Les Pins

en Bonsaï


Cet arbre continue à vivre malgré le fort vent qui découvre ses racines

J'ai appelé ce Pin «shirasaginomatsu» (Pin héron) à cause de la blancheur de Vécorce et de la ligne régulière superbe de la forme générale


Pin higurashi (Pin du rêve éternel).

Pin pentaphylla du Mont Azuma avec trois troncs reliés par les racines (nezuranari).


C'est un arbre idéal à prendre comme modèle à tous points de vue. ligne du tronc et de la cime, longueur des branches, jin et shaki


Tronc principal du Pin HIGURASH1.

Les un naturels des branches sont fascinants et révèlent la patine du temps


I


PREFACE

Je suis très reconnaissant au Maître ABE Kurakichi car depuis maintenant douze années que j'ai le plaisir d'oeuvrer dans le monde du Bonsaï européen, je suis capable grâce à lui de transmettre beaucoup de notions importantes aux bonsaïstes européens, notions que j'ai appris du maître lui-même.

Ma rencontre avec ABE Kurakichi date de 1971. Alors que c'était notre première entrevue, le Maître m'expliqua avec beaucoup de patience les notions relatives au développement spontané du pin pentaphylla, les principes essentiels de la création dans le Bonsaï et en particulier la beauté de l'espace vide.

Je me souviens aujourd'hui encore du bon goût et de la chaleur de cette soupe de miso que m'avait offert sa douce épouse, par un matin glacial, soupe qui réchauffa avec bonheur mon corps transi de froid.

Je garde un vif souvenir de ce couple qui s'accordait vraiment bien et de la bonne impression de générosité et de chaleur humaine qui émanait de lui. Alors que je goûtais cette atmosphère cordiale, j'étais transporté par la joie de voir l'œuvre du Maître et pendant un instant il me sembla ne pas respirer tellement j'étais ému. C'était complètement différent de ce que j'avais vu à Omiya où tout était bien régulier et bien ordonné. Par rapport aux Bonsaï d'Omiya, qui pourraient être définis comme étant statiques, l'oeuvre du Maître représenterait le mouvement. , C'est ainsi que mes propres maximes, «Apprendre de la Nature» et «Le Bonsaï est une création», naissent de l'influence de Maître ABE. Ce qu'il m'a appris à travers son œuvre, ce sont ses convictions pour créer des Bonsaï d'une haute valeur artistique et la recherche assidue de la beauté, de l'espace et du vide.

Pour lui, rien n'est plus désagréable qu'un Bonsaï travaillé selon la vision citadine, issue d'un environnement sans beaucoup d'espace.

N'est-ce pas une indication importante le fait que dans le monde du Bonsaï moderne on n'exprime plus le principe: «Il faut éviter de donner une forme arrondie au Bonsaï».!

Les Pins pentaphylla, que nous voyons dans l'environnement froid du mont Azuma dans la province de Fukushima, obéissent à la dure loi naturelle; ils s'y soumettent mais dans le même temps ils se développent et se rebellent énergiquement contre l'hostilité de la Nature. Leur forme est complètement différente de celle arrondie des arbres de plaine ou de jardin. Dans ces Pins, il est possible de découvrir l'austère vieillesse et la fascination des grands espaces.

Le Maître partait souvent marcher au cœur de la montagne, à la recherche de graines de Pins pentaphylla aux aiguilles idéales pour Bonsaï, pour transmettre aux générations futures le véritable esprit de la Nature.


Les jeunes plants issus de ces semis ont permis au Maître de défendre dans tout le

Japon le Pin pentaphylla de Fukushima. Il fut en outre l'inventeur de la technique pour

produire des arbres au tronc massif et des Neagari de Pin pentaphylla.

Aujourd'hui les Bonsaï issus de son travail sont passés dans les mains du fils,

monsieur Kenichi, puis dans celles de son petit-fils, qui représente la troisième

génération.

Le titre de Vénérable Maître a été donné à Maître ABE pour ses nombreux mérites

et pour sa personnalité droite et exquise.

Ce livre est né de sa propre expérience, écrit dans une langue simple et

divertissante, avec de nombreux dessins qui en facilitent la compréhension et sont

basés sur le présupposé que le Bonsaï est une forme d'art.

je suis sûr que cette oeuvre contribuera au développement et à l'élévation du

niveau de l'art du Bonsaï, devenant un excellent guide pour tous les passionnés

du monde.

Hideo Suzuki (juin 2003)


Commentaire de l'auteur Kurakichi ABE

Voici presque quatorze ou quinze ans, alors que j'étais convalescent suite à une maladie, il m'est venu l'idée d'écrire quelque chose sur le Pin pentaphylla. Au début j'écrivais pour passer le temps, et puis j'ai pensé que je pourrais laisser ces écrits pour ma famille. C'est ainsi que j'ai pris l'habitude de noter sur un cahier tout ce qui me venait à l'esprit, au sujet de cette espèce de Pin, et j'ai fini par le montrer à mes voisins et à des passionnés de Bonsaï.

Un jour j'ai reçu la visite de Monsieur Miura Seishoen de Sendaï et de Monsieur Shimizu de la revue «Nature et Bonsaï». Ils m'ont demandé s'ils pouvaient examiner le cahier et moi, naturellement je le leur ai prêté. Quelques temps plus tard, le professeur Kitamura Takuzo, accompagné de messieurs Koide Shochikuen, Shimizu et du photographe Fukuzaki se sont présentés pour recueillir des informations sur le Pin Higurashi, étant donné que nous avions décidé de publier, dans la revue «Nature et Bonsaï», un numéro spécial sur le Pin pentaphylla.

Avec mon fils et quelques amis nous leur avons servi de guide. A peine arrivés à l'endroit où pousse /e Pin Higurashi, tous ces messieurs sont restés bouche-bée devant la majesté de cette œuvre de la Nature et tellement émerveillés par sa beauté qu'ils ne pouvaient plus en détacher leur regard; mais comme le temps devenait menaçant nous avons du, à contre-cœur, nous résoudre à redescendre.

Lorsque fut publié ce numéro spécial sur le Pin pentaphylla, il me parvint de toute part beaucoup de coups de fil et de lettres de remerciements. A partir de ce moment-là, pendant un an et demi à peu prés, en me basant sur mon cahier de notes, j'ai publié ponctuellement beaucoup d'articles dans cette revue. J'ai commencé en juin 1972 quand, dans le numéro 22 du magazine «Nature et Bonsaï», a été publié le premier article sur le Pin pentaphylla. J'ai reçu de nombreuses lettres d'encouragements et de félicitations de lecteurs de tout le Japon, avec des commentaires très élogieux: «Ce livre est facile à lire et à comprendre» ou «Il est facile de retenir vos leçons» ou encore «J'attends chaque numéro de la revue avec beaucoup de plaisir».

Une fois la série d'articles terminée, on m'écrivait encore et on me téléphonait en me demandant pourquoi je n'écrivais plus, privant les lecteurs d'un immense plaisir. On m'a demandé de publier un livre réunissant tous mes articles mais, à cause des devoirs quotidiens qu'exigent les Bonsaï, je n'avais pas encore pu accomplir ce projet jusqu'à ce jour. Quand je commence à écrire sur le Bonsaï, il me vient à l'esprit trop d'idées et je n'arrive pas à les exprimer facilementToutefois, puisque la voie du Bonsaï est perfectible à l'infini, il me reste encore beaucoup de choses à approfondir. J'espère que ce volume sera utile, au moins un peu, à tous ceux qui pratiquent le Bonsaï car j'ai cherché à exprimer toute ma connaissance des arbres, en perfectionnant le cahier et les articles précédents.


La majeure partie des bonsaïstes désirent, avant tout, connaître l'arrangement des arbres,

c'est pourquoi dans ce volume j'ai traité principalement la technique de la mise en place,

en m'appuyant sur de nombreux dessins pour en faciliter la compréhension. Malgré cela,

pour les débutants, des points resteront incompréhensibles mais il faudra essayer de

regarder plus attentivement et de relire, et avec le temps tout cela deviendra plus clair.

J'ai eu recours aux dessins plutôt qu'à des photos car il n'est pas toujours possible,

avec celles-ci, de mettre en évidence la forme du tronc, la disposition des branches et

leur ramification. Peut-être que des personnes penseront que j'ai dessiné des arbres

imaginaires. Mais tous ces dessins sont basés sur le souvenir d'arbres que j'ai travaillés

ou que j'ai pu observer dans les montagnes et la campagne tout autour.

Si vous avez sous la main des arbres semblables aux dessins que j'ai insérés dans

ce volume, je serais très heureux si vous pouviez modeler vos arbres en vous inspirant

de ceux-ci.

A travers le Bonsaï on doit seulement contempler la Nature, sans tenir compte de sa

valeur commerciale.

Les photographies de ce livre ont toutes été réalisées sur le Mont Azuma. Celles destinées

à expliquer une technique ont été prises pour mettre en évidence un aspect particulier,

aussi il faudra imaginer la forme de l'arbre avant d'être travaillé.

Comme je suis originaire de la campagne, au pied du Mont Azuma, j'utilise le dialecte de

mon pays même dans ces leçons. Aussi veuillez m'excuser si j'utilise certaines expressions

dialectales qui j'espère ne rendront pas la compréhension difficile.

Je serai de toute façon heureux si ces quelques écrits pouvaient servir à quelqu'un.

ABE Kurakichi (Décembre 1974)


HlGURASHINOMATSU

(le pin du rêve éternel)

(commentaire de la photo page 2)

Ce Pin Higurashi a poussé spontanément dans un vallon à l'extrémité ouest du mont Hiraishiyama, qui se trouve au nord-ouest de la route panoramique d'Azuma à la plaine de Jôdo. Selon le prof. Kobayashi Masaru (ancien professeur à l'université de Fukushima) on suppose qu'il a environ 800ans.

Le Pin pentaphylla pousse spontanément dans tout le Japon. Mais ce Pin Higurashi est un arbre si beau et fascinant, à la ligne si régulière modelée par la Nature, qu'il m'a semblé impossible d'en voir l'identique en d'autres lieux. Il y a 13 ans, alors que le défunt M. ABETadao (propriétaire du jardin ShôchO) ramassait des graines de Pin pentaphylla, il rencontra cet arbre et pendant un long moment il fut sous le charme de son exceptionnelle splendeur. Par la suite je suis parti avec mon fils et M. ABE qui nous conduisit pour admirer le plus beau Pin pentaphyl­la du Mont Azuma.

A peine arrivés sur les lieux, je regardais dans, la direction indiquée par M. ABE: «Regardes par-là, vois la tête comme elle est parfaite!» C'était tellement parfait que je fus assailli par le désir de m'en approcher sans délai, comme s'il semblait encore trop loin de moi; j'avançais impatiemment en fendant des buissons de bambous nains Chishima et de rhododendrons Shirayama. Quand j'arrivai sur place, je restai bouche-bée, encore plus émerveillé que M. ABE, je ne pouvais rien faire d'autre qu'être surpris par la découverte de cet arbre. Quand on voit une forme aussi parfaite, on pense aussitôt que quelqu'un l'a dessinée ou bien construite. Mais personne ne peut fabriquer ni imaginer cet arbre sans défauts, qui est une création de la Nature.

Impressionné par la grandeur et par la force de la Nature, je dis en plaisantant au propriétaire du jardin Matsutada: «Il ressemble à une forme construite selon mes conseils», à quoi mon ami ABE répondit en riant: «Non, non, il est impossible que cet arbre ait écouté nos conseils, car nous sommes nés un peu trop tard. Il s'est certainement formé avec la force de la Nature et avec celle qui existe en lui-même». Nous sommes restés là, à parler pendant un certain temps, et nous avons décidé de le baptiser «Pin Higurashi» car c'est un Pin qui fait perdre la notion du temps, celui qui le regarde ne s'apercevant plus du temps qui passe. En fait le mot higurashi signifie en japonais «le temps qui passe».


Et puis nous avons pensé que ce serait une véritable faute que de, ne pas faire connaître à d'autres personnes cette œuvre merveilleuse de la Nature. Le tenir caché aurait été également commettre une insulte à l'égard de ce Pin; c'est pourquoi nous décidâmes de le présenter aux passionnés de Bonsaï. Nous avons demandé la permission à l'Office des Forêts de tailler les buissons tout autour et nous avons préparé un espace à partir duquel il pouvait être observé commodément. A partir de ce moment, en commençant par les passionnés de Bonsaï de Azuma, il vint de toute part des visiteurs qui ont contribué à le rendre célèbre rapidement. L'Inspection d'Académie de la commune de Fukushima a fait poser un écriteau relatant toute l'histoire de l'arbre, le nom du découvreur et de celui qui l'avait baptisé (moi-même).

Au moment où fut installé cet écriteau, l'ami découvreur ABE Tadao se trouvait à l'hôpital et je fus très heureux d'aller lui annoncer la nouvelle; hélas, il était parti pour toujours, sans pouvoir lire la tablette sur laquelle était inscrit son nom. je suis sûr, de toute façon, qu'il est en paix sachant que, grâce à lui, beaucoup de personnes ont aujourd'hui la chance de pouvoir admirer un arbre aussi merveilleux. C'est de cette manière que notre Pin higurashi est devenu fameux et le maître Kitamura Takusô l'a rendu encore plus populaire, à l'échelle nationale, en le présentant dans la revue mensuelle «Shizen to Bonsaï» (Nature et Bonsaï) avec le numéro spécial sur le Pin pentaphylla. Depuis cette découverte, de toute part, on me demande de faire le guide jusqu'à cet endroit, mais la zone où il se trouve, y compris toute la plaine de Jôdo, est classée région très protégée.

C'est pour cela que je n'accompagne les visiteurs qu'à la condition qu'ils n'endomma­gent pas la flore de la zone. Par chance, on ne rencontre que des personnes sensibles montrant leur amour de la Nature: quelques-uns marchent avec précaution pour ne pas piétiner l'herbe.Tous les êtres humains devraient avoir ce sentiment envers la Nature, surtout si ce sont des créateurs d'iKEBANA. Mais la plupart sont sans cœur, ils sont comme des démons et des serpents, ils coupent sans aucun remords, pour des motifs commerciaux, les branches précieuses de cet arbre merveilleux. Quand je l'ai vu pour la première fois, il manquait déjà la plus longue branche (nagashieda) de la cime de l'arbre central et quelque temps plus tard j'ai été affligé de voir qu'il manquait la première branche du grand tronc, à la forme parfaite. Chaque fois que je vois l'arbre ou sa reproduction, je pense qu'il serait encore plus étonnant si ces branches n'avaient pas été coupées. J'éprouve du chagrin comme si j'avais perdu des fils et je nourris une profonde aversion pour les ignobles individus qui commettent des actes aussi barbares.

Ce Pin est un arbre ni trop haut ni trop court, l'apex est bien équilibré, la forme du tronc bien proportionnée, les: branches sont parfaites, tant du point de vue de la longueur que des entre-nœuds et sans oublier leur beau mouvement. Lécorce rugueuse est indescriptible on ne voit aucune fente sur les JlN ou les


Shari. La surface lisse et blanche formée pendant des centajnesd'années par le vent

et la neige est naturelle.

Il n'existe pas de meilleur modèle pour le Bonsaï que ce vieil arbre affirmant toute

la force d'un arbre séculaire.

Il est naturel que les conifères présentent ce genre de détails admirables; c'est pour

cela que j'insiste toujours, avec tout le monde, au sujet des Jin et Shari qui ne doivent

pas être considérés comme un défaut de l'arbre.

Observez bien cette photographie en couleur, surtout les Jin et les Shari. La majeure

partie des bonsaïstes ne s'en préoccupent pas et il arrive souvent qu'on les

S'il était transformé en Bonsaï, le Pin higurashi se présenterait ainsi


supprime, abîmant ainsi un arbre plein d'une fascinante patine.


Avant de commencer le travail de Formation d'un Bonsaï:

Divertir toute la famille avec le Bonsaï................................................... pag.     13

Pour faire des Bonsaï choisir des arbres de qualité................................ pag.     13

Ne pas se laisser influencer par la mode  ............................................. pag.     14

Histoire de la mode dans le Bonsaï depuis l'Ere Taishô........................ pag.     15

Organiser le Bonsaï selon les lois de la Nature    ................................... pag.     16

Accorder le Bonsaï avec son environnement   ....................................... pag.     17

Mettre en évidence le caractère de l'arbre,'.......... ■ ■ ■ ■................... pag.     17

Importance de la préparation initiale pour créer

un Bonsaï intéressant   ................................................... . . ............... ■ pag.    18

Ne pas supprimer l'élément caractéristique............................................ pag.     18

Eviter les formes arrondies................................................................... pag.     19

Mettre en évidence la beauté de l'espace vide....................................... pag.    19

Importance du moment opportun.......................................................... pag.    22

Pour le Bonsaï l'excès est interdit ........................................................ pag.    22

Particularité du Pin pentaphylla    ......................................................... pag.    23

Comment déterminer la face et l'arrière d'un Bonsaï   ............................ pag.    24


Divertir toute la famille avec le Bonsaï

Un des faits les plus important pour avoir un bon résultat dans la création d'un Bonsaï est

d'impliquer sa femme dans cette passion.

C'est elle qui tient les cordons de la bourse, et quand elle sera impliquée les enfants aussi

commenceront à aimer le Bonsaï, cela deviendra ainsi une passion commune à toute

la famille. Il arrive parfois que le mari, trop occupé par son travail ou bien en déplacement,

ne puisse arroser les Bonsaï et dans ce cas c'est la femme qui y pensera. De toute façon,

si le mari en rentrant chez lui va pour contrôler le jardin et arrose les arbres insuffisamment

baignés, la femme pourrait s'offenser et dire: «Pourquoi arroser de nouveau les plantes, je les ai

déjà baignées! Il est inutile que je le fasse, j'ai perdu seulement du temps et déjà-que j'en ai peu!

je ne les arroserai plus jamais!»

Quand j'entends ces commentaires venant des femmes, je dis toujours: «Mesdames, vous êtes

dans l'erreur. Quand votre mari revient à la maison, après l'avoir bien accueilli, vous devriez même

l'inviter à contrôler si les arbres ont été bien arrosés». Autrement il pourrait s'ensuivre que les

précieux bonsaï sèchent et meurent. Très souvent les femmes ou les enfants qui arrosent

les Bonsaï pour rendre service en oublient quelques-uns, ou bien ils arrosent seulement

devant en oubliant d'arroser l'arrière. Pour que cet inconvénient n'arrive pas il serait idéal que

les femmes deviennent elles-même des passionnées, de sorte qu'elles fassent concurrence à

leur mari en achetant leurs propres Bonsaï.

Elles réussiraient ensuite à créer de beaux Bonsaï et, en les vendant, pourraient en tirer un

bon prix pour ensuite pouvoir acheter de beaux vêtements! Je cherche toujours à convaincre

les dames que faire des Bonsaï est d'un bon rapport, mais elles ne me croient pas et ne

permettent pas à leur mari d'acheter des arbres par peur de se ruiner

Mais si, avec l'argent économisé sur les cigarettes et l'alcool, le mari achetait des Bonsaï et des

pots pour la modique somme de 200 ou 300 yens sans rien dépenser dans d'autres vices,

et s'il les revendait après les avoir travaillés pour 10.000 ou 20.000 yens et qu'avec le

montant du bénéfice il achetait quelque cadeau pour sa femme, elle aussi elle commencerait

à aimer le Bonsaï et elle finirait par dire: «Achète donc quelques Bonsaï avec mes propres

économies».

Une dernière règle importante lorsqu'on désire acquérir un Bonsaï est de rester dans sa

catégorie de moyens financiers et ne pas acheter un arbre de peu de prix. Il vaut mieux

acheter un bon Bonsaï par an et commencer modestement, plutôt que plusieurs médiocres.

Pour faire des bonsaï il faut choisir des arbres de qualité

Entre un Bonsaï banal et un Bonsaï exceptionnel il n'existe pas beaucoup de différence car la valeur peut simplement dépendre d'une seule branche ou d'une seule jeune pousse. Si on l'éliminait, un exemplaire de quelques millions finirait par perdre presque complètement sa valeur

En imaginant le Bonsaï comme un visage, on peut dire que très souvent les bonsaïstes incompétents éliminent les yeux, le nez et les sourcils laissant les parties inutiles ou bien taillent la barbe cachant le cou long et maigre, la laissant sur les joues ou éliment les cheveux tout autour des tempes, rendant ainsi l'arbre défiguré.


Il m'arrive parfois de voir un arbre plein de branches inutiles alors qu'il manque le rameau qui

aurait du devenir la cime ou celui indispensable pour faire la Kuitsukieda, (première branche

très courte qui est prés du tronc).

Dans ce cas je m'étonne encore que ces bonsaïstes maladroits aient pu laisser en place

des branches inutiles, après avoir taillé les plus importantes.

Ces personnes pensent probablement que pour créer un Bonsaï il suffit de tailler des

branches sans avoir une idée claire de la forme que l'arbre devrait prendre après la taille.

Cette manière d'agir est comparable à celle d'un suicidé qui ne pense qu'à sa propre

souffrance, convaincu de se libérer en s'enlevant la vie, sans considérer les dégâts que

subiront ses proches après sa mort.

Donc il est très important de bien réfléchir avant de couper les branches.

Si on laisse en place par erreur des branches inutiles elles peuvent parfois gêner la croissance

de celles qui sont utiles.

Quant on voit que les branches ou  le tronc ne se développent pas comme  ils

devraient, il faut éliminer les éléments superflus, et l'on verra que peu après l'arbre

devient meilleur

Une autre chose à considérer pour mettre en forme le Bonsaï est de ne pas donner trop

d'importance à l'aspect commercial: il est impossible d'obtenir un bon Bonsaï en pensant

seulement à l'appât du gain.

On réussit à créer beaucoup de beaux Bonsaï si on travaille continuellement les arbres en

s'engageant fortement et, par-dessus tout, en les aimant vraiment.

Il est clair que si l'on ne trouve ni le temps pour arroser et soigner les Bonsaï, ni la bonne

place où les disposer c'est qu'on ne les aime pas vraiment.

Il suffit d'arroser les Bonsaï une fois par jour pour, éviter qu'ils ne sèchent. Ils meurent

souvent au printemps à cause d'un mauvais arrosage en hiver. Pendant la saison froide

les racines ne pourrissent pas. même si la température est basse. Les arbres se

dessécheront en hiver s'ils manquent d'eau mais, s'ils'sont arrosés, ils ne sécheront pas

même quand il gèlera.

Ne pas se laisser influencer par la mode

Il m'arrive parfois de voir que lorsque le chokkan (droit formel) est à la mode il y a des

personnes qui s'amusent à construire des formes chokkan sans considérer la nature du sujet,

utilisant du gros fil pour redresser des branches et des troncs sinueux.

Toute chose, quand elle est à la mode, semble belle mais quand est passée la,nouveauté elle

perd son intérêt si elle n'est pas valable; il est donc très important de ne pas se laisser trop

influencer par les goûts du moment. Il faut seulement donner la forme et le style à l'arbre en

exploitant au mieux sa propre nature.

Il est difficile d'être insensible à la mode mais il est important de ne pas se laisser entraîner

inconsidérément.

Quand vous avez trouvé un arbre qui vous plaît, il est nécessaire d'observer toutes ses

particularités pour éventuellement découvrir des défauts avant de considérer son prix;

c'est ainsi qu'opèrent les professionnels qui, avant d'acheter un arbre, calculent combien ils

pourront éventuellement perdre ou gagner en le revendant.


La mode dans le Bonsaï a partir de l'ère Taishô

J'ai cherché à ordonner chronologiquement les tendances de la mode pendant cette période. En partant de la 6ème et 7èrne année de l'Ere taishô je me suis basé sur mon expérience et mes souvenirs pour montrer les variations de styles influencés par les changements de mode.

6ème et 7ème année de TAISHO (1918 - 1919)

I )     Petits Bonsaï

La majeure partie des bonsaïstes se faisait la guerre pour créer des Bonsaï les plus petits possible. Leur hauteur n'était que de quelques centimètres. La plupart provenait de collecte dans la nature.

2)      Bonsaï moyens et grands

Quand on n'a plus trouvé de sujets minuscules dans les montagnes parce qu'ils avaient été tous récoltés, la mode se porta vers les grands Bonsaï.

3)      Jingare (cime desséchée)

Dés qu'il devint difficile de se procurer le matériel adapté pour de grands Bonsaï, vint alors la tendance à créer des Bonsaï jingare, en éliminant la cime d'un grand arbre. Puis vint la mode de faire des Bonsaï jingare en écorchant la cime vivante de l'arbre, même si le Bonsaï était parfait.

4)      Yamayori (arbres groupés, poussant à partir du même point)

5)          Nozoki (shakan = tronc incliné)

Pendant cette période, beaucoup cherchèrent à créer des Bonsaï inclinés. Les arbres d'autres formes, comme le CHOKKAN, étaient souvent transformés en Nozoki, en les positionnant sur une pierre pour leur donner l'inclinaison, comme s'ils étaient vus par-dessous.

6)      Kengai (accroché à la paroi - en cascade)

Grand engouement pour cette forme.Tout le monde se précipite pour créer un Kengai avec n'importe quel arbre en le forçant à descendre.

Début de l'ère Shôwa (1920)

7)          Itokengai (en forme de fil tordu - avec plusieurs troncs), takikengai- (en chute d'eau) Auparavant les troncs fins et longs étaient appréciés pour les formes à Troncs multiples et Battu par les vents. Mais dés qu'arriva cette mode beaucoup transformèrent leur Bonsaï en Ito ou Taki. Il suffisait de suggérer ces formes à un amateur lassé par le Bonsaï pour que la passion renaisse brusquement en lui.

8)          kabudachi (troncs multiples)

Quand la mode du kabudachi est arrivée, tout le monde transformait itokengai en kabudachi, redressant les ramures et les troncs.Tous les arbres étaient traités dans cette forme et il semblait qu'un bonsaï avec un seul tronc ne puisse plus être un Bonsaï.

9)      Kyoku (recourbé)

Après cela vint la grande mode du tronc tordu. Il fallait même plier un bel arbre parfait de forme chokkan. Les gros troncs, qu'on ne pouvait pas plier avec du fil, étaient fortement courbés à l'aide d'une attelle et d'une barre de fer Plus il y avait de courbes, plus la valeur commerciale était élevée. Il existe divers types de courbes: inazuma (en zigzag), nejire (enroulé), hiji (comme un coude) etc. Mais pendant cette période tous les genres étaient recherchés et un Bonsaï qui en était privé


n'était pas considéré comme tel; aussi, pour pouvoir vendre et travailler, nous étions toujours obligés de créer des courbes. Aujourd'hui par contre, un Bonsaï trop tordu est considéré comme forcé et non naturel.

10)   Ikada (en radeau)

On couchait des arbres qui pouvaient être appréciés d'une autre manière. S'il n'y avait pas de branche basse prés de la racine, on en forçait une à revenir vers le départ du tronc.

11 )   Netsuranari (racine rampante)

Comme pour le CHOKKAN de nos jours, vint la mode du netsuranari. Puisque, à cette époque, les Bonsaï de ce type étaient vendus à un prix élevé, nous produisions tous ce genre de Bonsaï et nous vendions même des jimuguri, un arbre qui se transforme en cépée à partir d'une certaine hauteur Le netsuranari est un phénomène qu'on peut voir lorsque, sur une branche basse touchant le sol et recouverte de terre et de feuilles, il se développe des racines. On ne trouve pas cette forme sur le Mont Azuma mais il y en avait en abondance sur le Mont Shiobara.

12)    Neagari (racines découvertes).

Tous les genres de neagari étaient très répandus. Même si ce n'était pas la forme véritable, dés qu'une racine sortait un peu plus haut que la base on disait que l'arbre était travaillé dans cette forme.

13)    Nishikimatsu (pin nishiki - écorce comme des écailles ou du brocart)

On ne recherchait que des pins nishiki chez les vendeurs. Ceux qui réussissaient à s'en procurer faisaient de bonnes affaires. Beaucoup d'amateurs venaient de Tokyo jusqu'à Shikoku pour chercher cette variété.

14ème et 15ème années de la période Shôwa

14)    Ibomiki (tronc boursouflé)

Ces arbres étaient très recherchés et certains en avaient produit une grande quantité au moyen de greffes, mais après la guerre ils passèrent de mode.

15)    Hagawari haniri (aiguilles multicolores ou tachetées)

Je me souviens d'un certain M. Sato, passionné par ce genre de feuilles, qui achetait sans compter ce type d'arbre.

16)    Yatsufusa (avec huit branches en étoile)

Au début de l'ère Shôwa nous utilisions beaucoup de matériel de semis. Pendant cette période on trouvait du yatsufusa en abondance mais cela n'intéressait personne; moi seul j'en ai gardé et maintenant me voilà riche!

Organiser le Bonsaï en lui donnant

une forme naturelle, selon les lois de la nature

Pour créer un Bonsaï la première chose dont il faut se souvenir est de bien observer l'arbre pour comprendre au mieux la beauté de la nature, de manière à la mettre en évidence par le travail. Si vous possédez un bel arbre qui pourrait devenir un joli Bonsaï en corrigeant seulement quelques branches, vous ne devez pas le travailler dans le but de le transformer à tout prix, sous peine de tuer sa beauté. On a tort de vouloir imposer la forme qu'on souhaite à un arbre, en ignorant sa nature.


On ne doit pas bouleverser les lois de la Nature. Pour être considéré comme un beau Bonsaï

l'arbre doit subir; de la part de l'homme, une intervention quasiment invisible.

Un Bonsaï travaillé artificiellement ne procure pas de sensation paisible à celui qui le regarde.

Toutefois, il existe des arbres pour lesquels il est nécessaire d'intervenir fortement pour les

améliorer; dans ces cas on cherchera à cacher, avec des branches ou du feuillage, la partie

excessivement travaillée. Si l'on arrive à «tromper sans mentir», c'est à dire à bien cacher son

travail, on considère que ce défaut invisible n'est pas trop négatif.

Un autre facteur à éviter est de tailler inconsidérément l'arbre pour le rendre compact.

Le Bonsaï doit être une reproduction d'un arbre qui pousse librement dans la Nature,

donc un Bonsaï qui ne transmet pas cet aspect naturel ne peut être considéré comme

un bon sujet.

Cependant, il est correct de réduire un arbre qui a une forme trop étirée. Un bon matériel

pour Bonsaï doit avoir des branches longues et d'autres courtes, car les unes mettront en

évidence les caractéristiques des autres. Comme au théâtre où il existe des tragédies et des

comédies, dans le Bonsaï il faut des petites et des longues branches pour bien marquer un

certain contraste interne. Les autres erreurs à éviter pour juger un Bonsai sont: considérer

la valeur commerciale comme le facteur le plus important et être influencé par la mode du

moment. Le Bonsaï est comme le miroir du monde, quand on voit un arbre on doit voir un

homme. Si l'on ne pense qu'à l'argent on ne peut pas créer de beaux Bonsaï: car chaque fois

qu'il faut couper une branche, on a l'impression de se ruiner!

Il est nécessaire de donner la forme adéquate et les caractéristiques de chaque arbre selon

les lois de la nature.

Accorder le bonsaï avec son environnement

Puisque les formes des arbres qui poussent dans la Nature varient selon l'environnement dans lequel ils se développent, il est important d'en tenir compte pour créer des Bonsaï. Il est donc nécessaire de bien connaître les conditions environnementales, en les observant quotidiennement, pour comprendre quelles différences existent entre, par exemple, un bosquet de haute montagne et un de plaine, entre le pin qui pousse sur une pente et le solitaire au milieu d'un plateau, entre les racines (neagari) d'un arbre sur la berge d'une rivière et sur un pic rocheux. Un pin naît sur un versant exposé au vent ou bien abrité, le jin et le shari d'un arbre planté dans la cour d'un temple ou sur une île déserte, l'arbre vit au fond d'une vallée profonde ou bien dans une prairie ou, à l'inverse, un pin dans une zone rude et sèche et un autre vivant aux environs de marécages, ils sont tous différents entre eux.

Accentuer le caractère de l'arbre

Pour créer un Bonsaï il est important de connaître le caractère (physiologique) et les points typiques de chaque sujet pour pouvoir intervenir en l'améliorant.

Par exemple, pour le Pin pentaphylla qui aime beaucoup ta lumière, il est nécessaire de couper les branches qui en recouvrent d'autres, de manière à ce que toutes puissent recevoir leur ration de soleil. En fait, dans le cas de deux branches superposées, celle de dessus prendra de la vigueur alors que l'autre deviendra toujours plus faible et finira


par mourir S'il s'agit d'un rameau inutile ce ne sera pas un problème mais dans le cas d'un

rameau essentiel, cela finira par ruiner définitivement l'équilibre d'un bel arbre.

Dans le cas de ['IKEBANA il est suffisant que la composition soit belle pour une brève période.

Par contre le Bonsaï doit vivre pendant des années, au cours desquelles on doit l'améliorer

jour après jour; en suivant sa nature vers la mise en évidence de sa beauté.

Si on force l'arbre, si l'on insiste à lui faire prendre une forme qui ne soit pas en accord

avec sa nature, il pourrait mourir. C'est pourquoi même avec un arbre apte à travailler,

si l'intervention est trop pesante, en le taillant ou en le tordant, le résultat sera négatif.

Il est difficile d'effacer les traces laissées par trop de contraintes.

Pour avoir du succès dans le Bonsaï, il faut continuellement réfléchir aux erreurs que l'on

commet et apprendre à les corriger II est juste, de la part d'un bonsaïste, de se préoccuper

de l'avenir de ses Bonsaï.

Importance de la préparation initiale pour creer un bonsaï interessant

Comme pour les enfants, l'éducation est aussi très importante pour les Bonsaï. Les même semis et les même plants donnent des résultats différents selon la personne qui les a cultivés et il suffit de voir un arbre pour reconnaître la main qui l'a formé. Il est nécessaire d'éduquer un plant dés le départ car la bonne croissance d'un arbre dépend de comment il a été traité pendant les premières années de sa vie. Spécialement lorsqu'on travaille sur un arbre obtenu par semis.

Comme on le dit si justement, ce qui_ s'apprend petit ne s'oubliera pas. L'esprit de l'enfant de trois ans continuera jusqu'à cent ans. Dans le cas du Bonsaï il est essentiel de bien former le nebari dans les trois ou quatre premières années; ensuite il n'est plus possible de le corriger lorsque l'arbre s'est développé. Après avoir semé une quantité de graines et obtenu beaucoup de plants, si vous désirez qu'ils deviennent de beaux Bonsaï vous devez vouloir leur bien comme s'ils étaient vos propres enfants.

Si vous ne trouvez aucun acquéreur ne les donnez pas, mais éduquez-les de manière correcte jusqu'à ce qu'ils deviennent des Bonsaï complets. Cependant, pour faire que les arbres soient éduqués de manière adéquate, il faudrait que tous les bonsaïstes deviennent d'abord de bons maîtres!

Ne pas supprimer l'élément caractéristique

La nourriture sucrée est sucrée. La nourriture salée est salée. Ce qui est amer est amer.

Le goût caractéristique, c'est cela. Il n'est pas besoin de faire cuire trop longtemps un plat

pour lui donner un meilleur goût.

Celui qui mange en utilisant trop de condiments ou en salant le poisson ou la viande un

peu trop, ne sent pas la vraie saveur de ces plats, Il est important d'assaisonner à la

juste mesure.

Pour rendre vivante la nature de chaque chose, il est important d'en conserver l'authenticité.

Un japonais doit se comporter comme tel car s'il imitait les étrangers, cela n'aurait de ce fait


aucun sens d'être naît au Japon; étant donné que lé Japon se distingue par ses propres

particularités, il est nécessaire de les respecter et de les mettre en évidence.

Les cheveux d'une japonaise sont raides, noirs et lisses comme les plumes du corbeau.

Les femmes qui se teignent les cheveux ou les frisent gaspillent leur argent et commettent

une erreur On ne peut considérer comme totalement japonaise une femme qui prend plaisir

à tuer sa nature profonde.

Ainsi, dans le cas des arbres, il est important de conserver toutes les particularités de leur

nature pour réaliser des Bonsaï véritables.

Un autre aspect important est la compatibilité des divers éléments entre eux.

Les plats s'apprécient mieux s'ils sont bien accordés. Si l'on se trompe dans l'assortiment,

non seulement la saveur est perdue mais parfois cela peut devenir franchement mauvais.

Avec les Bonsaï on peut également détruire ou améliorer leur aspect selon la concordance

des plantes entre elles.

Par exemple, si l'on veut reproduire un paysage de montagne, on fera une erreur

en accompagnant un Pin pentaphylla qui pousse en haute montagne avec un arbre

poussant plus bas, comme le Chaenomeles japonica lindl ou avec autre chose poussant

dans une plaine.

Avec le Pin pentaphylla, serait bien le Vaccinium Vitis-ldaea, le Gankoran, la Spiréa japonica aux

feuilles arrondies etc., et toutes les essences qui vivent en haute montagne.

Eviter les formes arrondies

Les éléments importants qu'un Bonsaï doive posséder sont: l'allure, l'espace et la profondeur.

Un Bonsaï de forme arrondie, sans mouvement, serait trop monotone. Il est nécessaire

de soigner branche après branche et mettre en évidence la valeur de chaque arbre afin qu'il

puisse être admiré correctement. Si on travaille toutes les branches de manière uniforme,

on ne réussira pas à créer un Bonsaï valable.

Dans une forêt il est indispensable qu'il y ait une différence de densité entre les arbres,

car dans une forêt naturelle on trouve des zones très denses et d'autres où les arbres ne le

sont pas du tout. En outre les branches ne doivent pas s'entrecroiser, autrement on perdrait

la sensation de profondeur dans la forêt.

Enfin, l'espace entre les arbres ne doit pas être régulier; sinon cela ressemblerait à une forêt

artificielle, cultivée, au lieu d'être naturelle.

Mettre en évidence la beauté de l'espace vide

Il existe un élément qui ne doit pas être négligé dans l'organisation du Bonsaï: la beauté de l'espace vide. Dans l'espace vide se situe la beauté. ï Cette parole montre combien il est important de considérer l'espace vide créé à travers les branches, entre les troncs et entre l'arbre et le pot, pour chercher à faire surgir le maximum de beauté. Parfois on voit des Bonsaï qui ont la cime bourrée de feuilles denses, comme si c'étaient des arbres de jardin bien taillés, sans mouvement ni élan.


En eux ne se distingue ni le contour du tronc ni le mouvement des branches. Ils ressemblent

aux haies des jardins ou des champs où on cultive le thé.

Quand on observe ces arbres on se rend compte combien est important la présence

de l'espace vide pour le Bonsaï.

J'ai illustré chacun des cas dans lesquels n'était pas exploitée la beauté de l'espace vide.

En forme de toiture:

on voit souvent des kabudachi ou yoseue travaillés de cette manière. Ces formes doivent être modelées de façon que l'apex de chaque arbre se distingue nettement. Une montagne ou une forêt de ce type ne peut être considérée comme un beau paysage, même dans la Nature

Pin en forme d'arbre cultivé:

ceci est un aspect qui est souvent donné au Picea jeozensis (Ezomatsu). Le Picea jëozensis de ce type, s'il n'est pas travaillé rapidement dans sa forme traditionnelle, pourrait voir ses branches intérieures sécher, laissant la périphérie seule vivante avant de la voir s'abîmer totalement. Naturellement, ceci vaut aussi pour les pins.



