figures classiques .......................... pag. 199
13.1.
Troncs fins et dansants - quelques exemples ......................... pag. 199
13.2.
Kawarigi (arbre extravagant).................................................. pag. 201
13.3.
Hamayumi (arc de bon augure) ........................................... pag. 202
13.4.
Kawarigatasôkan
(double tronc de forme extravagante)....................................... pag. 202
13.5.
Ikarjin (jin en forme d'ancre)................................................. pag. 203
13.6.
Sharimiki (shari du tronc)..................................................... pag. 204
13.7.
Nejiremiki (tronc contordu).................................................... pag. 204
13.8.
Comment
créer
artificiellement un tronc contordu....................... pag. 205
13.9.
Katayaburi (forme anormale ou
d'avant-garde)...................... pag. 206
13.10. Nemokkaeri (racine renversée) ............................................ pag. 206
13.1 I. Takarabune (bateau chargé de trésors)................................. pag. 208
13.12. Chidori (pluvier)..................................................................... pag. 209
14. Komono Bonsaï (petits Bonsaï) ...................................... pag. 212
14.1.
Comment
structurer des shohin ou mame Bonsaï................... pag. 212
14.2.
Caractéristiques des petits Bonsaï............................................ pag. 212
14.3.
Mise
en forme des mini Bonsaï................................................. pag. 21 3
IV - LE PIN PENTAPHYLLA (pin blanc)
1. Types de pins pentaphylla .................................................... pag. 220
I. I. Différents types d'aiguilles ..................................................... pag. 220
1.2.
Différents types d'écorces
..................................................... pag. 222
1.3.
Autres
éléments caractéristiques
............................................ pag. 224
2. Pin pentaphylla du Mont Azuma ......................................... pag. 226
2.1.
Particularité du Pin pentaphylla du Mont Azuma ....................... pag. 226
2.2.
Types
d'aiguilles et de bois variant selon la zone
.................... pag. 227
2.3.
Yatsufusashô (pin avec huit
plateaux) ............................. pag. 228
2.4.
Méthode correcte pour alléger les branches du yatsufusa..... pag. 230
Mon vieux Maître Saita Kinsaku........................................................ pag. 23 I
ABE Kurakichi ................................................................................ pag. 233
Glossaire............................................................................................ pag. 234
Note des traducteurs .......................................................................... pag. 244
NOTE des TRADUCTEURS
Ce livre n'étant pas qu'un ouvrage technique, nous avons essayé de conserver le langage particulier de l'auteur sans trahir sa manière d'aborder l'art du Bonsaï.
Nous avons maintenu les mots japonais chaque fois qu'il s'agissait de termes propres au Bonsaï, considérant qu'il s'agit d'un vocabulaire international que tout amateur devrait connaître. La traduction en français suit ou précède l'expression japonaise lors de la première citation. Le 'Glossaire' reprend l'ensemble du vocabulaire à la fin de l'ouvrage.
Nous tenons à remercier
M. ABE Kenichi, pour l'autorisation de cette édition
M. SUZUKI Hideo, pour l'enseignement de la tradition japonaise
M. MAUVIET Philippe, pour la relecture et le soutien amical
Harumi KUSHIZAKI et Gilbert LABRID
TOUS LES DROITS SONT RESERVES
Edizioni Volonterio
Via Predabissi, 3-20131 Milano - Italia Tel./Fax 02.70109299
DISTRIBUTEUR POUR LA FRANCE:
Gilbert Labrid
14, rue du Collège - F-34000 Montpellier Tél. et Fax xx33 04 67528452
Emprime
de Tipografia Manfieri
Novembre 2003
Avec cet ouvrage passionnant sur la culture des Pins en Bonsaï, le Maître
japonais ABE Kurakichi nous ouvre les portes d'un monde tourné vers la beauté
des grands espaces de la Nature sauvage.
La recherche, la contemplation et l'étude des Pins pentaphylla du Mont Azuma
sont la clé d'une pratique déterminée et patiente, traduite dans la création des
œuvres d'art vivantes que sont les Bonsaï.
L'écriture simple et les descriptions précises reflètent l'humilité d'un travail
savant et scrupuleux, d'un sentiment intime et profond des lois éternelles et
immuables auxquelles sont soumis les arbres en pot, magnifiques traductions des
forces vitales s'exprimant au sein de la Nature.
Le livre du Maître ABE Kurakichi, à travers l'étude exhaustive des techniques
propres aux Pins, construit et dirige la sensibilité des passionnés vers la pureté
de la forme et affine les perceptions de l'esprit.
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