Cinq troncs sans relief:

il est impossible d'admirer un Bonsaï de ce type, dans lequel on ne peut distinguer la silhouette d'un seul individu, sauf les troncs



Chokkan en forme d'ombrelle à moitié ouverte:

cet arbre semble avoir été taillé selon une ligne

tracée par une corde tendue de la cime

à la pointe des branches basses.

Dans cet exemple il est impossible de voir

la forme des branches et la ligne du tronc



Pin en forme de minokake (pin couvert d'un imperméable de paille*):

sur le côté droit on ne distingue pas les branches et il semble qu'il est recouvert d'un imperméable. Cet arbre pourrait avoir une belle forme si on créait les espaces adéquats

*A une époque les citadins se protégeaient de la pluie avec une sorte de manteau de paille qu'ils portaient sur le dos et qui descendait droit vers le sol


Importance du moment opportun

En toute chose, pour faire des affaires comme quand il s'agit de déguster un bon plat, dans la vie il est très important d'agir au bon moment. Gomme l'OHAGl (gâteau de riz ) est meilleur s'il est mangé chaud et les filles sont plus belles à dix-huit ans, les Bonsaï sont aussi plus attirants quand tout le monde les désire. En me basant sur ma propre expérience, je peux dire que les exemplaires que je n'ai pas vendus, alors que j'en avais la possibilité, ont presque toujours fini par s'abîmer, soit en séchant par endroits, soit en étant volés, soit en étant passés de mode. C'est pour cela qu'il est très important de ne pas manquer le moment opportun.

Peu de temps après avoir écrit ce passage, j'ai fait mourir plusieurs yatsufusa (pin à 8 branches) de la meilleure qualité à cause du gel...

Je voudrai essayer maintenant de faire la liste de chacun des moments importants pour le Bonsaï:

- admirer

- soigner

- arroser

- bouturer

- abandonner

- pincer

- ligaturer

- greffer

- acheter

- nourrir

- traiter contre les maladies

- marcotter

- planter

- sevrer les marcottes

- rempoter

Pour le Bonsaï l'excès est interdit

Après avoir éclairci l'importance de l'action adéquate, nous parlerons maintenant de l'excès. Pour nos enfants on essaye d'agir avec discernement et si on leur donnait trop de nourriture on pourrait provoquer des indigestions, ou bien s'ils étaient trop protégés par peur des maladies ils deviendraient fragiles.

Ceci vaut également pour le Bonsaï; si on le baigne et si on l'engraisse trop, les racines risquent pourrir, les feuilles devenir jaunes et, petit à petit, l'arbre perdra sa vitalité. Si l'arbre s'affaiblit et si les feuilles se fanent, c'est que l'on arrose trop ou pas assez. L'eau et l'engrais doivent être donnés de manière adéquate.

Pour la consommation du Pin pentaphylla, il est suffisant de donner seulement un peu de tourteau (résidu de graines oléagineuses comme soja, tournesol, arachides etc..) car, pour cette espèce, il est seulement important que les aiguilles restent d'un vert intense et non de faire de belles fleurs ou fruits.


On peut citer quelques exemples d'excès relatifs au Bonsaï:

- trop travailler

- trop plier fortement

- trop laisser pousser

- trop densifier

- trop tailler

- trop hésiter à tailler

- trop arroser

- ne pas assez arroser

- trop nourrir

- ne pas assez nourrir

- trop anticiper ou

- trop retarder les soins saisonniers

En toutes ces actions, il faut éviter les excès.

Particularité du Pin pentaphylla

Le Pin pentaphylla pousse communément en haute montagne, où l'air est pur L'espèce Hime

pentaphylla (appelée himekomatsu) se développe dans les montagnes basses, dans des forêts

mixtes, avec le Pin rouge (Pinus densiflora). En outre, le Pin pentaphylla aime les espaces bien

ensoleillés, secs et aérés, tout en fuyant l'ombre et l'humidité.

Bien qu'il aime l'air pur sa culture est extrêmement difficile dans les régions où souffle un vent

froid et sur les côtes battues par les vents marins.

Il aime les sols constitués de terre propre et rouge, mais non fertile. C'est une espèce qui ne

supporte pas un sol infecté; dans les terrains trop riches les feuilles pourraient jaunir et l'arbre

s'affaiblir et sécher

Il n'arrive rien de grave si l'on plie les branches, mais les racines sont délicates aussi il faut faire

très attention lorsqu'on le transplante ou si l'on crée un ishizuki.

Non seulement le Pin pentaphylla, mais toutes les espèces de pins aiment les rayons de soleil,

c'est pourquoi plus ils deviennent vieux plus ils se chargent d'aiguilles et plus les branches

s'abaissent sous le poids.

Plus les aiguilles deviennent denses moins la lumière arrive jusqu'aux branches inférieures;

avec le temps qui passe, celles-ci sécheront et à la fin ne resteront plus que les branches

ensoleillées. C'est pour cela que sur les Pins centenaires demeurent peu de branches;

cela devient pratiquement une sélection naturelle.

Si l'on admet combien le Pin pentaphylla aime la lumière du soleil, on comprend que cette

espèce sèche ou s'affaiblisse quand elle se développe dans un lieu où la lumière n'est pas

assez abondante.

Une autre caractéristique des Pins est de perdre de la résine aux points où l'arbre à été

blessé, taillé ou incisé. Naturellement cette substance favorise la cicatrisation.

Le Pin pentaphylla possède des caractéristiques particulières et il est important de le traiter

en s'en souvenant tout le temps; ainsi en les respectant, chacun réussira à le cultiver dans

toutes les régions.


Comment trouver la face et l'arriére d'un Bonsaï

Lorsqu'on veut structurer un Bonsaï i! faut d'abord savoir désigner (a face et l'arrière de

l'arbre; sinon on ne saura même pas de quel côté regarder un arbre qui est déjàrempoté.

Si au moment de le travailler on en vient à se tromper dans le choix de la face, même si le

matériel est valable, on finira par l'abîmer

Comprendre où sont la face et l'arrière d'un arbre est important comme sont importants

le nez, les yeux etc. dans le visage d'une personne. L'élément essentiel pour faire un choix

est l'ancrage au sol, appelé nebari et tachiagari (le collet), qui est la partie inférieure

du tronc.

Le point où le tronc sort de la terre a une partie convexe et une concave. Dans la partie

qui s'avance le nebari est généralement mauvais, alors que la partie concave est plus belle;

ceci doit devenir la face.

Toutefois ce n'est pas l'unique élément dont il faut tenir compte, car si la partie convexe se

trouve dans la zone supérieure du tronc il ne serait pas correct de retenir cette face.

Alors que si c'était une belle courbe naturelle (appelée courbe 'en retour') cela pourrait être

utilisé comme face.

L'idéal est un arbre sinueux des racines jusqu'au sommet, avec des courbes qui ne doivent pas

être trop accentuées.

Ces critères valent pour tous les genres de plantes. On trouvera des explications plus

détaillées avec les dessins.


 



La partie bombée ne peut être la face


On choisit la face sur la. partie où se situe la concavité


Vu de ce point le départ du tronc tend à fuir en arrière


La partie bombée doit être placée sur l'arrière-ou sur le côté


 


 


Partie en gorge de pigeon


Bien que ce point de la base du tronc soit concave, il présente un renflement


La partie concave indique la face

 

La partie bombée voisine des racines est à l'arrière


La partie convexe ne peut être la face


Point faisant un ventre

Face


 



Il est préférable que l'attache

de la branche principale soit concave


La branche sort vers l'avant


Le départ de la branche est mauvais. Il est trop arrondi


lier - Comment cultiver

LE MATERIEL POUR BONSAÏ

1  - Semis............................................................................................... pag.    27

2  - Pleine terre.................................................................................... .pag.    33

3  - Boutures......................................................................................... pag.    40

4  - Greffes........................................................................................... pag.    48

5  - Marcottes...................................................................................... .-pag.    71


I. Bonsai a partir de semis

1.1 - Conservation des graines

Les graines récoltées, ou achetées, sont à conserver de manière adéquate, au plus tard

de la fin novembre jusqu'à la fin du printemps suivant, avant de les semer

La meilleure manière de les conserver est la suivante:

Avant tout, il faut préparer un peu de sable propre avec des grains fins (entre I et 3 mm),

car avant de pratiquer le semis au printemps, il sera facile de séparer les graines du sable avec

un tamis de 3mm.

Mélanger les graines avec le sable (dans un rapport de 1/3 pour éviter que les graines

ne se touchent entre e\\es et risquent de moisir), puis mettre \e tout dans une boite ou

dans un pot et recouvrir d'une couche de sable fin d'une épaisseur de 5 cm.

De cette façon les graines ne risquent pas d'être soulevées par le vent; mais dans les

régions où la température hivernale est très basse il vaudrait mieux ajouter par-dessus

un peu de paille.

En outre, il est nécessaire de les protéger des souris en recouvrant la boîte ou le pot avec

un grillage.

Le meilleur endroit pour la conservation est à l'extérieur, où tombent la pluie et la rosée

du matin car il est important que le sable ne sèche pas. Dés que la surface devient blanche

détrempez-le rapidement. S'il n'est pas possible de contrôler souvent l'arrosage, il vaudrait

mieux dans ce cas enterrer la boîte.



Filet métallique


Paille (en région froide)


5 cm de sable


rapport graines/sable = IB


 


Comment conserver les semis


1.2. Le semis

L'époque

Pour nous à Fukushima, la meilleure saison pour semer le Pin pentaphylla est vers la mi-avril,

mais selon la région la période peut aller de mars à mi-avril. *

Le moment le plus adapté pour semer est quand le germe pointe à peine hors de la graine;

alors il faut semer très vite et la levée se fera certainement.

*NdT: en France, si l'on considère que la température de référence est celle du Bassin Parisien, on

avancera les travaux de 3 semaines pour les,régions méditerranéennes et de 15 jours pour les

régions océaniques; on les retardera de une semaine pour les régions du Nord et de 15 jours pour

les régions de l'Est; de 3 semaines à I mois pour les zones de montagne (> 500 m).

Pour la région de référence, la meilleure période se situe fin mars (3ème semaine) c'est à dire

3 semaines avant le moment indiqué par l'auteur pour sa région, qui est une zone montagneuse.

Evidemment on pratiquera dans les mêmes limites en automne, mais inversement.

Où et comment semer

Le semis se pratique également dans une caisse ou une poterie. La terre utilisée pour semer

doit être un sable propre (si la racine qui sort tout juste de la graine est salie par des

impuretés, elle risque pourrir ), qui draine bien l'eau.

Disposez au fond de la caisse du gravier et par-dessus mettez du sable lavé (entre I et

3 mm), d'une épaisseur de 5 cm en tout.



Epaisseur égale à trois fois la hauteur de la graine


 


Avant de semer, arrosez abondamment et compactez le sable en appuyant avec force sur la

surface au moyen d'une plaque de bois; de cette manière la racine centrale ne s'allongera pas

à l'excès et des radicelles latérales sortiront en grand nombre.

Au printemps, de mars en avril, prenez les graines mises de côté et après les avoir séparées

du sable, mettez-les dans l'eau pendant deux jours.

Ensuite, installez les graines sur le sable à intervalle de 2cm, en les recouvrant d'une couche

de sable fin haute d'une épaisseur égale à trois fois la hauteur des graines. Après avoir arrosé

abondamment encore une fois, déposez la caisse dans un lieu bien aéré et ensoleillé car si on

la mettait dans un endroit à l'ombre, les jeunes pousses seraient trop faibles.


1.3. Entretien après le semis

'Prévention des maladies

'Deux semaines après la germination et jusqu'aux grandes chaleurs, il est fréquent de voir l'ap­parition d'une maladie appelée Fonte des semis (tachikare), qui détruit parfois complètement la culture.

.Pour prévenir cette maladie il est indispensable d'administrer des fongicides comme: Prévicur Tongaride ou Dericlor (NdT), avant ou après la levée selon les indications du fabricant. L'administration du produit s'effectue un jour ensoleillé, en évitant les journées trop chaudes, l'heure idéale se situant entre lé et 17 heures. On verse abondamment le produit sur le sol sec, de manière à le répandre parfaitement. Pour connaître la dose exacte, tire attentivement le mode d'emploi.

Engrais

Pendant la première année il suffit que l'engrais soit administré en automne, quand les

chaleurs sont passées, avec un peu de son de graines pressées (céréales, soja, arachides...),

appelé tourteaux.

Pendant la seconde année, donnez un peu de résidu de tourteaux une fois au mois de mars,

avril, août et septembre. S'il en reste sur les feuilles, faire tomber avec la main ou un balai dans

le cas d'une culture en plein champ avec beaucoup de plantes. Il n'est pas conseillé de donner

du sulfate d'ammoniaque ou un autre engrais chimique car on pourrait endommager

les jeunes plants.

Protection

Au cours du premier hiver, il est nécessaire de protéger les jeunes plants du gel avec

de la paille ou un voile de protection.

Vers la mi-mars on peut retirer cette couverture. Pour éviter que les plants ne se dessèchent,

ne pas oublier d'arroser tous les deux jours.

Au cours de la seconde année, la protection contre le gel ne sera pas utile.

Transplantation

La première transplantation a lieu dans la 3 ème année.


1.4 . Semis en pleine terre

Si vous avez une grande quantité de graines, le mieux est de les semer en pleine terre. Préparez le terrain en formant de petites planches comme illustré sur le dessin.

Préparation du sol pour plantation en pleine terre

Avant de semer; bien tasser la partie supérieure du sol pour éviter que le pivot s'allonge trop

et pour aider la croissance des radicelles latérales, cje façon à obtenir un meilleur nebari.

Après avoir préparé le terrain pour le semis, répartissez les graines de manière homogène

puis marchez par-dessus après avoir chaussé une paire de sandales munie de semelles douces

et lisses; cela permettra aux graines de mieux pénétrer dans le sol. Ne mettez pas de

chaussures avec des semelles dures car cela pourrait abîmer les graines.

L'idéal serait de passer sur le sol un rouleau, mais ce n'est pas indispensable.

En faisant pénétrer les graines dans le sol on évite qu'elles soient balayées par le vent et la

pluie, ainsi qu'une dessiccation due au soleil. Une fois que les semis sont bien enterrés,

versez par-dessus de la terre tamisée et récupérée dans les sillons, mais seulement la partie la

plus grossière. La couche de terre doit être trois fois plus épaisse que la hauteur des graines.

Après les avoir recouvertes, marchez encore une fois par-dessus tout ça.

Si on les recouvre trop ou si on les sème trop denses, la racine poussera mal, s'allongera et

s'affaiblira. Pour faire pousser des plants courts et robustes, il faut répandre régulièrement les

graines sans les recouvrir de trop de terre.

Pour les semis en plein champ il n'est pas obligatoire d'arroser tout de suite, par contre on

doit faire attention à ce que les oiseaux ne les mangent pas et en outre, en prévision du gel,

dans les régions froides il faudra couvrir avec de la paille.

La paille doit être enlevée avant la germination, autrement la racine risquerait de s'allonger,

d'être fine et anémiée.

Pour les semis effectués en pleine terre, l'entretien après la germination est identique à ceux

en caisse.


1.5. Préparation des courbes proches du pied de l'arbre, sans utiliser de fil


 


Les graines ont émis des racines


Il existe plusieurs manières pour donner une courbe au pied

d'un arbre. Pour les semis en caisse, la manière de pratiquer est

identique. Attendre que la racine ait poussé jusqu'à 3cm.

S'il arrive que l'on casse la racine pendant la.plantation, inutile de

s'inquiéter pour la reprise.

Au contraire, dans ce cas, cela pourrait former une courbe

encore plus intéressante. Mais l'incident le plus fréquent est de

faire sécher les racines, surtout lorsqu'on sème de la manière

décrite une grande quantité de graines; je conseille alors de les

vaporiser régulièrement avec de l'eau.

Cette méthode n'est pas applicable quand les feuilles sont déjà

sorties de la graine, car elles risqueraient pourrir dans la terre.

Si les feuilles sont déjà sorties avant que la graine ne soit enterrée, placez ces plants un par un avec précaution dans le; sol. Les graines avec les racines pousseront en tournant leur bourgeon en direction du soleil, formant une courbe naturelle et intéressante.

Si on enterre une graine ayant développé une racine, il se forme à la base une courbe naturelle


Une autre méthode pour créer une courbure intéressante se présente quand les feuilles peinent à sortir de la terre et qu'il est nécessaire de les aider, autrement elles risquent mourir


Le plant ne meurt pas si une partie des aiguilles sort de terre


\          Alors que les aiguilles

sont sous terre, il peut arriver

que la tige qui est sortie

finisse par se durcir


Stsmâ partie des feuilles est hors déterre, le plant peut vivre. Bien que les feuilles restées sous la terre meurent, celles qui sont sorties continueront à vivre. Mais dans ce cas le plant poussera difficilement.

Quand la tige sort de terre en premier puis se durcit, on ne doit pas forcer en tirant sur les feuilles pour les soulever; sinon on pourrait la casser Par conséquent il faut creuser la terre qui entoure les aiguilles et attendre que la pousse sorte spontanément vers le soleil et forme une courbe intéressante.



La tige se casse à cet endroit étant donné qu'elle est déjà endurcie


 


Quand la tige découverte est dure, on la casse si l'on tente de la redresser fortement; il faut chercher plutôt à découvrir les aiguilles en éliminant la terre qui les recouvre



La courbure du pied se forme naturellement, sans utiliser le fil


2. Bonsaï en pleine terre

2.1. Méthode pour obtenir la courbe en zigzag inazuma (éclair)

Il est possible de cultiver en pleine terre des arbres de forme chokkan mais aussi plein d'autres formes diverses. Pour créer un arbre avec une forme en zigzag, il faut choisir un plant courbé dans la partie du pied parmi ceux obtenus par semis.et éliminer l'apex tous les ans, comme le montre le dessin.

Première méthode pour construire la forme en zigzag

De cette manière, on obtiendra la courbure désirée {courbe forte, en zigzag). Il existe un autre système pour réaliser la courbe inazumâ, qui est de placer du fil sur un arbre de 3 ou 4 ans et plier le tronc prés des racines de manière à former une courbe avant de le transplanter Dans ce cas il est nécessaire d'enlever le fil assez vite.


Pour produire du 'matériel' pour Bonsaï avec un gros tronc, on ne doit pas le plier trop forte­ment sinon, quand celui-ci grossira, cela produira une bosse; en outre, lorsqu'on plie, on doit laisser un espace suffisant pour la croissance.

Dans le cas d'un Bonsaï au tronc mince, il ne se formera pas de bosse, toutefois les courbes ne doivent pas être seulement disposées latéralement mais aussi vers l'avant et l'arrière et, par-dessus tout, elles doivent avoir la forme la plus naturelle possible. Pour cultiver des arbres avec les caractéristiques de ceux qui poussent dans la Nature, on doit uniquement supprimer les branches vraiment laides. Ensuite on laissera pousser les branches librement en conservant les branches fines et délicates et, pour que le tronc devienne gros et court, on raccourcira le plus possible la pousse de la cime. Si on transplante en pleine terre le jeune plant en ne laissant que les branches principales, celles-ci deviendront trop grosses par rapport au tronc et il faudra les supprimer



Deuxième méthode pour construire les courbes en zigzag


Quand le tronc s'épaissit, à ces endroits il se forme une grosse bosse. Mauvaise pliure


Bonsaï avec des courbes en zigzag


Mauvaise pliure


 


Un arbre avec peu de branches fortes est difficile à modeler Même si on réussissait à plier les branches on n'obtiendrait pas un Bonsaï élégant.

Un autre point essentiel est d'observer attentivement la forme du tronc proche du collet. Pour obtenir le matériel pour un petit Bonsaï, il faut le transplanter chaque année et raccourcir le plus possible la pousse terminale, en laissant beaucoup de branches, pour qu'elle ne prenne pas le dessus.


2.2. Méthode pour réaliser en pleine terre un bon nebari (ancrage avec des racines rayonnantes)

Les points importants pour un Bonsaï sont, avant tout, l'ancrage au sol, puis le tronc et enfin

la position qu'occupent les branches.

Le nebari équivaut aux fondations d'une maison et au cœur d'une personne.:

C'est pourquoi un Bonsaï qui n'a pas de nebari bien formé manquera de stabilité.

Si on met en terre des plants sans porter l'attention qui est leur est due aux racines,

pendant la période de culture il sera.impossible de former de bons nebari; c'est pourquoi

il est nécessaire de les mettre en place dés la 4ème ou 5ème année.

Après avoir creusé un trou dans le sol, faire un tas de terre bien tassée au centre,

puis répartir les racines dans tous les sens en les installant solidement avant de les recouvrir

Comment préparer le nebari


De cette façon on obtiendra un 'matériel' avec un ancrage excellent, même en pleine terre.


2.3. Méthode pour faire grossir le tronc en pleine terre

Il n'est pas juste de penser que pour faire un Bonsaï, seul un arbre avec un tronc épais serait adapté. Il existe des formes comme le bunjin, et d'autres aussi, qui gagnent à être réalisées avec des arbres fins et élancés qui donnent la sensation de légèreté.Toutefois les débutants et les amateurs préfèrent les arbres courts et gros donnant une impression de stabilité et de majesté. Ils ne comprennent pas bien la valeur accordée à la forme du lettré. Je pense que les Bonsaï avec de gros troncs sont plus populaires car ils nous rappellent la puissance des arbres centenaires qui poussent dans nos forêts; mais il n'est pas facile d'obtenir, en peu de temps, un arbre de ce type et plus spécialement un Bonsaï cultivé dans le faible volume d'un pot. En général on cherche à le développer en modifiant le tronc de diverses manières (en scarifiant, incisant, martelant etc.), mais l'arbre élevé avec ces expédi­ents n'a pas une forme naturelle et manque de puissance. La meilleure façon, pour faire grossir le tronc naturellement et rapidement, est de le cultiver en pleine terre, en choisissant parmi les jeunes plants les plus prometteurs.

Culture en pleine terre pour faire grossir le tronc (production de l'auteur)

Le terrain doit se situer dans un lieu bien ensoleillé du matin au soin bien aéré et bien drainé. La terre doit être très fertile mais non amendée avec des composts de détritus, sous peine de risquer des maladies. Dans le cas d'un champ trop humide, il est nécessaire de cultiver les plants après avoir élaboré des plate-bandes surélevées (moritsuchi).


Naturalmente, duOn conseille de laisser beaucoup d'espace entre deux arbres (selon leur taille respective), sachant que l'idéal est de situer un arbre pour 2m2 environ (I ken= 1,80 m2).

Naturellement il est indispensable de bien étaler les racines pendant la transplantation. Une fois les plants en terre, engraissez les abondamment pour que les feuilles et les branches se développent rapidement; la conséquence sera une formation et un développement des racines, et ensuite du tronc.

Mais attention: toutes les branches ne doivent pas pousser librement sinon ces plants ne seraient pas différents des arbres de jardin et seraient inaptes en tant que Bonsaï. Pour produire un matériel au tronc robuste, il faut faire bien pousser les branches inférieures. Pour cela abaissez-les en utilisant du fil ou un piquet, comme indiqué sur le dessin, pour que les rayons du soleil atteignent bien les aiguilles.


Quand on veut raccourcir la branche longue, on laissera quelques

branches secondaires pour que

le tronc n'en souffre pas  


Quand on a besoin de branches

de remplacement (kuitsuki)

on doit couper les branches qui tes gênent.


A cet endroit, si l'on réalise une marcotte, on obtiendra un groupe avec des troncs fins


Méthode pour faire grossir le tronc en pleine terre

La branche basse et longue (hashirieda) sera éliminée quand le tronc aura suffisamment grossi. On doit toujours choisir une branche qui sort de côté ou sur l'arrière, pour éviter de voir la cicatrice quand elle sera éliminée.

Un autre point à respecter est la forme du tronc, qui ne doit pas être cylindrique mais conique. Puisque le tronc grossit seulement jusqu'au point d'ancrage de la branche


à sacrifier (hashiri), pour le faire épaissir régulièrement il est nécessaire de procéder en plusieurs étapes: une fois développée la première partie, éliminez la première branche à sacrifier, ensuite sélectionnez-en une autre au-dessus. Laissez-la croître jusqu'à ce que la partie suivante du tronc se soit épaissie jusqu'au point désiré. Répétez l'opération jusqu'à obtenir un tronc, avec une base large, qui s'affine au fur et à mesure que l'on monte vers la cime. Pendant cette opération la chose la plus importante à avoir à l'esprit est de ne pas laisser trop pousser la branche à sacrifier; car si la taille laissait une trace visible cela diminuerait la valeur esthétique du tronc. Lorsqu'on procède à l'opération ci-dessus, pour ne pas endommager le tronc, on ne doit pas raccourcir la branche en une seule fois en taillant au ras du tronc, mais on doit le faire en deux ou trois étapes: d'abord tailler la pointe, ensuite une autre petite partie et enfin la section la plus proche du tronc. Plutôt que de tout supprimer; laissez un moignon qui, trois ans plus tard, deviendra un jin. Supprimer une grosse branche en une seule fois est une opération risquée. Pour obtenir un bon résultat il faut du temps, la hâte est toujours dangereuse.

A ce propos, au Japon tout le monde connaît l'histoire des trois seigneurs ayant contribués à l'unification du pays au I6ème siècle. On traduit la réaction de ces trois personnalités, face à un événement identique, de cette manière:

Oda Nobunaga: Rossignol, si tu ne chantes pas, je te tuerais.

Toyotomo Hideyoshi: Rossignol, si tu ne chantes pas, je te ferai chanter.

Yeyasu Tokugawa: Rossignol, si tu ne chantes pas, j'attendrai que tu chantes.

A mon avis ce serait mieux d'attendre, comme Yeyasu, plutôt que de forcer les choses,

S'il existe de petits rameaux sur la branche à sacrifier situés prés de son attache au tronc,

éliminez-les rapidement car ils pourraient gêner les branches de remplacement

La branche à éliminer peut être réutilisée, en pratiquant une marcotte, après sa séparation

du tronc; par exemple elle convient pour construire.un kabudachi (cépée), un sôkan

(double tronc), un sankan (3 troncs), un gokan (5 troncs), etc.

Naturellement, en laissant pousser les branches

du bas, celles de la partie supérieure sont faibles

car les éléments nutritifs ne leur arrivent pas;

toutefois il est conseillé d'éliminer rapidement

les   branches   défectueuses   comme   celles

en étoile (kuruma-eda) et celles opposées

(kannuki-eda), qui avec le temps pourraient

produire  des  nœuds  difformes  à  l'attache

de la branche.

Au départ, si on laisse uniquement les branches

qui sont bien placées, elles finiront par trop

grossir. Aussi il faut laisser le plus de branches

possibles pour pouvoir choisir les meilleures et

structurer l'arbre comme on veut.

Quand la distance entre les arbres se réduit

à cause de l'allongement de branches, il .est

NEMAWASHI

nécessaire de transplanter pour éviter qu'ils ne

se touchent. Généralement la transplantation

38


se fait tous les 3ans mais, dans le cas où les branches n'auraient pas poussé jusqu'à se toucher, il n'est pas nécessaire de refaire l'opération. On conseille alors de cerner (nemawashi), c'est à dire raccourcir les racines longues avec une pelle tranchante (louchet), de manière que naissent des radicelles qui faciliteront la mise en pot. La longueur des racines à laisser devrait être de trois fois le diamètre du tronc. Les racines qui sortent de ce cercle doivent être éliminées (voir le dessin). Pendant l'opération, si l'on oublie de tailler une seule de ces racines, celle-ci grossira démesurément et freinera le développement des plus petites. En conséquence, non seulement cela rendra le rempotage plus difficile, mais cela produira un mauvais NEBARi.

C'est pourquoi il est important de cerner le mieux possible. Cette taille (nemawashi) doit être réalisée environ 6 mois avant la transplantation. Par exemple, si vous voulez transplanter au mois de septembre, il faut tailler les racines au mois de mars. A l'inverse, une taille en automne entraînera une action au printemps suivant.

Parfois on doit transplanter tous les plants, parfois on a besoin de n'en transplanter qu'une partie pour créer plus d'espace entre eux. En répétant tous les 3 ans ces interventions on verra qu'après une dizaine d'années les branches seront bien établies et les racines seront devenues solides. A ce moment là, transplanter en ne gardant que les racines en surface, pour que les rayons du soleil y arrivent à travers les branches.

Un arbre de dix ans doit avoir un chevelu racinaire bien développé du moment que la taille des racines a été faite plusieurs fois, c'est pourquoi quand on le prélèvera il retiendra solidement la terre. Il reste ensuite à le déposer tel quel sur le tas de substrat préparé à l'avance, en arrangeant les racines.

Bonsaï obtenu par semis en 20 ans - en pot depuis 3 ans

La branche conservée pour faire grossir le tronc a été supprimée au moment du rempotage

Ce mode de rempotage est appelé takaue. Quand le plant est assez grand, tailler les branches inutiles et l'année suivante rempoter Mais tout d'abord il faut enlever la branche qui a servi à faire grossir le tronc (chikara-eda). Supprimez aussi les branches trop longues (hashiri-eda), en ne laissant seulement que les plus petites. Tranchez également les longues racines (nemawashi), afin qu'il en sorte de plus fines. Les meilleures périodes pour la transplantation sont avril et septembre *(NdT: mars et août dans la partie sud de la France).


Si l'on choisit de rempoter en automne, on ne doit pas intervenir après l'équinoxe, quand la température est déjà basse, car l'arbre ne réussirait pas à émettre de nouvelles racines dans l'année.

Au cours du rempotage on utilise généralement de I'akadama ou du sable kiryu; mais comme il existe partout des montagnes et des rivières, vous pouvez utiliser des substrats qui se trouvent dans votre région pourvu qu'ils drainent bien l'eau.. On dit que la terre proche des montagnes est meilleure car le grain est dur et grossier alors que celle des régions proches de l'embouchure d'un fleuve est fine et n'a pas de bonne capacité de drainage.

Méthode pour faire grossir le tronc en pot ou en caisse

Même si l'on ne possède pas de terrain pour cultiver des arbres, il est possible d'obtenir

du matériel avec de gros troncs en utilisant des pots ou des caisses. Pour cela, la chose la

plus importante est de créer un bon drainage.

Pour l'obtenir, placez du grillage au fond du pot et utilisez des terres avec une grosse

granulométrie. Comme pour la culture en pleine terre, conservez les plants dans un lieu bien

ensoleillé et aéré, où le soleil soit présent du matin au soir En pot, pour obtenir des arbres au

tronc robuste, il faudra nourrir abondamment. La taille des branches et autres interventions

sont identiques à celles décrites pour la pleine terre.

3. Bonsaï a partir de bouture


3.1. Bouture pour shohin (mini Bonsai)

J'ai inventé cette manière de pratiquer il;y a 14 ans: alors que je coupais de l'herbe dans un champ j'ai vu, par hasard, une jeune pousse de.pin pentaphylla qui avait été coupée et sur laquelle des racines sortaient sous les aiguilles naissantes.

J'ai essayé de la planter rapidement en terre et j'ai découvert que si on le faisait tout de suite après que les aiguilles étaient sorties de l'enveloppe (vers le mois de mai, car au mois de juin

il est trop tard) elle émettait des racines jute au-dessous des aiguilles. Cette façon de faire des boutures est extrêmement simple. Après avoir sectionné la tige d'une jeune pousse (si on la pince avec les doigts on formera un nebari plus intéressant) comme le montre le croquis, plantez dans du sable propre et lavé (identique à celui pour semer).

On peut tailler Tailler      '' encore plus court

Comment préparer les boutures

Si la tige est trop courte pour être bien ancrée dans le sable, fixez avec un fil de fer pour éviter qu'elle soit déplacée par le vent ou par l'arrosage.



Caisse de boutures


Crochet


 


1    Boutures plantées dans du sable

2    Si la tige est courte, fixez-la avec un crochet

3    Immédiatement après la germination, au niveau de la taille juste sous les aiguilles, les racines naissent dans toutes les directions en formant un bon ancrage.

Ainsi cette bouture sera bien adaptée pour créer un mini Bonsaï

4  Bouture de 4 ans obtenue par semis


Le matériel, obtenu de cette façon  en  donnant un  bon  nebari, est idéal  pour les

Bonsaï SHOHIN.

Placez les plants dans un endroit bien ensoleillé et aéré, et non à l'ombre de façon à éviter

la pourriture au niveau de la section. Pendant le premier mois il est obligatoire d'arroser

deux fois par jour, matin et soir, en évitant que le sable de surface devienne blanc.

Engraissez légèrement une fois, pendant le mois d'août, avec un peu d'engrais liquide ou

un peu de tourteaux (aburakasu).

Quant à la protection au froid, je vous conseille de couvrir avec une feuille de plastic ou

de mettre en serre froide.



Mini Bonsaï de 12 ans obtenu par bouture après semis


 



La racine commence à cet endroit.


S'il ne pousse qu'une ou deux racines,

il est possible de préparer l'arbre

dans la forme neagari (racines découvertes)


3.2. Bouture pour obtenir un porte greffe


Les plants défectueux, à cause des aiguilles ou pour autre chose, peuvent être utilisés comme

portes-greffe avec de bons résultats.

Pour effectuer la greffe il faut avoir un arbre avec un excellent NEBARl, précédemment obtenu

par bouture. La méthode pour l'obtenir est presque semblable à celle utilisée pour les plants

de semis et ne diffère que par le point de section de la tige.

Comme le montre le dessin, on doit raccourcir la tige en laissant un petit

morceau de racine. Il est facile de la reconnaître à sa couleur rougeâtre

alors que la tige est verdâtre. La raison pour laquelle on laisse un petit

morceau de racine est que, de celui-ci, naîtront plus facilement d'autres

racines, ce qui fait que la tige s'allongera régulièrement. Mais dans ce cas

il faudra plus de temps pour que le tronc grossisse.

La greffe sur ce type de bouture ne pose pas de problème puisque

le tronc au-dessous, de la première branche est long, ce qui permet

d'effectuer les greffes sur cette partie.

Un porte-greffe doit être robuste et avoir un bon enracinement

en étoile.

Comment préparer une bouture pour faire porte-greffe

3.3. Bouture de deux ans

On peut bouturer un plant de deux ans après le semis quand on veut obtenir un arbre au nebari intéressant avec un tronc court dans la partie allant des racines à la première branche.

Période

Dans l'année du semis, l'arbre émettra une pousse au bout de laquelle il en sortira une autre qui s'allongera dans le printemps de l'année suivante. On récolte une bouture dans le mois de juillet, quand la pousse est complètement développée.

Comment obtenir une bouture avec la jeune pousse

Pour une bouture de ce type, on utilise la pousse de la seconde année, en la taillant à l'endroit

où elle sort, comme illustré dans le dessin.



MAUVAIS


CORRECT


Faire une marcotte * à ce point après 5 ou 6 ans


 


Bouture de deux ans d'un arbre de semis


On ne doit pas tailler la bouture sous les vieilles aiguilles comme c'est le cas avec les plants à peine nés.

Préparer une caisse ou un pot et le remplir de sable bien drainant, ensuite pratiquer des trous au moyen d'une baguette et déposez les boutures dans le sable.Terminer cette opération, arroser abondamment et placer dans un endroit bien ensoleillé et aéré.

Après avoir taillé la pousse

Les plants dont on a supprimé la cime pour faire des boutures doivent être destinés à d'autres usages, car de la pointe il naîtra plusieurs bourgeons et, après 5 ou 6 ans, il sera pos­sible de créer un kabudachi, en faisant une marcotte au point où poussent les ramures, comme indiqué sur le dessin de la page précédente.

3.4. Bouture à partir de branches d'un vieil arbre

C'est une méthode pour se procurer du matériel au moyen de boutures de branches d'un arbre adulte. Il faut observer attentivement l'arbre, avant de choisir les branches utilisées pour les boutures, car les racines seront émises plus ou moins facilement selon le type de branche sélectionnée. Si le choix est bon, pendant la saison humide (mai -juin au Japon) les racines sortiront du tronc ou des branches proches de la terre.

Période

Le meilleur moment pour faire ce type de boutures est de mars au début d'avril, avant que ne s'allongent les chandelles, ou bien en été pendant la grosse chaleur quand les nouvelles aiguilles sont bien formées et que les vieilles vont bientôt tomber

Bouture d'une chandelle développée

L'arbre, à partir duquel on prélève les brindilles à bouturer, peut être n'importe lequel, car elles émettront facilement des racines. La pointe des branches est toujours jeune, même si l'arbre est vieux, et c'est pourquoi cette partie est toujours à utiliser

Bouture de printemps                                                                        Bouture d'été



Rameau de deux ans


Branche de l'année                                                        Rameau de l'année            ^ Rameau de l'année

précédente                       Rameau de deux ans              en cours                               précédente


 


La branche à utiliser comme bouture de printemps doit être jeune, un à deux ans, alors que pour le bouturage d'été la branche idéale est celle qui a poussé dans l'année ou l'année précédente. Si l'on a l'intention de créer un Bonsaï à double, triple tronc ou kabudachi, taillez la branche dans la zone d'où partent plusieurs rameaux, car de ce point les racines se développeront facilement.



Entretien

Les boutures réalisées avec cette méthode, à la différence de celles obtenues de plants de semis, doivent être conservées dans un endroit sans soleil direct ou dans lequel le rayonnement solaire parvient filtré. N'arrosez pas excessivement car il y a risque de pourriture au point de section, mais arrosez comme si c'était un arbre normal, sans faire sécher La manière la plus simple est de mettre le pot dans un sac en plastic, après l'avoir bien arrosé. Ensuite fermez le hermétiquement, en évitant de l'exposer directement aux rayons du soleil car les plants mourraient à cause de l'augmentation soudaine de la température.


Entretien après le bouturage de branches d'arbre adulte


Transplantation

Environ deux mois plus tard, de ces boutures naîtront des racines mais parfois il ne se

formera rien si ce n'est un cal. Si les aiguilles sont toujours d'un vert intense, on peut les

laisser dans le sable dans l'espoir que des racines sortent l'année suivante. Ne touchez pas

les plants au moins pendant deux ans, sinon ils pourraient mourir; leur transplantation doit se

faire la troisième année.

La bouture de rameau possédant plusieurs ramifications produira facilement des racines dans

toutes les directions; celle faite avec une seule tige n'en mettra généralement qu'une ou deux.

Dans ce cas les racines se dirigeront dans des directions diverses et leur première partie,

avec le passage du temps, pourra se transformer en un tronc aux courbes intéressantes.




 


Premier exemple = construire un double tronc à partir de bouture


Deuxième exemple = racine unique



Point où commence la racine


Racine


Racine


 


Troisième exemple = dans le cas où deux racines auraient poussé dans des directions opposées sans possibilité déformer un bon ancrage, l'une d'elles peut être transformée en jin et l'autre utilisée comme tronc

46


Quatrième exemple = racine unique



Point où commence a racine


 


 



Point où commence la racine -^^^


Cinquième exemple =

racine unique.

On a créé un neagari

(racine découverte) en déroulant

la racine qui s'était étirée

au fond du pot.

Après quelques années de

culture elle se transformera en

un tronc intéressant.

Quand l'arbre produit des

racines de ce type, si ï on met

soudainement en plein soleil

la partie racinaire qui était

sous la terre, celle-ci brûlera

très vite.

Au départ il vaut mieux

la protéger avec de la sphaigne

(ou de la mousse) et

la découvrir progressivement


4. Bonsaï obtenu par greffe

4.1. Le Pin pentaphylla doite être greffé sur Pin pentaphylla

On voit généralement des greffes réalisées sur Pin noir, or un Bonsaï de ce type ne sera jamais très valable car, même après une centaine d'années, on verra toujours la marque de la greffe. Ces Bonsaï sont appelés tsugimono (greffé) ou tsukurimono (artificiel). Les écorces du Pin pentaphylla et du Pin noir ne seront jamais identiques. Si l'on observe les racines, on voit que celles du Pin noir sont fines et très différentes de celles du Pin pentaphylla. Il est possible de faire une marcotte après la greffe sur pin noir; mais il n'y a aucune certitude que tous les arbres réussissent à émettre des racines. Ces interventions peuvent être risquées pour assurer la survie de l'arbre.

Si on souhaite vraiment greffer sur pin noir il faut chercher à le faire le plus prés possible des racines. La marque de la greffe s'estompera avec le temps.

On entend dire parfois que «l'arbre greffé sur un autre de même genre ne sera pas plus vigoureux» ou bien que «si l'on greffe sur un arbre qui porte de médiocres aiguilles, l'arbre greffé en mettra de laides.» Mais selon moi cette opinion ne correspond pas à la réalité. J'ai toujours greffé sur des arbres qui n'avaient pas de belles aiguilles, mais je ne me suis jamais rendu compte que le porte-greffe avait transmis ses défauts à l'autre arbre. En outre, le fait que le porte-greffe soit très vigoureux ne semble pas positif car dans ce cas les aiguilles s'allongeraient trop et il perdrait rapidement sa forme. Auparavant on disait qu'il ne fallait pas nourrir les pins parce qu'un arbre trop nourri a des aiguilles trop longues et des branches qui grossissent tellement qu'il ne peut même plus être travaillé comme bonsaï. La jointure entre deux pins pentaphylla greffés disparaît avec le temps, alors que celles sur Pin noir ont plusieurs inconvénients, comme l'illustrent les croquis ci-dessous. Parfois la base du Pin greffé ne se développe pas comme le porte-greffe, se boursouflant à la soudure, ou il peut arriver que, après plus de dix ans, la greffe se détache.

Différence entre les greffes




Pin

pentaphylla

Pin noir


Pin pentaphylla


Pin pentaphylla


Le porte-greffe de pin pentaphylla

possède     ^&oj\ une belle base     -^fH


Pin noir


Greffe en

hauteur-

(tenzugi)


Après dix ans il peut arriver que la partie greffée se détache complètement


 


4.2. Greffe d'une pousse sur le collet (mototsugi)

Epoque

La meilleure période pour la greffe va de février à mars ou bien pendant le mois d'août. Il est possible de la pratiquer pendant la saison froide mais alors il faut assurer une protection en plaçant rapidement à l'abri.

Greffe de la pointe

Comment préparer le rameau à greffer

Pour ce genre de greffe, il faut utiliser la pointe du rameau de l'année ou de la précédente. Cette greffe prend particulièrement bien. Comme indiqué sur le dessin ci-contre, il faut trancher en oblique et reprendre légèrement sur le côté opposé.

Porte-greffe ■

Choisir le porte-greffe selon le diamètre du greffon, toutefois un arbre de 4 ans environ est

excellent.

Pratique

Après avoir courbé le tronc, incisez-le attentivement jusqu'à la moitié avec un rasoir si c'est

possible au point le plus proche de l'enracinement. On recommande de pratiquer

cette opération avec délicatesse tant il est facile de tailler trop profond ou même de trancher

complètement.

Comment exécuter la greffe sur le pied de l'arbre


Après l'avoir incisé, ouvrez ta coupe en pliant le tronc, insérez le petit rameau en faisant

bien coïncider les canaux de sève (mizusui), laissez le tronc se redresser de manière

que le rameau soit pincé dans la fente et liez avec du fil de nylon.

Le succès de la greffe dépend de la force avec laquelle le greffon est retenu dans la taille;

trop serrer pourrait l'abîmer ou même le rejeter Ligaturez avec la même force que pour

bander un doigt blessé.

Si l'on greffe sur une espèce commune, on peut le faire en un point assez haut mais,

pour des espèces comme le yatsufusa (Pin 'aux huit plateaux') ou pour celles dont

les branches ont tendance à épaissir facilement, on doit greffer prés des racines autrement,

avec le temps, le tronc pourrait devenir plus gros que la souche elle-même.


 



Quand on greffe un double ou triple tronc, entourez les rameaux avec le fil en le passant sur l'un et l'autre de façon à ce qu'ils ne bougent pas


En ligaturant, on peut plier vers le bas une partie du greffon, ce qui l'empêche de se détacher


 



Comment ligaturer le greffon


Entretien après le greffage

Un bon entretien est un facteur essentiel pour la réussite de l'opération. Il est important

d'éviter que l'arbre, après la greffe, se dessèche en étant exposé au soleil ou au vent.

Pour éviter que le greffon sèche, au cas où la greffe se situe dans la partie haute du tronc,

il faudra recouvrir la jointure avec de la sphaigne humidifiée.

Parfois, dans cette mousse humide, il est possible que des racines sortent du rameau greffé.

Si l'on greffe peut d'arbres à la fois on peut les conserver dans un sac de plastic et, lorsque

l'air devient sec, il faut les vaporiser en évitant l'exposition au soleil direct.


Replier


Sachet de nylon


Pot renversé


Côté à ouvrir


Réserve d'eau


Entretien après le greffage

Ouvrez le sac lorsque vous êtes sûr que la greffe est prise et habituez-la graduellement aux rayons du soleil. Evitez de trop l'exposer à la pluie sinon il y a des risques de pourriture.


Taille du porte-greffe

Lorsque le greffon est bien attaché, il n'est pas prudent de supprimer toutes les branches

inutiles du porte-greffe en même temps, mais au contraire peu à la fois.

Si cela arrivait, l'équilibre entre les feuilles et les racines serait rompu brutalement avec des

risques de pourriture racinaire.

Pour éviter cet inconvénient, les branches et le tronc à éliminer doivent être coupés

graduellement, au fur et à mesure que le greffon se développe.

Il est possible de couper des branches dans le cas où le greffon, bien que vigoureux, ne se

développe pas et qu'il devient nécessaire de freiner la croissance du porte-greffe.

Après une année, quand on est sûr que la greffe est pleinement réussie, on peut abaisser les

branches du porte-greffe, comme indiqué sur le dessin ci-contre.

Quand le greffon aura bien poussé au bout d'environ trois ans, on pourra éliminer le

porte-greffe. La taille du vieux tronc ne doit pas être réalisée trop prés de la soudure: on doit

laisser un moignon qui séchera en 5 ou 10 ans.

Presque tout le monde taille le vieux tronc au point de soudure. Alors, la cicatrice ne

disparaîtra plus jamais.

En laissant au contraire une petite partie, avec la croissance du greffon, la vieille taille

disparaîtra en intégrant naturellement le nouveau tronc.

La partie du vieux tronc qui a été laissée ne séchera pas en un ou deux ans comme une

simple branche, ce qui est normal car c'était auparavant le tronc principal.



Tailler en dernier

les branches inférieures


Supprimer en premier les branches qui gênent le greffon; ensuite la cime


 


Méthode pour supprimer les branches du porte-greffe

52


Lorsque le greffon ne se développe pas, il est nécessaire de freiner le développement du porte-greffe en le couchant

Maîtriser la croissance du porte-greffe après la soudure du greffon


 






Le porte-greffe ne doit pas être taillé trop prés de la greffe


Le porte-greffe doit être taillé assez long pour le laisser sécher naturellement


S'il reste une partie d'écorce décollée prés de la greffe, la blessure ne se cicatrisera pas facilement et cela sera à supprimer


Si la greffe est effectuée au-dessus

du sol, la taille du porte-greffe

paraît évidente

Si la greffe a été effectuée sur le pied, cette partie restera sous la terre et la soudure ne se verra plus


 


Comment éliminer le porte-greffe


53


 



Quand le tronc grossira jusqu'au pointillé, la cicatrice du porte-greffe sera englobée dans le tronc et disparaîtra


La partie superflue

du porte-greffe peut être

conservée comme un iin




Si on élimine au ras le porte-greffe la cicatrice sera toujours visible


Si on élimine le moignon du porte-greffe, il se formera un creux qui se refermera au fur et à mesure de la croissance du tronc


Comment préparer le porte-greffe

4.3. Diverses manières de greffer une pousse

A) Ces manières sont les mêmes que celles décrites au chapitre précédent, applicables non seulement pour l'exécution de greffes sur racine, mais aussi sur les branches et sur la partie supérieure du tronc.



Greffons

Porte-greffe


Méthode A pour la greffe d'une pousse


Porte-greffe


Si on laisse comme cela, le greffon ne pénètre pas complètement


Greffons


Méthode "B" pour la greffe de jeune pousse

B) Cette méthode est la mieux adaptée pour greffer sur les branches et la partie supérieure du tronc. La pointe du greffon est jeune mais la base doit être vieille. Avec ce type de greffe la cicatrice disparaît après quelques années. La branche greffée avec la méthode «A» peut se rompre à la soudure lorsqu'on tente de l'abaisser, même lorsque la greffe est prise.


 



C) Cette méthode est employée pour substituer le feuillage par celui d'une autre espèce, mais cela reste très difficile de faire coïncider les canaux de sève de la branche avec ceux du porte-greffe. On prépare le greffon comme dans le cas «A» mais pour le porte-greffe c'est un peu particulier

Au point souhaité pour la greffe, il faut faire une incision légèrement plus large que le diamètre du greffon et décoller l'écorce du bois, en créant une poche où l'on insère le petit rameau.

Il n'est pas utile de le ligaturer car il sera bien encastré entre l'écorce et le bois


Méthode "C" pour greffe d! une pousse


 


4.4. Greffe par approche (yobi)

Ce type de greffe est utilisé surtout pour les arbres

récoltés en montagne, quand l'apex est trop éloigné ou

que les branches inférieures sont absentes, ou bien

quand l'intervalle entre une branche et une autre est

excessif. Dans tous ces cas, pour créer l'apex ou

les branches nécessaires, on emploie cette greffe en

utilisant une branche poussant à partir du même tronc.

Le rameau à greffer est appliqué au point choisi

du tronc, tout en étant toujours nourri par ses racines,

Greffe par approche

en attendant que la greffe prenne; c'est pourquoi on ne

risque pas de voir le greffon sécher ni se détacher et,

en outre, il  est possible de greffer une  branche

assez robuste.

Lorsqu'on souhaite préparer un araki (arbre prélevé en montagne et qui n'a jamais

été travaillé) on applique cette méthode selon diverses manières.

Epoque

L'idéal est d'entreprendre ce type de greffe vers les mois de mars et avril ou bien en

automne, dans le mois de septembre, jusqu'en octobre mais en situant à l'abri.

Pratique

Puisqu'on utilise une des propres branches de l'arbre, il faut bien étudier la meilleure manière

de la rapprocher du point que l'on veut greffer. Le rameau à greffer; écorcé sur une partie,

vient s'insérer dans le sillon découpé au greffoir sur le tronc, de façon à ne pas créer de

bosse visible.

Après cette opération ligaturez la branche avec du raphia ou tout autre matériel en serrant

au point de greffe, sans qu'il soit nécessaire d'appliquer un mastic cicatrisant.


Quand la branche se soude, on porte plus d'attention à la partie inférieure


Elimination de la partie superflue

Dans le meilleur des cas, le rameau se soude en une année mais

on ne doit enlever le raphia que lorsque la soudure est parfaite.

Il ne faut pas le laisser ligaturé plus de deux, trois ans car le raphia

pourrait laisser des traces sur l'écorce; l'idéal est de le supprimer

juste avant qu'il n'étrangle.

Quand la partie située au-dessus du point de greffe pousse plus

vite que celle au-dessous, qui sera supprimée, cela signifie que le

rameau est bien attaché.

Lorsque la greffe tient solidement il faut éliminer la partie de la

branche qui ne sert plus, en conservant prés de l'attache un petit

moignon qui par la suite deviendra un jin.

Pour vérifier que  le  rameau  est bien  soudé, examiner le

greffon depuis la partie à supprimer en entaillant partiellement

l'écorce.


4.5. Divers modes d'exécution de la greffe par approche


Premier exemple

Avec du matériel privé de ramifications il est possible

de pratiquer la greffe par approche.

Dans cet exemple, alors que deux branches sortent à

la même hauteur, on pratique la greffe par approche

pour à la fois éliminer un rameau superflu et pour

obtenir la ramification qui manquait sur la branche

Premier exemple


au-dessous.

Deuxième exemple

Deuxième exemple


Quand l'intervalle entre deux branches est excessif il est nécessaire de créer des branches dans cet espace, au moyen de la greffe par approche, en abaissant la branche supérieure.


 



Troisème exemple


Troisième exemple

Ce cas est semblable au second exemple. L'intervalle

est trop long mais puisque la branche supérieure est

courte, on réalisera la greffe en haussant la branche

inférieure.

57


 



Quatrième exemple

Substitution de la cime.

Pour  obtenir  un   arbre   court   et

robuste, pratiquer la greffe en insérant

un petit rameau dans la partie du

tronc où se forme une courbe.


Quatrième exemple

Cinquième exemple

Raccourcir un arbre trop long.

La greffe illustrée par le dessin ci-contre peut être

employée dans le cas d'un arbre privé de branches

Sixième exemple


Cinquième exemple


basses, comme on voit souvent dans le kabudachi.

Sixième exemple

Greffe par approche sur une racine flottante (tobine). En greffant une branche sur une racine découverte, comme indiqué sur le dessin, on obtient un double tronc (sokan). Une fois que la branche est greffée, on peut éliminer la racine.


 


Septième exemple

Septième exemple

On greffe sur le pied pour créer un petit tronc

supplémentaire.

Huitième exemple

Huitième exemple


Identique au cas précédent sauf que la branche est tournée différemment, et l'angle entre les deux troncs est plus fermé.


 



Neuvième exemple


Neuvième exemple

Préparation d'un ARAKl.

Ce sont des arbres non travaillés,

araki, spécialement ceux récoltés

en montagne, qui manquent de

branches ou dont l'apex est trop

long.

Dans ces cas il est possible de les

rendre plus réguliers en réalisant

des greffes comme indiqué sur le

dessin.



Dixième exemple «a» La hauteur de l'arbre (issu de semis voici 45 ans) de Monsieur Suzuki Fumio est de 85 cm. Comme on le voit sur la photographie, les deux troncs de droite étaient auparavant des branches inférieures; elles ont été transformées en troncs selon la méthode décrite dans le septième exemple. Comme sont nées des racines dans la partie recouverte par la terre, on l'assimile à un netsuranari. La base du tronc est un peu défectueuse car trop grosse mais, puisque les troncs principaux et secondaires sont unis solidement, ce défaut disparaîtra avec le temps.

Si l'on considère cette position comme étant la face, on améliorerait l'arbre en rapprochant le plus petit tronc du princi­pal et en éloignant le second dans la direction opposée.



Dixième exemple «b» Le   même   arbre  vu   du   côté   arrière gauche.

Si l'on place la face dans cette position, l'aspect général. sera amélioré en rapprochant la base de l'arbre du centre, plus petite, de celle de l'arbre principal. Cet arbre n'a pas été travaillé depuis longtemps, les branches se dirigent vers le haut.

Quand on néglige un arbre pendant plusieurs années, les branches qui ont été ligaturées poussent librement et devien­nent disproportionnées, parfois même plus grosses que le tronc. Pour éviter cela, il faut chercher à abaisser la branche la plus vigoureuse étant donné que celle-ci, quand elle pousse vers le bas, perd de la force.


4.6 Méthode pour effectuer la greffe de racines (takatori)

Quand on souhaite améliorer l'enracinement (nebari) d'un arbre ne possédant des racines que d'un seul côté ou quand on pratique une marcotte sur un type d'arbre en émettant difficilement, il existe la possibilité de pratiquer la greffe de racines d'arbres jeunes. Dans ce chapitre on ne traitera que de la greffe de racines takatori (greffer en un point élevé du tronc).

Période

Le meilleur moment pour mettre en pratique cette technique va de mars à début avril,

quand l'arbre est en pleine activité et que commence à couler la sève.


 



Comment préparer l'arbre à greffer pour créer un nouveau nebari

Méthode pour inciser le porte-greffe


Greffe des racines

On utilise les racines prises sur les arbres à greffer

Comme dans les autres cas, cette greffe est aussi faite sur

Pin pentaphylla.

C'est pour cela également que les racines à greffer doivent

être de la même espèce, autrement la marque de la greffe

resterait toujours visible, gâtant l'esthétique de l'arbre.

En outre l'arbre à greffer devrait être issu de boutures

de semis, qui n'ont pas de belles feuilles mais un gros tronc,

idéal pour ce genre de greffe, et aussi parce que la première

branche pousse prés des racines, ce qui facilite la soudure si

l'on ne la supprime pas.

Exécution de la greffe

Incisez l'écorce du porte-greffe au point où vous pensez

greffer les racines.

On doit effectuer une incision pour chaque greffe à accomplir;

mais pour obtenir un bon nebari il est nécessaire de préparer

plus de quatre greffes sur le même tronc.

Après avoir effectué l'incision, glissez-y les racines et fixez avec

un lien pour éviter qu'elles ne bougent. Ensuite attachez

au-dessous de la greffe une boîte ou un pot coupé en deux,

enveloppez  les  racines  greffées  de  mousse, remplissez

de terre pour éviter qu'elles ne sèchent et refermez les deux

parties de la boîte ou du vase en attachant le tout.

Séparation

Une année plus tard, quand on est sûr que les racines sont bien soudées, tailler la branche laissée sur l'arbre. En outre pour éviter que les racines de l'arbre n'alimentent la partie marcottée, écorcer le tronc sous la marcotte ou ligaturer


61


 



Greffe des racines


Lier avec du fi

Quand les racines seront soudées, écorcer cette partie ou serrer avec du fil


Enveloppez de sphaigne


en étranglant fortement avec un gros fil. Après avoir laissé l'arbre ainsi jusqu'au second printemps ou jusqu'en septembre, sevrez-le du porte-greffe.

4.7. Remplacement des aiguilles (koromogae)

On appelle koromogae le remplacement des mauvaises aiguilles par des plus belles, en greffant des branches ou des pousses d'un arbre en possédant d'excellentes, sur un arbre avec un tronc intéressant mais avec des feuilles laides.




Pin pentaphylla


Pin rouge


Un exemple de koromogae (remplavement des aiguilles)


On a déjà parlé de la greffe

d'un pin pentaphylla sur porte-greffe

de Pin noir ou Pin rouge.

Cette dernière, en comparaison de celle

de Pin noir, ne dure pas longtemps,

les deux espèces n'étant pas

compatibles.


J'ai récemment entendu dire que dans la zone du kansai (ouest), quelqu'un avait fait un koromogae en greffant Pin noir sur Pin rouge. Mais il est évident qu'un arbre, avec le fût et les grosses branches du Pin rouge contre les petites branches et les aiguilles du Pin noir, ne pourra jamais être un Bonsaï de prix.

Si l'on greffe sur un kaki nain un kaki commun, les racines deviendront faibles mais cela ne créera aucun problème, car cette opération n'est faite que pour avoir des fruits. Si l'on veut greffer des pastèques sur des courges ou des liserons sur des patates douces, dans ce cas l'objectif est de produire des fruits ou des fleurs, et c'est pourquoi le porte-greffe n'a pas le même but qu'en Bonsaï, qui est d'être admiré pendant de longues années des racines jusqu'à la cime.

Un Bonsaï construit avec le tronc d'un arbre d'une espèce différente que celle des branches et feuilles ne sera certainement pas très beau à voir. On dit même, en utilisant le Pin noir comme porte-greffe, que la dépense est moindre et le résultat meilleur ou que les feuilles sont plus belles, mais c'est à déconseiller car l'œuvre achevée ne sera jamais parfaite. Dans tous les cas on doit greffer le Pin rouge sur Pin noir, le Pin noir sur Pin noir et le Pin pentaphylla sur pentaphylla. De toute façon, quand on veut appliquer le koromogae sur un Pin pentaphylla commun, on doit éviter de greffer des branches de pentaphylla d'une espèce qui grossit facilement comme le yatsufusa (à 8 plateaux) ou SEKKA, car les branches greffées pourraient devenir plus grosses que le tronc. Chaque intervention doit être effectuée en tenant compte de ce qui pourra se passer dans le futur


 



Yatsufusa (Huit plateaux)


Branche principale


Petites branches greffées


Pin pentaphylla commun


Si l'on greffe sur une espèce commune le yatsufusa celui-ci deviendra plus gros que le tronc ou les branches du porte-greffe

63



Rameau trop développé


Même sur les arbres de montagne, des branches se développent excessivement par rapport aux autres à cause de trop de rameaux couverts d'aiguilles


 


Si l'on greffe à une certaine hauteur des branches de yatsufusa dans une cépée, la partie greffée grossira davantage que la partie du porte-greffe, formant des troncs mal assortis avec des têtes plus grosses que le pied

Pour remplacer les aiguilles d'un arbre au tronc élancé, si l'on greffe une espèce qui se développe facilement, les branches deviendront épaisses et cela détruira l'équilibre avec le tronc ; de plus, la partie supérieure deviendra plus grosse, le rendant semblable à une batte de base-bail


4.8. Exemples pratiques de greffes

Quelque fois je remarque des greffes effectuées dans des endroits les plus étranges et les plus impensables; on doit les pratiquer en des points les plus naturels possibles. Avec le temps, les branches greffées doivent sembler naturelles et spontanées: comme la vérité naît du mensonge.

Premier exemple

Greffe d'une pousse courbée vers le haut:



CORRECT


MAUVAIS


La greffe d'un rameau peut être effectué de deux manières: en retournant la pointe vers le haut ou vers le bas. Dans le premier cas on doit préparer la pousse comme sur le dessin a. Si l'on insère le greffon comme dans le dessin b, on pourrait croire que celui-ci se détache du tronc ou qu'il se courbe d'une manière non naturelle



CORRECT


MAUVAIS


CORRECT


Second exemple

Greffe d'une pousse tournée

vers le bas

Pour que le greffon soit orienté

vers le bas, il doit être positionné

de manière que la pointe

se plie vers le haut comme

le montre le dessin


Troisième exemple

Transformer en sôkan (double tronc) en greffant un rameau à la base du tronc.




MAUVAIS


CORRECT


Dans le cas d'un arbre dépourvu de branches inférieures ou sans branche d'un côté, on peut greffer à la base du tronc un sujet de la même espèce pour le transformer en sôkan. La greffe doit être pratiquée de manière que le rameau greffe pousse selon le mouvement du plus grand, comme sur le dessin a. Le dessin b indique une position erronée


Double tronc construit avec une greffe de même espèce

Après quelques années l'arbre

s'est développé et on ne voit

plus le point de greff


 



MAUVAIS


CORRECT


MAUVAIS


CORRECT


Quatrième exemple Facteurs importants à respecter dans l'exécution de la greffe d'une pousse sur une branche.

La greffe doit être réalisée sur le côté de la branche, comme indiqué sur le dessin a.

Si, pour quelque raison majeure, on est amené à greffer sur la partie supérieure, il faut positionner le greffon de façon à ce qu'il suive la direction de la branche, comme sur le dessin b.

Lorsqu'on souhaite remplacer la branche existante, on doit positionner les greffons sur l'attache de la branche, mais vers la partie frontale de l'arbre. Voir dessin c.

Si l'on souhaite greffer quelques rameaux sur une branche dégarnie, la première greffe doit être faite sur l'arrière, pour éviter que, en poussant, elle ne cache la base de la branche; la deuxième se fera sur l'avant, comme sur le dessin d.


Cinquième exemple


5^^


&r


Greffe de pousses sur racine pour créer un netsuranari


Sixième exemple


 



Greffe de jeune pousse


Greffe de jeune pousse


Greffes sur un arbre privé de branches basses


Septième exemple

Greffe sur un arbre privé d'apex (tentsugi)

Quand une cime ne peut se développer sur un arbre, on peut en construire une autre au

moyen de la greffe. Cette intervention est appelée tentsugi (greffe de la tête).

Inciser verticalement la cime de l'arbre pour y insérer le greffon. L'insertion doit être faite de

manière que les veines des deux parties correspondent; on termine l'opération en liant le

greffon avec du raphia pour le fixer fermement.



Fendre jusqu'au niveau de la dernière branche


Cette méthode n'est pas adaptée pour les gros arbres



Sac en plastique


Sphaigne


 


Comme on le fait pour d'autres greffes, on recouvre la soudure avec un peu de sphaigne,

on enveloppe le tout dans un sac en plastique et on place à l'abri du soleil.

Quand on greffe en grande quantité, il convient de situer sous un tunnel en plastique

pour éviter le dessèchement.

Si l'on a préparé plusieurs greffes sur le même arbre, il vaut mieux enfermer le tout à

l'intérieur d'un grand sac en plastique et le fermer correctement.


Huitième exemple

Greffe pour remplacer une cime trop vigoureuse




 


a - Pour raccourcir une cime trop longue, on peut faire intervenir la greffe. Si on souhaite pratiquer en été, il faut commencer la préparation une année auparavant ou bien dans le printemps précédent, en pliant l'apex au point où la greffe est prévue, pour freiner la croissance

b - On ne doit pas ligaturer le greffon après V opération car il pourrait se casser ou se détache

Neuvième exemple

Greffe pour obtenir un arbre court et robuste




Effectuer la greffe d'une pousse


 


Lorsqu'on possède un arbre robuste, avec un tronc courbé dans la partie proche du sol, on peut le transformer en un Bonsaï au tronc gros et court. Il suffit de greffer une jeune pousse au point de la courbe. La partie supérieure du tronc, qui n'est plus utile, doit être éliminée progressivement en trois ou quatre années, pendant que le greffon se développe. Si l'ancien apex était supprimé en une seule fois, la partie du tronc correspondante sécherait, comme indiqué sur le dessin a. L'apex et les branches à éliminer doivent être taillées en laissant un moignon qui sera transformé en jin, comme sur le dessin b


5 - Bonsaï issu de marcottage

On peut obtenir du bon matériel pour créer des Bonsaï à partir de marcottes faites sur des arbres au nebari et au tachiagari défectueux, privés de branches basses ou bien lorsqu'on souhaite créer un kabudachi (cépée).

Période

La période la plus adéquate est de fin mars-début avril jusqu'en mai ou après les chaleurs

de l'été, quand les feuilles deviennent d'un vert intense.

5.1. Comment réaliser une marcotte

Il existe deux systèmes pour créer une marcotte sur Pin pentaphylla:

- en écorçant une partie du tronc

- en enroulant du fil autour du tronc.

Dans le premier cas on enlève une partie de l'écorce, comme sur le dessin I



écorcez sur 2 cm environ


partie ligneuse


Dessin 1


 


En découpant un anneau d'écorce sur la partie à marcotter, de manière qu'à ce point naissent des racines, on interrompt le flux de sève élaborée par la partie supérieure. Après avoir choisi le meilleur endroit où faire la marcotte, il faut découper au greffoir l'écorce selon deux cercles distants d'environ 2 ou 3 cm, en fonction du diamètre du tronc. Les racines naîtront à partir de l'incision supérieure, grâce aux éléments accumulés par la sève en cet endroit.



Dessin 2


Si on fait le marcottage sur peu d'arbres, il faut découper

la partie supérieure selon une ligne en zigzag,

comme sur le dessin. On obtiendra ainsi des racines non

linéaires. Au contraire, si l'on doit faire beaucoup

de marcottes, il n'est pas nécessaire d'écorcer en zigzag tous

les arbres car les racines sortiront aussi au-dessus

de la coupe


Cette opération requiert beaucoup d'attention. Si l'on devait faire par erreur une entaille trop

profonde dans le bois, le tronc risquerait pourrir car l'eau entrerait par cette fente.

La hauteur de l'anneau d'écorce à enlever, si le diamètre du fût est d'à peu près 5cm, doit être

d'environ 3 cm; mais sur presque tous les troncs, même les plus élancés, cela devrait être de

plus ou moins 2 cm.

Ensuite, détacher l'écorce qui s'enlèvera facilement, surtout dans la période qui va de fin mars

à mai, quand la sève commence à circuler

Recouvrir la partie écorcée avec de la sphaigne en formant une boule; la quantité dépend

de la grosseur de l'arbre mais, en général, un volume que l'on peut tenir avec les deux

mains suffit.

Après l'avoir appliquée, on doit enfermer le tout avec du plastique, comme sur le dessin 3.




Dessin 3


Couvrir avec un film de plastique


Dans le cas a, le lien qui ferme l'enveloppe doit être lâche pour que l'eau superflue qui

pénètre à l'intérieur puisse s'écouler

Dans le cas b, le lien vient serrer fermement dessus et dessous pour éviter l'évaporation.

Je pratique toujours la première méthode et j'arrose seulement les arbres en pot. Pour les

autres en plein champ, l'eau de pluie est suffisante.

Quand les racines se développent, elles commencent à absorber l'eau retenue par

la sphaigne; à ce moment là, il faut détacher la marcotte de son support car elle pourrait

sécher par manque d'eau.

Méthode pour séparer la marcotte de la plante-mère

Le meilleur moment pour séparer la marcotte de l'arbre-mère est à la fin de l'été, jusqu'en

fin septembre, quand les racines se sont bien développées.

Les marcottes qui n'ont pas suffisamment de racines seront séparées de l'arbre-mère

l'année suivante.

Dans ce cas, la marcotte effectuée sur un arbre en pot doit être placée à l'abri pendant l'hiver,

alors que celles faites en pleine terre passeront l'hiver en plein air même si, dans quelques cas,

elles peuvent sécher à cause du gel. Pour obtenir une marcotte avec.un gros arbre il faut,

en général, compter deux ans.


 





Dessin 4a


Dessin 4b


Sphaigne Dessin 5


Les racines reprennent leur croissance à la fin de l'été,

c'est pourquoi on obtient un meilleur résultat en

séparant la marcotte au cours de cette saison.

S'il s'agit d'un arbre jeune, de 5 ou 6 ans, on peut

séparer la marcotte de l'arbre-mère seulement si les

racines se présentent comme sur le dessin 4-a.

Dans le cas d'une marcotte créée sur un arbre de plus

de 12 ou 13 ans, il est préférable d'attendre jusqu'au

développement d'un chevelu plus fin, comme sur le

dessin 4-b, sinon il y a risque de dépérissement.

Après avoir séparé la marcotte de l'arbre mère, mettre

en pot et couvrir le sol avec de la sphaigne qui sera

éliminée lors du rempotage définitif c'est à dire quand

les racines se seront renforcées.

L'arbre ainsi obtenu en été doit être placé à mi-ombre,

quand le soleil est fort, jusqu'à ce que les racines soient

stabilisées.

En fait, le peu de racines sorties ne sont pas en mesure

d'absorber suffisamment d'eau pour maintenir en

vie l'arbre.

Marcotte avec du fil de fer

Pour faire une marcotte en utilisant cette méthode

(dessin 5) il suffit d'enrouler étroitement le tronc de

plusieurs tours de fil de fer de manière que la sève

élaborée ne puisse plus circuler vers le bas.

Après  quelque temps, quand  la  partie  enroulée

gonflera, il faudra recouvrir avec de la sphaigne et on

verra les racines surgir immédiatement.

Les opérations successives sont identiques à celles

expliquées pour la méthode précédente.


5.2. Comment obtenir un Bonsaï kabudachi au moyen d'une marcotte

On peut obtenir un Bonsaï kabudachi en effectuant une marcotte sur un tronc duquel partent plus de deux branches. Il est judicieux d'effectuer ce type de marcotte sur un arbre-mère qui possède des branches superflues à exploiter. Cela doit être exécuté avant tout sur des branches en excès; il serait absurde d'abîmer un beau Bonsaï pour obtenir un KABUDACHI. Pour faire en sorte que tous les troncs partent de la base du tronc principal et non d'une certaine hauteur, il faut écorcer jusqu'au point d'attache des branches, comme indiqué sur le dessin 6.



Dessin 6


 


Pour obtenir un kabudachi avec un arbre du type représenté sur le dessin 7-a, on peut effectuer la marcotte de deux manières.

1)       On peut exploiter les branches ayant poussé sur la gauche du tronc, en écorçant
horizontalement sous l'attache, comme indiqu
é en dessin 7-b.

Quand les racines sortiront, les branches de droite pourront être éliminées pour donner une forme comme sur le dessin 7-c ou bien on pourra les conserver en tant que branches du tronc principal.

2)      Si, au contraire, on veut utiliser toutes les branches en tant que troncs, le tronc principal
doit
être écorcé selon une ligne qui va du point d'attache des branches de gauche
à celles de droite, comme on peut le voir sur le dessin 7-d.

Quand les racines seront sorties, l'arbre doit être rempoté dans une position inclinée, comme sur le dessin 7-e ou 7-f, obtenant ainsi une forme kabudachi.



Dessin 7


 


Marcotte pour préparer un arbre

Lorsqu'on prépare un araki, il est possible de traiter par marcottage les branches inutiles d'un arbre qui a de belles aiguilles. Même si l'on ne devait pas avoir de réussite, de toute façon il aurait fallu les supprimer

On a marcotté les branches qui ont servi à faire grossir les troncs en pleine terre. On en voit encore en pot de culture


Bosquet de pins de semis - hauteur 63 cm

Quatre années après le semis en pleine terre, j'ai rassemblé des jeunes arbres et je les ai laissés dans un coin sans les mettre en pot. Dix-huit années plus tard, comme on peut le voir aujourd'hui, les troncs sont fins, à la différence de ceux laissés en terre, qui ont une circonférence de prés de 15 cm. Il est divertissant de construire un bosquet comme celui-ci avec du matériel de semis. Pour améliorer le groupe il faudrait éclaircir la face et tailler les branches par-dessous, pour créer de la profondeur


Hème -Techniques fondamentales

POUR METTRE EN FORME LES BONSAÏ

1   - Constance et patience pour créer des Bonsaï................................ pag.   79

2   -Transplantation et organisation des racines  .................................. pag.    80

3   - Application du fil  ....................................................................... pag.   86

4   - Choix des branches

(branches adéquates et branches défectueuses)   ........................ pag.   96

5   -Taille des branches....................................................................... pag. 105

6   - Pincement des bourgeons ........................................................... pag. I 14

7   - Shari et Jim............................................................................... pag. I 17


I.Constance et patience pour créer un Bonsaï


Bonsaï issu de semis âgé de 44 ans


Un arbre exceptionnel se forme, dans la Nature, pendant des centaines d'années, sans intervention humaine, comme c'est le cas pour le Pin higurashi (Pin du rêve éternel) que je vous ai présenté sur les photographies des premières pages. C'est ainsi que pour former de véritables Bonsaï, il est indispensable de les travailler de génération en génération, en leur consacrant tout le temps nécessaire et en pensant seulement à leur futur Le Bonsaï est une forme d'art vivante et non pas un produit à terminer en un temps plus ou moins bref comme une peinture ou une sculpture. Il n'est pas suffisant de le modeler une fois ou deux, mais il est indispensable d'intervenir continuellement, en fonction de sa croissance, sans jamais le négliger pendant des dizaines et des centaines d'années. Il faut aimer travailler ce que l'on a devant soi. Pour autant qu'un Bonsaï soit parfait, si on l'abandonne après l'avoir travaillé une fois ou deux, à la longue il pourrait se détériorer et finir comme un Bonsaï banal. Les branches fortes prennent le dessus et les faibles meurent, la différence entre tronc et branches disparaît et la forme générale est perdue. C'est pour cela qu'il est très important de le soigner avec constance. Les soins les plus importants pour assurer une longue vie au Bonsaï sont: l'arrosage et la nourriture adéquate. Le plus grave pour un Bonsaï est le manque d'eau; celui qui oublie d'arroser n'est pas fait pour pratiquer cet art. Il y a beaucoup de personnes qui ont commencé à s'intéresser au Bonsaï en pensant faire de bonnes affaires sans effort, mais pas mal d'entre elles ont fini par les faire mourir en peu de temps à cause du manque de passion. Une autre situation, dans laquelle des Bonsaï de valeur périclitent, survient lors du décès de leur propriétaire sans que ses enfants soient passionnés. Pour créer de véritables Bonsaï de valeur il faut deux ou trois générations: on voit combien il est indispensable que toute la famille partage cet intérêt.


2.Transplantation et arrangement des racines


2.1. Rempotage

Période

Les meilleurs moments pour effectuer le rempotage sont:

-   celui qui suit l'équinoxe de printemps, pendant le mois d'avril, surtout quand la température commence à être tiède,

-   après la canicule, jusqu'à l'équinoxe d'automne.

Si l'on rempote après la baisse des températures, l'arbre pourrait mourir pendant l'hiver car de nouvelles racines ne peuvent pas pousser pendant la saison froide. Ces dates correspondent à la région de la province de Fukushima, elles varient selon la zone de culture, (voir la Note Chap. 1-1.2).

Substrat

J'utilise du sable kiryu, bien qu'on puisse employer celui qu'on trouve dans les montagnes

proches de chez soi; mais le plus important c'est que le drainage de l'eau soit bien assuré par

le sable.

Beaucoup de bonsaïstes japonais se procurent du sable dans les montagnes voisines de leur

habitat. Latgrosseur des grains du sable doit varier selon la dimension de l'arbre à rempoter

Pour les mini et mame-Bonsaï il vaut mieux mélanger au sable un peu de tourbe pulvérisée.

S'il s'agit au contraire d'un arbre "au tronc plus robuste, on doit remplir le fond du vase avec

du sable à gros grains, alors que pour les Bonsaï moyens et petits on doit employer du sable à

grains fins. Celui qui n'a pas la possibilité d'arroser souvent peut employer du sable très fin.

Méthode d'exécution du rempotage

Il est nécessaire avant tout de laisser sécher la terre du pot à rempoter Pour cela on doit interrompre l'arrosage quelques jours avant la transplantation et, si c'est possible, maintenir le Bonsaï dans un endroit abrité. Après avoir extrait l'arbre du pot, éliminer la vieille terre autour des racines; dans le cas du Pin pentaphylla seulement, laissez la terre attachée au centre de la masse racinaire (nemoto).

fil métallique

Supprimer les racines abîmées pendant l'opération de nettoyage. L'outil employé pour la taille des racines doit être parti­culièrement bien affûté. Verser dans le pot en premier le sable à gros grains, puis les grains moyens, ensuite placer l'arbre en contrôlant sa position. Il est recommandé de le fixer solidement à la poterie avec du fil passé auparavant dans les trous de drainage.

Fixer l'arbre avec du fil métallique que l'on passe à travers les trous de drainag

Une fois l'arbre bien fixé au pot, faire pénétrer le substrat entre les racines avec les doigts pendant qu'avec l'autre main on verse la terre dans le pot de façon à bien la répartir


Les racines du Pin pentaphylla étant les plus délicates des conifères, on ne doit pas utiliser de baguettes pour cette opération. On risque non seulement d'endommager les racines mais de surcroît le sable fin de la surface descendrait au fond du pot, alors que le plus gros remonterait. On conseille l'usage de baguettes pour rempoter le Pin pentaphylla en particulier quand il n'y a plus de vieille terre entre les racines. Lorsqu'on rempote un arbre dont les racines sont emmêlées par manque d'entretien ou dont le chevelu racinaire a disparu, il est capital de redoubler d'attention.

Maintenance

Une fois le rempotage terminé, on doit arroser correctement la nouvelle terre en versant de l'eau jusqu'à ce qu'elle sorte propre par les trous de drainage. Attendre que la terre soit devenue complètement sèche avant d'arroser une seconde fois. Il est absolument déconseillé de déplacer l'arbre dans le pot après l'arrosage, même si l'on s'aperçoit que l'arbre est mal placé ou que la face du pot est abîmée. Il est indispensable de tout contrôler attentivement avant la mise en pot; s'il est vraiment nécessaire de refaire l'opération, agir seulement une fois que la terre se sera complètement desséchée. Il est interdit d'engraisser avant que 15 à 20 jours se soient passés.

2.2. Recommandations pour les pots

Il est important de choisir la coupe adaptée avant de transplanter un arbre,. S'il s'agit

d'un arbre en travail le choix du pot n'est pas très important mais pour un Bonsaï élaboré on

doit choisir le pot juste.

Une essence au tronc gros, par exemple, convient avec une poterie au bord lourd; celui

de forme literati, au tronc élancé, s'accorde avec un pot léger et plat; une essence originale

s'harmonisera avec un vase de forme extravagante. En ce qui concerne les essences à fleurs

ou à fruits, il vaut mieux choisir un pot émaillé avec des couleurs.

Parmi toutes les poteries, les pots koban (ovales) sont les mieux adaptés pour presque

tous les arbres.

Les poteries de mauvaise qualité (faible cuisson) avec des bords rentrants, cassent pendant

l'hiver car; lorsqu'il gèle, le bloc de racines ne peut pas sortir par le haut de la poterie.

De même lors du rempotage, si on peine à extraire les racines et si l'on force trop,

on court le risque de casser le pot, ce qui arrive souvent.

Comme les racines ont tendance à se développer en repoussant l'arbre vers le haut,

on ne doit pas choisir un pot avec un rebord trop rentrant ou une ouverture étroite.

Non seulement la poterie ne cassera pas mais le rempotage pourra se faire sans risque.

C'est une bonne raison pour que dans les régions froides comme celles du Nord et de l'Est,

on n'utilise pas des pots ventrus qui éclatent lorsqu'il gèle.

*  Pendant le rempotage, bien choisir la position pour ensuite ne plus avoir à dire «ce serait mieux si l'on mettait l'arbre tourné d'un autre côté».

*  Contrôler que l'eau s'écoule sans difficulté à travers les trous de drainage.

*  Contrôler que le pot ne soit pas fendu, ébréché ou tordu (kyô).

*  Faire attention aux variations des couleurs occasionnées par la cuisson.

*  Dans l'éventualité où les deux côtés sont fissurés, dedans comme à l'extérieur, choisir le moins abîmé comme face.

*  Faire attention que la grille placée au fond du pot ne se déplace pas.

*  Laver le pot pour éliminer éventuellement les traces de boue ou de poussière.


2.3. Transplantation des jeunes plants cultivés en plein champ

Saison adaptée à la transplantation

La meilleure période pour la transplantation des jeunes plants se situe de mars jusqu'à

la mi-avril.

A ce moment-là l'hygrométrie est élevée, la terre des champs est humide, le soleil n'est pas

très fort et les nouveaux bourgeons ne sont pas encore sortis. La période de transplantation

varie selon les régions (voir note Chap. I - 1.2).

Aux alentours du Mont Azuma, par exemple, qui est la patrie du Pin pentaphylla par

excellence, quand on sait qu'il neige pendant le mois de mars et que la terre est gelée,

transplanter serait préjudiciable pour les arbres.

La transplantation des plants issus de semis doit être réalisée au moment où l'on est sûr qu'il

ne gèlera plus (après l'équinoxe de printemps).

Technique de transplantation

Quand on arrache les plants en pleine terre, il vaut mieux enfoncer la bêche profondément

dans le sol de manière à ne pas abîmer les racines.

Pendant cette opération, s'assurer que la terre attachée aux racines ne tombe pas et déposer

ensuite les plants dans une poterie quelconque pour éviter le dessèchement des racines.

Pendant le rempotage il faut arranger les racines en les étalant avec précaution, car pour

la qualité des Bonsaï le nebari est fondamental.

Ne pas être trop sévère avec les plants ayant peu de chevelu, sinon ils sécheront facilement.

Les arbres entre 2 et 5 ans doivent être plantés profondément pour protéger les racines

du soleil estival, alors que ceux de 7-8 ans seront plantés avec le pied découvert.

Les arbres de plus de  10 ans sont à planter sur un petit tas de terre, préparé afin

que les rayons du soleil arrivent sur les racines découvertes situées sous les branches

basses.

Il faut laisser un intervalle suffisant entre deux arbres pour que les branches ne se

chevauchent pas lors de leur croissance.

Comme c'est long et difficile d'avoir à transplanter les plants tous les ans, l'idéal serait de ne

le faire qu'une fois tous les deux ans.

Maintenance après la transplantation

Le travail principal est d'éliminer les mauvaises herbes.

Quand on les laisse croître autour des plants de Pin, cela peut créer des problèmes sanitaires

s'il pleut beaucoup alors que si le soleil est trop fort, les aiguilles cuisent au milieu

des herbes qui restent humides.

Il est nécessaire par conséquent d'éliminer les herbes pendant qu'elles sont jeunes.

Bien que cette opération soit assez éprouvante, on déconseille catégoriquement l'usage de

désherbants. Un produit qui fait mourir les herbes exercera évidemment le même effet sur

les jeunes plants de Pin.

On doit intervenir dés le départ, car par la suite les problèmes seront plus difficiles à

résoudre et cela pourrait endommager les plants.


2.4. Comment intervenir sur un Bonsaï souffrant de pourriture des racines

Pour éviter que les racines pourrissent, il est important de doser judicieusement l'eau,

l'engrais et les produits phytosanitaires qui sont à administrer pendant les périodes

appropriées. Malgré toutes ces précautions il peut arriver que les racines pourrissent.

Quand cela advient, il est très important d'intervenir rapidement si l'on veut sauver l'arbre.

Pour découvrir à temps ce problème, il faut bien observer les arbres pendant les arrosages.

Lorsqu'on en voit un qui absorbe moins d'eau, il faut chercher à le sortir de la poterie.

La partie morte des racines est noire et spongieuse, alors que la partie saine est claire à la

pointe et marron sur la partie ancienne.

En outre, quand les racines sont pourries, les feuilles deviennent molles, jaunissantes et enfin

elles sèchent.

Quand on découvre que les racines sont mortes, on doit les laver rapidement avec de l'eau

pour enlever l'engrais et la terre.

Pendant le lavage, il faut faire attention à ne pas abîmer les parties saines. Quand la terre s'en

va facilement, il suffit de les laver à grande eau, mais si les racines sont emmêlées, il faut les

immerger dans l'eau et enlever celles qui sont mortes, en les déplaçant délicatement avec

les mains, sans endommager les saines.

Après le lavage, envelopper avec précaution les racines restantes dans de la sphaigne, et

planter dans du sable kiryu à gros grains. S'il n'a pas été possible d'enlever toute la terre des

racines, enterrer en couvrant avec de la terre à grains grossiers. Pour éviter que l'arbre ne

bouge, fixer avec un fil métallique. Après le rempotage, si c'est au printemps, placer dans un

endroit tempéré, à l'abri du vent et vaporiser avec de l'eau de temps en temps.

Laissez le reprendre de cette façon pendant presque deux ans avant d'effectuer le prochain

rempotage.

Quand les racines d'un arbre se développent excessivement et pourrissent à cause d'un

mauvais drainage, séparer l'arbre de la poterie et, avant de le repositionner; remplir le fond

du pot de cailloux ou de tessons. Une autre méthode consiste à séparer l'arbre du pot,

à retourner celui-ci dans un plus grand et à s'appuyer dessus.



Racines normale


Racines pourries


2.5. Mise en place des racines


 


Pivot (racine centrale)


Découper et envelopper de sphaigne


Tailler le pivot


Dessin 1

S'il n'est pas possible de mettre en pot à cause du pivot trop long ou de racines latérales trop développées, il vaut mieux ne pas les raccourcir brutalement au moment du rempotage sinon l'arbre pourrait mourir. Dans ce cas, raccourcir les racines, un an avant d'effectuer le rempotage et remettre en terre pour faire pousser du chevelu. On peut également découper l'écorce des racines trop grosses ou trop longues et ensuite les entourer de sphaigne à ce niveau pour faire sortir des radicelles.

Dessin 2a

Racine à conserver

Dessin 2b


 


Mettre

la sphaigne ici


Attelle pour tenir la racine en place


Pour corriger la racine du dessin 2a, travailler avec précaution de manière à ne pas l'endommager, étant donné que les racines du Pin pentaphylla sont extrêmement délicates. Si la racine déplacée à tendance à revenir dans sa position initiale, fixez-la avec une attelle comme illustré sur le dessin 2b.


En cas d'arbre sans racines rayonnantes mais avec seulement un pivot, on doit en soulever la moitié après l'avoir fendu dans la longueur pour obtenir un bon nebari. La division doit être faite de manière que la partie ligneuse de la racine soit séparée en deux parts égales. Ce type d'opération est extrêmement difficile, c'est pourquoi on ne doit la pratiquer qu'avec précaution et en restant très concentré. C'est de la chirurgie difficile.



Dessin 3


Après avoir fendu en deux le pivot, soulever une partie


Nettoyer l'espace entre les racines pour les positionner correctemen


 


Bien que l'appareil racinaire de l'arbre illustré dans le Dessin 4 se soit fortement développé, il ne correspond absolument pas aux critères esthétiques du Bonsaï.

Ce genre de nebari doit être nécessairement corrigé quand l'arbre est encore jeune (4 ou 5 ans), autrement par la suite il sera trop tard.



Dessin 4


CORRECT


MAUVAIS


 


3 -Application du fila ligaturer

3.1.  Mise en forme au moyen de fil métallique

je m'occupe de Bonsaï depuis 1935 mais je ne ligature plus pour des gens qui n'interviennent pas ensuite pour empêcher une détérioration de leur arbre. Ils maltraitent leurs Bonsaï comme, probablement, les pieds de leur femme...

Je n'ai pas l'impression d'abîmer un arbre avec du fil qui, normalement, ne doit servir qu'à seulement l'améliorer On doit faire attention que le fil n'étrangle pas trop le tronc et qu'il ne laisse pas de traces sur les branches. Il vaut mieux pour cela l'enlever assez rapidement, dés que l'arbre est fixé et, quand il commence à perdre sa forme, appliquer le fil de nouveau. Certains bonsaïstes ne s'intéressent qu'aux arbres à la mode ou à ceux qui coûtent cher; mais c'est un comportement injuste par rapport aux autres Bonsaï. On doit vouloir le bien de tous les arbres, comme on veut le bien de la même façon pour tous les enfants. Quand on travaille un Bonsaï pour la première fois, il faut bien faire attention aux défauts comme aux qualités avant d'intervenir en quoi que ce soit: la face, la branche principale, les troncs à mettre en relief s'il s'agit d'une cépée et imaginer la forme future de l'arbre. Si l'on pense pouvoir réaliser une forme rien qu'en ligaturant, il est très possible que des branches meurent ou s'épaississent à l'endroit de la pliure.

Un autre point dont il faut parler maintenant est celui concernant le nombre d'arbres dans une cépée ou une forêt. Beaucoup pensent qu'un groupe d'arbres doit être composé d'un nombre impair de troncs. Or dans la Nature il existe des bosquets avec des arbres en nombre pair et selon moi le plus important est l'harmonie qui se dégage, indépendamment du nombre.

3.2.  Cuisson du fil de cuivre

Le fil, avant d'être appliqué sur l'arbre, doit être cuit. Ce procédé est indispensable pour que le fil de cuivre devienne plus souple, et que par conséquent, on puisse le plier plus facilement. Par la suite il durcira dans la position ainsi obtenue sans risque de retour dans la position antérieure. En outre, avec du fil plus mou, on court moins le risque d'endommager l'écorce pendant le ligaturage. Il est très fatigant d'utiliser du fil sans l'avoir cuit et même quand on y arrive, on remarque qu'il a toujours tendance à se redresser, sans compter que sa rigidité risque d'abîmer l'écorce. Même un expert n'est pas en mesure de travailler avec un fil de cuivre brut.



Barre en fer ou en bois


Bobine de fil


Brique ou pierre


Dessin 1

Cuisson du fil de cuivre


Paille


■Pour le cuire, il faut disposer deux blocs de pierre (ou deux parpaings) à une distance suffisante l'un de l'autre, comme sur le Dessin I. Deux barres de fer (ou deux bâtons) ■'sont placées en travers pour pouvoir y étaler une couche de paille et poser par-dessus lia bobine de gros fil. Ensuite on étend une autre couche de paille sur laquelle on mettra i une bobine d'un diamètre inférieur au précédent. Cette opération est répétée jusqu'à ce que I le fil fin, utilisé pour les jeunes pousses, soit installé en dernier Ensuite on allume le feu. I Les bobines de fil de cuivre doivent être préparées avant la cuisson pour éviter qu'il ne | redevienne rigide par la suite. Voilà pourquoi il est préférable de les enrouler comme [ indiqué sur le Dessin 2.

Comment enrouler le fil fin





 


 


Dessin 2 enroulement correct


Dessin 3 enroulement incorrect


Dessin 4 enroulement correct


L'enroulement du fil est une opération importante, au cours de laquelle on doit éviter de former des spirales car, s'il fallait le redresser au moment de l'utiliser, il redeviendrait rigide. On s'appliquera à former des rouleaux, comme indiqué dans le Dessin 5.

Comment enrouler le gros fil



Dessin 6 enroulement incorrect


Dessin 5 enroulement correct


S'il arrive que le fil soit emmêlé, il faut le dérouler avant la cuisson. Le combustible le mieux adapté est la paille. Si l'on emploie du charbon, du bambou ou du bois, la température peut trop s'élever, le fil perdre son élasticité ou bien fondre. On emploiera donc de la paille, en évi­tant de la brûler rapidement, mais en l'ajoutant peu à peu et sans toucher au fil tant que la flamme est bleue, car cela signifie qu'il n'est pas encore cuit. Le fil fin est tiré du feu quand il commence à devenir rouge, sinon il risque devenir fragile et cassant.

Le fil brûlant peut être refroidi en l'immergeant dans de l'eau ou en le laissant de côté un certain temps. Il vaut mieux ne pas laisser du fil recuit dans une ambiance humide pour éviter qu'il ne durcisse ou qu'il ne s'oxyde.

Il vaut mieux cuire de petites quantités de fil, surtout si l'on en a un usage limité, sinon au fil du temps il perdra sa souplesse et redeviendra rigide.


3.3 Méthode pour appliquer le fil

Après avoir examiné attentivement l'arbre, définir la face et l'arrière, éliminer les branches

et les troncs superflus s'il y a lieu, définir la forme idéale à construire et enfin commencer

à appliquer le fil.

Pour la bonne réussite de cette opération il faut, avant tout, se procurer tous les différents

diamètres de fil disponibles. Il est important de faire varier la section du fil selon la grosseur

de la branche ou du tronc à plier

Eviter de faire et refaire les pliures des branches car cela pourrait provoquer l'épaississement

au point plié. Pour mettre en forme un arbre massif il faut préparer du fil de grosse, moyenne

et petite section.

Beaucoup de personnes n'aiment pas employer du fil déjà utilisé, car la longueur n'est

pas toujours adaptée pour le nouveau travail, mais moi j'en utilise très volontiers car il est plus

moelleux après l'avoir détordu et recuit. De plus, étant donné que je l'ai déjà divisé selon

la grosseur et la longueur, je peux choisir très vite ce qui convient le mieux pour travailler

Mais pour faire rapidement le choix du fil adapté à chaque branche, il faut une grande

expérience.

Le ligaturage doit être exécuté selon un ordre précis, en commençant par les plus grosses

branches puis en passant aux branches plus fines. Ne pas changer de diamètre de fil tant que

toutes les branches de même grosseur n'ont pas été ligaturées. Jusqu'à la fin du ligaturage il

convient de tenir en permanence les pinces à portée de main.

Il vaut mieux couper le fil lorsqu'on a terminé la ligature, bien que soit plutôt peu commode

de travailler ainsi, car si on le coupe trop court on devra refaire le ligaturage ou si c'est trop

long on en gaspillera.

Comment couper le fil



Si l'on coupe en oblique cela peut-être dangereux car on peut se piquer les doigts quand on l'enlève de l'arbre


ERREUR


 



Je vous conseille de couper perpendiculairement


CORRECT


Il faut toujours commencer à partir de la base, comme lorsqu'on construit une maison,

tandis qu'à l'inverse la finition débute par la cime en allant vers le bas. En effet, les pousses

et les aiguilles taillées se déposant sur les branches inférieures, on en profite pour nettoyer

l'ensemble en mettant la touche finale. Cela évite d'avoir à nettoyer de nouveau les branches

une fois le travail terminé.

Quand on travaille un groupe il est important de commencer par les arbres du centre,

en passant petit à petit à ceux de l'extérieur, pour ne pas déranger ceux qui sont déjà

travaillés.

Il'vaut mieux, dés le départ, s'astreindre à ligaturer de la manière correcte car il est très

difficile de corriger une mauvaise habitude acquise.


La direction de l'enroulement dépend du côté vers lequel on veut plier la branche ou

le tronc: quand on doit plier vers la droite, la ligature se place dans le sens de rotation des

aiguilles et si c'est vers la gauche, dans le sens contraire.

Mais quand on arrive dans la partie où le tronc doit être plié dans une direction opposée à la

précédente, l'astuce consiste accrocher le fil à une branche ou bien à l'extrémité du fil

précédemment appliqué pour pouvoir inverser les spires.

Le gros fil à appliquer sur le tronc doit être ancré solidement dans le sol pour assurer la prise,

mais au moment de l'enfoncer il faut faire attention à ne pas abîmer les racines et le nebari.


Dessin 1 :                                                                     ^

dans le cas où l'on devrait plier le tronc d'abord                                                                           •SKs^jjji

dans une direction et ensuite dans celle opposée, changer la direction des spires en passant le fil autour d'une branche


Dessin 2:

quand il n'y a pas de branche dans la partie où V on doit changer

la direction du fil, couper un des deux fils placés sur la première

partie du tronc et changer les spires en accrochant un fil à l'autr




 


Dessin 3:

l'extrémité du fil, avant de l'enrouler au tronc, doit être enfoncée dans le sol à l'arrière de l'arbre pour pouvoir mieux voir le pied et les racines, comme indiqué sur le dessin a, alors que le dessin b montre la mauvaise méthode. L extrémité du fil doit être enfoncée dans le sol profondément pour avoir une bonne prise. Au cours de cette opération, faire attention à ne pas abîmer les racines


 



Trou laissé par le fil


Dessin 4:

si l'air est très pollué, le chevelu peut mourir car de l'eau sale s'infiltre dans le trou laissé par le fil


Enfoncer à l'arrière du tronc l'extrémité du fil afin qu'il ne coupe pas le nebari et le départ du tronc. Quand on retire le fil, on doit boucher le trou dans la terre car de l'eau polluée ou de la poussière, en s'infiltrant, pourrait faire pourrir le chevelu. Un arbre privé de chevelu peut mourir au moment du rempotage.


Dessin 5:

quand on veut plier le tronc au collet, après le ligaturage,

entourer de raphia pour tenir fermement le fil.

Le raphia sera enlevé dés que le tronc tiendra dans

la position désirée




 


Dessin 6:

a - enrouler trop de fil est antiéconomique tant du point de vue du matériel que du temps,

et c'est aussi moins efficace pour plier le tronc.

Le fil se durcit en perdant son élasticité à cause d'un excès de manipulation. b - le fil doit être enroulé avec un espace plus grand entre les spires et sans trop serrer


 




Dessin 8: quand on veut fortement abaisser une branche, ligaturer comme sur le dessin pour éviter qu' elle ne se fende


Dessin 7:

le fil doit passer

par le point

où il faudra plier


 


Dessin 9a:

ceci est une autre manière d'abaisser

une branche.

Le fil doit être posé seul sur

la branche à baisser

quand il n'en existe pas

d'autres dans le voisinage.

Quand on veut abaisser fortement,

il faut placer le fil au-dessus de la branche

en bloquant F extrémité par plusieurs spirales.

A l'inverse, si l'on souhaite baisser légèrement,

on peut situer l'extrémité du fil sur l'arrière

de la branche, pour des raisons esthétiques


Dessin 9b:

s'il existe une prise située au-dessous, on peut placer un hauban



 


Dessin 10:

quand on passe le fil d'une branche à l'autre, on ne doit pas faire comme sur le dessin b, car en pliant une branche on déplace l'autre à cause de l'ancrage qui n'est pas bon. Pour obtenir un meilleur résultat, il faut passer le fil comme dans l'exemple a




Ligaturage mauvais (trop lâche)


Application correcte


 


Dessin 11 :

pour obtenir un bon résultat, il est nécessaire de poser le fil de manière correcte.

Par exemple, si l'on veut plier une branche vers la droite, on posera le fil dans le sens

des aiguilles d'une montre, sinon la pliure se relâchera.

Si on enroule le fil trop étroitement, tandis qu'on plie la branche il peut arriver

qu'elle soit étranglée, obligeant à l'enlever rapidement. Il vaut mieux ligaturer doucement,

sans trop serrer, mais sans être non plus trop relâché au point de ne pas adhérer à la branche.



Epaississement à cet endroit


Dessin 12 a:

si l'on plie plusieurs fois au même endroit,

il pourrait se former un epaississement des tissus


 



Dessin 12 b: le fil est trop gros.

Comme on l'a déjà souligné, il est primordial d'utiliser

un diamètre de fil en relation avec la dimension

de la branche ou du tronc.

Si l'on place un fil trop fin sur une branche trop grosse,

on ne réussira pas à plier en une fois et il faudra

répéter souvent cette action.

Ceci pourrait provoquer un renflement causé par

le décollement de l'écorce.

Il est particulièrement souhaitable d'appliquer

du gros fil sur un arbre qui est travaillé pour

la première fois, de manière à pouvoir terminer

la mise en forme en une ou deux fois



Epaississement ici


Dessin 12 c:

placer un fil trop gros sur un rameau

faible est non seulement

inesthétique mais cela pourrait aussi

endommager la branche.

Plier et manipuler de façon continuelle

entraîne le grossissement de la partie

qui subit trop de sollicitations


 



Dessin 13:

même si l'on ne laisse pas longtemps

le fil sur l'arbre, il faut ligaturer de

manière esthétique et penser à faciliter

le déligaturage.

Pour cela, on peut laisser l'extrémité

du fil un peu plus longue, mais surtout

on ne doit pas le serrer plus

que nécessaire, car s'il s'incrustait,

le découper prendrait trop de temps.

Une autre règle importante à connaître

est de ne pas croiser les fils,

comme sur le dessin a.

S'il faut placer un autre fil, on doit

le faire passer le long du précédent,

comme sur le dessin b


Sollevamento délie gemme



 


Dessin 14 a :

lorsqu'on ligature les branches, laisser une partie à l'extrémité sans serrer pour pouvoir la détacher facilement. Redresser les aiguilles de la pointe en retournant en boucle le fil pour éviter qu'il ne s'incruste


 



Dessin 14 b:

éviter d'aligner banalement les aiguilles comme si c'étaient

des fleurs artificielles, mais chercher plutôt à créer

une forme naturelle en éliminant les rameaux mal placés

et en formant des plateaux avec les branches.

Ne pas relever les pointes des branches comme sur le dessin,

en les pliant à 90°. Lorsqu'on cherchera à modifier

leur position, elles pourraient se rompre à l'endroit plié


3.4. Méthode pour corriger

sans dommages

la courbure du tronc

Un Bonsaï de forme strictement verticale doit avoir une allure simple, équilibrée et sans artifices; sans ces caractéristiques ce ne serait pas un exemplaire acceptable. D'un certain point de vue, il s'agit d'une des formes les plus difficiles à réaliser. On remarque bien la forme simple du tronc, mais il est très difficile d'en obtenir de parfaites. Pour redresser un tronc tordu au collet, on utilisera une barre de fer attachée sur un côté, comme illustré par le dessin I, mais il faut être très prudent avec ces méthodes car l'écorce peut être facilement endommagée.


Le lien crée une marque sur l'écorce

Avec le temps, écorce est écrasée


L'écorce risque s'abîmer

Dessin 1 : avec cette méthode on risque endommager l'écorce



La meilleure méthode est de mettre un hauban en faisant passer le fil par-dessous le pot, comme illustré sur le dessin 2.

Dessin 2: méthode pour redresser le tronc


 




Protéger l'écorce avec un morceau de cuir ou de caoutchouc


Dessin 3:

accrocher le fil du hauban

à la ligature


Dessin 4:

Pour mieux équilibrer les forces lorsqu'on redresse

le tronc, il faut enrouler le hauban autour

du tronc avant de l'ancrer à la ligature de la cime


 



Dessin 5: méthode pour plier le tronc

en employant les deux techniques ci-dessus


 


4. CHOIX DES BRANCHES (branches adéquates et branches défectueuses)

4.1. Différents types de branches incorrectes et méthode pour les corriger


 



kuruma-eda (branches en rayons de roue)

Il s'agit de branches qui partent du même point du tronc,

comme si c'était les rayons d'une roue de machine.

Si on ne les élimine pas à temps, le tronc,

dans la partie où elles s'y rattachent,

grossira excessivement et perdra toute valeur esthétique


 



zainin-eda (Branche du criminel)

On appelle criminelle cette branche qui sort vers l'avant

et se dirige vers l'arrière de l'arbre.

Ce n'est pas une branche esthétique car elle ressemble

à un criminel avec des menottes


 



SEPPUKU-EDA (branche hara kiri) Ce type de branche est également défectueux car, bien que sortant sur le côté, elle passe devant le tronc comme un bras qui se taille le ventre


 



mikikiri-eda (branche qui croise le tronc)

C est presque la même que la précédente, à la différence

que celle-ci sort sur la face avant du tronc


 



Couper ces branches


tachi-eda (1) (branches poussant vers le haut) Quand une branche secondaire pousse en se tournant vers le haut, il vaut mieux V éliminer plutôt que de chercher à l'abaisser avec du fil, car elle se repositionnerait rapidement. On s'attachera à occuper l'espace ainsi ouvert en utilisant des branches secondaires et en supprimant les rameaux inutile


 



TACHI-EDA (2)

(branches poussant vers le haut) Il est préférable de tailler rapidement une branche de ce type car, étant donné le flux de sève drainé, elle empêche la croissance de la branche principale. S'il n'y a pas de branche voisine pour la remplacer, on peut la plier et l'orienter dans cette position


 



oyafukô-eda (branche indépendante ou branche ingrate) Il s'agit d'une branche qui pousse plus vite que le tronc. Il est nécessaire de freiner sa croissance trop vigoureuse en réduisant le nombre d'aiguilles ou de branches secondaires, sinon V apex pourrait s'affaiblir. La nourriture étant presque entièrement captée par cette branche, elle peut devenir plus grosse que le tronc


futamata-eda (branche fourchue) Quand deux branches de la même grosseur se séparent en formant un Y, il faut tailler la plus raide et n'en laisser qu'une seule


kannuki-eda (1) (branches en verrou) On appelle par ce nom les branches qui poussent en opposition et rappellent le verrou d'un portail. Celles-ci également provoquent ï' épaississement du tronc au point d'où elles sortent ou bien affaiblissent les autres branches, endommageant la forme générale de l'arbre



 


KANNUKi-EDA (2) (branches opposées)

Quand, sur une branche primaire, deux branches opposées sortent proches du tronc,

il faut tailler celle qui vient cacher l'attache de la branche principale au tronc


 



KANNUKI-EDA (3)

(branches en verrou) Il faut tailler les branches secondaires en kannuki. Après la taille, pour occuper l'espace, il faudra rapprocher de la première Branche les branches secondaires conservées, et plier vers l'extérieur la pointe


KANNUKI-EDA (4)

(branches en verrou) S'il manque une branche arrière, on peut utiliser une branche en opposition en la pliant à l'attache et en la positionnant vers l'arrière. Il ri est pas possible de faire cette opération vers l'avant


kannuki-eda (5) (branches en verrou) Lorsqu'il y a peu de branches secondaires, on peut occuper l'espace en conservant au centre une des branches kannuki sans la tailler


 




TARE-EDA

(branches plongeantes)

Les branches chutent

comme de l'eau

ruisselante,

sans puissance

ni vigueur.

Ces branches ne

sont pas adaptées

pour les Bonsaï


MATOMARI-EDA

(plusieurs branches sortent du même point) Toutes les branches sont éliminées, sauf une seule que l'on conserve


tamatsukuri-eda (branches en forme de boule) Ces formes régulières rappellent les arbustes taillés dans les jardins. Ces branches doivent être taillées et éclaircies pour leur donner plus d'élan et de naturel


SENSU-EDA - UCHIWA-EDA

(branches en éventail) Ces deux formes sont incorrectes. Elles doivent être équilibrées en raccourcissant les branches secondaires et en laissant plus long V axe principal


kasanari-eda (branches superposées) Les branches qui poussent l'une au-dessus de l'autre, outre le fait d'être inesthétiques, provoquent V affaiblissement de celles du bas car elles empêchent la lumière d'atteindre les branches basses





 


 


SH1TAMUK1-EDA

(branches secondaires sortant par-dessous la primaire) Certaines de ces branches se tournent vers le haut et d'autres vers le bas


Sashichigai-eda (branches entrecroisées)

Il faut éviter l'utilisation de branches intérieures

qui s'entrecroisent et travailler à perfectionner

les branches extérieures.

On ne doit pas laisser des branches s'entrecroiser

comme si elles se combattaient


 




 


 


Branches incorrectes pour une cepee (1) Pour un groupe sur souche, il ne faut pas chercher à utiliser les branches internes


Branches incorrectes pour une cepee (2) C est une erreur défaire sortir vers l'avant les branches de l'arbre placé à l'arrière du groupe, comme sur le dessin. Ces branches-là devraient être situées vers l'arrière du tronc pour créer la profondeur. Ce dessin est, en fait, une vue de côté


Extérieur     .   Intérieur            Extérieur

Branches incorrectes pour une cepee (3) Les branches du tronc central d'une cépée [ de ce type qui sont à utiliser sont celles vers l'avant et vers l'arrière.

Les cercles indiquent

les branches avant

et arrière utile


Les branches des troncs extérieurs à utiliser sont celles vers l'avant et vers l'arrière ainsi que celles des côtés. Toutefois celles qui perturbent l'arbre central doivent être taillées

Branches incorrectes pour une cepee (4)

On doit éviter a" utiliser les deux branches de

l'arbre central qui entourent le plus petit.

Dans cette situation, on conservera une seule branche

du milieu vers l'avant ou l'arrière


 


Branche retournée vers l'arrière


Branche courbe


Branches

qui s'entrecroisent

Branche sortant sur la face, fortement pliée vers le côté


Autres branches incorrectes


4.2. Méthode pour corriger une branche sur laquelle les rameaux secondaires ont poussé d'un seul côté



Dessin 2


Dessin 1


On peut utiliser ce genre de branches à condition d'en déplacer quelques-unes unes vers l'autre côté de l'axe central, comme illustré sur le dessin /.Toutefois cette technique ne peut être employée pour des branches avec des entre-nœuds très courts ou sur une grosse branche difficile à plier

Dessin 2: En ce qui concerne la branche de droite, on doit ligaturer avec du fil dans le sens de la flèche jusqu'à la première branche secondaire pour pouvoir la plier vers l'extérieur Quant à la branche de gauche, ligaturer jusqu'à la 2ème branche secondaire dans le sens de la flèche et plier vers l'extérieur

Ne pas serrer trop fortement le fil sinon, au moment de la torsion, l'écorce pourrait être endommagée. Une fois le ligaturage terminé, il faut tordre la branche dans la direction indiquée par la flèche. Au cours de cette opération, on ne doit pas seulement forcer la petite branche à se placer mais il faut chercher à tordre toute la partie de l'entre-nceuds.


 



Dessin 3


Dans ce cas (dessin 3) le sens du ligaturage est opposé à celui indiqué dans le dessin 2, pour pouvoir positionner la seconde branche vers l'intérieur

L'enroulement du fil, dans un sens ou dans l'autre, varie selon l'orientation que l'on désire donner aux branches. Pour changer le sens de la ligature, il faut passer le fil autour de la branche qui précède celle à tourner


4.3. Implantation correcte des branches au départ du tronc

Lorsqu'une branche est couverte de feuilles, elle a tendance à s'abaisser alors que la pointe cherche à remonter. La forme correcte est celle où la branche pousse vers le haut de manière naturelle.



 


Branches poussant vers le haut

4.4. Forme des branches au départ du tronc



Courbes inadéquates


Bon


Mauvais


Bon


Mauvais


 


4.5. Courbes inadéquates du tronc



 


 


Courbes en S: on voit souvent ce type de tronc avec les Bonsaï d'Azalée, mais ce n'est pas conseillé


Courbes correctes: les courbes         Courbe en arc,

correctes doivent être à peine           incorrecte

accentuées et irrégulières

Courbes du tronc inadéquates


 



Courbes justes


 


Pour donner une forme naturelle à l'arbre, il faut utiliser les branches qui partent de

l'extérieur des courbes, en éliminant celles qui sortent vers l'intérieur.

Il y a un  lien entre la qualité des courbes et la position des branches sur le tronc.



Courbes du tronc


Bon


Mauvais


5.Taille des branches


 


5.1. Comment tailler les branches inutiles

Quand on coupe une branche superflue on doit laisser en place un moignon car; quelques temps plus tard, il deviendra couleur caramel à cause de la résine qui le protège et il pour­ra à ce moment-là être transformé en jin (voir le chapitre shari et jin). Cela prend un peu de temps mais améliore grandement l'apparence de l'arbre.

Une coupe directe au ras du tronc sera toujours visible et lais­sera sur l'écorce une grosse cicatrice permanente.

Coupe incorrecte

Taille effectuée à l'attache de la branche.

Avec le temps, la cicatrisation se fera en formant un renflement

visible, comme un nombril qui déborde.



La partie sectionnée a été creusée pour éviter la formation d'une boursouflure, mais même quand le creux sera refermé, l'écorce ne se reformera pas complètement.



Après la cicatrisation, l'écorce n'est pas identique à celle du tronc.



Ce dessin représente un jin construit tout de suite après avoir

été taillé.

Après quelque temps, la cicatrisation formera tout autour un

bourrelet, créant ainsi un aspect peu naturel.

Un jin, construit avant que le moignon laissé en place ne soit sec,

se détériore et, au bout d'un certain temps, finit par disparaître en

laissant une cicatrice disgracieuse.


 


Dans le cas de la taille d'une petite branche, on peut opérer de la manière suivante de façon à supprimer toute marque visible :

-     attendre que le tronc se développe jusqu'à la dimension indiquée par les lignes en pointillé (dessin a).

-     creuser (dessin b) ou laisser le moignon se faire recouvrir par l'écorce (dessin c).

La petite partie de la branche sectionnée sera, avec le temps, recouverte par V écorce

Lorsqu'on raccourcit une branche robuste, il faut éviter de la traiter comme sur le Dessin I, mais plutôt laisser un petit bout comme sur le Dessin 2 pour construire un jin. La présence d'un jin à l'extérieur d'une courbe rappelle l'existence d'une partie disparue, rendant ainsi l'aspect de la branche plus naturel. Ceci vaut également pour le tronc, c'est à dire que les jin doivent être créés à l'extérieur des courbes, comme sur le Dessin 3





MAUVAIS 1


CORRECT

2


CORRECT

3


MAUVAIS

4


5.2. Remplacement de la cime

Quand l'apex d'un arbre est trop haut, il est avantageux de le remplacer par une branche latérale. On voit souvent des constructions du type de celles représentées sur les dessins, mais il vaut mieux ne pas opérer de cette manière car l'apex pourrait ne pas se redresser complètement ou bien la taille pourrait ne pas se refermer





 


 



Pour éviter ces inconvénients, quand on effectue la substitution de la cime, il faut laisser une partie relativement longue que l'on abaisse au moyen d'un hauban, après avoir ligaturé comme indiqué sur le dessin ci-contre.

Dés que le nouvel apex sera robuste, on éliminera le précédent. Mais au lieu de le supprimer entièrement, ce serait mieux d'en laisser un petit bout pour créer un jin.


Dans le cas d'une cime avec trois départs (a), il convient:

-     de remplacer l'apex avec un rameau latéral en éliminant un des trois pour éviter la formation de branches opposées (kannuki);

-     d'abaisser le rameau conservé pour le transformer en branche, et plier en arrière et vers le bas le bout de la cime précédente, (b) et (c).


Le dessin I montre un exemple de mauvaise construction faite sur un arbre grand et robuste;

cette manière de pratiquer ne donne pas une forme naturelle à l'arbre.

Pour remédier à cet inconvénient, il vaut mieux laisser un petit jin comme sur le dessin 2,

Toutefois, l'arbre serait encore plus intéressant en construisant un jin en forme d'ancre

(ikari jin), en pliant la branche vers le bas comme sur le dessin 3.

De même, dans le cas de l'arbre du dessin 4, il est bon de laisser un petit jin où était l'apex

précédent. Mais, sans jin, comme la forme du tronc n'est pas très naturelle, il serait opportun

de le rempoter comme sur le dessin 5, avec un mouvement plus spontané et la possibilité de

cacher la taille avec une Branche ou en la situant à l'arrière.


Les dessins ci-dessus illustrent des manières erronées de remplacement de cime. Le fait d'abaisser l'ancien apex sans le tailler ne l'empêche pas de pousser, ce qui freine le développement du nouveau. Il convient d'effectuer le remplacement comme indiqué sur le dessin ci-dessous et d'attendre que la cime pousse.

5.3. Comment raccourcir une longue branche

Tous les pins aiment énormément le soleil et s'ils devaient être situés longtemps à l'ombre,

ils finiraient par mourir

Pour cette raison, les arbres qui poussent dans la Nature ne conservent que les branches sur

lesquelles les rayons solaires parviennent, alors que celles de l'intérieur meurent.

Inversement, comme il faut absolument conserver ces branches intérieures sur les Bonsaï,

on cherchera à les renforcer en pinçant les pousses de la cime. Cette opération est appelée

«oikomi» des branches. Si on les laisse croître librement sans faire oikomi, les pousses internes

finiront par mourir

Il arrive souvent qu'il faille raccourcir la branche bien que I'oikomi ait été pratiqué; dans ce cas

il est important de tailler sans qu'elle perde son allure naturelle.

La méthode pour raccourcir une branche trop longue est identique à celle pour remplacer

la cime.


Eviter de tailler comme sur le dessin I, car cela donnerait une branche difforme. Il vaut mieux opérer comme sur les dessins 2 et 3, en laissant une partie de la branche principale pour la plier vers le bas et amener ainsi à sa place la branche secondaire qui formera le nouvel axe.





 


Les dessins ci-dessous montrent des exemples de mauvaises constructions de branches.

 

 

1

Pour raccourcir une branche du type dessin a, on doit opérer comme le montre le dessin b. Pour utiliser comme axe principal la branche secondaire de la face (dessin c), plier la branche raccourcie vers l'arrière comme sur le dessin d.


Pour organiser un Bonsaï, le plus important est de le travailler en l'imaginant dans le futur; car

avec le temps il s'améliorera. Même si, juste après le travail de mise en forme, il n'est pas très

attrayant, on pourra mieux l'apprécier au fur et à mesure que le temps passe.

Le dessin I illustre une autre manière de réduire la longueur d'une branche. Dans ce cas il est

indispensable de laisser un jin à l'extérieur de la courbe.

Le dessin 2 met en évidence le profil d'une branche qui a été pliée et organisée pour la

rendre plus compacte.

Pour occuper l'espace vide avec une branche du type du dessin 3, il faut éviter de faire

comme sur le dessin 4. Il vaut mieux combler l'espace comme sur le dessin 5, en repliant

uniquement la branche frontale vers l'arrière.


5.4. Eclaircissement correct des branches

Les explications seront faites à partir de la forme strictement verticale (chokkan), mais les règles fondamentales qui suivent valent pour toutes les formes classiques:

-     ne pas laisser des branches superposées,

-     laisser des branches en alternance à gauche et à droite,

-     la grosseur ne doit pas être uniforme

-     ne pas forcer pour combler les vides, mais chercher à trouver la meilleure solution en modifiant l'architecture des branches.

Lorsqu'on éclaircit un arbre qui n'a jamais été travaillé, il faut éviter d'enlever tout de suite

l'ensemble des branches inutiles. Il vaut toujours mieux en laisser quelques-unes unes en

réserve, de façon à faire face aux problèmes d'architecture qui peuvent se poser lors de la

mise en forme.

Certains pensent que les branches situées vers la base doivent être plus longues que celles

de la cime, mais cette règle est sans objet si un arbre travaillé selon ces critères doit manquer

d'élan et de mouvement

Le dessin b illustre l'architecture définitive de l'arbre du dessin a: de cette manière le Pin

présente une forme caractéristique propre.

Sur un vieil arbre, on doit organiser les branches de manière à créer un espace entre elles.

La forme du tronc et l'attache des premières branches doit être visible.

Les branches courtes mettent en relief les longues et vice-versa. C'est seulement ainsi qu'il

est possible de réaliser la beauté globale de l'arbre.

On voit très souvent des arbres de forme géométrique, extrêmement réguliers mais qui,


b - si la branche de droite est longue, la suivante de gauche doit être courte


selon moi, ne sont ni naturels ni intéressants.


5.5. Branches masquant un défaut

Pour les personnes comme pour les arbres, l'allure est importante et la forme significative.

Un tronc ventru, trop rond ou qui s'incline vers l'avant n'a pas belle allure. Ces défauts

doivent être corrigés par une mise en forme adéquate et un rempotage adapté.

Toutefois, quand un arbre à une forme anormale, il peut être bon de la conserver dans le but

d'obtenir un Bonsaï original.

Les troncs représentés sur les dessins I, 2, 3 peuvent être travaillés comme sur le dessin 4,

en utilisant les aiguilles pour cacher les défauts.

S'il manque du feuillage au bon endroit, on peut camoufler en utilisant une branche latérale.

La ligne naturelle d'un tronc doit être mise en évidence, mais il peut être utile de la couvrir

parfois avec des branches ou des aiguilles. Le dessin 4 est un exemple de branche qui

recouvre un défaut.



 


 




Le gros défaut de ce type d'arbre appelé

«pattes de grenouille» est caché

par la branche qui revient vers la base


Exemples de camouflage de courbes artificielles. Pour les débutants, il est difficile de voir rapidement les bonnes et les mauvaises courbes, mais avec V expérience et après avoir observé de nombreux Bonsaï, on se rend bien compte des erreurs à éviter


6. Pincement des bourgeons

6.1. Pincement des chandelles

Le pincement des nouveaux bourgeons (chandelles) est extrêmement important. Quand l'arbre a trop de vitalité, il faut éviter qu'il ne se forme des entre-nœuds trop longs, un des pires défauts pour un Bonsaï. Le bon moment pour le pincement des chandelles se situe lorsque les aiguilles qui naissent ont, à peu prés, de I à 2 mm (entre fin avril et début mai pour les régions froides). La chandelle ne doit pas être entièrement enlevée: il faut pincer en laissant seulement 3-4 aiguilles. Si on coupe sous les aiguilles, aucun bourgeon ne sortira. A la base de chaque aiguille il se forme un nouveau bourgeon. Avec ces pousses, on formera la pointe et les branches. Cette opération doit être effectuée avant que la chandelle ne s'allonge sinon, après que la chandelle ait poussé, on ne pourrait plus la pincer avec les doigts. Il faudrait à ce moment-là utiliser un ciseau.


 



Pincer quand les aiguilles ont poussé de I à 2 mm


Avec une longue

chandelle

de forme allongée,

pincer le plus possible

en ne laissant que

3 - 4 aiguilles.

Quand 7 ou 8 chandelles

sortent, éliminer les plus

vigoureuses et laisser

les 3 ou 4 plus faible


 


Dessin 1


Dessin 2


Dans le cas d'un pincement tardif, la pointe de la chandelle taillée avec des ciseaux brunira, seules les aiguilles non abîmées resteront vertes, et les nouvelles pousses sortiront comme sur le dessin 3. En dehors du fait que ce n'est pas beau, les bourgeons ne sortiront pas au niveau de la taille. La coupe ne cicatrisera pas et restera plate, l'énergie s'en allant vers les aiguilles et vers les bourgeons latéraux qui sortiront à l'horizontale.


 




Dessin 3


Pincement exécuté trop tard, en utilisant un ciseau


Pincement exécuté

au bon moment.

La pointe n'est pas taillée net,

et du bout de la tige

des bourgeons sortent

rapidemen


 


j6.2. Méthode pour raccourcir une cime trop longue ï     (pincement des chandelles en été )

:l) Les bourgeons des arbres qui vivent en montagne ne poussent pas pendant l'été, à la différence de ceux qui, en plaine, rejettent une seconde fois.

Cela arrive quand la température est très élevée, au moment où s'ouvrent les aiguilles sur les chandelles du printemps. Ces bourgeons, une fois développés, formeront des branches avec des entre-nœuds terriblement longs.


 



2) Il existe aussi des essences qui mettent, au printemps, des pousses avec des entre-nœuds longs, comme ceux de l'été. Il semble que l'on trouve ce type d'arbre plus au Sud qu'au Nord (Pin pentaphylla). Ce type d'arbre n'est pas fait pour la forme chokkan à cause de la difficulté à redresser l'apex. Dans ce cas, il ne faut pas tailler tout de suite mais laisser pousser jusqu'à fin avril - mi mai de l'année suivante, puis plier et tailler au point d'où sont sorties les chandelles. Après la taille, de nouveaux bourgeons sortiront que l'on sélectionnera pour reformer l'apex. En ce qui concerne les plants de 2 ou 3 ans, on peut laisser pousser librement les chandelles d'été sachant qu'on pourra remplacer l'apex avec une branche latérale.

Comment raccourcir une pointe trop longue




Dessin 1


Dessin 2


 


Si l'on supprime toutes les pousses, la tête ressemblera au dessin 2.

Pour éviter que ceci n'arrive, tailler la pointe et plier vers le bas; ensuite remplacer

l'apex avec une petite pousse du côté, comme sur le dessin 1


Parmi les différents types de Pins, ceux dont on a coupé l'apex deviendront difficilement des Bonsaï de haut niveau, étant donné que les chandelles auront tendance à s'allonger facilement.


 




Pousse longue


Pousse en étoile (bon)

Dessin 4


Dessin 3

En conséquence, lorsqu'on choisit du matériel pour Bonsaï, il faut chercher un arbre qui possède des pousses courtes et remplies d'aiguilles, comme sur le dessin 4. Si l'apex s'allonge trop, on peut le remplacer en employant la même méthode que pour les chandelles d'été.

6.3. Opérations à éviter lors de la taille des chandelles et de l'élimination des aiguilles

La taille des pousses du Pin pentaphylla se pratique au même moment que le pincement, dans le but de faire surgir des bourgeons pour la seconde fois dans l'année. Toutefois, il est préférable de ne pas intervenir sur cette essence de la même façon que pour le Pin noir, car il arrive souvent que les bourgeons ne sortent pas ou qu'ils sortent de façon désordonnée, en de mauvais endroits.

Il vaut mieux aussi éviter la défoliation au même moment car, en éliminant les aiguilles à l'intérieur de la branche, on finirait par seulement développer la pointe et causer l'affaiblissement des bourgeons en amont. Il est préférable de pincer la pousse de la cime pour stimuler les bourgeons en arrière sur la branche et éviter qu'ils ne meurent.


Trop de pousses font grossir la branche excessivement. Il suffit qu'il n'y ait que 3 ou 4 bourgeons par branche


Il peut arriver qu'il n'y ait pas de bourgeon au point indiqué


Dessin 1


Après


Avan


Dessin 2


L'apex de la branche se présentera com­me ceci


Défoliation



Dessin 3


Ces bourgeons vont mourir

Si on laisse ainsi tous ces départs, on ne pourra plus former l'apex de la branche et il sera difficile de ligaturer


Défoliation des nouvelles pousses:

Quand on effectue la défoliation des nouvelles pousses, on doit détacher les aiguilles de leur

gaine quand elles se sont bien développées, dans le mois de juin.

On ne doit pas laisser d'aiguilles sur les rameaux sinon les nouveaux bourgeons ne

sortiraient pas. On laisse attaché les vieilles aiguilles en enlevant par contre toutes les

nouvelles, ne laissant que la tige.

Dans l'année il ne se passe rien, mais l'année qui suit l'opération des bourgeons sortent

en désordre sur la tige.

7. Shari et jin

On appelle sharimiki, sabamiki, un tronc écorcé et sec, l'écorce ayant été détruite à cause du vent, de la pluie, de la neige et du soleil. On appelle jin des branches mortes. Il est naturel que, sur les Pins, les branches mortes restent en place sur l'arbre. Cela vient du fait que, lorsqu'une branche casse à cause du vent, de la neige ou de la chute d'un rocher, la partie la plus tendre pourrisse et il ne reste plus que le morceau protégé par la résine (au contraire, les branches du Cryptomeria ou des caducs tombent entièrement).


7.1. Comment construire un jin

Le jin construit à partir d'une branche vivante se détériorera en peu de temps, alors que celui

réalisé à partir d'une branche coupée depuis un ou deux ans ne pourrira pas facilement,

étant donné que le bois a séché en s'imprégnant de résine.

Pour construire un jin et simuler une cassure naturelle, il faut déchirer la partie supérieure de

la branche au moyen d'un outil adéquat (quand une branche casse naturellement, elle ne se

rompt pas par en dessous). Cela ne donne rien de naturel que de travailler avec un couteau,

de polir ou de lisser le bois.

Quand on construit un shari, il faut tenir compte que la partie du nœud où se concentre la

résine doit être plus importante.



Eviter de tailler une branche au ras du tronc,

mais laisser un petit bout sans l'écorcer tout de suite.

La résine sera ainsi absorbée par le bois


Après un an ou deux, on discerne la limite entre la partie morte de la branche coupée et la partie vivante


 


Le jin doit être déchiré avec une pince pour ressembler à une branche cassée naturellement



Les JIN formés par les branches d'un arbre dans la nature augmentent l'aspect séculaire de l'arbre, en montrant son exposition aux intempéries pendant de longues années




 


Un JIN construit avec une branche sèche              Ceci est un exemple de jm raté:

n'est pas différent d'un jin naturel                       il a été écorcé alors que la branche

n'était pas complètement sèche

7.2, Raisons d'être des shari sur le tronc et la base de l'arbre

Sur le tronc des Pins pentaphylla que l'on trouve en haute montagne, il se forme souvent

des shari à cause de leur exposition aux diverses intempéries tout au long de l'année.

C'est ainsi que des branches meurent à cause du vent glacé ou bien cassent sous le poids

de la neige et que des racines, mises à nu par l'érosion, meurent.

Dans le cas des Bonsaï, il est possible de tirer un avantage esthétique des conditions de vie

difficiles qui provoquent des dommages aux conifères dans la Nature.

Les explications suivantes concernent les facteurs qui provoquent le sharimiki (tronc avec

un shari) et le kusaremiki (tronc pourri).


Sous un fort soleil, si l'arbre manque d'eau, l'écorce finira par sécher



Soleil


 


L'écorce a été abîmée au pied                                   Le tronc est en train de pourrir

de l'arbre

Quand l'écorce subit le plein soleil

L'écorce du Pin pentaphylla brûle, sèche et se rompt quand il manque d'eau ou s'il est exposé

au vent violent; dans ces conditions les aiguilles jaunissent aussi. C'est pourquoi l'arrosage est

d'une importance capitale durant l'été.

Beaucoup de personnes sont convaincues qu'il est dangereux d'arroser un arbre en plein

soleil, mais quand la terre est sèche il faut l'arroser immédiatement avec abondance, même s'il

est exposé au soleil brûlant.

On doit arroser de haut pour qu'en même temps cela serve à laver les aiguilles pleines de

poussière, spécialement dans les grandes villes.

Quand l'arbre est jeune, si l'on voit soudain que l'écorce sèche (elle devient terne et

marron) il faut éliminer rapidement la partie morte et situer l'arbre au soleil pour que le bois

sèche et cicatrise au lieu de pourrir Si l'on maintient l'écorce morte sur le tronc, elle gardera

de l'humidité chaque fois qu'on arrosera et le bois sera détruit.


Après avoir taillé le haut de l'arbre

L'écorce peut mourir sur les côtés du tronc complètement dégarnis de branches.

Pour éviter cet inconvénient, il suffit de laisser des branches de tous les côtés, même si

certaines étaient à sacrifier; au moment où on le taille.

Il faudra plus tard affiner la forme définitive lorsque les canaux de sève se seront reformés

surtout le tronc.



On doit tailler l'apex en laissant des branches de ce côté, sinon l'écorce en séchant détruira la partie hachurée du tronc


 


La mort d'une partie du tronc peut être également causée par la suppression d'une grosse branche.


 


Remplacer l'apex avec cette branche.


Même si cette branche est à sacrifier par la suite, il faut la conserver pour maintenir en vie ce côté du tronc


La branche haute de gauche doit être conservée pendant deux ou trois ans, même si elle

est à sacrifier Quand on prépare le matériel pour Bonsaï, on doit le tailler progressivement

pendant ces deux années jusqu'à ce que les branches au-dessous se soient renforcées et que

les aiguilles soient bien en rapport avec le tronc.

Après la taille, il faut laisser le tronc sécher et élaborer le shari de manière qu'il semble avoir

été formé naturellement, sans laisser voir les traces du travail.

Pour cela, il faut attendre que la partie au-dessous de la branche meure, et l'on verra bien sur

le Pin la limite entre la zone vivante et la zone morte. On ne doit pas toucher le tronc tant

qu'il est encore vivant.




CORRECT


MAUVAIS


^À*")


 


 


Taille correcte:

du chevelu a été conservé


Mauvaise taille: même le chevelu a été supprimé. La partie hachurée du tronc va mourir


Comment effectuer la taille d'une grosse racine

Quand une grosse racine meurt en provoquant un shari

Au cours d'un rempotage ou d'une récolte en montagne, il arrive qu'il soit nécessaire de

supprimer une grosse racine avec le risque de voir l'arbre dépérir En le mettant dans un pot,

si la partie taillée reste à l'air libre ou si l'arbre n'a pas assez de force vitale, les jeunes racines

ou le chevelu ne sortiront pas.

En conséquence, la racine entière séchera en causant la mort des tissus qu'elle alimente et de

toute l'écorce qui les recouvre.

Le même phénomène se vérifie quand, pour d'autres raisons, une grosse racine pourrit.


Pour prévenir la mort par sécheresse d'une grosse racine taillée, il faut l'enterrer profondément après l'avoir enveloppée avec de la sphaigne.

Lorsqu'on réduit une grosse racine, on en laissera toujours un tronçon supplémentaire en s'assurant qu'il existe des petites racines ou du chevelu. On finit souvent par tailler trop court afin de pouvoir rempoter sans problèmes, mais si l'on exagère, on risque abîmer l'arbre. Une grosse racine pourra toujours être taillée dans un second temps, lorsque de nouvelles radicelles seront sorties.

Exposition brutale au soleil d'une racine enterrée


Niveau du sol précédent


Ne pas exposer d'un seul coup au soleil direct une racine taillée


Sphaigne


L'écorce d'une racine restée longtemps en terre et exposée brutalement au soleil séchera, parce qu'elle est très tendre.

Quand on fait apparaître une racine enterrée, au début il faut l'envelopper de mousse fine et la découvrir petit à petit.


 


Exemples de jin et de shari


Quand les branches ou la cime meurent naturellement, il se forme des jin étant donné que

seule la partie centrale ne pourrira pas, car elle est imprégnée de résine.

Par conséquent, il est important que les jin artificiels aient aussi cette forme naturelle.

Si on laisse des JIN trop gros le tronc paraîtra faible, aussi il vaut mieux réduire

Vépaisseur du bois mort pour des raisons d'équilibre

Une partie de l'écorce est morte,                          Le shari est réalisé sur le tronc après

ainsi que le tronc de droite. Il serait                     que celui de droite sera devenu

dommage de supprimer tout le tronc mort.             complètement sec, en mettant en évidence

Il vaut mieux le transformer, avec                        la veine vivante
la partie morte de l'autre, en un shari



Dessin 1


 


Un tronc plié comme sur le dessin 1 est mal équilibré.

Il vaut mieux le positionner comme sur le dessin 2 en changeant

V inclinaison au moment du rempotage



Dessin 2


 


e - Classification

DES DIFFERENTES FORMES

1   - CHOKKAN                      (droit formel)   ....................................... pag.    127

2   -TACHIKI                           (droit informel)    ................................... pag.    132

3   - MOYÔGI                         (presque vertical) .................................. pag.    140

4   - SHAKAN                        (incliné)   ............................................... pag.     145

5   - SÔKAN                          (tronc double)   ..................................... pag.     151

6   - SANKAN                        (tronc triple)  ......................................... pag.    160

7   - BUNJINGI                       (literati)   ............................................... pag.    164

8   - NEAGARI                       (racines découvertes)   .......................... pag.    168

9   -TAKANMONO                  (multitroncs)   .......................... .'............ pag.     173

10  - FUKINAGASHI                 (battu par les vents)    ........................... pag.    188

I I   - KENGAI                          (cascade)  ............................................... pag.     191

12         - ISHIZUKI                         (sur roche)............................................. pag.    194

13         - KAWARIGATA                (forme extravagante)    .......................... pag.    199

14         - KOMONO BONSAÏ          (petits Bonsaï)    ................................... pag.    212


I.Chokkan (droit formel)

1.1. Différents types de chokkan

Comme l'exprime son nom, un arbre droit formel est caractérisé par son tronc droit poussant vers le haut et situé dans un environnement paisible, à l'abri du vent. Les arbres de type chokkan ont un enracinement (nebari) bien distribué dans toutes les directions, mais aussi des branches ayant une longueur inégale qui partent de tous les côtés. Sur les Dessins 1,2,3, 4,5, 6, sont illustrées les diverses sortes de chokkan qui existent, mais à l'exception de la forme naturelle, les autres ne sont pas à prendre en considération.





 


 


1 - Droit naturel


2 - En forme de flamme


3 - En arrête de poisson


 





 


 


4 - En pousse de bambous


5 - En boule


6 - En forme de carotte


chokkan poussant sur une pente


Les arbres au tronc vertical sans espaces vides (voir page 20-21) comme les arbres de jardin (dessin 2 et 5) sont de mauvais exemples. Autrefois on n'aimait pas la forme en bambous (dessin 4), mais depuis peu on apprécie ce type de tronc épais qui se rétrécie vers la base, de même que la forme en carotte (dessin 6) avec un tronc rendu artificiellement conique.

Je trouve que ce ne sont pas des formes très naturelles, même si des personnes sont fières d'avoir obtenu un tel résultat. Si le tronc est plus étroit à la base, il vaudrait mieux dans ce cas enterrer la partie rétrécie. Un CHOKKAN avec un tronc élancé, d'allure naturelle, est plus intéressant qu'un gros tronc d'allure artificielle. Il peut exister toutefois un chokkan au tronc courbé dans la partie inférieure car, lorsqu'un arbre pousse sur une pente comme sur le dessin, il s'oriente pour pousser vers le soleil en déviant dans la première partie du tronc.

Lorsqu'on voit un CHOKKAN avec ce défaut, il faut imaginer l'arbre dans cette situation.


1.2. Comment organiser la forme chokkan



Hauteur cm 75


Premier exemple

Hauteur de l'arbre 75 cm. Quand j'ai structuré et mis en pot cet arbre, il avait 15 à 18 cm de haut. Après l'avoir rempoté en le plaçant dans une grande poterie, il a beaucoup évolué tout en conservant ses proportions: la cime n'a pas de longs entre­nœuds mais des courts, la forme du tronc est bonne, le nebari est parfait et les pousses sont bien fournies (Les branches correctes sont celles d'où sortent de nou­velles aiguilles proches des vieilles, sans un espace entre elles). Sauf dans quelques cas heureux, un arbre de forme chokkan a tendance à s'allonger d'année en année.


Après une dizaine d'années il pourrait devenir énorme, mais pour être un Bonsaï il faut que la longueur atteigne au maximum 50 à 60 cm. Pour éviter cet inconvénient, on doit effectuer le remplacement de la cime à l'aide de branches secondaires selon les instructions fournies au chapitre 5.2. S'il s'agit d'un vieux Pin, il faut freiner la croissance de l'apex tout en formant une cime épaisse. La tête d'un vieil arbre doit être imposante et conforme à son allure globale La forme chokkan est la plus difficile à créer parce qu'elle ne se prête à aucune tricherie, c'est pourquoi pour en conserver l'équilibre il faut faire très attention. L'être humain, en prenant de l'âge, perd ses cheveux, mais au contraire la tête d'un Pin devient de plus en plus dense avec l'âge. Si on laisse l'arbre se transformer il sera trop tard pour intervenir correcte­ment par la suite, et ce sera fini pour le chokkan.


Deuxième exemple

Photo a: chokkan dans la Nature

La photographie illustre un chokkan dans la Nature

que j'ai découvert sur le Mont Azuma, dans la plaine

de Karasu.

A   la   différence   des   autres   arbres   de   cette

montagne, celui-ci est situé dans un endroit protégé

du vent. De même que tous ceux qui poussent

autour sont de forme chokkan.

Photo a - chokkan dans la Nature

avant

b - Ce dessin reproduit V arbre de la photo a

J'ai fait ce dessin en imaginant la tran­sformation en Bonsaï de l'arbre de la photo a. Il est impossible cependant de produire un Bonsaï en copiant exactement la forme d'un arbre qui se trouve en pleine Nature.



après


Sur  les   arbres   poussant   dans   la   Nature,

les   branches   incorrectes   et   inutiles   sont

nombreuses. Aussi, pour reproduire leur forme

en Bonsaï, il est indispensable d'apporter des

corrections.

La  partie  basse  est  imaginaire  car  il   était

impossible de se rapprocher de l'arbre pour

bien l'observer

Le  défaut de  l'arbre  en  question  est que

les branches  I  et 2 sont aussi longues que

les 3 et 4 et, en plus, ces deux paires sortent

dans la moitié supérieure du tronc, rendant

monotone cette partie de l'arbre.

En  raccourcissant  les  branches   I   et 4  on

donne à l'arbre un peu plus de mouvement

(dessin ci-contre).

Troisième exemple

Pour  créer  un   Bonsaï  identique   on   doit,

au  printemps, quand  la sève commence à

circuler, inciser l'écorce au point où on veut

construire le SHARl.

Avec le temps la partie de l'écorce découpée va

mourir, le bois s'imprégnera de résine et l'on

pourra travailler le shari. Celui-ci devra être fin

dans la partie inter-nodale et plus gros à la

hauteur des nœuds pour donner une apparence

plus naturelle.


CHOKKAN avec SHARl


 



Quatrième exemple

Lorsqu'un arbre est privé de branches dans

la partie basse, alors qu'il existe des branches

opposées (kannuki) situées plus haut, il est

possible d'occuper l'espace vide en pliant une

des branches pour simuler les conséquences

du poids de la neige.

On pourra, par ce moyen, conserver un arbre

avec ce genre de défaut.


Branche cassée par la neige (yukiore-eda)


 



Cinquième exemple

Comme je l'ai déjà dit, il existe diverses formes

de chokkan, mais selon moi un arbre construit

selon une forme triangulaire stricte, comme

s'il était dessiné avec une règle, n'est en rien

artistique.

L'idéal est obtenu quand on a des branches

longues et courtes en alternance.

Dans la Nature il n'y a aucun arbre régulier

et bien organisé.

Même si on construit une forme triangulaire,

l'extrémité de certaines branches doit sortir de

ce triangle.

L'aspect naturel est le plus important: il faut que

l'arbre soit libre, et vous devez l'aider dans sa

demande.


2.TACHIKI (VERTICAL INFORMEL)

On définit un tachiki comme étant un arbre avec un tronc vertical. Celui-ci n'est pas rigoureusement droit comme un chokkan, il n'est pas non plus sinueux comme un moyôgi mais il est légèrement ondulé.

2.1. Comment structurer la forme tachiki

Premier exemple

a)     A première vue il semble que cet arbre ait un aspect quelque peu naturel mais, en l'observant attentivement, on découvre que vers la moitié du tronc deux ou trois branches ont la même longueur: il n'est donc pas possible d'en remarquer une plus qu'une autre.

b)     Il est indispensable, naturellement, d'éliminer les branches superflues.

a: Plier la tête vers la gauche                         e: Supprimer

b: Supprimer                                               f: Supprimer

c: Supprimer                                               g: Placer légèrement vers l'arrière

d: Le départ de la branche est mauvais            h: Supprimer

132


 



Celui qui pense seulement à vendre un arbre laisse souvent le plus de branches possibles, par crainte de diminuer sa valeur commer­ciale en réduisant à l'excès sa ramification. Cependant le facteur le plus important pour bien structurer un Bonsaï est d'avoir toujours à l'esprit que la forme des branches est plus importante que leur volume ou leur nombre.

Il est déconseillé d'autre part de forcer une branche à sortir de sa trajectoire naturelle pour la positionner dans un espace vide. Il vaut mieux dans ce cas trouver une autre solution, en structurant l'arbre de manière différente.


Après la taille des branches


 



Deuxième exemple

Comme la première branche était trop longue, on a cherché à la raccourcir en la pliant deux fois. En même temps, la pointe a été redressée comme une deuxième cime pour couvrir l'espace vide du côté droit, d'où sortent peu de branches.


Si on coupe cette longue branche,

la valeur de l'arbre est perdue à cause

du grand vide sur le côté droit.


Troisième exemple

c) La première branche de cet arbre sort directement du bas du tronc, alors que les branches arrières 2,3 et 4 appartiennent à une branche qui sort prés de la branche principale 6 (kiki-eda). Cette branche arrière, divisée en trois paliers, a été cassée et couchée par la neige.

Cette méthode est utilisée dans le cas d'arbres privés de branches basses. La ramification de la partie supérieure s'est fortement développée avec le temps, c'est pourquoi il convient d'éliminer la branche 7 ou de la raccourcir pour la rendre plus légère.



Hauteur de l'arbre: 90 cm.

Ce Bonsaï est âgé de plus de 50 ans

et a été structuré cinq fois.


 



d) La photographie présente la face arrière de l'arbre com­menté sur la page précédente; on voit bien que la branche arrière tombe vers la base. Vu de droite, les branches I et 2 se situent à la même hauteur et semblent être des branches opposées (kannukiI); en rédui­sant celle de gauche on mettra en valeur l'ensemble. La branche principale 6 semble former une autre opposition avec la 7, mais en éclaircissant les aiguilles et les rameaux, l'arbre gagnera en person­nalité.

A cause des chutes de neige de l'hiver, les branches et les troncs du Pin pentaphylla se brisent fréquemment sous leur poids. Cela peut-être souvent utilisé pour justifier l'abaissement des branches ou les pliures du tronc.



Quatrième exemple

Les branches d'un vieux Pin se ploient avec le temps sous le poids des aiguilles et de la neige, exprimant ainsi leur histoire ancienne.'Mais le dessin montre qu'un Pin peut être considéré comme un bon sujet même quand les branches ne tombent pas.


 




Cinquième exemple

HOKl DACHI (forme en balai)

En fait cette forme ne devrait pas appartenir à cette

catégorie, mais je l'ai inclus dans ce chapitre car ses

branches s'étendent vers le haut.

C'est une forme plus insolite que celle examinée dans

l'exemple précédent, et comme elle ressemble à un balai

renversé on l'appelle HOKl DACHI (en balai).

C'est une forme rarissime  pour un  Pin  pentaphylla,

on  ne  peut en trouver qu'un  sur quelques  dizaines

de milliers.

Pour cette forme, outre le  Pin pentaphylla, on  peut

employer le Pin rouge ou le Cryptomeria, et je n'ai jamais

vu un HOKl dachi de Pin noir


 



Sixième exemple

La branche «mordante» (kuitsuki), au bas de l'arbre, a été greffée par approche en pliant une branche souple et longue puis en replaçant la pointe prés du tronc, comme on peut le voir sur le dessin. Avec la greffe d'un bourgeon il faudrait 4 à 5 ans pour créer une branche semblable, alors qu'avec cette méthode on en réalise une en une ou deux années. Dans la partie supérieure de l'arbre il existe des branches semblables sur les côtés et l'on peut réaliser une forme bunjin fu (un type de bunjin) en créant des mouvements avec les branches courtes et longues correctement taillées. Une autre intervention à accomplir sur cet arbre est de freiner la croissance des grosses branches et des aiguilles, pour que la sève irrigue l'apex.


Hauteur de l'arbre: 80 cm


Septième exemple




avant


après


 


Grosse branche

La première branche s'est exagérément développée et ne permet pas à la sève de circuler librement vers les autres parties de l'arbre. On appelle cette branche oyafuko-eda (Branche ingrate). C'est comme une personne qui ne considère pas les autres mais uniquement son propre intérêt. Pour gagner davantage elle écrase les autres, sans voir que ce genre de comportement entraîne sa propre destruction. De même pour la «branche ingrate», si on la laisse sans contrôle, la tête de l'arbre sera perdue et le Bonsaï n'aura plus de valeur. Pour remédier à cet inconvénient, on peut abaisser cette branche à partir de l'attache et l'utiliser comme branche arrière en la divisant en trois plateaux.



Huitième exemple

a) Ceci est un arbre acheté par un de mes clients voici 15 ou 16 ans, mais le propriétaire précédent a taillé inconsidérément les branches, comme le font souvent les dilettantes.

A cette époque on n'avait pas l'habitude de greffer des pousses sur les branches (koromogae), c'est pourquoi on a utilisé la greffe par approche en laissant l'arbre en pleine terre pendant quelques années. La greffe a été pratiquée en un endroit uniquement, car l'arbre à ce moment-là était trop faible.


a - Hauteur de V arbre 85 cm, face arrière


Quel que soit le type de greffe pratiqué, pour réussir on doit obligatoirement attendre que l'arbre soit à son maximum de vigueur



b)  Ensuite le nouveau propriétaire a effectué des greffes en quatre points.

Les branches de I à 4 sur le Dessin I de la page suivante, ont été greffées. Les points de greffe se voient encore, mais une fois que l'écorce sera devenue plus rugueuse, les cicatrices disparaîtront. Actuellement la photo b montre la face, mais l'arbre n'est pas mal non plus vu de l'arrière (photo a).


b - Vue de la face avant



c) La photo montre le détail des points de greffes de branches déjà cités précédemment.

Comme on peut le voir, les quatre branches basses ont été greffées. Si, malgré le travail du temps, ces cicatrices ne disparaissaient pas complètement ou restaient trop visibles, il faudrait les cacher avec du feuillage.


Il futuro albero

Dessin 1

a: Pour donner de l'élan à la branche 6 on a taillé la branche 8

b: On a créé la branche 2 en déplaçant cette branche

c: Les branches 3 et 5 ont été greffée

d: Il faut supprimer la branche 9 car elle est en opposition avec la 1

d) D'ici quelques années, le Pin de la photo devrait avoir la taille de celui du Dessin I. Les branches ont été sélectionnées et taillées à la bonne longueur pour créer du mouvement et de l'harmonie.


3.MOYÔGI (PRESQUE VERTICAL)

3.1. Comment structurer la forme moyogi



Premier exemple

Cet arbre, obtenu par semis, a 44 ans. La première branche a été cassée par la neige et, l'apex étant mort, la tête a été remplacée par une Branche secondaire.


Hauteur de l'arbre: 57 cm



Cette photo est prise du côté gauche de l'arbre. Le défaut du collet de ce côté est évident, en plus il manque la profondeur étant donné que la partie arrière est privée de branches.



Cette photo présente le côté droit de l'arbre; la première branche coupe le tronc.



Ce côté pourrait aussi être la face, mais la première branche est mieux mise en valeur sur la photo I.

La tête est trop dense. Après la taille des branches inutiles il faudra programmer une nouvelle mise en forme.


 


Après la mort de l'apex,

la petite branche conservée a

été fortement pliée vers l'arrière,

sans pour cela être une Branche

«criminelle» (zainin).

C'est une manière d'obtenir

une branche arrière lorsqu'il en

manque une


Ancien apex


Ceci est un agrandissement du point particulier où la première branche a été cassée. La déchirure causée par la neige s'est cicatrisée. C'est un exemple qui montre l'utilité d'une branche cassée au point d'attache.

Parfois ces déchirures peuvent donner des résultats intéressants, aussi il sera judicieux de les protéger en les couvrant de sphaigne prise dans une toile, ou de les entourer d'un bandage après les avoir couvertes avec une pâte de protection afin qu'elles ne sèchent pas.

Une branche reste vivante tant qu'il y a un bout d'écorce attaché au tronc. Quand une

branche cède il ne faut pas tenter de la soulever sinon en la remettant à sa place on briserait

complètement la circulation de sève.

Au-dessous de la cicatrice on voit un

petit JIM créé avec l'apex après qu'il

sera mort. Ces petits JIM, créés quand

l'arbre est jeune sont, avec le temps,

absorbés par l'écorce.

Ces branches ont été cassées par la

neige. Les branches faibles, qui étaient

couvertes, ont repris de la vitalité

grâce à la lumière qu'elles reçoivent

depuis   la   disparition   des   autres

branches. Les cicatrices témoignent

du cycle naturel du renouvellement

des branches.

Arbre central de la page 6 (Pin Higurashi)


 



Branche tombante


Deuxième exemple

ochi-eda (Branche tombante)

Comme le précédent, cet arbre

est construit en utilisant une

branche tombante


 



Branche verticale


Troisième exemple

Tachi-eda (Branche verticale)

Ceci est un moyôgi avec tachu sôkan

(double tronc sortant vers le milieu)

travaillé en  utilisant la branche

verticale.

C'est une des manières de se servir

d'une branche sortant directement

vers le haut.


Quatrième exemple

MOYÔGI avec SHARiMIKI

(tronc avec shari)

Ceci est un dessin inspiré d'un Pin vu sur le Mont Azuma. Le shari qui s'avance sur la gauche (A) était à l'origine la cime de l'arbre. Cette partie est morte et l'arbre a évolué en formant une nouvelle tête avec la branche de droite. Un bourrelet s'est formé à la base du

SHARI.

Cette partie, même si elle est morte

en   donnant  un   shari   avec   deux

étages, contribue à augmenter l'aspect

majestueux d'un arbre centenaire.

En   réalité,  du   point  B  sortait  la

branche arrière, mais je l'ai supprimé

sur le dessin.

L'apex se situait auparavant au point C, mais quand celui-ci est mort il a été remplacé par la

branche arrière. La cime du véritable arbre s'est allongé horizontalement alors je l'ai modifié,

l'imaginant comme sur le dessin.

Il est utile et intéressant de prendre comme modèle pour les Bonsaï des arbres dans la

Nature, en leur apportant des modifications. De cette manière on peut avoir de nombreux

modèles en tête et s'en inspirer


4. SHAKAN (INCLINE)

Dans le dialecte de Fukushima on dit nozoki (guetter) parce que l'arbre semble, dans cette

position, se pencher vers le bas pour guetter la plaine, le lac ou la mer

Pour la mise en forme des branches, on a souvent tendance à suivre des règles comme:

-    la première branche doit être longue;

-    la branche sur la face avant doit s'allonger vers la droite;

-    l'idéal est que la branche basse soit d'une longueur égale au tiers de la hauteur du tronc;

-    pour rendre l'aspect d'un grand arbre, il ne doit pas y avoir de branches basses. Cependant, l'harmonie et l'équilibre étant essentiels pour le Bonsaï, si l'arbre possède cette harmonie, c'est parfait. Si on respecte des règles trop strictes on ne peut pas créer des arbres de caractère.

En se fixant sur l'idée que les branches ont toujours la même forme, on oublie les situations particulières et le résultat n'est pas intéressant.

Chaque arbre possédant sa propre personnalité, il est impensable d'avoir des règles valables pour toutes les essences et tous les arbres.

Dans la plaine de Usagi sur le Mont Azuma, à la lisière d'un bois de tsuga, des arbres jeunes ont poussé dans la forme shakan comme s'ils voulaient regarder le marais tout proche


4.1. Comment structurer la forme shakan

Premier exemple

Il n'y a aucune raison pour qu'un arbre travaillé dans la forme shakan soit obligatoirement incliné vers la droite ou la gauche, ce qui est important c'est qu'il y ait une bonne harmonie entre le NEBARl (enracinement) et la forme du collet, harmonie qui générera un aspect très

naturel.


 


Pour mettre en valeur cette branche, il faut éliminer celle du dessu


Apres


Redresser l'apex pour rendre l'arbre plus harmonieux


Ces branches doivent être éliminées car elles sont à l'ombre de la branche supérieure

Avant


Deuxième exemple




Soleil


 


 


Sur un arbre incliné, les bourgeons ne peuvent pas sortir sur le côté intérieur car les rayons du soleil n'y arrivent pas. En ligaturant le tronc, il faut faire attention à ne pas couvrir la zone où l'on souhaite voir sortir des bourgeons.


Pour faire sortir des pousses sur le côté privé de branches, incliner le tronc dans la direction opposée au soleil, de sorte que les rayons portent sur la partie vide, et engraisser abondamment. Si l'arbre n'est pas trop vieux et l'écorce encore tendre, les bourgeons sortiront.


 



Troisième exemple

Le mieux est de supprimer la branche 2 sur le Dessin ci-contre, car elle mourra ou s'affaiblira naturellement en étant couverte par les branches supérieures. D'autre part, en gardant cette longue branche, cela perturberait les branches 1, 3 et 5 en donnant à l'arbre la forme d'un triangle équilatéral, sans raffinement. L'élimination de la branche 2 augmente la sensation de mouvement tout en améliorant l'aspect des autres branches. La branche 3 a été abaissée pour l'éloigner de la 4, évitant ainsi qu'elles ne se trouvent à la même hauteur


Quatrième exemple




espace


espace


 


 


MlNOKAKEMATSU

(Pin couvert d'un imperméable)

Cette silhouette rappelle un arbre sur

lequel on a posé un imperméable de

paille ou une natte.

Il se présente avec un feuillage épais

comme un arbre de jardin, sans élan ni

mouvement.

Les caractéristiques de cet arbre ne sont

pas mises en valeur. Pour un Bonsaï,

il vaut mieux rechercher la qualité du

feuillage plutôt que la quantité.


Pour mettre en valeur cet arbre, on a taillé quelques branches, créant ainsi des espaces, et on en a raccourci d'autres pour donner du mouvement.



Dessin 1


Cinquième exemple (A)

La qualité future de cet arbre dépend de la

branche A.

Si on la plie vers le bas, la partie attachée

au   tronc   pourrait   être   endommagée,

étant donné sa croissance verticale.

Si, sur un arbre incliné, on laisse pousser trop

librement  la  branche A,  elle  deviendra

verticale et trop robuste (oyafuko-eda).

C'est pourquoi il est obligatoire d'éclaircir

régulièrement les rameaux.


 



Dessin 2


Dessin 3


Cinquième exemple (è)

La branche A du Dessin I doit être rapprochée du tronc comme sur le Dessin 2, bien que cela ne soit pas encore suffisant car la tête de l'arbre semble envahie par la branche A.

C'est comme une mère qui porte son enfant sur le dos: si la tête reste dans cette position, la mère semble souffrir ou manquer d'amour pour son enfant.

Cinquième exemple (Q

Le Dessin 3 représente la forme correcte. Un arbre cherche naturellement à redresser la cime vers le soleil, même s'il est fortement incliné.

Un arbre avec la tête tournée vers le bas semblerait vraiment sans vie. Mais ici la mère regarde en arrière en surveillant si l'enfant va bien.

Sixième exemple (A)

Cet arbre n'est pas beau  parce que les

aiguilles sont devenues trop longues à cause

d'un excès d'engrais.

Pour améliorer ce type de Pin au tronc

faible, on devrait peu l'engraisser pour que

les aiguilles redeviennent petites et l'écorce

plus rugueuse.

Un autre défaut de cet arbre est la branche

kuitsuki  (mordante), qui est la première

branche, trop proche et mêlée à l'autre.


Photo 1 - Mini shakan - Hauteur: 22cm


 



Sixième exemple (B)

Sur la Photo 2 on voit que j'ai éliminé la seconde branche pour faire ressortir la kuitsuki et en plus la tête est allégée. Ce Bonsaï aura la forme authentique de cette espèce quand on réussira à réduire la longueur des aiguilles.


Photo 2



Septième exemple

Vers l'année 1931 cet arbre était gros comme une baguette pour manger et après la guerre il était d'une hauteur de 99 cm. Tout de suite après, à cause de la mode des petits Bonsaï, je l'avais réduit en ne laissant que la branche du bas.

Planté en pleine terre il a repris de la vigueur; alors j'ai pensé à l'utiliser comme arbre de jardin en le laissant pousser librement.

Le tronc a beaucoup grossi, mais entre­temps j'ai changé d'idée et je l'ai rempoté en raccourcissant la branche longue (hashiri), ne laissant à sa place qu'un gros JIN. Cette photographie a été prise quatre ans plus tard, après deux mises en forme.


SHAKAN - Hauteur: 65 cm


5. SÔKAN (DOUBLE TRONC)

5.1. Comment choisir la face d'un sOkan

On appelle ainsi des arbres qui se divisent en deux troncs à partir des racines.

Pour être un sôkan idéal les deux troncs ne doivent pas être égaux, ni en longueur ni

en grosseur

Naturellement le tronc le plus gros doit être le plus long et le plus court le plus mince.


 




Comme dans le dessin 1, si le petit tronc sort avec un mauvais angle, on choisit la face de manière à cacher cet angle.

De même pour le dessin 2, choisir comme face la position dans laquelle le tronc secondaire naît à l'arrière du tronc principal


Dessin 1


Dessin 2



Dessin 3


Dessin 4


Lorsque deux troncs se séparent en formant un angle correct, il vaut mieux choisir la face de façon que le 2ème tronc soit vertical, pour donner de la profondeur


Un sôkan de ce type est appelé «Tronc double en forme de pattes de grenouille». C'est, généralement, un arbre peu exploité par les bonsaïstes mais, s'il est bien mis en forme, il peut être mieux apprécié


Pour modifier un sôkan de ce type, on peut opérer de la manière suivante:

-       mettre en pleine terre l'arbre incliné vers la droite (dessin I).

-       redresser en premier le tronc principal et, plus tard, le secondaire (dessin 2).



Dessin 2


Dessin 1


 



Cette photographie met en évidence

le défaut de l'arbre.

C est une mauvaise position pour

être choisie comme face.

Pour corriger un angle trop important

entre deux troncs, on peut redresser

le gros tronc en rempotant

l'arbre incliné vers la droite,

comme sur le dessin 1


 



C'est une photo prise de la gauche,

par rapport à la précédente.

En plaçant à l'arrière le tronc

secondaire, outre le fait de créer

la perspective, l'espace entre

les deux troncs est moins évident.

Il faut redresser d'abord le plus

grand des troncs et relever

le plus petit légèrement,

pour obtenir un angle à la base

proche du dessin 2


5.2. Comment structurer la forme sôkan

Premier exemple



 


 


Quand des branches sor­tent à la même hauteur sur les deux troncs, l'aspect général n'est pas esthétique.


S'il existe une branche sur l'un des troncs, située au-dessus de celles en opposition, il faut l'utiliser en éliminant celle qui est au-dessous.


S'il est impossible d'élimin­er l'une ou l'autre branche opposée, abaisser forte­ment celle du petit tronc.


 



Second exemple

Si l'on souhaite redresser le tronc secondaire, il faut éliminer les branches intérieures pour donner de l'espace à la tête du petit tronc, sinon il reprendra sa position initiale pour aller chercher la lumière.


 



Troisième exemple

Les deux troncs ont poussé très prés l'un de l'autre, et dans cette situation il faut travailler les branches comme si c'était un tronc unique. Si la tête du plus petit était couverte par les branches du plus grand, elle finirait par mourir par manque de lumière. La cime étant un élément essentiel pour un arbre, il faut être très attentif afin qu'elle ne se détériore pas.

Comme dans un couple, si la femme est dominée par l'homme elle finit par perdre tout éclat. Pour éviter cette situation, le mari doit aider sa femme à se mettre en valeur. Pour l'être humain, les arbres et les fleurs, la tête est très importante. C'est la tête qui définit la qualité de l'arbre.


 



Quatrième exemple

Double tronc avec un grand arbre au tronc fin et un plus petit avec un gros tronc.

a) Dans le cas d'un double tronc de ce genre, il est important de freiner la croissance du plus petit en éliminant des branches et des aiguilles. On doit, par contre, laisser toutes les branches et les aiguilles sur le grand tronc fin jusqu'à ce qu'il soit assez gros. A ce moment-là, on pourra éliminer les branches inutiles et mal formées.


 



b) Une autre façon de corriger un SÔKAN de ce type est de raccourcir le tronc haut et fin pour ie transformer en tronc secondaire.


Cinquième exemple

Dans cet exemple, la longue branche du tronc principal ne permet pas aux rayons de soleil d'arriver sur le tronc secondaire, causant ainsi son dépérissement.

Pour mettre en relief ce dernier; la deuxième branche (à partir du bas) du tronc principal doit être éliminée et la partie haute doit être rapprochée du principal.


 



La cime du tronc secondaire se détériorera car cette branche ne laisse pas passer la lumière


Il vaut mieux supprimer cette branche pour faire ressortir le 2èmetronc,

SÔKAN accouplé


Sixième exemple

Les branches basses du tronc principal doivent être travaillées de façon à ce qu'elles ne perturbent pas le petit tronc. Le soleil arrivera sans problèmes sur lui si la branche qui le recouvre est éliminée.


 



On doit supprimer cette branche car; si le petit tronc s'allonge, elle deviendra une gêne pour sa croissance


Au-dessous de ce point, on ne doit laisser aucun rameau

SÔKAN père et fils


 



sôkan mère et fils


Septième exemple

Ceci est un SÔKAN qui fait penser à un enfant qui rend visite à sa mère. En général ce type de SÔKAN n'est pas accepté à cause du petit coupant le grand tronc, mais dans certaines formes naturelles spécifiques, cela prend un aspect agréable.


 



Huitième exemple (A)

Un SÔKAN comme celui-ci, avec une position forcée, est anti-esthétique.


Huitième exemple (B)

Plutôt que de redresser en forçant le tronc couché, il vaut mieux conserver sa position naturelle. Cette sorte de SÔKAN, avec un tronc secondaire poussant horizontalement, est appelé «SÔKAN qui nage» ou «SÔKAN qui saute».



tronc qui nage


 


sôkan qui nage


Neuvième exemple (A)


 


Cette branche doit être éliminée ou raccourcie pour ne pas perturber le petit tronc


Cette branche, tournée vers

le côté alors qu'elle

vient de la face,

n'est pas très naturelle.

Il vaut mieux la transformer

enjiN


Cette tête inclinée est à éliminer


On peut conserver cette branche longue


Une fois la tête supprimée, cette branche la remplacera

Il faut raccourcir celle-ci pour mettre en relief le tronc secondaire.

Avant


Neuvième exemple (B>)



Apres


Voici comment se présente l'arbre après les interventions décrites précédemment.


 



I Dixième exemple (A)

| Initialement la face de cet arbre était [l'actuel côté droit, mais comme le point

de séparation   des  troncs   était  trop

défectueux, j'ai préféré choisir ce côté

comme face.

La branche longue du haut (branche [volante)   est   mise   en   valeur   et   le

tronc secondaire sur la droite crée la [profondeur. En plus, le défaut de l'angle

d'attache   est   couvert   par   le   tronc

principal


Hauteur de Varbre: 55 cm



Dixième exemple (B)

La branche qui recouvrait la cime de l'arbre secondaire a été taillée pour créer de l'espace entre les deux troncs. Quand la face était sur le côté droit, cette branche n'était pas gênante car elle faisait fonction de branche latérale. Comme on peut le comprendre avec cet exemple, il arrive souvent que la beauté d'un arbre ne dépende que d'une seule branche.


6. Sankan (tronc triple)

Comme son nom l'indique, cette forme est constituée de trois troncs qui, naturellement, ne doivent pas être égaux ni en hauteur ni en grosseur

En dehors des arbres à trois troncs, il existe aussi des formes à 5 et 7 troncs qui seront décrites dans le chapitre sur le takanmono (forme multitroncs).

6.1. Comment structurer la forme sankan


 



Premier exemple

La face d'un triple tronc doit généralement être choisie de manière que le plus petit arbre du centre occupe l'arrière.


 



Deuxième exemple

Cet arrangement est appelé ainsi à cause de la position

du petit tronc qui est proche du plus gros ou du second

tronc.

Il est très important que la distance entre les trois troncs

soit inégale.

Triple tronc entourant le fils


 



Troisième exemple

Les trois troncs sont alignés sans profondeur et sans différences dans les écarts. Il est possible d'améliorer ce Bonsaï en changeant la face et de le transformer de plusieurs façons comme dans les exemples suivants.

Exemple d'un mauvais triple tronc


 



Dans ce cas, les trois troncs ont été utilisés en variant la forme et la position de chacun d'eux. Celui de gauche a été incliné et celui de droite a été rapproché de l'arbre central pour créer des écarts différents entre eux.


 



Il existe la possibilité de transformation en double tronc.

Le tronc de gauche a été supprimé et celui de droite rapproché du principal.


 



Dans ce cas également l'arbre a été transformé en double tronc, mais à la différence du précédent, le tronc supprimé est celui de droite. Quant à celui de gauche, il peut être laissé tel quel ou bien, ce qui est encore mieux, on peut l'abaisser pour créer un mouvement plus ample.


 


Quatrième exemple

Tout de suite après la Seconde guerre, quand j'ai acheté ce triple-tronc, la cime du plus grand des trois avait l'épaisseur d'un crayon. Je l'ai mis en pleine terre après l'avoir ligaturé dans la forme souhaitée.

Comme l'apex original n'était pas bon, je l'ai remplacé par une branche latérale.

Hauteur de l'arbre: 83 cm

Quelqu'un m'a dit qu'il aurait mieux valu éliminer le petit tronc devant, mais je trouve qu'il s'agit d'un jugement d'aveugle car ce deuxième tronc sert à améliorer la perception de la profondeur en contrastant avec celui qui est à l'arrière.

Pour obtenir une perspective ce tronc a été incliné vers la droite et, pour survivre sans être gêné par la croissance des deux autres, il s'est spontanément allongé en se tordant vers un espace libre à la recherche des rayons du soleil.

Les deux petits troncs compensent l'absence de branches du plus grand, l'un en sortant vers la droite et l'autre vers l'arrière, comme des enfants au secours de leur père. Les principes d'harmonie et de solidarité sont au centre de la construction d'un Bonsaï.


 



Voici la photographie d'un arbre cultivé pendant 5 ou 6 ans après son prélèvement en montagne, prise au moment de la première mise en forme,


 



Cinquième exemple

Il s'agit d'un moyôgi avec trois troncs. Auparavant le tronc principal, fin, long et sans sinuosité, a été supprimé. Il s'étirait vers le haut en partant d'un point très proche des racines, mais sans s'harmoniser avec les autres troncs.

C'est une chose très désagréable que de couper une branche déjà formée, mais c'était la seule possibilité valable dans ce cas. Ensuite on a dissimulé la cicatrice en la recouvrant de terre et en structurant le groupe de cette façon.


Hauteur de l'arbre: 70 cm



Pour bien organiser l'archi­tecture d'un Pin, il est inévitable de tailler le tronc ou de couper des branches,

Il peut aussi arriver qu'elles meurent après une trans­plantation.

Pour remercier l'esprit des Pins sacrifiés, une fois par an vers le mois de mars, on célèbre une cérémonie avec l'aide d'un prêtre shinto.


MATSU KUYO (cérémonie religieuse shinto pour ï esprit des branches de Pin taillées)

7. Bunjingi (lettre-literati)

7.1. Comment structurer la forme literati (du Lettré)

Premier exemple



A cet endroit le tronc est mort


La pointe de la branche est morte pour la seconde fois


Pour la troisième fois, la pointe de la branche est morte. Dans la forme literati il vaut mieux mettre en place la branche sans la faire pousser


Branche verticale


L'apex de la branche est mort à cet endroit


 


Cet arbre a été structuré en mettant en évidence la forme verticale de la branche sur la face. Puisque cette branche verticale pousse accolée au tronc principal, on peut la mettre en forme de cette manière. La caractéristique de cet arbre se situe dans le fait que les branches hautes sont assez tourmentées, à cause de la mort répétée de la pointe.


 



Second exemple

S'il s'agit d'un arbre au tronc très fin, il faut prendre garde à ne pas faire grossir les branches volantes (tobi-eda) et longues (hashiri-eda).

La branche hashiri de cet arbre doit être éclaircie le plus possible au cours de l'année, sinon elle pourrait grossir plus vite que le tronc (oyafuko-eda).

Troisième exemple



Branche volante (tobi-eda) Branche «mordante» (kuitsuki-edai)


 


Nezuranari komochi sôkan (double tronc avec le fils relié par la racine) Ce double tronc serait parfait si le fils était plus proche du grand. Mais puisque les deux arbres sont éloignés, on peut les travailler pour que l'arbre principal (la mère) semble surveiller tranquillement le petit qui s'amuse à une certaine distance d'elle.


 




Tronc long et mince


Quatrième exemple

Un arbre long et fin comme celui-ci peut être cultivé en plein champ ou en caisse, en plaçant beaucoup de jeunes plants suffisamment serrés, sans tailler la cime pour la laisser croître librement.

Aucune branche ne peut être modifiée, car cet arbre tient sa beauté de la branche longue (hashiri) du haut et de la répartition des branches courtes (kuitsuki) situées au-dessous.


Cinquième exemple

Cet arbre droit est du type Lettré (bunjin). Cependant, comme les deux branches mordantes (kuitsuki) de droite et la branche tombante (ochi-eda) se trouvent au même niveau, aucune d'elles n'est mise en valeur



Pour mettre en relief chaque branche, il suffit de redresser la longue branche tombante.


Sixième exemple (A)


 



L'arbre secondaire ne semble pas intéressant car sa tête et le feuillage de la première branche du tronc principal se superposent en ayant une forme semblable. D'autre part la cime et la branche longue (hashiri) de l'arbre principal sont trop denses et monotones.


Sixième exemple (B)


 


Ce dessin est le résultat obtenu à partir de l'arbre précédent: la première branche du grand tronc aurait pu également être éliminée, car elle perturbe la ligne du petit tronc.

Mais pour éviter de tailler la branche basse, on a seulement conservé la partie arrière en transformant en jin la partie vers l'avant.

L'apex du deuxième tronc se divise en deux paliers de même forme. On a abaissé la branche de gauche pour construire la tête avec celle de droite.

Ensuite on a plié le tronc de manière à ce que l'apex se redresse sans toucher la première branche du tronc princi­pal.

La tête et la branche longue (hashiri) du grand arbre ont été retouchées pour donner du mouvement et de la légè­reté à l'ensemble.


8. Neagari (racines découvertes)

8.1. Comment se forme un neagari dans la Nature

On trouve surtout ce phénomène sur les pentes des montagnes qui s'éboulent chaque! fois qu'il pleut, sur les versants d'une vallée où souffle un vent violent ou encore sur les! berges d'un fleuve.


 



Les arbres qui poussent sur les berges d'un fleuve prennent la forme NEAGARI lorsque les racines sont découvertes par l'eau qui emporte le sable et la terre


Berge d'une rivière


 



La terre ayant été emportée par la pluieS et les éboulements, les racines sont découvertes sur une certaine longueur. L'arbre s'est renversé tout en se maintenant en vie dans la forme neagarij Quant aux arbres qui poussent au bord des rivières ou sur des pentes, on les transforme souvent en radeau, en cépé

NEAGARI OU en NETSURANARI.


Cet arbre s'est renversé en découvrant ses racines à cause du glissement du terrain et du vent violent. Ne pouvant pas pousser vers le haut, les branches et les aiguilles rampent sur le sol comme cela arrive parfois aux Pins du Mont Azuma


8.2. Comment obtenir un neagari

Lorsqu'on souhaite construire un neagari, il faut examiner attentivement la nature de l'arbre

à former. Un arbre au tronc et aux racines sans courbes n'est pas adapté à la création

de cette forme.

Il existe des Bonsaï neagari formés avec des racines réparties régulièrement dans les quatre

directions. Mais si l'on observe les arbres qui, dans la Nature, poussent dans des endroits

soumis à des éboulements et aux vents violents, il est impossible que leur base soit aussi bien

arrangée. Un arbre avec des racines irrégulières n'est pas intéressant pour mettre en forme

un tachiki (vertical libre), alors qu'il sera très apprécié pour un neagari.

Pour obtenir un arbre à travailler dans cette forme, il est conseillé de ligaturer un plant long et

fin lorsqu'il a 2 ou 3 ans. Ensuite il sera possible de créer des racines aux formes valables pour

le neagari en les repliant dans le sol lors du premier rempotage.

Les jeunes plants doivent être cultivés en pleine terre, sans découvrir les racines dés le

départ. Une fois qu'elles auront pris une forme sinueuse, les plants seront transplantés

en recouvrant les racines d'une butte de terre. C'est seulement lorsqu'ils se seront bien

développés et bien enracinés que la terre sera éliminée peu à peu, en commençant

par le collet.

Quand le tas de terre aura disparu, l'arbre devra être rempoté selon la même méthode.

En répétant plusieurs fois cette opération les racines s'allongeront avec des formes originales.

Un autre facteur important dont il faut tenir compte est le volume de l'ensemble des racines.

Si l'on en conserve en trop grand nombre, il sera difficile de leur donner des formes

intéressantes.Voilà pourquoi il ne faut conserver que les meilleures, en éliminant toutes celles

qui semblent superflues.

Quand on veut préparer en caisse ou en pot (pour faire des mini Bonsaï) des jeunes plants

destinés à créer des neagari, on peut utiliser des boites de conserve ou des cannes de

bambous. Ces contenants, remplis de sable, seront posés sur une caisse ou une poterie.

Mais, naturellement, les racines des arbres développées avec ce système ne seront pas très

originales puisqu'elles pousseront toutes droites, sans former de torsions extravagantes.


Enterrer les racines en les maintenant réunies avec du fil après leur avoir donné une forme sinueuse. Le fil, appliqué au printemps, doit être enlevé pendant l'été de la même année, avant qu'il ne laisse des marques sur les racines


Après quelques années, l'arbre aura poussé ainsi. Lorsqu'on cultive en pleine terre, il est nécessaire de couvrir les racines au-dessus du sol avec de la mousse (sphaigne) pour éviter qu'elles ne sèchent en plein soleil


Pour réaliser un neagari, il vaut mieux choisir un arbre fin de 2 ou 3 an


 



Lorsqu'on cultive en

pleine terre des plants pour'

créer des neagari,

il faut chercher à plier les  

racines irrégulièrement

au moment de la transplantation.


Culture en plein champ de matériel pour neagari




Un neagari de ce type n'est pas vraiment apprécié, du fait que la racine-tronc est sans mouvement


Le même arbre, travaillé avec un peu de mouvement, est complètement transformé.


 


 



Il est intéressant déjouer avec la chute de la racine-tronc, comme dans cet exemple


Si l'on souhaite donner-une forme proche de ce dessin, il faut faire une petite fente sur la racine-tronc, du côté intérieur, pour faciliter la pliure. U important est d'obtenir un angle aigu à ce niveau.


 



La racine repliée que Y on voit sur la face est un détail qui rend cet arbre intéressant. On transformera en SHARl toutes les autres racines en ne laissant se développer rapidement que celle-ci.

En ce qui concerne le tronc, il est nécessaire d'effectuer fréquemment le remplacement de la cime, sinon on riobtiendrait pas déforme harmonieuse correspondant à la forme neagari



 


On peut créer de grands Bonsaï, de petits Bonsaï ainsi que des miniatures (shohin) avec ces petits arbres, en les cultivant en plein champ ou en pot. Ces exemplaires ont été sélectionnés parmi les plants obtenus par semis, à cause des nombreux défauts dans la disposition des racines. En ce qui concerne les aiguilles, elles pourront être remplacées en utilisant plusieurs types de greffe


 



Les racines droites de cet arbre ne sont pas caractéristiques

d'unNEAGARI


La forme neagari doit représenter un arbre qui exprime les conditions difficiles dans lesquelles il survit. L'arbre est régulièrement déraciné par les glissements de terrain et la force du vent, mais chaque fois il tente de se redresser pour survivre

La forme très tourmentée du tronc est une conséquence de la violence du vent qui souffle en haute montagne et qui emporte tout sur son passage, y compris les graviers.

Un NEAGARI remarquable doit transmettre la sensation d'une lutte permanente contre les éléments. Quand on contemple cette forme, on doit entendre le bruit du vent et des glissements de terrain


 



On a essayé d'amplifier la courbe de la partie supérieure de ce shohin



Le Bonsaï précédent peut-être situé dans cette position, à condition d'arranger les branches différemment.


Le neagari peut prendre une forme fantaisiste selon la nature de l'arbre. Une seule racine peut faire fonction de tronc. S'il n'y en a qu'une déforme intéressante, on peut la travailler pour donner au Bonsaï un tronc sinueux, en éliminant les autres


9. Takanmono (Bonsaï multitroncs)

9.1. Conseils pour structurer un Bonsaï multitroncs

Il est très important d'observer attentivement la face et l'arrière de l'arbre avant de former un multitroncs composé de plus de deux arbres. La position de l'ensemble doit être définie en tenant compte de la profondeur à créer; et pour cela il faut situer un arbre en avant et plusieurs arbres à l'arrière.


Un autre point important est de positionner tous les troncs pour que la tête de chacun d'eux

puisse recevoir les rayons solaires. Pour cela il faut éviter que les troncs contigus ou leurs

branches fassent obstacle à la lumière.

L'apex est un élément essentiel de l'esthétique d'un Bonsaï.

Contrairement à la tête d'une personne qui devient chauve avec les années, la cime d'un pin

se densifie au fur et à mesure que le temps passe.

C'est pourquoi un conifère avec une cime trop clairsemée manquera de majesté.

D'autre part, un Bonsaï vivant se développe constamment et l'on doit toujours contrôler

la longueur de ses branches tout au long de sa vie.

9.2. Comment sont créés les formes kabudachi (cépée) et netsuranari (racine rampante)

Les formes KABUDACHI, NETSURANARI et IKADABUKI (en radeau) ne se développent pas naturellement au moment de la croissance du jeune plant.

Elles dépendent de l'environnement et de la situation de l'arbre. C'est pourquoi il est possible de les façonner par la suite de plusieurs manières, selon la nature de l'arbre.

Quand les pousses sortent de la graine, elles ont toutes cet aspect. Mais chaque arbre prendra sa propre forme selon l'ambiance et le climat dans lequel il vit

Après la germination, le Pin pentaphylla émet généralement des aiguilles au-dessus de la pousse, comme sur le Dessin la. Mais il y en a certains qui rejettent sur les côtés comme sur le dessin Ib.


 



Avec le temps, des aiguilles, des feuilles et du terreau transportés par le vent se déposent au milieu des branches, créant des conditions favorables à la naissance de racines. Quand elles sortiront au-dessous du nœud d'où partent les branch­es, cet arbre deviendra une cépée (kabudachi).

A)   Les rameaux ont poussé à
partir de l'endroit où était

la tête du jeune plant.

Il faut faire sortir des racines ici

B) Des aiguilles, des feuilles
mortes et du terreau recouvrent
la base du groupe


Lorsque les branches sont recouvertes et que des racines sortent de celles-ci, les rameaux se redressent et deviennent des troncs, formant ainsi un netsuranari (racines rampantes).


Cépée et netsuranari se forment égale­ment à cause d'autres phénomènes naturels. Le dessin représente un cas de formation de cépée, résultant de l'affaissement d'un arbre à cause d'un éboulement, du vent ou de la neige. Des racines sont sorties de la partie des branches ensevelie. En haute montagne, l'humidité maintenue par le brouillard facilite la formation de cépée et de netsuranari.


 



Plusieurs bourgeons sont sortis de la pointe du jeune plant

Au-dessous de ce point se situe la racine d'origine


Ce dessin représente un netsuranari formé en bosquet, sous un grand arbre. Les aiguilles mortes ont recouvert les branches, favorisant la formation des racines.


9.3. Comment se produit dans la Nature la forme ikadabuki (en radeau)




 


En haute montagne un tronc a été renversé     Après une dizaine d'années cet arbre par le vent ou la neige et, avec le temps, des     deviendra un radeau imposant (ikadabuki), feuilles mortes et de la terre l'ont recouvert,     comme sur le dessin. Les branches ont poussé verticalement pendant que des racines sortaient au-dessous d'elles.


 



Ce radeau a été créé par un arbre vertical qui s'est couché à cause des intempéries. On peut voir les racines découvertes rappelant qu'il a été déraciné.


9.4. Comment se produit dans la Nature la forme yamayori (plusieurs arbres se développent à partir d'un groupe de graines tombées au même endroit)

La forme yamayori est une sorte de cépée créée par une pigne mature, tombée avant que les

graines n'aient été expulsées. Plusieurs arbres ont ainsi pu se développer les uns à côté des

autres (la pigne du Pin pentaphylla, par exemple, contient environ 30 graines).

Avec le temps les plants faibles meurent et il ne reste que les plus robustes. Les racines

s'unissent au fur et à mesure de leur croissance, se transformant en un groupe unique.

Bien que nés de la même origine les arbres présentent des types d'aiguilles différents,

à la différence de la cépée classique.

En outre, quand les plants sont jeunes, ils portent la marque

de l'attache des premières feuilles sous lesquelles aucune

branche ne sortira. Une cépée normale présente une ride

horizontale au point où les troncs se divisent.

Certaines pignes qui tombent ne contenant que 2 ou 3

graines, elles formeront des yamayori avec deux ou trois

troncs, avec des positions caractéristiques.

Exemple de yamayori jeune

Après quelques années de culture et de travail de mise en forme


Il existe une autre sorte multitroncs appelée yosegi, formée de quelques arbres mis en terre avec leurs racines regroupées ensemble. Dans ce cas, on distin­gue facilement les ra­cines qui sont placées différemment.


9.5. Comment créer la forme korabuki (carapace de tortue)

La forme korabuki ressemble à une cépée (kabudachi), mais les racines sont beaucoup plus imposantes et rappellent la carapace d'une tortue.

Ce genre de multitroncs se construit avec un plant de deux ans qui a beaucoup de pousses au niveau de la cime.

Quand la base de ces pousses est recouverte de feuilles mortes et de terreau, elle produit des racines. Au fur et à mesure de la croissance des troncs le nœud deviendra énorme, sem­blable à une carapace de tortue.


 


Dessin 1


Tailler ici par la suite

Dans le cas d'une culture en plein champ, la carapace de tortue grossira plus vite si on laisse pousser des n. troncs en surnombre.

Un korabuki représenté sur le Dessin 2 pourrait être structuré comme sur le dessin ci-dessous, ressemblant à un ishizuki (sur roche). Lorsqu'on cultive en pleine terre, il convient de laisser pousser tous les troncs inutiles pour que la carapace se développe rapidement. Ceux-ci seront éliminés au moment de la mise en forme définitive.

9.6. Comment se présente dans la Nature un groupe

de forme mushadachi (plusieurs Samouraï à pied - avec mille troncs)

La forme mushadachi est aussi un multitroncs, mais elle se présente avec beaucoup d'arbres qui sortent d'une même souche, sans qu'on puisse les compter Ils forment un groupe dense, comme une troupe de guerriers prêts au combat (NdT : «Mille - des milliers» signifie: beaucoup, énormément).


 



Type de cépée formé avec d'un grand nombre de troncs.


9.7. Comment se présente dans la Nature un groupe de forme tachiagarikabu (cépée soulevée)


 



Un arbre comme celui du dessin peut-être travaillé en forme de radeau ou de cépée. Mais si on ne le transforme pas complètement pendant la mise en forme, il ne pourra pas devenir un bel exemplaire de Bonsaï.


 



Après la mise en forme


Le tronc s'est soulevé et toutes les branches partent du même point

Pour rendre intéressant ce type d'arbre, il est possible de le mettre en forme comme sur le dessin. On ligature vers le bas la branche principale et on replie une branche plus courte que l'on greffe par approche au niveau des racines. Ainsi le vide entre les racines et le premier tronc est occupé agréablement.



Parmi les plants obtenus par semis et ceux cultivés en pleine terre, on trouve souvent des arbres qui poussent avec cette forme. Parfois on peut les travailler en tant que Bonsaï avec un tronc unique, en éliminant les branches. Mais il serait plus judicieux de créer un groupe, un radeau ou bien une cépée en cascade qui serait le résultat des caractéristiques de l'arbre.

Il est assez facile d'obtenir un Bonsaï de ce type en partant d'un arbre avec un nebari défectueux.


9.8. Comment créer la forme nezuranari (racines rampantes)

Les netsuranari (racines rampantes) sont cultivés en plein champ avec des arbres qui émettent facilement des racines.

Fixer avec des crochets

On étalera sur le sol les branches, en les fixant ça et là avec des crochets, et on les couvrira de terre en attendant que des racines en sortent. Lorsqu'on travaille avec une essence qui produit facilement des racines, cette préparation sera suffisante sinon, pour aider l'enracine­ment, il vaudrait mieux inciser l'écorce comme pour faire une marcotte. On doit effectuer cette préparation au printemps, au moment où l'on effectue le rempotage.


 



Il faut travailler la mise en forme en faisant très attention aux espaces vides. La présence de racines visibles au pied de chaque groupe est essentielle.


9.9. Comment créer la forme ikadabuki (en radeau)

Pour plier le tronc couché,

utiliser des cales en bois entre les groupes d'arbres

Un KABUDACHi.est formé d'un tronc que l'on couche sur la terre et dont on redresse les branches pour les transformer en troncs. Pour donner du mouvement, il est nécessaire de créer une sinuosité à l'arbre de base en l'attachant fermement avec des cales en bois placées dans les parties libres du tronc. Le dessin illustre la manière de procéder

9.10. Comment structurer les formes multitroncs


 



Premier exemple

Tout autour d'un groupe kabudachi, on conserve des petits arbres pour créer la profondeur Lorsqu'ils sont trop inclinés, il est nécessaire de les redresser pour l'harmonie générale. Les branches qui ont poussé vers le haut sont prisonnières à l'intérieur du groupe. Pour éviter cela, il faut ligaturer sans serrer en tordant le tronc pour orienter les branches vers l'arrière ou les côtés. Il faut tordre l'ensemble du tronc sinon l'écorce risque de se déchirer localement.

Ce type d'intervention n'est pas adapté pour un gros tronc. Cette opération peut-être également effectuée en ligaturant fermement les troncs longs et fins, mais il faudra alors tourner dans le sens inverse de la ligature pour que le fil ne marque pas.


Deuxième exemple





 


 


L'angle formé par le tronc principal et l'ensemble des autres troncs secondaires est trop important.

Troisième exemple


Il est possible d'amé­liorer l'ensemble en redressant le tronc principal.


Plutôt que de redresser le tronc principal, on peut modi­fier les troncs secondaires. Mais si le plus grand est mal orienté, il vaut mieux l'éliminer et enterrer la coupe. On doit tou­jours faire attention, lorsqu'on élimine le tronc principal, à ne pas rendre monotone l'ensemble du groupe.


Cette disposition est mauvaise car tous les troncs sont de même dimension, et chacun d'eux prend une direction différente. Dans une famille, tous les membres doivent vivre ensemble

mais chacun à sa place. Dans ce groupe il n'y a pas d'enfant, tout le monde se dispute la première place en étant fier de lui-même et chacun fait des choses de son côté sans harmonie.

Puisqu'il est impossible dans l'immédiat de changer le diamètre des troncs, on amélior­era cet arrangement en redressant les trois arbres de droite pour les rapprocher des deux autres, sur la gauche.


Cinquième exemple (a)






 


 


Cépée de 5 troncs. Que penser d'un groupe symétrique de ce type ?


Si l'on élimine les deux petits des cô­tés, on retombe dans la même symétrie.


On a conservé l'ar­bre central et les deux petits de cha­que côté, mais c'est aussi un mauvais choix.


Il faut un peu de courage pour cou­per les deux arbres, mais cela semble être la meilleure solution.


Cinquième exemple (b)

Au départ ce Bonsaï était une cépée sans intérêt, mais

il a été transformé en netsuranari il y a quelques

années au moyen de la greffe en rappel (yobitsugi -

ex. n° 7, chap. 4.5). Ce type de greffe consiste à baisser

des branches le long du tronc de manière à ce qu'elles

adhèrent à sa base, puis à les couvrir de terre pour que

des racines puisse en sortir

Cette photographie est prise à partir du côté gauche

du groupe: vu depuis la face (côté droit), le petit tronc

placé à droite couvre le pied du tronc principal.

On voit souvent des cépées construites avec des petits

troncs entourant l'arbre principal placé au centre.

On dans un groupe, il est très important que le tronc

Cépée avec 7 troncs. Hauteur: 85 cm

principal soit entièrement visible et qu'on puisse voir

aussi bien l'intérieur du groupe que l'extérieur, si l'on

veut reproduire une forêt.

On juge l'apparence du tronc principal en premier lieu, comme dans une famille les parents

sont responsables de la tenue des enfants. Quand, voici dix ans, j'ai travaillé ce Bonsaï, le tronc

placé à droite était insignifiant mais il faudra le supprimer lors de la prochaine intervention.

Cet arbre, obtenu par semis, a maintenant 45 ans.


 



Sixième exemple

Kabudachi avec 5 troncs

Les petits arbres, situés à l'arrière du groupe, ne créeront une profondeur que si l'on réserve un espace vide sur la face du groupe. Il est impossible de réaliser une perspective dans un paysage si l'on ne peut voir à l'intérieur de celui-ci. Si l'on place le tronc principal au centre, non seulement il couvrira ceux de l'arrière mais il les privera de soleil, provoquant leur affaiblissement et leur mort.


 



Septième exemple

Groupe avec 5 troncs

Ce dessin représente une cépée qui pousse dans un endroit très venté.

Il pourrait être travaillé en exploitant seulement les branches poussant sur le côté droit ou bien en déplaçant les branches de gauche vers la droite. Généralement on évite que des branches croisent les troncs, mais dans ce cas elles sont indispensables pour exprimer la force du vent.



Huitième exemple


Hauteur 47 cm


 


 


Dessin a


Dessin b


J'ai fait l'acquisition de cet arbre il y a 24 ans, à cause de la beauté de ses aiguilles. A cette époque-là c'était un groupe qu'on avait construit en ayant couché un tronc fin. Quand on couche un tronc, les branches se transforment d'elles-mêmes en troncs comme le montre le dessin a. En le laissant en pleine terre pendant quelques années, il a produit des racines aux endroits voulus (Dessin b) et j'ai pu le mettre en pot pour le structurer. Je l'ai planté sur une pierre plate au début de la saison des pluies (juin). Sur la photo on ne voit pas bien la ramification ni la base, car il y trop d'aiguilles qui cachent les espaces vides.

Neuvième exemple

Kabudachi (cépée)

Le tronc de gauche étant trop long et trop mince pour l'harmoniser avec les autres, on peut le transformer en jin en forme d'ancre (ikarijin) en le pliant vers l'arrière.

185


 





Dixième exemple

Netsuranari

Dans le cas d'un netsuranari ou d'un radeau avec des racines alignées, il est opportun que les troncs soient inclinés vers l'avant ou l'arrière pour donner du mouvement et rendre l'ensemble plus naturel.

Onzième exemple

Cépée anormale

Une cépée est habituellement travaillée avec des troncs verticaux, mais on peut l'organiser en couchant quelques-uns d'entre eux, comme sur le dessin. On voit souvent en haute montagne des groupes avec cette forme.

Douzième exemple

Netsuranari

Le cyprès grandit en cachant son corps avec son feuillage. Au contraire, la plupart du temps on aperçoit clairement les troncs des Pins entre leurs branches. Le Pin pentaphylla, qui aime particulièrement le soleil, se tourne vers la lumière en se penchant pour éviter les autres arbres.


 



Treizième exemple

Netsuranari

On voit très vite que cet exemple est privé d'harmonie, car les troncs partent dans la direction opposée à celle de la pierre, comme sils ne s'entendaient pas bien.

186


 



Dans cette situation, la pierre et les troncs vont dans la même direction.

Il semble que les arbres sont en train de parler avec la pierre.


 



Quatorzième exemple

Netsuranari avec 7 troncs

Ces arbres ont vécu dans une ambiance extrêmement dure, affrontant des intempéries qui ont provoqué des jingare (mort de l'apex) à plusieurs reprises. C'est un exemplaire qui a bien vécu, dans la joie et l'adversité, ce qui fait tout son charme.


 



Quinzième exemple

Netsuranari

Un point important, dont il faut tenir compte dans le cas du netsuranari, est de ne pas laisser se développer trop fortement les racines des petits troncs, sinon elles pourraient affaiblir celles du tronc mère.


 



Seizième exemple

Ikadabuchi (radeau) avec 9 troncs

A l'origine, la face de ce radeau était l'arrière d'un Bonsaï constitué de trois troncs. Les sept arbres de gauche ont été créés à partir des branches d'un tronc que j'ai couché. Si on souhaitait le modifier en un véritable netsuranari, il faudrait greffer des racines au-dessous des troncs, mais ce n'est pas nécessaire.


 



Dix-septième exemple

Ikadabuki avec 9 troncs

Dans les compositions de multitroncs, il est important de se souvenir que les arbres proches ne doivent pas avoir de branches à la même hauteur, pour éviter qu'elles n'interfèrent pas entre-elles.


10. FUKINAGASHI (BATTU PAR LESVENTS)

10.1. Comment structurer la forme fukinagashi

Premier exemple


 



Ce Bonsaï a été travaillé pour faire ressortir la force du

vent. Il est essentiel que les branches soient placées

de manière à suggérer la violence du vent.

Les têtes de chaque arbre doivent se tourner vers

le haut selon la direction du vent et exprimer la force

de la Nature.

Une autre caractéristique du fukinagashi réside dans

le fait que les branches s'étendent sur un seul côté

du tronc.


 



Deuxième exemple

Pin avec des branches d'un seul côté

Cet arbre au tronc fin, battu par les vents, est dans le type Literati (bunjin). Un arbre prend cet aspect lorsqu'il pousse dans une région où le vent souffle tout le temps dans la même direction. Les branches ne se développent pas du côté exposé au vent et si cela arrivait, elles se dessécheraient aussitôt.

La cime est à peu prés droite pour montrer que l'élan vital ne se plie pas facilement à la dureté des conditions naturelles. Un arbre de ce type est souvent considéré comme difforme et mutilé, mais ces caractéristiques sont indispensables pour réaliser certaines formes.


Troisième exemple

sakaeda (Branches retournées)


 



Voici également un arbre qui a poussé dans un endroit très exposé au vent: les branches sont pliées vers un seul côté. C'est pour cela qu'on le nomme sakaeda (Branches retournées).Toute la ramure s'étale horizontalement, selon la direction particulière du vent. C'est ainsi que dans la forme fukinagashi on ne peut diriger les branches ni vers le haut ni trop vers le bas.


Quatrième exemple

Ce fukinagashi a des branches A, B, C et D bien séparées les unes des autres, mais toutes ont des formes presque identiques et plates. Il en résulte un arbre quelque peu monotone.



Dessin 4a


 


Si l'on apporte quelques modifications au dessin 4a, on obtient cet aspect.



Dessin 4b


 


(En se référant au dessin 4a)

Le tronc 2 est situé entre les troncs let 5, la distance entre ces troncs est trop grande,

l'espace a été mal calculé.

Si l'on agrandit l'espace entre les troncs 2 et 5 et si l'on rapproche le 2 du I, le tronc 5 ainsi

corrigé prendra un meilleur aspect.

D'autre part les 3 et 4, très tassés l'un sur l'autre, occupent le centre de l'espace créé par

les troncs 2 et 5, ce qui alourdit la composition. Pour créer du mouvement dans cette zone,

on doit déplacer le 3 vers le 2 et situer le 4 au centre de l'espace formé par le 3 et le 5.

Dans cet exemple le mouvement des branches se dirige vers la gauche. On laissera pousser

librement les branches dans ce sens, en éliminant ou en contrôlant celles qui se développent

vers la droite.

Dans la partie supérieure du tronc I, la branche côté droit sera transformée en jirst et l'apex

sera construit en haussant la branche centrale. Ensuite il faudra incliner légèrement la branche

située à gauche et la laisser s'allonger librement dans cette direction.

Le déplacement du tronc 2 vers le tronc I perturbe la vision de celui-ci, ce qui entraîne

des modifications nécessaires.


La deuxième branche, située à droite, sur le tronc I est trop développée; elle doit être

raccourcie.

En ce qui concerne le tronc 2, l'apex se divise en deux parties semblables. Celle de droite,

qui touche le tronc I, sera redressée et raccourcie pour devenir la cime. Puis on abaissera

la branche gauche.

Pour améliorer l'élan du tronc 5, on doit abaisser la pointe du tronc en mettant en relief

la branche la plus longue et remplacer l'apex par la branche située au centre.


 



Mont Azuma.

En haute montagne le vent

est fort et constant.

Les branches ont tendance

à se déplacer pour chercher

à se redresser


II. Kengai (en cascade)

11.1. Comment structurer la forme kengai

Premier exemple

Le matériel, pour un kengai dans le type représenté sur le dessin, est obtenu en laissant

pousser librement la branche basse d'un arbre de semis et cultivé en pleine terre.

Etant donné qu'aujourd'hui toutes les forêts de Pins pentaphylla sont protégées, il n'y a

pas d'autre choix que de semer le matériel pour le Bonsaï.

Pour préparer le matériel adapté à cette forme, il faut choisir un jeune plant élancé avec

des aiguilles courtes et le faire pousser en longueur; cependant il faut abaisser rapidement

la branche proche de la base, pendant qu'elle est encore jeune.

Si on la laisse pousser librement l'apex ne se développera pas car la nutrition sera accaparée

par cette branche.

Dés que le plant aura poussé jusqu'à la longueur voulue, il est possible de rempoter

et de structurer l'arbre.


 



Branche à abaisser


Lorsqu'on veut former une cascade directement en pot, il faut se souvenir qu'une branche pousse mieux si on la dirige vers le haut plutôt que vers le bas, ce qu'on peut obtenir en inclinant la poterie. Il n'est jamais mauvais d'avoir un arbre de ce type dans un jardin de Bonsaï.


Deuxième exemple


Pour former un kengai comme celui-ci, à partir d'un arbre de semis, il est nécessaire de remplacer la tête de l'arbre plusieurs fois. On obtiendra un résultat de ce type après 14-15 ans de travail et il faudra prés de 40 ans pour avoir une écorce de cette qualité.

Pour la mise en forme de l'arbre, 20 minutes seulement sont nécessaires. La base deviendra massive si on laisse pousser librement les branches et quand la taille du tronc sera suffisante, tout ce qui est superflu sera supprimé, en laissant des parties pour construire des jin. Quant aux courbes, celles qui ont un angle aigu ont un aspect plus naturel, comme sur le dessin. Cet arbre était trop haut, alors je l'ai taillé en remplaçant la cime par une branche plus basse et j'ai transformé en jin la pointe une fois sèche.


 



Troisième exemple

Kabu Kengai (groupe en cascade)

A première vue cette forme de cascade semble peu naturelle, pourtant elle est très intéressante. Au début de l'ère shôwa, une grande quantité de matériel de ce type a été récolté en montagne.

On peut voir souvent des arbres avec cet aspect sur les pentes des montagnes ou sur les plateaux venteux où ils poussent en rampant sur le sol.

Il est aussi possible d'obtenir du matériel de ce type en cultivant avec peu d'engrais des plants choisis parmi les mieux adaptés.


Quatrième exemple

Han kengai (semi cascade)

Il existe différentes espèces de cascade. Cet exemple reproduit un arbre qui vit sur un versant très venté; c'est pour cela que le tronc est resté petit Mais en compensation la première branche s'est étendue dans la direction où il n'existait pas d'obstacle, en suivant le rocher ou en rampant sur le sol.

Pour structurer une cascade, il est très important de choisir un arbre dont la nature correspond bien à cette forme, et surtout il est essentiel que le tronc et la première branche possèdent de bonnes sinuosités.


Cinquième exemple

Neagari kengai (cascade avec racines exposées)


 



Pour préparer en pleine terre le matériel qui permet de construire cette forme il faut, 3 ou 4 ans après la levée, plier le tronc vers le bas en laissant pousser librement toutes les branches pour le faire grossir

On ne doit pas supprimer les racines mortes tournées vers le haut car elles sont un élément essentiel dans la mise en valeur des caractéristiques de l'arbre.


12. Ishizuki (arbre sur roche)


12.1. Comment améliorer la roche et comment associer l'arbre

Il est nécessaire de sculpter une pierre, si celle-ci le permet, pour améliorer une forme sans relief (en pointillé). Sur le dessin,, marquée par le trait plein, on voit quelle est la forme idéale de la pierre pour créer un ishizuki. Il est conseillé de placer l'arbre en utilisant la cavité à condition qu'il ne s'agisse pas d'un trou profond sinon les racines, en se développant trop fortement à l'intérieur, pourraient causer la rupture de la roche.


 



Le rocher représenté sur le dessin précédent peut être retourné.


 



Ce dessin repré­sente un exemple de roche rectangu­laire sculptée pour créer un ishizuki.


12.2. Comment créer la forme ishizuki

Premier exemple

Avant de construire un ishizuki il est impor­tant de choisir l'arbre adapté à la roche qui le recevra.

Quand les formes de l'arbre et du rocher ne sont pas en harmonie, il peut être difficile de fixer correctement les racines. Lorsqu'on déplace l'arbre plusieurs fois à la recherche de la bonne place, les racines peuvent être endommagées. C'est pourquoi il est conseillé de bien réfléchir avant le travail. Plusieurs formes d'arbres conviennent pour créer un ishizuki mais on conseille les troncs double, triple etc.

Plutôt que de placer un tronc unique isolé, il vaut mieux le situer prés d'un autre ou d'un tronc double.

Sur l'arrière de la roche on peut placer des Pins et quelques plantes ou herbes. Cependant on voit des ishizuki avec des plantes d'accompagnement trop développées, ce qui nuit à la composition principale. Il faut faire attention à choisir comme plantes secondaires des variétés naines ou basses.


 



Deuxième exemple

Un ishizuki devrait représenter un arbre qui a poussé dans un creux de rocher, à l'endroit où s'est déposé un peu de terre. Dans cet exemple, au contraire, l'arbre est situé sur la cime de la roche. Non seulement cela manque de naturel mais cela sup­prime aussi la majesté de la pierre, alors que c'est un élément essen­tiel dans la création de cette forme.


 



En déplaçant l'arbre, on met en valeur le

sommet de la pierre.

Cette composition représente un paysage

de  montagne   où   des  graines  de   pins,

tombées dans une cavité, ont pu germer et

se développer

On peut presque percevoir le bruit de l'eau

qui court dans le torrent au-dessous.


 



Troisième exemple

La situation au milieu de la cavité d'un rocher, comme ici, détruit à la fois la particu­larité de l'arbre et celle de la roche.


 



Quatrième exemple

Lorsqu'une partie de la pierre est plate, on peut y placer un bosquet, comme sur le dessin..

Il est important d'observer sous divers angles la roche avant de positionner l'arbre.


Cinquième exemple

Ishizuki de ezomatsu yatsufusa (épicéa de Ezo à 8 branches)


 




Les épicéas de Ezo à 8 branches, mais aussi tous les Pins à 8 branches, ont généralement une forme arrondie. Cette espèce, lorsqu'elle est miniaturisée, se prête bien à la représentation d'arbres imposants et doit être travaillée en fonction de cette caractéristique.

Sixième exemple ISHIZUKI de EZOMATSU

(épicéa de Ezo)

L'épicéa de Ezo se forme moins facile­ment que le Pin pentaphylla, c'est pour­quoi il est nécessaire de répéter plusieurs fois le ligaturage.

Si l'on n'intervient pas les branches intérieures mourront. Aussi il faut élimi­ner toutes les branches superflues pour créer des espaces et mettre en forme de façon qu'il prenne l'aspect d'un grand arbre, même si en réalité il reste très petit.

Parfois on ne veut pas tailler les branches avant qu'elles n'aient suffisamment pous­sé, pour pouvoir les utiliser comme boutures. Ceci n'est pas conseillé car, au cours de la croissance, l'arbre pourrait prendre une forme impossible à corriger par la suite.


Septième exemple

EZOMATSU ISHIZUKI


 



Avec une roche aux formes verticales comme celle-ci, les arbres de type chokkan (droit formel) s'accordent parfaitement sans perturber l'harmonie recherchée entre les deux éléments. Avant de créer un ishizuki, on commence par préparer tous les arbres en con­trôlant attentivement les dimensions, la hauteur, la disposition des racines et éventuellement les fissures de la roche. On forme successivement les groupes d'arbres à placer ensemble, en utilisant ceux qui ont des racines développées d'un côté et sans les faire sécher. On doit tenir compte du fait que les sous-plantations ou les herbes doivent appartenir aux zones d'habitat des arbres principaux.


13. Formes sortant des figures classiques


 



Ce rameau a la même dimension que la longue branche du haut. , Si on le supprime cela fera ressortir la branche allongée (hashiri) de la cime


13.1. .1. Troncs fins et légers

Premier exemple

La première branche de cet arbre, sans ramification dans le bas du tronc, a été fortement abaissée pour combler le vide, en la déchirant légèrement à l'attache.


 



Cette longue branche augmente l'élan de l'arbre


Deuxième exemple

Lorsque deux branches sont d'égale longueur, l'une d'elles peut être abaissée pour obtenir un bon résultat.

Quand un arbre a deux longues branches sans posséder de branche courte (kuitsuki), il est possible d'abaisser celle qui est au-dessous et d'utiliser celle de dessus en tant que branche volante (tobieda) pour rompre la monotonie et donner plus d'élan.


 


Troisième exemple

Cela peut être intéressant de former un double tronc (sôkan) de cette manière.


Cette partie du tronc est dénudée pour ne pas priver de soleil celui qui est situé au-dessous


 



Cette branche doit être supprimée car elle se situe au-même niveau que l'apex du second tronc


Quatrième exemple


Cinquième exemple


 


Ce rameau court (kuitsuki) ne doit pas être touché car sans lui, la partie inférieure du tronc serait trop vide


Cette partie du tronc est laissée nue pour faire ressortir le tronc secondaire


Sixième exemple

13.2. Kawarigi (arbre extravagant)


 



La forme trop lourde et compacte d'un arbre ne présente pas beaucoup d'intérêt Un arbre d'aspect ' chic', 'pré­somptueux', 'spirituel', 'grotesque', 'comique' ou 'niais' est toujours plus appréciable qu'un arbre monotone et banal.


Septième exemple

13.3. Hamayumi (arc 'de bon augure')


 



On a baptisé de ce nom un arbre qui a la forme de l'arc placé sur le toit d'un édifice, pendant la cérémonie au cours de laquelle on célèbre l'achèvement des travaux de la maison. Quand deux troncs sont reliés mais qu'ils prennent des directions opposées, comme dans ce cas, la mise en pot est difficile. On a positionné le Bonsaï sur une pierre en le formant de façon que les deux troncs, bien qu'éloignés l'un de l'autre, suivent la même direction.

Souvent un double tronc qui se divise avec un angle excessivement ouvert n'est pas très apprécié, étant donné qu'il est difficile à mettre en forme. Cependant on peut réussir à créer un Bonsaï d'un bon niveau en exploitant certains points négatifs du sujet. On conseille pour cela, avant de l'écarter, de bien l'examiner sous tous les angles.

Huitième exemple


13.4. Kawarigatasôkan (tronc double de forme extravagante)

La branche A est attachée au tronc à ce point. Elle a été déplacée vers le bas pour combler le vid

A cause du vent ou de la neige la cime du tronc s'est cassée et, avec le temps, il s'est formé un jin. Ensuite la plus haute branche s'est développée pour devenir un nouvel apex.

Pour réaliser artificiellement le changement de la cime comme cela arrive dans la Nature, il conviendra d'attendre que la branche de remplacement soit suffisamment développée.


Neuvième exemple


 



13.5a. Ikarijin (jin en forme d'ancre)

Un arbre avec la tête morte et possédant une seule branche vivante peut devenir un Bonsaï intéressant si l'on réussit à bien exploiter la forme et la courbe du tronc.

Dixième exemple

13.5b. Ikarijin (jin en forme d'ancre)


 



On voit souvent des Pins comme celui-ci,

abandonnés et oubliés au fond d'un

jardin ou sous d'autres arbres.

Un sujet semblable peut très bien être

valorisé avec une mise en forme de ce

type qui met en évidence le shari du

tronc.


Onzième exemple

13.6. Sharimiki (shari du tronc)


 


Un arbre avec la cime abîmée ou avec peu de branches, peut être amélioré en transfor­mant une partie du tronc en shari. Pour créer cet effet,

Cet arbre a été écorcé à trois reprises

il est nécessaire avant tout d'écorcer la partie à travailler en shari mais, sachant qu'avec le temps l'écorce a tendance à se reconstituer il est inévitable d'inter­venir plusieurs fois au moment où l'arbre commence à

repousser c'est à dire début avril (voir note Chap.1.2).

Un shari comme celui-ci confère un intérêt certain à un arbre banal

Intervention: A - Première B - Deuxième C - Troisième

quelle que soit sa taille, grande ou petite.

Les espèces qui  se prêtent bien  à de telles opérations sont:

les Pins, les épicéas, les genévriers de chine et les genévriers piquants,

var rigida, communis ou pungens.


 



Douzième exemple

13.7. Nejiremiki ( tronc contordu)

Ce tronc s'est torsadé spontanément après la mort de l'apex original et de plusieurs branches, dont on voit les restes sous forme de JIN. Cela est du au dessèchement des veines de sève qui les irriguaient et la partie vivante de l'écorce, en se reconstituant, a recouvert le shari. Il en résulte un shari entortillé, ce qui provient du fait que les canaux de sève étaient naturellement enroulés autour du tronc.


Treizième exemple

13.8. Comment créer artificiellement un tronc contordu


 



Pour réaliser artificiellement un tronc comme dans l'exemple précédent, il faut appliquer sur l'arbre trois fils de cuivre n° 6 et les laisser en place jusqu'à ce qu'ils aient pénétré dans l'écorce. On ne les enlèvera que lorsque l'écorce sera morte sous le fil.

On doit supprimer complètement l'écorce sèche. Au cours du temps, la zone découverte se réduira car l'écorce vivante a tendance à envahir l'espace vide. C'est pourquoi il sera nécessaire de rogner de temps en temps la partie vivante.


 



Sur ce dessin, représen­tant le travail achevé, les branches frontales n'ont pas été dessinées afin de montrer la forme que prend l'arbre. Il vaut mieux cependant en laisser quelques-unes unes pour couvrir par­tiellement le tronc. Il vaudrait mieux égale­ment laisser plus d'espa­ce entre les spirales de l'écorce en bas du tronc.


Quatorzième exemple

13.9. Katayaburi (forme anormale)


 



Celui qui ne comprend pas l'art du Bonsaï ne prêtera aucune attention à un exem­plaire tel que celui-ci avant sa mise en forme.

Cet arbre a été travaillé pour mettre en évidence ses propres caractéristiques: en exploitant les JIN et la forme particulière du tronc, on a réalisé un arbre divertissant et agréable.

Quinzième exemple


13.10. Nemokkaeri (racine retournée)

A l'origine cet arbre était un sôkan vertical. Pendant la guerre, alors que je ne pouvais pas

m'occuper des Bonsaï, le tronc principal, placé dans un pot de culture sans soin, est mort

tandis que le petit réussissait à survivre par miracle.

Dés  qu'il  eut  repris  des

forces je l'ai rempoté en

retournant le shari vers la

base, et après la guerre j'ai

travaillé   pour   imiter   les

shari naturels qu'on voie

en montagne.

Photo A: hauteur 50 cm



Celui-ci a survécu grâce à cette racine


 


Ce dessin décrit l'histoire de l'arbre représenté sur les photos A et B


La photographie B présente l'arrière de l'arbre. Il est plus intéressant de voir l'arrière de la base morte mais le mouvement du tronc est moins en valeur. Je pense que la face s'améliorera encore si on couvre une partie du tronc en laissant pousser la branche centrale. Comme on le voit, aucun signe de taille du collet n'apparaît sur le shari de la base. Il est évident que pour créer un shari à l'aspect naturel, il est très important d'observer ceux qui sont crées spontanément en montagne.

Les facteurs essentiels pour élaborer shari et jin sont:

1)           éviter de tailler ou de dégrossir avec un outil tranchant

2)   travailler en brisant, déchirant ou arrachant. Dans la pratique du Bonsaï on doit respe­cter jusqu'au bout la Nature; quelles que soient les interventions elles doivent être faites en suivant ses lois.

Photo B


 



Seizième exemple

13.11. Takarabune (bateau chargé de trésors)

Il est difficile de distinguer où est le tronc et où sont les branches. A  l'aide  des  deux  dessins  qui suivent on va voir l'histoire de cet arbre.


Point où a été coupée la branche qui a marcotté


 



Aux environs de 1905


Je ne sais pas en réalité quelle forme avait l'arbre d'où est issu ce Bonsaï car je ne l'ai pas vu. Il semble que c'était au départ la première branche d'un gros tronc. La branche a survécu grâce aux racines qui sont sorties par-dessous, mais l'arbre mère est mort


 


 


------    Ici était le point

d'attache de la branche au tronc mèr


Aux environs de 1935.

A ce moment là

la face était l'arrière actue

Cette racine a été taillée avant que l'arbre ne participe à l'exposition Kokufu


A l'origine cet arbre était la branche d'un tronc robuste prélevé en montagne, d'où sont sorties spontanément des racines. Le gros arbre n'a pas survécu car ses racines n'étaient pas assez développées.

On a seulement pu sauver cette branche grâce au marcottage.


Par la suite, mon Maître l'a travaillé pour participer à la première Exposition Kokufu, éliminant une racine à gauche pour donner plus d'élan. Une fois coupée la racine de soutien, la tête de gauche semble être suspendue dans l'air

Dix-septième exemple

13.12. Chidori (pluvier)

Cet arbre a été baptisé ainsi car sa forme rappelle un pluvier qui vole sur l'eau avec les ailes déployées.

La forme précédente de cet arbre était kengai (en cascade), mais comme la branche tombante était cassée par la neige, je l'ai repositionné en le transformant de cette façon. Depuis lors, .20 années ont passé, les propriétaires se sont succédés et il est difficile de recon­naître la forme d'un pluvier aujourd'hui. Spiegazione del disegno.

A)  Comme il faisait partie d'un netsuranari (groupe aux racines reliées) la racine qui le reli­ait à l'arbre mère a été coupée ici.

B)    Ceci est une racine sortie de la branche.

C)  Aujourd'hui ceci fait fonction de tronc mais auparavant cette partie était une racine.

D)  J'ai eu l'intention de couper cette racine pour faire ressortir le collet du vieux tronc.


 



Forme originelle de l'arbre


 



J'ai attaché un fil de fer


La branche tombante était cassée aussi, pour éviter qu'elle ne se détache complètement je l'ai relié au moyen d'un fil à la partie supérieure. Mais à force de chercher à redresser la position initiale, elle a fini par mourir Quand on casse une branche, il faut éviter de faire cette erreur autrement on détruira la dernière veine de sève qui lui permet de survivre. Dans ce cas, il vaut mieux placer de la pâte cicatrisante sur la cassure ou enrouler un ruban isolant de manière à protéger la déchirure.


 



Quand la branche en cascade a été rompue, j'ai rempoté le Bonsaï et l'ai placé sur une pierre plate.


Voici l'aspect actuel

Dix-huitième exemple


 



Dessin A


Dessin B


Hauteur 59 cm

La racine de cet arbre de 35 ans se divise en deux. Comme sur le dessin A, c'était un kengai de type neagari (racines découvertes). Il a été mis en terre en pratiquant la greffe par approche (yobi), comme sur le dessin 8. Comme les branches basses étaient très raides, je les ai coupées après la greffe.


14. Komono Bonsaï (petits bonsaï)

14.1. Comment former des shoin ou des mame Bonsaï

Il est essentiel de bien choisir le matériel de départ pour construire des petits Bonsaï

(shohin) et des mini (mame) que l'on peut tenir dans la paume de la main. Les sujets les plus

adaptés sont ceux avec des aiguilles courtes et produisant beaucoup de bourgeons.

Ceux qui ont des aiguilles longues mais vigoureuses et ceux aux troncs fins et élégants sont

aussi des sujets convenables.

Pour les mame Bonsaï les variétés naines et les arbustes sont conseillés, mais de toute façon

l'important est de travailler de manière équilibrée, en créant une harmonie entre le pot,

le tronc, les branches et les aiguilles.

Parfois on rencontre des Bonsaï d'une certaine dimension placés dans de petites poteries,

mais ce n'est pas recommandé. C'est une erreur comme l'est pour un adulte de porter des

chaussures d'enfant

Pour les petits Bonsaï il est très important de conserver un bon équilibre et de bonnes

proportions.

14.2. Caractéristiques des petits Bonsaï

Par rapport aux Bonsaï de taille moyenne et grande, les petits Bonsaï offrent les avantages

suivants:

I ) Ils deviennent de véritables Bonsaï en peu de temps...

Les plants tirés de semis, de bouture ou de marcotte prennent l'aspect de Bonsaï en peu

d'années.

2)   Ils ne prennent pas beaucoup de place...

Il est fort possible de pratiquer l'Art du Bonsaï dans un appartement sans jardin, en installant les arbres sur la terrasse, l'appui des fenêtres etc.

3)   Ils sont faciles à transporter...

A cause de leur légèreté, les déplacer n'est pas fatigant, même pour les personnes âgées.

4)   Ils sont économiques à tous les points de vue...

a)     Faciles à rempoter, ils ont besoin de peu de terre, d'eau, d'engrais et de fil pour les ligaturer

b)     On passe peu de temps à les mettre en forme et il est possible d'en travailler prés de 40 dans une journée.

c)     Le travail qu'ils demandent est aussi léger qu'eux.

d)   Toutes les interventions, comme le pincement des bourgeons par exemple, sont plus simples à exécuter

5)   Il est possible de les conserver toujours avec soi...

Si c'est nécessaire, on peut les emporter en voyage pour quelques jours sans problèmes.


6) Le matériel de départ est économique...

En général le matériel pour les petits Bonsaï est extrêmement économique, spécialement celui de semis qu'on trouve facilement à peu de frais. En plus, ceux qui sont capables de pratiquer la greffe de jeunes pousses (metsugi) peuvent obtenir un véritable Bonsaï en seulement 3 ou 4 ans. Il est très satisfaisant de créer un joli Bonsaï avec un plant bon marché en le formant dés le départ.

14.3. Mise en forme des petits Bonsaï

On entend souvent dire que les arbres aux grandes feuilles ne sont pas adaptés pour faire

des Bonsaï mais cette règle n'est pas toujours juste. En fait ces arbres doivent être formés en

mettant en valeur leurs meilleures caractéristiques, et ils doivent être appréciés en fonction

de ces particularités.

Par conséquent un arbre avec de grandes feuilles doit être jugé sur la base des critères relatifs

aux arbres de cette espèce.

Cette règle vaut aussi pour juger les Bonsaï de Pin pentaphylla.

Il existe des aiguilles fines, tordues etc., mais il ne faut pas trop se préoccuper de comment

sont faites les aiguilles car c'est selon la qualité de la mise en forme que l'arbre prendra ou

perdra de la valeur

Une autre manière erronée de juger un Bonsaï est de se laisser influencer par la mode du

moment.

Comme le Pin pentaphylla est très flexible par rapport aux autres conifères, il est plus facile à

travailler pour réaliser des formes spécifiques. En plus cette espèce abonde de branches assez

fournies, avec des formes élégantes et des aiguilles fines et courtes, ce qui en fait un matériel

idéal pour créer de petits Bonsaï.

Un autre avantage important de cette espèce est sa longévité.

Les petits Bonsaï peuvent être créés à partir de matériel tiré de semis, au moyen de greffe,

de bouture et par marcottage.

Arrosage

Un élément important dont il faut tenir compte dans l'entretien est l'arrosage.

Spécialement pendant l'été, il est nécessaire d'arroser les mini Bonsaï 2 ou 3 fois par jour

Si, pour quelque motif cela s'avérait impossible, on conseille d'enterrer les pots dans du sable

humide conservé dans une caisse adéquate.

Lorsqu'on les laisse sur une étagère normale, il faut arroser à deux ou trois reprises car en

une seule fois on ne réussit pas à apporter de l'eau jusqu'au fond du pot. Si on les place dans

le sable, il faut prendre garde à ce que les racines ne sortent pas par les trous de drainage.

Si cela arrivait, on doit les tailler rapidement sinon celles à l'intérieur du pot disparaîtraient

causant de graves dommages à l'arbre.

Lorsqu'on a peu de mini Bonsaï il est possible de les immerger dans l'eau une fois par jour

selon les besoins.

Pendant la période de croissance des bourgeons, arroser moins souvent pour freiner le

développement.


Terreau

Pour obtenir un bon matériel de départ, il est nécessaire de cultiver le jeune plant dans

un pot de petite taille et non en pleine terre. Sinon la croissance sera trop importante,

avec des entre-nœuds longs et des branches fortes.

On doit éviter l'emploi de terreau grossier; qui sèche facilement, à cause de la dimension

réduite du pot. Il vaut mieux utiliser un mélange fin avec de la poussière de tourbe.

Pour le Pin pentaphylla, I'akadama mélangé avec un peu de kiryu convient parfaitement.

On utilise communément un mélange composé de 7 parts d'AKADAMA et de 3 parts de kiryu,

mais on peut faire varier ces proportions selon les exigences du climat.

Engrais

En ce qui concerne la fertilisation, on conseille d'engraisser les petits Bonsaï le moins possible pour éviter qu'ils ne deviennent trop massifs. Il suffit de donner seulement un peu d'engrais à base de tourteaux (aburakasu).

Mise en forme

La manière de structurer un Bonsaï est toujours la même, que ce soit pour un grand ou un

petit Bonsaï. Toutefois, étant donné qu'un Bonsaï doit rappeler un arbre qui pousse dans un

milieu naturel, même petit il doit avoir la forme d'un arbre ancien.

Il ne suffit pas de mettre un petit arbre dans un petit pot La difficulté réside dans le fait de

construire un vieil arbre.

Il est difficile de maintenir compact pendant longtemps ce genre de Bonsaï, mais si l'on veut

freiner la croissance, on doit conserver toujours le même pot en réduisant de temps en

temps les branches et les aiguilles.

Pour obtenir un tronc court et gros on laisse pousser librement les branches. Elles seront

supprimées quand il aura atteint la taille souhaitée. Ou bien on laisse pousser l'apex sans

pincer jusqu'à ce que le tronc soit assez gros. Dans ce cas il est nécessaire d'effectuer

la suppression de la cime avec beaucoup de précautions pour que la section ne soit pas trop

mise en évidence.

Il est bon de rappeler que, dans la construction d'un Bonsaï, on doit s'inspirer de l'œuvre de

mère Nature. C'est pourquoi il faut éviter toute opération qui, dans le futur; pourrait mettre

en évidence les interventions artificielles.

Ce qui reste fondamental dans le Bonsaï, c'est montrer la beauté naturelle sans laisser voir

le travail de l'homme.


Mini Bonsaï



 



 



 



 


lVème - Le Pin pentaphylla

1. Types de Pin pentaphylla

Au Japon le Pin pentaphylla pousse spontanément dans plusieurs régions. Cette espèce d'ar­bre a été beaucoup étudiée par les botanistes et ceux-ci l'ont divisé en plusieurs catégories. Selon moi les variétés de Pins pentaphylla peuvent être regroupées, grosso modo, en trois familles au sein desquelles il existe plusieurs différences, à cause des zones de croissance ou pour d'autres raisons.

Tachisho (croissance verticale)

Le Pin pentaphylla commun pousse verticalement, une de ses caractéristiques étant la dureté de son bois.

Haishô (Rampant)

Cette catégorie correspond aux arbres qui poussent dans les régions neigeuses: pour se pro­téger du froid les veines du bois sont extrêmement étirées, l'écorce est très épaisse et sous la surface on peut noter des veines transversales semblables à un étranglement. Les branches de ce pin sont assez flexibles pour que la neige ne puisse les casser Les autres particularités sont: les graines qui n'ont pas de poils, les aiguilles et les petits rameaux qui sont plus gros que l'espèce commune et enfin la pointe du bourgeon est blanchâtre. Cette variété est facilement reconnaissable à l'odeur forte de sa résine. Il existe plusieurs autres variétés, comme han haishô (semi-rampant), chu haishô (moyennement rampant) et shô haishô (peu rampant). L'écorce du Pin pentaphylla rampant est finement rugueuse.

HlMESHÔ

Cette variété pousse au milieu des pins rouges, dans les zones habitées ou sur les collines mais pas en haute montagne. Les aiguilles sont plus fines et douces, sans tâches blanches et d'aspect peu vigoureux.

1.1. Différents types d'aiguilles

Récemment la tendance à classer de manière systématique la qualité des aiguilles s'est développée, mais selon moi il est plus important de les évaluer selon les caractéristiques de chaque variété plutôt que de codifier avec des règles trop rigides.

Il est possible que j'exagère mais je peux affirmer qu'il n'y a pas deux Pins avec des aiguilles parfaitement égales et de toute façon, j'ai cherché à les classer selon ma méthode.


-  Hariba (aiguilles parfaites)

Les aiguilles sont bien droites et pointues.

-  Haiyo (aiguilles en forme de coupe)

Vu de côté, les touffes d'aiguilles nouvelles ont une forme semblable à une coupe, avec le centre vide.

-  Futsuba (aiguilles normales)

Ce type d'aiguilles n'est ni parfaitement droit, ni trop déformé.

-  Yoreba (aiguilles ondulées)

J'ai donné ce nom aux aiguilles ondulées et tordues.

-  Tsukamiba (aiguilles qui accrochent)

Ce sont des touffes d'aiguilles neuves qui se resserrent vers la pointe comme si elles attrapaient quelque chose.

-  Atsumariba o matomeba (aiguilles rassemblées)

Ce sont cinq aiguilles réunies en groupe comme si ce n'était qu'une seule. Selon moi il n'y a pas de doute que c'est dans leur nature mais il y a probablement une cause externe.

-  Orizuruba (aiguilles comme un oiseau d'Origami)

J'ai baptisé ainsi les touffes qui portent des aiguilles courtes et irrégulières,, avec une partie qui pousse vers le haut et l'autre vers le bas.

-  Oniba (aiguilles diaboliques)

Les aiguilles de ce type sont grosses et longues. On les trouve souvent sur des Pins de forme rampante.

-  Akamatsuba (aiguilles du type Pin rouge)

Comme le nom l'indique, ces aiguilles sont presque identiques à celles du Pin rouge. En particulier la couleur est complètement différente de celle du Pin pentaphylla commun.

-  Shimofuriakame (aiguilles claires et bourgeon rouge)

Ce sont des aiguilles idéales pour créer des Bonsaï car leur couleur est très vive. Elles sont vraiment belles car au bout des aiguilles de l'année précédente les nouveaux bourgeons sortent rouges.

-  Kataba (aiguilles rigides)

C'est un type d'aiguilles qui tombe facilement seulement en touchant, mais ce n'est pas mauvais comme aspect.

-  Yawarakaiha (aiguilles fortes)

Ce sont des aiguilles extrêmement résistantes.

-  Ogonsei (aiguilles dorées) ,

Ce sont celles qui restent de couleur jaunâtre toute l'année. Certaines variétés deviennent vertes par la suite.

-  Nochiaze (aiguilles changeantes)

Ces aiguilles sont pâles quand elles sortent, mais elles prennent de la couleur en automne. Certaines naissent toutes blanc jaunâtre mais elles sèchent facilement.

-  Haniriba (aiguilles tachées)

Il existe différents types de tâches.


-  Janome (œil de serpent)

Aiguilles avec des taches blanches et jaunes souvent situées en trois points.

Les meilleures sont celles qui sont vertes au bout car si la pointe est blanche ou jaune,

elle brunira facilement

-  Nakajiro (centre blanc)

Dans cette variété la tache claire se trouve au milieu de l'aiguille alors que la pointe est verte.

-  Sokoshiro (base blanche)

La zone blanche se situe à l'attache de l'aiguille.

-  Shinjiro (apex blanc)

Aiguilles avec une trace blanche sur la pointe. Brunit facilement.

-  Junpaku (blanc pur)

Les aiguilles sont complètement blanches et sont très délicates.

-  0 (jaune)

Les aiguilles sont complètement jaunes et sont très délicates;

-  Shimahaniri (striée)

L'aiguille est rayée de blanc et jaune, irrégulièrement dans le sens de la longueur

-  Gomahaniri (sésame)

C'est une aiguille avec des taches blanches et jaunes qui rappellent les grains de sésame.

-  Higawari (changement quotidien)

C'est une variété qui change de couleur de façon temporaire à cause du soleil

excessivement fort.

On doit faire attention au moment de l'acquisition- car il est facile de se tromper

Outre ces divers types, on peut trouver des aiguilles avec d'autres particularités dont l'aspect est du à l'emploi de pesticides ou de désherbants.

1.2. Divers types d'écorce

Ecorce noire

Ce type d'écorce se trouve fréquemment dans les zones de moyenne montagne.

Ecorce rouge

Le Pin pentaphylla avec l'écorce rougeâtre se trouve en haute montagne et sur le mont

Azuma, surtout dans la partie intérieure de la région.

Ecorce blanche

Celle-ci semble avoir été comme poudrée. On la trouve souvent dans les zones très

venteuses et c'est pourquoi je pense qu'elle devient blanche à cause du vent.

Ecorce diabolique (onikawa)

Est extrêmement rugueuse.

Ecorce fine

Elle a une peau fine, quelque fois elle rappelle une peau de serpent.

Ecorce tendre

Elle est lisse et fine comme une feuille de papier et elle casse dés qu'on la touche.


Ecorce rugueuse

Elle devient déjà rugueuse dés l'âge de deux ou trois ans.

Ecorce rocheuse

Se souvenir de la surface d'une roche.

Ecorce en peau de python (nishikise)

Elle est semblable à l'écorce du Pin noir dure avec des crevasses profondes.

Corteccia nishiki

Ecorce en peau de python sur les branches (edanishiki)

Il existe deux types appartenant à cette espèce: dans le premier type l'écorce du tronc n'est

pas plus rugueuse que celle des branches, comme si elle avait été incisée par un couteau.

On trouve souvent l'autre type dans les variétés naines ou de pépinière: l'écorce devient

rugueuse ça et là, en différents points des branches,

Ecorce en peau de serpent fendue (mishirazunishiki)

Les branches avec une ecorce de ce type meurent souvent car les canaux de sève s'abîment

facilement. On peut considérer cela comme étant une maladie causée par une mauvaise

nutrition, c'est pourquoi si l'on rencontre ce genre de problème il est nécessaire de le

résoudre par un apport abondant d'engrais.

Ecorce en carapace de tortue

Elle se casse en prenant l'aspect d'une carapace de tortue.

Ecorce avec des verrues

A cette catégorie appartiennent celles qui se forment de plusieurs dimensions, tendres

et dures.

Ecorce avec des verrues à fleur

Dans ce cas, sur la pointe de la verrue apparaît une couleur mauve pâle.


Ecorce gommeuse

Elle a des caractéristiques semblables à celle du Pin rampant car elle se forme dans le même

milieu. On peut relever sa couleur blanchâtre et son épaisseur; elle est faite de matière

élastique qui rappelle la gomme.

Tant le tronc que les branches peuvent être pliées facilement avec du fil de fer mais à peine

a-t-on enlevé le fil que tout reprend la forme originale. Ce type d'arbre a toujours besoin

de fil.

1.3. Autres éléments caractéristiques

Variété riche en résine

Sur les Pins riches en résine, il se forme presque toujours des espèces de verrues aux points

où celle-ci s'accumule. Quand le bois contient de la résine en abondance, shari et jin ne

pourrissent pas facilement.

Variété à bois dur

C'est une espèce d'arbre au bois très dur; difficile à plier et à redresser

Variété fragile

Le bois manque d'élasticité et les branches pliées cassent facilement. Il ne convient pas

d'arroser l'arbre pendant la période de mise en forme. Il vaut mieux ligaturer quand la terre

est légèrement sèche.

Variété qui grossit vite

Si l'on nourrit normalement, cette variété pousse beaucoup plus vite que les autres.

Variété qui ne pousse pas

C'est le type d'arbre qui ne grossit pas, indépendamment de la nourriture. Il convient

pour être travaillé dans la forme itokengai (cascade en forme de fil) ou en hosomikimono

(Bonsaï au tronc fin).

Variété qui s'enracine facilement (du tronc et des branches)

C'est un matériel très exploitable en Bonsaï. Par exemple un arbre qui possède de

belles aiguilles peut être greffé sur Pin noir pour accélérer sa croissance et ensuite on

peut marcotter pour créer un kabudachi, mikimono (multitroncs), ikadabuki (radeau)

ou nezuranari etc. On peut aussi obtenir un bon résultat facilement en bouturant.

Variété qui met peu de racines

Quelle que soit la technique employée, aucune racine n'est émise. Il ne reste qu'à effectuer

des greffes de racine pour le multiplier

Variété aux branches pendantes

Il est parfois dans la nature de l'arbre d'avoir des branches qui pendent. On cherche à les

redresser avec du fil mais, dés qu'on a dé ligaturé, elles reviennent à leur position initiale.

Variété dont les branches poussent verticalement

Les nombreuses petites branches de cette espèce s'allongent vers le haut avec la forme du

Zelkova serrata. On peut trouver un Pin sur des dizaines de millier avec ces caractéristiques.


Il serait antiesthétique d'abaisser fortement les branches qui se tournent vers le haut et

il serait mieux, si possible, de mettre en évidence leur nature.

Variété au tronc fin et long courant sur la terre

Cela rappelle une plante rampante. C'est un genre qui était apprécié au début de l'ère

SHÔWA ( 1926-1988); c'était parfait pour former des cascades filiformes (itokengai).

Variété au tronc droit

Autant les branches que le tronc poussent en tenant naturellement la position droite,

dans la forme chokkan, sans avoir à intervenir avec le fil.

Variété où // est impossible de distinguer tronc et branches

Il est difficile de mettre en évidence le tronc avec un arbre dont la ramification copieuse

démarre de la base.

Ce type d'arbre est difficile à travailler en Bonsaï car les branches deviennent souvent plus

grosses que le tronc. La seule manière de le travailler est de garder une seule branche et de

lui donner une forme extravagante.

Variété au tronc contordu

Le tronc est tordu comme celui du grenadier

Variété qui pousse en serpentant

Il pousse en formant naturellement des courbes mais sans se tordre. Même les branches sont

sinueuses et les bourgeons sortent dans plusieurs directions.

Variété avec des entre-nœuds distants

Il n'y a pas d'aiguilles entre les vieilles et les nouvelles, ce qui crée une zone vide malvenue car

impossible à combler

Variétés sur lesquelles il est possible de greffer

des jeunes pousses et variétés sur lesquelles c'est

impossible

Il existe des variétés qui acceptent facilement la

greffe et d'autres qui ne l'acceptent pas.

Ces dernières ne pourront donc pas être retenues

pour employer cette méthode, y compris comme

porte-greffe.

J'ai également cherché à classer les Pins pentaphylla

selon leur nature, car c'est un autre critère à ne pas

oublier

Observons le Dessin de la pigne de Pin pentaphylla:

les graines contenues dans la partie hachurée n'ont

pas suffisamment de force, c'est pour cela que les

arbres nés de celles-ci pousseront mal et seront

faibles.

Tous  les jeunes  plants  conviennent, toutefois,

comme matériel pour name Bonsaï, shohin, neagari

ou pour bunjinchô au tronc fin.

Pigne de Pin pentaphylla


2. Pin pentaphylla du Monte Azuma

Dans le monde du Bonsaï on considère que les meilleurs Pins pentaphylla viennent de l'île de Shikoku et de la région de Nasu. Pourtant, m'étant souvent rendu sur le Mont Azuma, j'ai observé, semé et fais pousser les Pins pentaphylla que j'ai vu pousser de plusieurs façons. J'ai surtout trouvé des Pins de hauteur moyenne, de forme originale et je me suis rendu compte que dans cette région poussent des exemplaires aussi beaux que ceux qui se trouvent sur l'île de Shikoku. Il arrive probablement la même chose dans d'autres régions du territoire japonais. Cela revient à dire qu'un Pin avec de bonnes caractéristiques peut être trouvé dans toutes les régions et pas exclusivement à Shikoku ou Nasu. J'ai eu l'occasion de travailler un Pin pentaphylla du Mont Azuma, très beau, qui avait été vendu comme Pin de Shikoku... alors qu'il est possible de trouver des Pins de Shikoku avec de mauvaises aiguilles qu'on prend pour des Pins du Mt Azuma.

Celui qui agit dans le monde du Bonsaï ne devrait pas avoir de préjugés mais devrait évaluer les choses de manière correcte, selon des critères justes.


 


2.1. Particularité du Pin pentaphylla du Mont Azuma

Il n'est pas possible de définir en
peu de mots les caract
éristiques
du Pin pentaphylla du Mt Azuma
car de nombreuses vari
étés
appartiennent
à cette espèce.
Malgr
é les études qui ont été
réalisées à ce sujet, on ne se
prononce pas sur ses caract
éri­
stiques particuli
ères.
Dans la liste suivante, j'ai essay
é
Croissance spontanée de Pins pentaphylla                            de classer les particularités que

avec de belles aiguilles                                                               j>aj    notées   en    les   observant

attentivement.

1)           On remarque sur les aiguilles de belles taches blanches et le revers se présente souvent de couleur argentée.

2)     Le tronc se développe rapidement car les bourgeons sortent en abondance.

3)     L'écorce devient rugueuse assez vite.

4)   Les aiguilles sont grosses, dures et robustes.

5)     La greffe prend facilement

6)     Il existe beaucoup de variétés d'aiguilles

7)     C'est une espèce riche en variétés d'écorce.


2.2. Types d'aiguilles et de bois variables selon les zones de croissance


Comme je l'ai indiqué dans le dessin, la chaîne des Monts Azuma est composée de plusieurs montagnes et les particularités des aiguilles des Pins que j'y ai vu pousser varient de l'une à l'autre.

Parfois on trouve des arbres aux aiguilles très belles au milieu d'autres qui en ont de fort laides. Les jeunes plants nés de la même pigne ne sont pas égaux entre eux: des graines d'un bel arbre ne naissent pas toujours de beaux sujets, même si c'est généralement la règle. A une époque on trouvait beaucoup de matériel excellent pour Bonsaï mais aujourd'hui, avec l'interdiction de prélever des arbres sauvages, il n'y a pas d'autres possibilités que de pratiquer le semis. Dans la partie située à l'extérieur de la ligne pointillée, on ne trouve pas de bonnes graines. Si l'on souhaite s'en procurer de valables, il est nécessaire d'aller vers l'intérieur des montagnes.

A une époque, lorsqu'il n'existait pas de route goudronnée, il était pénible de marcher à la recherche de graines jusqu'au fin fond des montagnes.

Beaucoup se sont contentés de récolter des graines dans les zones faciles à pénétrer, provoquant ainsi la dégradation de la qualité du Pin de Fukushima. Par chance, après la con­struction de la route, des graines de meilleure qualité ont pu être récoltées.

Pigne s récoltées sur le Mont Azuma. Les meilleures graines viendront de la pigne ronde

Carte du Mont Azuma

1 - Route panoramique

2 - Higurashinomatsu

3 - Mont Hiraïshi

Les graines peuvent être ramassées seulement par les personnes possédant l'autorisation de l'Office des Forêts, pour une période donnée et une quantité définie. Pour la région ouest de la commune de Fukushima, on arrive à semer prés de 50 à 60 millions de Pins pentaphylla chaque année.


2.3. YatsufusashO (Pin à huit branches)

Les Pins pentaphylla de cette espèce poussent en abondance sur le Mont Azuma: ils sont

appelés ainsi car du même point sortent de nombreux bourgeons.

Avant tout, pour être un bon sujet, le yatsufusa doit avoir de nombreuses pousses avec des

aiguilles courtes fines et un bois dur et compact.

C'est une espèce idéale pour shohin (petit Bonsaï) à cause de la qualité des aiguilles.

Quand le tronc mesure plus de 30 cm, l'arbre perd son naturel et sa puissance à cause

des aiguilles trop courtes et fines qui ne sont pas en rapport avec la grosseur et la hauteur

du tronc.

Lorsqu'on laisse l'arbre se développer librement, tant en hauteur qu'en grosseur on finit par

perdre la caractéristique du yatsufusa. Depuis peu, beaucoup de bonsaïstes ont tendance à

les faire grossir rapidement pour pouvoir les vendre à meilleur prix mais il est plus important,

pour faire un Bonsaï, de maintenir l'arbre dans une dimension réduite pendant 5 ou 10 ans,

ce qui est indispensable pour lui faire prendre un aspect ancien et majestueux.

Un arbre qui a poussé rapidement conserve un aspect toujours jeune, tant dans l'écorce que

dans la forme.

Tous les pins ayant beaucoup de bourgeons ne font pas partie de cette catégorie: même si

dans les cas suivants beaucoup de pousses se développent, ceux-ci ne sont pas considérés

comme yatsufusa.

1)           En remplacement des pousses du printemps brûlées par un gel tardif, de nouveaux bourgeons sortent en abondance. Ce phénomène arrive aux arbres de montagne.

2)     Quand des arbres faibles ou prélevés en montagne reprennent de la vigueur ils rejettent un grand nombre de bourgeons de manière désordonnée, sur la cime et les branches.

3)     Après le traitement d'un arbre attaqué par des insectes, celui-ci reprend de la vigueur et rejette régulièrement beaucoup de bourgeons.

4)   Lorsque la deuxième pousse est endommagée par le vent froid, les aiguilles ressemblent généralement à celles de yatsufusa.

5)     Quand, vers le mois de mai, les pousses de printemps sont coupées, de nouveaux bourgeons naissent de façon désordonnée et sont appelés «hanuki yatsufusa».

6)     Après que les pousses de printemps aient été éliminées, de nouvelles sortent en abondance mais irrégulièrement. Celles-ci sont appelées metsubushi yatsufusa, ce qui signifie «yatsufusa naît de bourgeons détruits». Cette pratique n'est pas conseillée à cause du risque de ne voir aucun bourgeon repousser

7)     Lorsque les pousses sont mangées par des chenilles au cours de la culture en pleine terre, il naît par la suite des bourgeons très rapprochés qui ressemblent à ceux du yatsufusa



Il y a plus de dix ans, alors que c'était la mode du YATSUFUSA, on disait que celui qui vendait un arbre de deux ans avait réussi à gagner suffisamment d'argent pour acheter deux litres de graines de Pin pentaphylla. A cette période, on entendait des discours absurdes et incroyables, du style: «On a vendu un yatsufusa un million de yens alors qu'il n'en valait même pas vingt ou trente mille».


yatsufusa anormal, avec des repousses directement sur la base


Aiguilles de bonne qualité


 



2.4. Méthode correcte pour alléger les branches

du YATSUFUSA

Il est nécessaire de tailler à temps les branches de yatsufusa, car de nombreuses branches naissent d'un même point en formant un nœud sur le tronc, comme indiqué sur le Dessin.

Si on laisse pousser librement un yatsufusa, beaucoup de branches sortent du même endroit avec des entre-nœuds vides, ce qui fait grossir le tronc de manière irrégulière. C'est pourquoi il est nécessaire de tailler à temps. Lorsqu'on élimine le branches super­posées, on doit en conserver certaines longues et d'autres courtes, de façon à répartir la nutrition en fonction des déformations du tronc. Il faut éliminer toutes les branches super­flues en faisant attention à en garder alternativement des courtes et des longues, sans qu'elles soient superposées.


Mon vieux Maître SAITA Kinsaku

Mon maître était un homme avare de paroles.

Il y a un proverbe qui dit : «Il n'y a pas de grand Maître chez les bavards». Même un grand

sculpteur comme Maître Hidari jingoro ne parlait pas, mais pourtant était très drôle, je pense

que mon maître appartient à cette catégorie de personnes taciturnes. Il m'a enseigné que le

Bonsaï ne doit pas être trop artificiel, car c'est une œuvre miniature naturelle, et qu'il ne doit

pas avoir une forme arrondie sous peine de manquer de relief et de mouvement.

Tout le monde est capable de tailler des branches et des feuilles de manière ordinaire,

mais pour créer un Bonsaï il ne suffit pas d'enlever scrupuleusement les feuilles avec les

ciseaux. Le secret réside dans l'élan donné à la forme, comme si on devait réaliser un dessin

de l'arbre lui-même.

Le meokoshi (relever les pointes des branches) que pratiquait mon Maître n'était pas

bien régulier, il se préoccupait davantage de l'équilibre général que des détails. Il me disait:

«On ne réussit pas à obtenir de bons résultats si l'on travaille sans résolution. Si tu te

préoccupes plus de la valeur de l'arbre que des travaux à faire, alors tu ne pourras ni tailler ni

plier les branches».

Mais moi qui était timide, je ne réussissais pas à vaincre ma peur d'abîmer ou de faire mourir

un arbre. En plus, un jour que mon Maître m'aidait à plier des branches avec force et que je

sentais un bruit de déchirure, je lui dis: «Maître, ce serait mieux d'attendre, si ça casse ce sera

une faute». Mais lui continua à plier jusqu'à ce que la branche prenne sa place. Cet épisode

m'a fortement marqué et je m'en souviens toujours.

Mon Maître était vraiment très bon pour choisir la face d'un arbre et il m'a donné beaucoup

de conseils utiles et importants.

Il me disait:

- «il est essentiel de bien choisir la face, en identifiant les meilleurs aspects de l'arbre à formen>.

- «il ne faut pas masquer la note caractéristique de l'arbre»;

- «Bien observer le pied et le départ du tronc (tachiagari)»;

- «Contrôler la profondeur»;

- «Corriger chaque ramification défectueuse».

Les défauts d'un arbre sont immédiatement découverts par le regard d'un Martre tel que lui,

mais pour les débutants il n'est pas facile de les identifier comme cela arrive aussi pour ceux

qui pratiquent le Bonsaï de temps en temps, en ne s'engageant pas avec sérieux.

Il est très important de savoir apprécier à sa juste valeur le matériel de base, non seulement

pour le Bonsaï mais aussi pour tous les genres de travail: comme il est important pour

un médecin de faire un diagnostic juste, pour un bonsaïste il est nécessaire d'apprécier

correctement  l'arbre, un  mauvais  diagnostic  pouvant entraîner la  ruine  de  l'arbre

pour toujours.

Pour cela aussi mon Maître était tellement réputé qu'on le considérait comme étant le

meilleur de tout le Japon.

Dans les Dessins suivants, j'ai représenté un épicéa de Ezo: le premier dessin le montre

travaillé selon mon point de vue, alors que je venais juste d'entrer chez le Maître; le second

est le même arbre travaillé selon ses conseils. En les observant bien, on peut certainement

comprendre la différence entre mon idée et la sienne.


Une fois je me suis rendu avec lui à Kori Yama pour un travail. Une personne du nom de Nami Iri lui avait demandé de mettre en forme un épicéa de Ezo (voir dessin), pour avoir une œuvre du meilleur maître du Japon. On l'a travaillé ensemble et je me rappelle que les honoraires étaient de trente yens pour lui et dix pour moi. A cette époque, le salaire d'un employé était de trente, quarante yens par mois, c'est pourquoi je dis au maître que je ne pouvais accepter ce salaire car le client aurait du payer une somme correspondant à un mois de travail alors que je n'avais travaillé qu'une journée. Non seulement le maître me donna quarante yens mais il en ajouta cinq en supplément car je n'avais pas eu le temps de m'arrêter pour manger

Les voisins de la maison du client disaient que s'il pouvait se permettre le meilleur bonsaïste du japon c'était grâce à sa femme qui travaillait aussi. Autrefois la valeur de l'argent était meilleure. Aujourd'hui je pense qu'il serait impossible de trouver un client qui paye une somme pareille pour mettre en forme un Bonsaï. Je pense que mon maître était bien te meilleur du Japon, mais je crois que le client l'était également.

Aujourd'hui je peux enseigner beaucoup de choses grâce au Maître Saïta Kinsaku qui m'a transmis tous les secrets sur ce métier




 


Voici le dessin que j'ai fait avant                     Ceci est le dessin de l'arbre réalisé avec

de travailler l'arbre,                                      les indications du Maître.

en imaginant l'œuvre finie                             II a exécuté la pliure du tronc avec beaucoup

d'audace. Penser réussir le pliage d'un tel tronc comme il voulait, jusqu'à lui donner la forme désirée, me paraissait incroyable. Le Maître a laissé beaucoup de chef-d'œuvres


ABE Kurakichi


Il naît le 8 septembre 1908 dans la commune de Fukushima.

Déjà passionné de Bonsaï dés l'école élémentaire, il poursuit l'étude de cet art à la fin de sa scolarité, alors qu'il s'occupe de travaux agricoles. A l'âge de 25 ans, il confie le soin de ses Bonsaï à son frère aîné et il part pour Tokyo où il entre comme apprenti dans le jardin de M.Saïta 'Hojûen', à Sugamo. Avec son Maître il se rend dans plusieurs régions du japon, Kobe à l'ouest, Yamagata et Sendaï au nord pour y travailler des Bonsaï pour des clients.

Après la guerre il se consacre exclusivement à l'étude de la technique Bonsaï. Il soigne les Bonsaï de la Cour Impériale à partir de 1955 pendant quatre ans. On   lui   reconnaît  le  mérite  d'avoir contribué  à  la  divulgation   et  au  grand développement du Bonsaï, grâce à ses longues années d'étude sur le terrain et à sa recherche sur la culture et la protection des arbres et des plantes sauvages. Les honneurs suivants lui ont été attribués :

-     19 novembre 1966 : Prix du Conseil Provincial, Azuma, province de Fukushima.

-     30 septembre 1968 : Prix du maire de la ville de Azuma, Satô Yoshikachi.

-     3 mai 1971 : Prix du préfet de la province de Fukushima, Kimura Morie.

-     2 novembre 1972 : Prix du Conseil provincial de Fukushima.

-     28 mai 1975 : Prix du premier ministre (Kishi Shinsuke), Président de l'Association Japonaise de Bonsaï.

I 6 mars 1975 : Cérémonie inaugurale du monument construit en son honneur

-      I er avril 1980 : Prix du maire de la ville de Fukushima, Kawarada Minoru.

Adresse actuelle: Fukuyashiki, Furuyashiki Ariniwazaka Aba Fukushima-shi.


Glossaire des termes japonais

ABURAKASU    Engrais

AKADAMA -Terre japonaise

AZUMAKOFUJI - Mont de la région de Azuma

ARAKI - Arbre sauvage qui n'a jamais été travaillé

BUNJINGI    Lettré (Literati)

CHIDORI - Pluvier

CHIKARAEDA - Branche pour faire grossir le tronc

CHISHIMA   Bambou

CHOKKAN - Droit formel

EZOMATSU - Epicéa de Ezo

FUTAMATAEDA - Branche fourchue

FUKINAGASHI - Battu par les vents

FUKUSHIMA - Nom de la ville et de la province

GANKORAN - Nom d'une essence

GOKAN - 5 troncs

GOSHIKI - 5 couleurs

HAGAWARI HANIRI -Aiguilles multicolores et tachées

HAISHÔ - Rampante

HAMAKIU - Chasse-démon (de bon augure)

HAN KENGAI    Semi-cascade

HASHIRI-A sacrifier

HASHIRI EDA - Branche longue à supprimer

HIGURASHI - Le temps qu'on ne voit pas passer

HIJI   Coudé

HIMEKOMATSU - Pin pentaphylla

HIMESHÔ - En plaine

HIRAISHIYAMA - Nom d'une montagne

HOSOMIKIMONO - Bonsaï au tronc fin

IBO MIKI -Tronc avec des cicatrices

IKADA - Radeau

IKADABUKI - Forme en radeau

IKARIJN - Jin en forme d'ancre

IKEBANA - Composition florale

IN AZUMA - Eclair en zigzag

ISHIZUKI - Arbre sur roche (forme rupestre)


ITO KENGAI - Cascade en forme de fil, à plusieurs troncs

JIDAKE - Bambou

JIMUGURI - Groupe soulevé

JIN - Jin, partie morte conservée

JINGARE - Qui porte des jin

JODO - Nom de la plaine au pied des monts Azuma

KABUDACHI - Groupe d'arbres soudés, cépée

KANNUKI EDA - Branches opposées

KANSAI - Région Ouest, Kyoto-Osaka

KASANARI EDA - Branches superposées

KATAYABURI - Forme extravagante

KAWARIGI -Arbre irrégulier

KEN - Unité de mesure (1,80 m2)

KENGAI    Cascade

KIO - Fond bombé, non plat, d'un vase

KYRIU   Sable

KIKI EDA - Branche principale

KOBAN - Monnaie ancienne

KOKUFU - Exposition ayant lieu en février àTokyo

KOMONO BONSAÏ    Petits Bonsaï

KORABUKI - Carapace de tortue

KOROMOGAE - Remplacement des aiguilles

KUITSUKI EDA - Branche courte, mordante

KURUMA EDA - Branches en rayons de roue

KYOKU    Courbe

M AME - Mini Bonsaï

MAMENKI - Mamenki

MATOMARI EDA - Plusieurs branches sortant du même point

MATSUTADA - Nom d'un jardin

METSUGI    Greffe

MEOKOSHI - Soulever les pointes des branches

MIKIKIRI EDA - Branche qui coupe le tronc

MIKIMONO - Multitroncs

MINO KAKE - Recouvert d'un imperméable de paille

MIZUSUI - Canaux de sève

MIZUGOKE    Mousse

MORITSUGI   Tas de terre

MOTOTSUGI - Greffe de pousse sur racine

MOYÔGI - Presque vertical

MUSHADACHI - Groupe de Samuraïs


NAGASHIEDA - Branche à laisser croître

NEAGARI - Racines découvertes

NEBARI -Ancrage des racines

NEJIRE   Contordu

NEJIREMIKI -Tronc contordu

NEMAWASHI -Taille des longues racines

NEMOTO - Centre de l'appareil racinaire

NEMOKAERI - Racine retournée

NETSURANARI - Racines reliées

NISHIKIMATSU - Pin avec des écailles

NOZOKI - Qui regarde en se cachant

OCHI EDA - Branche pendante

OHAGI - Nom d'un gâteau japonais

OMIYA -Ville de la banlieue de Tokyo

OYAFUKO EDA - Branche ingrate

SANKAN -Tronc triple

SASHIKI - Bouture

SEKKAI    Craie

SHAKAN - Incliné

SENSU EDA - Branche en éventail

SEPPUKU EDA - Branche suicidaire

SHARI - Partie écorcée du tronc

SHIOBARA - Nom d'une montagne

SHIRAYAMA - Rhododendron

SHOHIN BONSAÏ    Petits Bonsaï

SÔKAN -Tronc double

TACHIAGARI    Collet

TACHIKI - Droit informel

TACHI EDA - Branche poussant vers le haut

TACHISHO - Croissance verticale

TAISHÔ - Nom d'une ère historique

TAKANMONO - Bonsaï multitroncs

TAKARABUNE - Navire chargé de trésors

TAKATORI - Marcotte

TAKIKARE - Pourriture des racines

TAKI KENGAI - Cascade en chute d'eau

TAMATSUKURI EDA - Branches en forme de  plateaux

TARE EDA - Branche plongeante

TATSU - Dragon

TENJIN - Jin de la cime


TENTSUGI - Greffe de la cime

TOBI EDA - Branche volante

TOBINE - Racine aérienne

TOCHUSÔKAN - Double tronc à partir du milieu du fut

TOSHO - Genévrier rigide

TSUGIMONO - Ce qui est greffé

TSUGIKI -Arbre greffé

TSUKIRIMONO   Artificiel

UCHIWAEDA - Branches en éventail

USAGI - Lapin

YAMAYORI - Arbres groupés à partir du semis

YATSUFUSA - A huit branches

YOBITSUGI - Greffe par approche

YOSEUE - Forêt

YOSHIZU - Protection en bambou

ZAININ EDA - Branche criminelle


SOM MAI RE

Photos   ............................................................................................. pag.         I

Préface  ............................................................................................... pag.        5

Commentaire de l'auteur ABE Kurakichi  ............................................... pag.        7

Higurashinomatsu (le pin du rêve éternel)    .......................................... pag.        9

AVANT DE COMMENCER LE TRAVAIL DE FORMATION DU BONSAÏ

Divertir toute la famille avec le Bonsaï   ................................................ pag.       I 3

Si on veut créer un Bonsaï il faut choisir un arbre de qualité   ................ pag.       I 3

Ne vous laissez pas conditionner par la mode   .................................... pag.       14

En suivant les tendances du Bonsaï de l'èreTaishô    ............................ pag.       15

Organiser le Bonsaï en suivant l'école de la Nature................................ pag.       16

Mettre en forme le Bonsaï en l'harmonisant avec l'environnement .......... pag.       17

Marquer le caractère et l'individualité de l'arbre    .................................. pag.       17

Importance de la mise en forme initiale pour créer

un Bonsaï remarquable......................................................................... pag.       18

Ne pas supprimer l'élément caractérisant l'arbre    ................................. pag.       18

Ne pas donner une forme arrondie au Bonsaï....................... .'................ pag.       19

Mettre en évidence la beauté de l'espace vide    ................................... pag.       19

Importance du moment opportun   ....................................................... pag.      22

Pour le Bonsaï l'excès est interdit ........................................................ pag.      22

Particularité du Pin pentaphylla    ......................................................... pag.      23

Comment identifier la face et l'arrière d'un bonsaï ?   ............................ pag,      24

I - COMMENT CULTIVER LE MATIEREL POUR FAIRE DES BONSAÏ ?

1.         Bonsaï de semis   .................................................................. pag,      27

I. I.       Conservation des graines   ...................................................... pag.      27

1.2.                               Semis....................................................................................... pag.      28

1.3.                               Maintenance après le semis    .................................................. pag.      29

1.4.                               Culture en plein champ   .......................................................... pag.      30

1.5.                               Courber le pied de l'arbre sans utiliser du fil.............................. pag.       3 I


2.         Bonsaï en pleine terre ........................................................... pag.     33

2.1.        Méthode pour obtenir une courbe en

zigzag inazuma (éclair)  ......................................................... pag.      33

2.2.               Méthode pour réaliser un bon nebari (racines rayonnantes)   . . . pag.  35

2.3.               Méthode pour faire grossir le tronc en pleine terre   .................. pag.      36

3.         Bonsaï à partir de bouture   .................................................. pag.     40

3.1.               Bouture pour shohin Bonsaï (mini Bonsaï)    ........................... pag.     40

3.2.               Bouture pour créer le porte-greffe   .......................................... pag.     43

3.3.               Bouture de deux ans d'une plante de semis ............................. pag.     43

3.4.               Bouture de branche d'un vieil arbre    ....................................... pag.     44

4         Bonsaï à partir de greffe........................................................ pag.     48

4.1.               Le Pin pentaphylla doit être greffé sur Pin pentaphylla............... pag.     48

4.2.               Greffe d'un bourgeon (œil) sur racine (mototsugi)   ............... pag.     49

4.3.               Diverses manières de greffer un bourgeon    ............................ pag.      54

4.4.               Greffe par approche (yobi)   ................................................... pag.      56

4.5.               Divers modes d'exécution de la greffe par approche   .............. pag.      57

4.6.               Méthode pour effectuer la greffe de racine (takatori)   .......... pag.      61

4.7.               Renouvellement des aiguilles (Koromogae)   ........................ pag.      62

4.8.               Exemples pratiques de greffes   .............................................. pag.      65

5.         Bonsaï à partir de marcotte   ................................................. pag.      71

5.1.        Comment pratiquer une marcotte.............................................. pag.      71

5.2,        Comment obtenir un Bonsaï kabudachi avec une marcotte   . . . pag. 74

Il -TECHNIQUES FONDAMENTALES POUR METTRE EN FORME LE BONSAÏ

1.                                      Constance et patience pour créer un Bonsaï   ....................... pag.      79

2.                                      Transplantation et arrangement des racines   ........................ pag.      80

 

2.1.               Rempotage   .......................................................................... pag.      80

2.2.               Recommandations pour les pots   ........................................... pag.       81

2.3.               Transplantation des plantes cultivées en plein champ................ pag.      82

2.4.               Comment intervenir sur un Bonsaï affecté

d'une pourriture des racines  .................................................... pag.      83

2.5.        Mise en place des racines    .................................................... pag.      84


3.         Application du fil .................................................................. pag.    86

3.1.               Mettre en forme grâce à l'application de fil métallique   ............. pag.    86

3.2.               Cuisson du fil de cuivre   ........................................................ pag.    86

3.3.               Méthode pour appliquer le fil   ................................................. pag.    88

3.4.               Méthode pour corriger la courbure d'un tronc   ......................... pag.    94

4.         Choix des branches

(branches adéquates et branches défectueuses)    .................. pag.   96

4.1.        Différents types de branches incorrectes et méthodes

pour les corriger ..................................................................... pag.   96

4.2.        Méthode pour corriger une branche sur laquelle des

rameaux secondaires ont poussé d'un seul côté........................ pag.   102

4.3.               Implantation correcte des branches au départ du tronc    ........... pag.   103

4.4.               Forme des branches au départ du tronc    ................................ pag.   103

4.5.               Courbes inadéquates du tronc  ................................................ pag.   104

5.         Taille des branches   .............................................................. pag. 105

5.1.               Comment tailler des branches inutiles    .................................... pag.   105

5.2.               Remplacement de la cime  ....................................................... pag.   107

5.3.               Comment raccourcir une branche longue   ................................ pag.   109

5.4.               Eclaircissement correct des branches   .................................... pag.   I 12

5.5.               Branches masquant un défaut    ............................................... pag.   I 13

6.         Pincement des bourgeons   .................................................... pag. I 14

6.1.               Pincement des chandelles   ..................................................... pag. I 14

6.2.               Méthode pour raccourcir une cime trop longue   ....................... pag. I 15

6.3.               Opérations à éviter lors de la taille des chandelles et de

l'élimination des aiguilles.......................................................... pag. I I 6

7.         Shari et jin   ...................................................................... pag. I 17

7.1.               Comment créer un jin   ........................................................... pag. I 18

7.2.               Raison d'être des shari sur le tronc et la base de l'arbre   ....... pag. I 19

III - CLASSIFICATION DES DIFFERENTES FORMES

1.         Chokkan (droit formel) .................................................... pag. 127

I. I.       Divers types de chokkan..................................................... pag. 127

1.2.       Comment organiser la forme chokkan ................................. pag. 128


2.          Tachiki (droit informel)...................................................... pag. 132

2.1.       Comment structurer la forme tachiki   ................................... pag. 132

3.          MoyOgi (presque vertical)................................................... pag. 140

3.1         Comment structurer la forme moyôgi  .................................... pag. 140

4.          Shakan (incliné) ................................................................ pag. 145

4.1         Comment structurer la forme shakan...................................... pag. 146

5.          Sôkan (tronc double).............................................................. pag. 15 I

5.1.               Comment choisir la face d'un sôkan   .................................... pag. 15 I

5.2.               Comment structurer la forme sôkan   ..................................... pag. 153

6.          Sankan (tronc triple)........................................................... pag. 160

6.1.       Comment structurer la forme sankan   .................................. pag. I 60

7.          Bunjingi (lettré) ................................................................. pag. 164

7.1.       Comment structurer la forme bunjingi   ................................. pag. 164

8.         Neagari (racines découvertes)    ........................................ pag. 168

8.1.                Comment naît un neagari...................................................... pag. I 68

8.2.                Comment obtenir un neagari    ............................................. pag. 169

9.         Takanmono (Bonsaï multitroncs)  ................................... pag. 173

9.1.                Conseils pour créer des Bonsaï multitroncs   ............................ pag. 173

9.2.                Comment créer les formes kabudachi (cépée) et

netsuranari (racine rampante)   .......................................... pag. 174

9.3.        Comment se produit dans la Nature la forme

ikadabuki (radeau)   ............................................................. pag. 176

9.4.      Comment se produit dans la Nature la forme yamayori
. (plusieurs arbres se d
éveloppent à partir d'un groupe

de graines tombées au même endroit)   ................................... pag. 177

9.5.        Comment se présente dans la Nature la forme korabuki

(carapace de tortue)   .............................................................. pag. 178

9.6.        Comment se créé dans la Nature un groupe de forme

mushadachi (plusieurs Samouraï à pied - avec mille troncs) .... pag. 178

9.7.        Comment se présente dans la Nature le groupe

de forme tachiagari............................................................. pag. 179

9.8.        Comment créer la forme netsuranari

(racine rampante) .................................................................... pag. 180


9.9.               Comment créer la forme ikadabuki (radeau)   ........................ pag. 181

9.10.            Comment structurer les formes multitroncs............................... pag. 181

10.        Fukinagashi (battu par les vents) ................................. pag. 188

10.1.     Comment structurer la forme fukinagashi  ............................ pag. 188

11.        Kengai (cascade)  ............................................................. pag. 191

I I. I.    Comment structurer la forme kengai   ..................................... pag. 191

12.       Ishizuki (sur roche).......................................................... pag. 194

12.1.     Comment sculpter la roche et comment

positionner l'arbre.................................................................... pag. 194

12.2.     Comment créer la forme ishizuki  ........................................... pag. 196

13.       Formes qui sortent des figures classiques  .......................... pag. 199

13.1.          Troncs fins et dansants - quelques exemples   ......................... pag. 199

13.2.          Kawarigi (arbre extravagant).................................................. pag. 201

13.3.          Hamayumi (arc de bon augure)    ........................................... pag. 202

13.4.          Kawarigatasôkan

(double tronc de forme extravagante)....................................... pag. 202

13.5.          Ikarjin (jin en forme d'ancre)................................................. pag. 203

13.6.          Sharimiki (shari du tronc)..................................................... pag. 204

13.7.          Nejiremiki (tronc contordu).................................................... pag. 204

13.8.          Comment créer artificiellement un tronc contordu....................... pag. 205

13.9.          Katayaburi (forme anormale ou d'avant-garde)...................... pag. 206

13.10.       Nemokkaeri (racine renversée)  ............................................ pag. 206

13.1 I.   Takarabune (bateau chargé de trésors)................................. pag. 208

13.12.   Chidori (pluvier)..................................................................... pag. 209

14.        Komono Bonsaï (petits Bonsaï) ...................................... pag. 212

14.1.           Comment structurer des shohin ou mame Bonsaï................... pag. 212

14.2.           Caractéristiques des petits Bonsaï............................................ pag. 212

14.3.           Mise en forme des mini Bonsaï................................................. pag. 21 3

IV - LE PIN PENTAPHYLLA (pin blanc)

1.        Types de pins pentaphylla  .................................................... pag. 220

I. I.       Différents types d'aiguilles   ..................................................... pag. 220


1.2.                              Différents types d'écorces  ..................................................... pag. 222

1.3.                              Autres éléments caractéristiques   ............................................ pag. 224

2.         Pin pentaphylla du Mont Azuma   ......................................... pag. 226

2.1.               Particularité du Pin pentaphylla du Mont Azuma  ....................... pag. 226

2.2.               Types d'aiguilles et de bois variant selon la zone   .................... pag. 227

2.3.               Yatsufusashô (pin avec huit plateaux)    ............................. pag. 228

2.4.               Méthode correcte pour alléger les branches du yatsufusa..... pag. 230

Mon vieux Maître Saita Kinsaku........................................................ pag. 23 I

ABE Kurakichi   ................................................................................ pag. 233

Glossaire............................................................................................ pag. 234

Note des traducteurs .......................................................................... pag. 244


NOTE des TRADUCTEURS

Ce livre n'étant pas qu'un ouvrage technique, nous avons essayé de conserver le langage particulier de l'auteur sans trahir sa manière d'aborder l'art du Bonsaï.

Nous avons maintenu les mots japonais chaque fois qu'il s'agissait de termes propres au Bonsaï, considérant qu'il s'agit d'un vocabulaire international que tout amateur devrait connaître. La traduction en français suit ou précède l'expression japonaise lors de la première citation. Le 'Glossaire' reprend l'ensemble du vocabulaire à la fin de l'ouvrage.

Nous tenons à remercier

M. ABE Kenichi, pour l'autorisation de cette édition

M. SUZUKI Hideo, pour l'enseignement de la tradition japonaise

M. MAUVIET Philippe, pour la relecture et le soutien amical

Harumi KUSHIZAKI et Gilbert LABRID

TOUS LES DROITS SONT RESERVES

Edizioni Volonterio

Via Predabissi, 3-20131 Milano - Italia Tel./Fax 02.70109299

DISTRIBUTEUR POUR LA FRANCE:

Gilbert Labrid

14, rue du Collège - F-34000 Montpellier Tél. et Fax xx33 04 67528452

Emprime

de Tipografia Manfieri

Novembre 2003


Avec cet ouvrage passionnant sur la culture des Pins en Bonsaï, le Maître

japonais ABE Kurakichi nous ouvre les portes d'un monde tourné vers la beauté

des grands espaces de la Nature sauvage.

La recherche, la contemplation et l'étude des Pins pentaphylla du Mont Azuma

sont la clé d'une pratique déterminée et patiente, traduite dans la création des

œuvres d'art vivantes que sont les Bonsaï.

L'écriture simple et les descriptions précises reflètent l'humilité d'un travail

savant et scrupuleux, d'un sentiment intime et profond des lois éternelles et

immuables auxquelles sont soumis les arbres en pot, magnifiques traductions des

forces vitales s'exprimant au sein de la Nature.

Le livre du Maître ABE Kurakichi, à travers l'étude exhaustive des techniques

propres aux Pins, construit et dirige la sensibilité des passionnés vers la pureté

de la forme et affine les perceptions de l'esprit.